Quand un animal meurt à cause des éoliennes, c'est, DÉJÀ, une mort de trop!

  Chers amis et défenseurs des animaux,
   Vous dénoncez à la face du monde l'écocide subit par vos amis volants et marins, à cause des usines éoliennes. Rien à redire à cela. Sauf que votre dénonciation prend bien soin de ne pas franchir le Rubicon, qui consisterait à exiger la fin des politiques gouvernementales, mises en place depuis le début des années 2000, favorisant les EnRi destructeurs, dont l'éolien. Vous préférez :
  • trouver des solutions techniques qui limiteraient la " casse ", 
  • écrire des rapports, 
  • réclamer " des études environnementales bien plus en amont pour pouvoir préserver les sites d’importance pour les oiseaux et les mammifères marins... ",
  • etc.
   Or, si indubitablement, un animal mort, à cause des éoliennes, est, DÉJÀ, une mort de trop, alors, le seul choix recevable est :
   STOP A L'EOLIEN SUR TERRE ET EN MER!
   Toute autre option ne servant qu'à justifier l'injustifiable, à faire le jeu du lobby éolien et des autorités partenaires et, à toujours,...COMPTER LES MORTS!!
   Mais cela vous le savez déjà, non? Et, pourtant, vous n'adoptez pas cette ligne de conduite? Trop radicale? Qu'est-ce qui vous en empêche?
   Avec de tels " amis ", les animaux victimes n'ont pas besoin d'ennemis!
 
 
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Les animaux, victimes oubliées de la course aux éoliennes ?

Jean-Philippe Noël
  Journaliste de presse écrite, dans des domaines liés à la nature, aux voyages et à l’histoire. Responsable du Cahier Junior de la revue 30 Millions d’amis, il est aussi le scénariste de la bande dessinée qui relate de vraies histoires d’animaux. Multimédia, il est aussi l’auteur de pièces radiophoniques diffusées dans le cadre de l'émission Au fil de l'histoire diffusée sur France Inter
2022 02 18

                                             Les animaux, victimes oubliées de la course aux éoliennes ?


Photo : Shutterstock Faune sauvage/ Oiseaux 
 
  Comme tout projet industriel impactant l’environnement, les sites éoliens doivent prendre en compte les espèces sauvages qui les fréquentent. Est-ce véritablement le cas alors que la France accélère leur déploiement sur son territoire pour rattraper son retard sur les énergies renouvelables ?
Productrices d'énergie propre, les éoliennes sont pourtant pointées du doigt par de nombreux naturalistes qui trouvent que la blancheur de leurs pales est bien trop entachée du sang des roitelets, buses variables et autres noctules. Les oiseaux et les chauves-souris paient en effet un lourd tribut à la course à une économie plus décarbonée.
  Selon un rapport publié en 2019 par la Ligue pour la protection des Oiseaux (LPO) et l’Office français de la biodiversité, la mortalité varie de 0,3 à 18,3 oiseaux fauchés par  éolienne et par an, soit une moyenne s’établissant à 7 volatiles. Les familles aviaires les plus impactées sont celles des passereaux, des rapaces, des oiseaux marins et des martinets.

 « On peut estimer qu’entre une et dix chauves-souris sont tuées par an et par éolienne, se désole Laurent Arthur de l’association Chauve qui peut, ce qui représenterait quand même 100 000 chauves-souris par an. Les plus impactées sont les pipistrelles et les noctules. Et pour cette dernière, la population s’est effondrée de plus de 88 % sur tout le territoire depuis le développement des éoliennes. »

   Estimer le nombre d’animaux tués reste pourtant difficile. Les seuls comptages possibles consistent à relever régulièrement le nombre de cadavres au pied des engins. « À partir de 2018, un protocole qui impose les modalités d’évaluation de la mortalité a été mis en place et, depuis 2020, les résultats sont transmis aux services de l’État par tous les exploitants de parcs éoliens, détaille Geoffroy Marx de la LPO. Ce qui devrait permettre d’y voir un peu plus clair. » Mais si des progrès ont été réalisés pour les parcs terrestres, les données sont encore peu fiables pour l’éolien offshore, puisque la majorité des cadavres disparaissent dans les flots. Une étude dans un parc hollandais a cependant évalué que 6,8 goélands étaient tués par éolienne et par an.

Collisions et turbulences
   Si les collisions avec les pales sont l’une des principales causes de mort directe, elles ne sont pas la seule. Passereaux et chauves-souris peuvent être violemment projetés au sol par les turbulences créées par des pales dont la vitesse aux extrémités atteint 250 km/h. Ces espèces sont aussi victimes de " barotraumatisme ". La rotation du rotor, en entraînant une variation de pression importante,provoque chez ces petits organismes, des lésions internes entraînant souvent une hémorragie fatale.

   Nombre d’oiseaux et de chiroptères ne perçoivent pas le danger, mais sont même attirés par les installations : les chauves-souris y cherchent des insectes et les rapaces y bénéficient de zones de chasse en terrain ouvert. « Les éoliennes sont aussi mortelles pour les nombreux passereaux qui migrent de nuit », souligne Geoffroy Marx. Les ornithologues s’interrogent sur la capacité des oiseaux à percevoir le mouvement des pales qui pourrait leur paraître aussi flou que le sont pour nous les rayons d’une roue en mouvement. C’est un des axes de recherche du projet scientifique Mape qui vise à réduire la Mortalité Aviaire dans les Parcs Éoliens en exploitation. « Nous travaillons sur plusieurs axes dont la perception des éoliennes par les oiseaux, le pourquoi des collisions et quels impacts cette mortalité a sur la démographie des espèces d’oiseaux, précise Aurélien Besnard du CEFE* et co-coordinateur de Mape. Nous nous intéressons également aux différents systèmes censés réduire les collisions. Il s’agit la plupart du temps d’une caméra connectée. Accrochée au mât de l’éolienne, elle détecte la présence d’oiseaux de taille moyenne et stoppe le rotor ou émet un effarouchement sonore. Nos travaux consistent à évaluer l’efficacité de ces systèmes, ce qui a été peu fait jusqu’à présent. »
À lire aussi : Un fournisseur d'énergie poursuivi après l'électrification d'oiseaux

   Les désagréments des parcs éoliens se produisent aussi sur la faune locale notamment lors des travaux nécessaires à leur construction tels que les défrichements, déboisements, excavations et aménagements de voies d’accès… que ce soit sur terre ou en mer. Un rapport du CNPN** publié en 2021, indique que « Durant la construction, les bruits de battage de pieux créent une zone d'exclusion dont l'ordre de grandeur est de 10 km de rayon pour le marsouin. Cette zone peut être plus importante pour le grand dauphin. Pour les autres espèces, la zone d'exclusion est inconnue. Cette exclusion étendue à un parc éolien de 100 éoliennes entraîne une désertion d'habitat sur plus de 300 km2 pendant une grande partie de l'année, avec des conséquences populationnelles que l'on peut difficilement évaluer. »
                                                 

Shutterstock Nombre d'oiseaux ne perçoivent pas le danger et sont même attirés par les installations.

Un milieu modifié
  Un parc éolien engendre aussi un changement radical du paysage et de la faune qui y vit. C’est le cas de l’effet récif des parcs marins. Les socles des éoliennes permettent le développement d’une faune nouvelle. Souvent présenté comme bénéfique, l’effet récif peut entraîner des changements d'équilibre biologique avec l’apparition d’espèces invasives ou des modifications dans la communauté des prédateurs. Seul un travail de modélisation en amont, couplé à des contrôles sur plusieurs années permettrait de comprendre l’évolution de ces nouveaux habitats. Autre grande inconnue : ce que les naturalistes nomment l’effet barrière. Quelles réactions les migrateurs auront-ils face à ces immenses barrières tournoyantes ? Tenteront-ils de les survoler ? Changeront-ils de cap ? Passeront-ils au travers ?
  Autant d'inquiétudes exprimées par les opposants au projet « Éoliennes en Mer du Nord à Dunkerque », qui prévoit l’implantation de 46 éoliennes de 300 m de haut dans le détroit du Pas-de-Calais, passage obligé de millions d’oiseaux : entre 85 à 100 millions par an. Le secteur choisi se situe dans une Zone de Protection Spéciale définie par Natura 2000, et va donc à l’encontre de cette idée de conservation. Il n’est d’ailleurs pas le seul à mordre sur des zones protégées. Le projet offshore de Port-Saint-Louis du Rhône, qui tutoie le PNR de la Camargue, se trouve sur une importante route migratoire et celui de l’île d’Oléron est ancré dans un environnement dont la richesse biologique est reconnue par deux périmètres Natura 2000 et le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde.
 
Manque d'études en amont
  La loi pour la reconquête de la biodiversité a introduit en droit français la séquence ERC qui consiste à « Éviter les atteintes à la biodiversité, à défaut les Réduire et, en dernier recours, Compenser les impacts résiduels ». Pourtant, comme le souligne le rapport du CNPN** « Contrairement à certains pays européens où la biodiversité? est prise en compte en amont dans le choix des localisations de parcs, comme l’Allemagne, ce n’est pas le cas jusqu’à présent en France où ce choix s’est fait en fonction des contraintes socio-économiques ou militaires, la démarche ERC ne s’effectuant que trop tardivement.» Et Geoffroy Marx d’ajouter : « Il faudrait que l’État lance des études environnementales bien plus en amont pour pouvoir préserver les sites d’importance pour les oiseaux et les mammifères marins, car si le projet est envisagé dans un site sensible, les mesures de réduction pour protéger la faune et les habitats naturels sont nettement moins efficaces voire ne le sont pas du tout. »
  Les ministres de tutelle invoquent le retard pris par la France dans le domaine des énergies renouvelables pour accélérer les autorisations d’ouverture de chantiers éoliens, alors même que les impacts sur la faune sont encore méconnus et que bien des questions restent sans réponse. Les infrasons émis par les éoliennes perturbent-elles les cétacés ? Les champs magnétiques des câbles affectent-ils les déplacements des poissons ? Les dernières noctules survivront-elles au doublement du champs éolien prévu pour 2030 ? Reverrons-nous la mouette de Ross sur les plages du Nord ?  Quels impacts pour les insectes, les grands oubliés des études actuelles ? Aujourd'hui, personne n’est en mesure de répondre à ces questions.

* Centre d'Écologies Fonctionnelle et Évolutives – Montpellier.
** « Autosaisine du CNPN sur le développement de l’énergie offshore en France et ses impacts sur la biodiversité, le patrimoine naturel et les paysages » Conseil National de la Protection de la Nature - Ministère de la transition écologique. 2021

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