ET SI ON DEMANDAIT AUX 3 PAYS LES PLUS ÉMETTEURS DE CO2, CHINE, INDE, ÉTATS-UNIS, CE QU'ILS PENSENT DE LA TAXE CARBONE ?

  La France cherche sa martingale pour une politique écologique efficace qui permet à la fois de baisser les émissions de CO2 et qui ne coûte pas un pognon de dingue, aux consommateurs et contribuables. Le gouvernement, les parlementaires, rois des idées usines à gaz se tordent les méninges, jour et nuit, alors, qu'une solution toute simple existe déjà : la taxe carbone, où le fait de taxer les produits importés en fonction de leur contribution au changement climatique. Pour que cette dernière soit efficace pour la planète, encore faut-il mettre en place un prix du carbone dissuasif.* Celui-ci doit être suffisamment élevé pour rendre les énergies fossiles moins compétitives par rapport aux énergies renouvelables et inciter les entreprises et les pays à investir dans des technologies plus propres. De plus, la taxe carbone doit s'appliquer à tous les secteurs économiques et à tous les pays, sans exception.* Et c'est là que les problèmes commencent. Car, adopter une telle résolution revient inévitablement à sanctionner les plus grands pollueurs que sont la Chine, l'Inde et les États-Unis.** avec le risque de représailles commerciales ou politiques. Sauver la planète ou faire du business...
 
* Lire sur le même sujet : Les eurodéputés votent une « taxe carbone » aux frontières, mais affaiblie https://reporterre.net/Les-eurodeputes-votent-une-taxe-carbone-aux-frontieres-mais-affaiblie
** Si la politique écologique française est l'objet de critiques récurrentes de la part de la gauche et des O.N.G., pourquoi ces dernières semblent-elles épargner les pays les plus émetteurs de CO2, comme la Chine, l'Inde et les États-Unis ? La lutte contre le changement climatique serait-elle davantage influencée par des considérations géopolitiques que par des préoccupations strictement environnementales ? Va savoir, Charles !

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Cachez ce prix du carbone que je ne saurais voir

 

  Le Parlement et le gouvernement rivalisent d'inventivité fiscale. Mais pour Cécile Maisonneuve, ils passent à côté du levier du prix carbone, qui permettrait de réduire « en même temps » la dette budgétaire et la dette écologique.

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Minimiser le coût de la transition doit être formulé comme un objectif majeur des politiques énergétique et climatique, défend Cécile Maisonneuve en rappelant que l'outil adéquat pour ce faire est connu : le prix du carbone. Shutterstock.
 
  Après le choc sanitaire de 2020, le choc géopolitique de 2022 avec la guerre en Ukraine, le choc inflationniste et le choc énergétique qui plombe la compétitivité industrielle européenne, la France subit aujourd'hui, ô surprise, le choc de la dette, annonciateur d'un méga choc fiscal pour 2025. Le « quoi qu'il en coûte » est devenu un « quoi qu'il vous en coûte »… Question : jusqu'à quel point enrayer la spirale infernale de la dette budgétaire est-il compatible avec la réduction de la dette écologique, évoquée dès son arrivée aux manettes par le Premier ministre Michel Barnier ?
  En l'état, le projet de budget pour 2025 ne répond en rien à cette question. Il a été conçu comme un extincteur d'incendie : l'ensemble des politiques publiques, y compris celles de la transition ou du réarmement, est écrasé par la politique fiscale. Le débat sur la hausse, surréaliste, des taxes sur l'électricité dit tout. Si le dispositif proposé est voté, l'électricité aura le triste privilège de devenir, avec les carburants et le tabac, l'un des trois biens dont l'essentiel du prix est composé de taxes.
 
 
Changer de méthode
  Réduire la consommation d'essence ou de cigarettes, chacun en comprend l'objectif. Dissuader les consommateurs de se chauffer ou de rouler à l'électricité tout en dépensant des milliards dans la construction d'une filière de la voiture électrique et en promouvant la pompe à chaleur : comprenne qui pourra. Autant dire qu'il va falloir, pour 2026, changer de méthode et prononcer un mot inconnu dans l'univers jupitérien du « en même temps », et plus largement dans la quasi-totalité de la classe politique qui n'a d'yeux que pour les prochaines élections, municipales et présidentielles : « priorité ».
  Appliqué à la transition énergétique, que signifie ce terme ? Les investissements dans la transition énergétique recouvrent des réalités très différentes. Favoriser la mobilité électrique est un véritable investissement d'avenir. C'est tout à la fois une politique énergétique, de recherche, d'innovation, industrielle et commerciale, créatrice de valeur et de richesse pour les entreprises, leurs salariés et les consommateurs : bref, c'est un investissement rentable. Sans compter que c'est une politique climatique à la bonne échelle : vendre des voitures électriques à l'export ne décarbonera pas seulement le secteur des transports en France.
 
Ménage dans la rénovation
  Un rappel utile alors que 80 % des émissions de CO2 ont lieu dans trois pays — Chine, Inde, États-Unis — et que le poids climatique de la France devient toujours plus epsilonesque. À l'inverse, la saga qui n'en finit pas du diagnostic de performance énergétique est un exemple des multiples dysfonctionnements de la politique de rénovation des bâtiments dont la vertu sociale — réduire la précarité énergétique — ne saurait faire oublier le faible impact climatique, pour les raisons précitées. Il s'agit d'une politique coûteuse dont il serait urgent de remettre sur le métier et la définition des objectifs et les outils et l'exécution.
 
 
  La France ne fait qu'entrer dans la tourmente budgétaire, qui va durer. Il est donc impératif de revenir à une analyse multicritère de la dépense climatique, intégrant notamment son impact international. Minimiser le coût de la transition doit être formulé comme un objectif majeur des politiques énergétique et climatique. L'outil adéquat pour ce faire est connu : le prix du carbone.
  Alors que le Parlement rivalise d'inventivité fiscale avec le gouvernement pour plomber encore plus l'économie française, envoyant des signaux contradictoires, il passe à côté de la discussion de fond qui permettrait de réduire « en même temps » et la dette budgétaire et la dette écologique mais aussi d'en finir avec l'extension du domaine de l'intervention publique. Comme s'il n'avait pas confiance dans les investisseurs, les innovateurs et les consommateurs, pourtant les mieux à même de faire les choix les plus efficaces dès lors que des signaux clairs leur sont envoyés. Et les mêmes s'étonneront que les citoyens n'aient plus confiance dans la politique. Cherchez l'erreur.
 
 
  Cet article est l'œuvre de la source indiquée. Les opinions qui y sont exprimées ne sont pas nécessairement celles de Les vues imprenables et PHP. 

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