Sans aucun doute, ce slogan pourrait aujourd’hui être adopté par la filière des énergies renouvelables intermittentes, EnRi. En revanche, pour ce qui concerne le volet « sauver le climat », on pourrait reprendre l’adage : « le ciel peut attendre ! »
Prenons l’exemple de l’Allemagne, la championne de l’éolien en Europe. En 2024, avec une part record de 64 % d’énergies renouvelables intermittentes, EnRi, éolien, solaire et hydraulique,? DU dans sa production électrique, elle est un modèle d’intégration de ces sources d’énergie pour les autres Européens et, notamment, pour la France. Cependant, ce bilan flatteur cache une réalité moins reluisante : l’Allemagne reste le premier pollueur d’Europe et le 7e plus grand pollueur mondial. À elle seule, elle a émis dix fois plus de CO₂ que la France pour sa production électrique.
Ce paradoxe illustre bien la nécessité de repenser nos stratégies climatiques, en privilégiant le nucléaire, « L’énergie au sens propre », Areva 2008, et l’hydraulique.
« Si l’Allemagne avait maintenu au réseau son parc nucléaire de 2002 au lieu d’arrêter progressivement les centrales, elle aurait économisé 600 milliards d’Euros et au moins autant de CO2 qu’avec la sortie du nucléaire et le développement massif des énergies renouvelables variables, a révélé une étude de l’Université norvégienne des sciences et de la technologie à Trondheim. »
FRANCE-ALLEMAGNE : ÉCHEC ET MAT
Cette année 2024 s’est achevée pour la France avec un record historique d’exportation d’électricité avec un solde net de 89,1 TWh, soit bien plus que les 51 TWh de 2023 qui la plaçaient déjà, comme quasiment chaque année depuis 1990, sur la plus haute marche du podium mondial, loin devant la Suède, avec 29 TWh et le Canada avec 27 TWh.
De son côté, l’Allemagne s’enfonce dans la dépendance de ses voisins avec un solde importateur de 28,3 TWh, contre 9 TWh en 2023.
Sur le plan climatique, le bilan est plus cruel encore pour les énergies renouvelables qui, malgré leur part record de 64% de la production électrique, n’ont pu empêcher la production moyenne sur l’année de 364gCO2eq/kWh, soit plus de 10 fois plus que l’électricité française, malgré ses quelques 28% d’ EnR, d’ailleurs principalement hydraulique.
Malgré cette supériorité de notre mix électrique en matière climatique, des voix s’époumonent à rappeler l’importance de respecter l’engagement en termes d’énergies renouvelables, à relayer les records allemands en la matière, et dénoncer le retard français. Mais contrairement à une idée largement véhiculée par ceux dont c’est le fonds de commerce, la France consomme une part d’énergies renouvelables supérieure à celle de l’Allemagne avec 22,283% en 2023 contre 21,547% en Allemagne.
Les statistiques européennes officielles sont publiées par Eurostat et sont claires sur ce point.
Elles publient un indicateur qui « mesure la part de la consommation d’énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie conformément à la directive sur les énergies renouvelables », et dont l’unité de mesure est le pourcentage.
Ce qui permet de visualiser l’évolution des données de chaque État reproduites ci-dessous.
L’infraction française
Avec 19,1%, cette part était strictement la même pour les 2 pays en 2020. Mais la DIRECTIVE 2009/28/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 avait fixé un objectif contraignant pour l’UE, en termes de parts d’énergies renouvelables consommée. Celui-ci, de 20% au niveau de l’UE était réparti selon les États, et fixé à 23% pour la France et 18% pour l’Allemagne — Annexe 1.
D’où le bras de fer entre la Commission et la France qui n’avait pas respecté l’engagement qu’elle avait inscrit elle-même dans sa programmation de l’énergie, tandis que l’Allemagne, avec le même bilan, respectait le sien.
Courage, fuyons
Le 10 mars 2023, le gouvernement promulguait une Loi d’accélération des énergies renouvelables encadrant une
« Planification territoriale des énergies renouvelables, simplification des procédures, déploiement massif de l'éolien en mer et du solaire... Face à la crise énergétique et au dérèglement climatique, la loi entend accélérer le développement des renouvelables, afin de rattraper le retard pris par la France. » Dont il justifiait l’urgence en ces termes pour le moins ambigus, voire carrément trompeurs : « En 2020, la France était le seul pays à ne pas avoir atteint le chiffre fixé par l'Union européenne de 23% de part de renouvelables .»
« La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires » aurait dit Georges Clemenceau.
Le dogmatisme ambiant incite à penser que l’écologie s’avère une chose trop grave pour être confiée aux écologistes.
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