UNION EUROPÉENNE : QUAND BRUXELLES VEUT METTRE SOUS TUTELLE LES RÉSEAUX ÉLECTRIQUES

  Le nouveau « paquet réseaux » de la Commission européenne, à tout l'air d'une reprise en main des politiques énergétiques nationales sous couvert de... coordination européenne. Face aux insuffisances des réseaux électriques — saturation, interconnexions limitées, renouvelables bridés, Bruxelles estime que les États ont échoué et entend désormais imposer priorités, obligations et investissements transfrontaliers, pour un coût estimé à 1 200 milliards d’euros d’ici 2040.
  Cette reprise en main autoritaire a le grand inconvénient, au-delà de priver de leur souveraineté les États membres, d'apparaître comme un nivelage par le bas, comme dans l'Éducation nationale : les bons élèves paieraient pour les mauvais ! 
  Loin d'être une ambition industrielle, cette crise d'autorité apparaît comme une réponse bureaucratique et centralisée à des problèmes matériels complexes. En effet, les réseaux électriques ne se construisent pas par autorité réglementaire mais, par des choix politiques lourds, des investissements de long terme, etc.
  Documentaire et Vérité, lire ci-devant, met en lumière les divergences nationales, notamment entre l’Espagne, surproductrice de solaire, et la France, réticente à financer des infrastructures qui pourraient déstabiliser son propre marché électrique. Derrière la « coordination européenne » se profilerait ainsi une mutualisation des coûts des mauvais choix passés, faisant peser sur les systèmes encore fonctionnels le rattrapage de ceux qui ont mal planifié leur transition.
  La France est présentée comme un cas à part : réseau non désorganisé, production décarbonée à 95 %, parc pilotable amorti et coûts système inférieurs à ceux de voisins ayant massivement développé des renouvelables intermittents. Elle ne serait donc pas responsable des déséquilibres actuels, mais, les Français risqueraient fort d’en payer le prix.
  Enfin, le texte alerte sur un problème d’incitation majeur : socialiser les coûts des erreurs passées découragerait les États de faire des choix énergétiques robustes à long terme.
 
Bonne chance et bonne nuit !... 
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Par DOCUMENTAIRE ET VÉRITÉ, sur X
 
  Ce qui se joue sur les réseaux électriques relève du délire.. La Commission européenne cherche à reprendre la main sur les choix énergétiques des États, en imposant priorités et obligations sur les investissements transfrontaliers. Plus qu’une coordination, une volonté de mise sous tutelle ! 
  La Commission européenne compte ainsi désormais imposer des priorités et des obligations aux États membres, avec une facture basse estimée à 1200 milliards d’euros d’ici à 2040. L’urgence semble pouvoir tout justifier… Le raisonnement de la Commission est simple: les États ont échoué dans les réseaux électriques. Ils ont sous-investi, mal planifié, défendu leurs intérêts nationaux au détriment de la « cohérence européenne ». Résultat : l’Europe connait des réseaux saturés, des centaines de GW de renouvelables bridés, des interconnexions insuffisantes, et des dizaines de milliards de subventions pour compenser les dégâts. Puisque les capitales n’ont pas su faire, Bruxelles entend décider à leur place ! 
  Le problème est que cette reprise en main ressemble moins à une vision industrielle qu’à un nouveau réflexe bureaucratique. On ne corrige pas vingt ans de désinvolture infrastructurelle par des règlements, des calendriers contraignants et des procédures de validation centralisées. Les réseaux ne se décrètent pas, ils se construisent lentement, au prix de conflits locaux, de choix technologiques et d’arbitrages politiques lourds. Même Thomas Veyrenc, le DG du RTE a qualifié le paquet réseaux présenté à Bruxelles de « faussement technique et réellement politique ». 
  Il semblerait que la France ait enfin dû être forcée de prendre un peu la mesure de la folie en cours…   Pour la Tribune, Jacques Percebois résume l’un des problèmes majeurs : 
« L’Espagne produit beaucoup de solaire pendant la journée dont elle ne sait plus quoi faire. Elle voudrait pouvoir l’exporter vers les pays du nord, notamment l’Allemagne. Mais elle doit d’abord passer par la France, qui rechigne à payer pour l’infrastructure. Surtout, une injection massive d’énergie renouvelable déstabiliserait son propre marché, en faisant chuter les cours de l’électricité ». 
 Derrière le discours sur la « coordination européenne » se profile ainsi un mécanisme bien connu : la mutualisation des coûts d’échecs nationaux. La France n’a pas désorganisé son système électrique. À la différence de ses voisins, elle a conservé un parc pilotable amorti, une production décarbonée à 95% et des coûts système durablement inférieurs à ceux de ses voisins les plus EnRi zélés. Elle n’a pas saturé ses réseaux par une expansion désordonnée de capacités intermittentes mal raccordées… Elle n’est donc en rien à l’origine du problème que Bruxelles cherche aujourd’hui à corriger dans l’urgence
  Derrière « la coordination européenne », il s'agit bien de faire payer aux systèmes encore fonctionnels le rattrapage de ceux qui n’ont cessé de faire de mauvais choix. Ce nouveau paquet européen traduit une peur : peur de nouveaux chocs de prix, peur de black-out, peur de voir la transition énergétique s’enliser sous le poids de sa propre impréparation, peur que chacun ne découvre le degré d’amateurisme et de wishful thinking de l’édifice1… 
 
 1. L’optimisme irréaliste de l’édifice
 
  Alors la Commission fait ce qu’elle sait faire : elle réglemente, elle encadre, elle surveille. Elle tente de transformer un échec matériel en problème de gouvernance. Mais centraliser la décision ne crée ni cuivre, ni acier, ni acceptabilité locale… D’autant qu’il y a dans cette nouvelle volonté un problème d’incitation majeur. Si les coûts des erreurs passées sont socialisés à l’échelle européenne, plus aucun État n’aura véritablement intérêt à faire des choix énergétiques robustes sur le long terme. La solidarité devient une imposture lorsqu’elle transforme la prévoyance des uns en assurance tous risques pour l’imprévoyance des autres. 
 Et sur l’électricité, la France n’a littéralement AUCUNE raison de se faire imposer de nouvelles taxes pour encore lubrifier un Green Dream coûteux, inefficace, sur-subventionné, sous-pilotable, saturant les réseaux et vivant sous perfusion budgétaire de ses voisins...
 
 Sources
 - https://www.latribune.fr/article/entreprises-finance/28381235987377/reseaux-electriques-bruxelles-prend-la-main-la-france-freine-des-quatre-fers
- https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/ip_25_2945 
 
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