ENVIRONNEMENT : LES DÉFENSEURS DE LA FORÊT AFFOLENT L'ÉTAT

  Si " Le gouvernement français a peur de voir grandir un « mouvement pour le bien-être végétal » " curieusement, il n'a pas peur du mouvement de résistance national contre les usines éoliennes! Étonnant, non? Mais, au fait, pourquoi avoir peur ici et pas là?
  • les populations engagées dans la protection des forêts sont-elles si différentes sociologiquement et par leur nombre que celles du " NON À L' ÉOLIEN ", pour parvenir à engendrer la peur, là où, les autres sont, depuis toujours, allégrement piétinées par les plus Hautes autorités de ce pays? 
  • Peut-on en déduire que ce ne sont pas les mêmes personnes qui les composent?
  • Ayant le même but, " le bien-être végétal ", pourquoi les deux mouvements ne convergent-ils pas l'un vers l'autre, pour ne faire qu'un et devenir un puissant lobby?
  •  etc...
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Le gouvernement français a peur de la fronde populaire pour la protection des forêts


Laurie Debove

  C’est qu’il s’agit d’augmenter la production et la coupe de bois en France habilement, pour éviter la colère de la population. Le gouvernement français a peur de voir grandir un « mouvement pour le bien-être végétal » « après le débat sur le bien-être animal ».

 

Crédit photo : Raphaël Bodin / Canopée

  Ce n’est pas la première fois qu’un rapport gouvernemental s’inquiète de l’engouement de la population pour la préservation du Vivant. En France, nous avons deux visions de notre rapport aux forêts qui s’affrontent : celle menée par l’État et celle portée par des citoyens déterminés. Notre nouveau livre-journal « Forêts » vous révèle comment et pourquoi il est si important de les protéger.
  Gaspard d’ Allens, auteur de de l’enquête « Main basse sur nos forêts » dénonce dans notre livre-journal « Forêts » comment l’industrialisation de la forêt française a été opérée par l’État, entre autres grâce au Fonds forestier national : FFN. Ayant officiellement pour objectif de « moderniser la sylviculture », l’ex-ministre de l’Agriculture Michel Cointat avait même résumé son mot d’ordre ainsi : « À partir du moment où l’on peut gagner de l’argent en forêt, on peut la traiter comme un champ de tomates ou de petits pois »

 


  Après avoir planté deux millions d’hectares de résineux en un demi-siècle, ces monocultures sont devenues un capital financier comme un autre, faisant de la forêt le « troisième portefeuille des investisseurs ». Les discours tonitruants du gouvernement français selon lequel « le couvert forestier grandit » sont en fait l’arbre qui cache les déserts stériles laissés après chaque coupe rase.

Lire aussi : Le gouvernement français finance massivement les coupes rases en forêt

  Malforestation, usines à biomasse, machines énormes qui saccagent les sols forestiers : ces mauvaises pratiques couplées au changement climatique menace le peuple végétal. Face aux forêts malades, à la disparition de la biodiversité ou aux réductions des effectifs de l’ ONF, les citoyens ne sont pas dupes et un immense mouvement s’est lancé dans toute la France pour protéger les forêts des appétits des industriels et des financiers.

Lire aussi : « Nous avons financé le reboisement des forêts françaises pour se faire piller par l’étranger »

 


  Partout en France, en Bretagne, dans les Landes, dans les Yvelines, en Haute-Loire, dans les Pyrénées, les citoyens s’organisent et se regroupent pour défendre leurs forêts. Dans les colonnes de La Relève et La Peste, nous vous informons très régulièrement des combats qui se jouent en territoire métropolitain mais aussi dans les DOM-TOM.

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  Face à ce mouvement citoyen, les industriels raillent les protecteurs des arbres en les déclarant atteints du « Syndrome Idéfix », à l’image du petit chien bien connu créé par René Goscinny et Albert Uderzo, qui pleure lorsqu’un arbre est coupé. Quant au gouvernement français, loin de tendre une oreille attentive aux revendications et aux inquiétudes de la population, il a peur de la fronde populaire pour les forêts.
  Ainsi, en 2017, le ministère de l’Agriculture a lancé un « plan de communication pour le secteur de la forêt et du bois » pour « prévenir les risques de protestation du public contre la coupe des arbres » en accompagnant l’interprofession de la filière du bois grâce à une stratégie de communication dotée d’une enveloppe de 10 millions d’euros sur trois ans.
  C’est qu’il s’agit d’augmenter la production et la coupe de bois en France habilement, pour éviter la colère de la population. Le gouvernement français a peur de voir grandir un « mouvement pour le bien-être végétal » « après le débat sur le bien-être animal ».

Lire aussi : « Le gouvernement transforme les forestiers en coupeurs de bois »

 

  Dans ce rapport, on peut lire : « En mettant soudainement le secteur forêt-bois en lumière pour augmenter la consommation de bois en France, la campagne risque de provoquer une contestation du public contre l’exploitation des forêts, suscitée, notamment, par des ONG hostiles. (…) La mission estime que cette question est d’autant plus préoccupante qu’un nouveau contexte fondé sur la découverte d’une « sensibilité » des végétaux, en particulier des arbres, est en train de s’installer. »

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  Ce rapport est cependant la preuve que les luttes de la population sont assez solides pour faire trembler les dirigeants, un espoir pour changer radicalement notre rapport au peuple végétal.
  Car, comme le détaille le producteur de plantes médicinales Thierry Thévenin dans notre livre-journal, nous dépendons des forêts pour vivre. Alors que nous avons été coupées d’elles si longtemps, il est désormais temps de renouer avec nos racines.
  C’est tout l’objet de notre livre-journal « Forêts » qui vous permettra de mieux les comprendre, et vous donnera des pistes concrètes sur les façons de les protéger.

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