DOCUMENTS CONCERNANT LES RELATIONS GERMANO-POLONAISES ET LE DÉBUT DES HOSTILITÉS ENTRE LA GRANDE-BRETAGNE ET L'ALLEMAGNE LE 3 SEPTEMBRE 1939, ÉPISODE VIII

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   Même le prisonnier de guerre allemand n'eut pas encore le droit de rentrer dans son pays, mais fut obligé de rester encore en captivité pendant un temps interminable. Les colonies allemandes ne furent pas réparties équitablement, mais elles nous furent enlevées, volées. Les avions allemands à l'étranger furent tout simplement saisis, nos bateaux de commerce enlevés. À cela, s'ajouta une extorsion financière telle que le monde n'en a pas connu l'équivalent. On mit à la charge du peuple allemand des sommes qui étaient humainement impossibles, qui étaient d'un ordre de grandeur astronomique, et dont un homme d'État anglais a dit qu'elles ne pourraient être payées que si le peuple allemand réduisait son niveau d'existence à l'extrême, et travaillait quatorze heures par jour.
  Ce que l'intelligence allemande, le labeur allemand, la capacité de travail allemande avaient accumulé d'épargne pendant des dizaines et des dizaines d'années, fut perdu en quelques années. De plus, des millions d'Allemands furent ou bien enlevés au Reich ou empêchés de faire retour au Reich. Quand à la Société des Nations, on n'en fit pas un instrument de juste politique entre nations, mais l'instrument du plus vil diktat que les hommes aient jamais conçu. C'est ainsi qu'un peuple fut violenté et livré à une misère que vous savez tous. Un chômage en progression fut le résultat de cette évolution, avec la détresse et la faim ; et le processus d'appauvrissement misérable prit des formes terribles. À l'époque, le Reich allemand était devenu le pays des suicides. [" Ce n’est qu’en décembre 1930 que la crise économique mondiale née aux États-Unis en octobre 1929 atteint l’Allemagne. Quelles sont les causes spécifiques de la crise en Allemagne ? La conjoncture mondiale. La baisse générale des prix, la surproduction mondiale sont évidemment des causes essentielles. Elles atteignent l’agriculture dès 1928 et s’étendent ensuite à toutes les branches économiques. Le rapatriement des capitaux investis par les Américains joue un rôle fondamental pour les raisons qui suivent : Le surinvestissement. Sur les 25 milliards de marks-or investis en Allemagne depuis 1924, la plupart en provenance des États-Unis, 10 sont des prêts à court terme : environ 3 mois. Or, les banques allemandes, confiantes dans une expansion continue, les ont souvent investis dans l’industrie, soit en crédits à long et moyen terme, soit en obligations. Il leur est donc impossible de les mobiliser immédiatement et, en cas de remboursement rapide exigé par les créanciers américains, elles ne peuvent compter que sur les réserves de la Reichsbank et sur leurs créances extérieures soit au total sur 5 milliards de marks-or, ce qui laisse à découvert 5 autres milliards... " ; source ; "... On rappellera qu'en 1928, l'Allemagne enregistrait un taux de chômage de 6 % et le NSDAP un score électoral de 2,6 %, et qu'en 1933, avec un taux de chômage de 43,9 %, les nazis obtiennent 52,4 % des voix aux élections au Reichtag. Falter montre qu'au niveau du Reich tout entier, il existe une corrélation forte et stable entre l'évolution des scores électoraux du NSDAP et celle du taux de chômage... " ; source]
   Le désarmement que l'on avait imposé à notre peuple et que l'Allemagne fut seule à exécuter, ne fut pas observé par les autres qui, au contraire, continuèrent à armer et qui ne songèrent non plus aucunement à supprimer la guerre comme instrument. Ils conquirent des territoires, eurent raison des indigènes par la force, sans se soucier le moins du monde de leur droit à disposer d'eux-mêmes. Nous ne voyons donc dans cette époque qu'une suite ininterrompue d'abus de confiance. Par le parjure on a ravi son droit à un grand peuple et on lui a pratiquement enlevé ses moyens d'existence. Un homme d'État français a exprimé cela de façon concise en déclarant : il y a vingt millions d' Allemands de trop!
  Or, mes compatriotes allemands, les Allemands ont réagi de bien des façons devant cet effondrement. Tous ont eu à en souffrir, à l'exception peut-être de quelques rares bénéficiaires. Mais cependant chacun réagit de façon diverse. Il y eut des Allemands qui par désespoir mirent un terme à leur vie ; il y en eut d'autres qui se plièrent de façon léthargique à un sort fatal ; il y en eut d'autres qui furent d' avis qu'il fallait tout briser, brandir la torche incendiaire et mettre le feu à tout ce qui pouvait prendre feu ; d'autres grincèrent des dents et brandirent le poing dans une rage impuissante. D'autres à leur tout pensaient qu'il fallait restaurer le passé, le rétablir tel qu'il était. Chacun prenait donc position d'une façon quelconque.
  Et moi aussi, comme soldat anonyme de la grande guerre, j'ai eu alors mon point de vue. C'était un programme très cours et simple. Il consistait en ceci : éliminer les ennemis intérieurs de la nation, mettre un terme au morcellement de l'Allemagne, rassembler toutes les énergies nationales en une nouvelle communauté et briser, de toute façon, le traité de paix. Car tant que ce diktat de Versailles pesait sur le peuple allemand, celui-ci était effectivement voué à sa perte. Lorsqu'on entend d'autres hommes d'État dire qu'il faut que le droit règne sur ce monde, on peut bien leur dire que leur crime n'est pas le droit, que leur diktat n'est pas le droit, n'est pas la loi, mais qu'au-dessus de leur diktat et au-dessus de ce qui leur semble utile, il y a les droits éternels des peuples à l'existence. Je ne suis pas là, et notre peuple allemand n'a pas été créé par la Providence pour suivre docilement une foi qui convient aux Anglais et aux Français, mais pour défendre son droit à la vie. Voilà pourquoi nous sommes là.

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File d'attente de chômeurs devant un bureau pour l'emploi, Potsdam, 1933, Crédit photo : anonyme

  Et je fus décidé à accepter ce combat pour la défense des droits de l'Allemagne à la vie. Je l'ai d'abord mené à l'intérieur de la nation. Plus d'un en fut touché. Chacun avait autrefois son association, son parti, son rang social, sa religion et, par conséquent aussi, son drapeau à lui. Cette diversité a fait place désormais à une seule communauté, la communauté du peuple allemand.
  La réaliser, et l'approfondir de plus en plus, telle est notre tâche à tous. De même que jusqu'ici il a fallu des siècles au peuple allemand pour atteindre sa structure politique et sociale du moment, de même cette structure-type de l'avenir ne peut être réalisée ni achevée en dix ans. Mais c'est un grand et noble objectif auquel tendent nos efforts. Un véritable et vrai socialisme, un socialisme en action, que nous réalisons et qui, finalement, donnera à notre peuple cette unité intérieure qui est la condition préalable de la défense des revendications du droit à l'extérieur.
  Pendant cette période j'ai chagriné plus d'une personne. Mais je crois que le bonheur que partage aujourd'hui toute la nation doit dédommager chacun largement d'avoir dû abandonner ce qui lui tenait à cœur. Vous tous, vous avez sacrifié des partis, des associations et des sociétés, mais par contre vous avez obtenu un grand et puissant Reich. [ "... Non, il était impossible de se retirer dans une sphère privée. Où que l'on se retirât, on se retrouvait partout placé devant ce qu'on avait voulu fuir. Je compris que la révolution nazi avait aboli l'ancienne séparation entre la politique et la vie privée, et qu'il était impossible de la traiter simplement comme un " évènement politique ". Elle ne se produisait pas seulement dans le domaine politique, mais tout autant dans la vie de chaque individu ; elle agissait comme un gaz toxique qui traverse tous les murs.Si on voulait échapper à ses émanations, la seule solution était l'éloignement physique. L'exil. L'adieu au pays auquel on était attaché par la naissance, la langue, l'éducation, l'adieu à tous les liens de la patrie. Au cours de l'été 1933, je me préparai à cet adieu là... " ; Sebastian Haffner, 1907-1999, Histoire d'un Allemand, souvenirs : 1914-1933, Actes sud, Babel, pp. 326-327] Et aujourd'hui, ce Reich est, Dieu merci, assez fort pour prendre vos droits sous sa protection. Dorénavant nous ne sommes plus à la merci de la faveur ou de la défaveur d'autres États et de leurs dirigeants. Pendant quinze ans j'ai mené un combat légal en Allemagne et j'ai finalement, en observant strictement les règles du jeu démocratique, obtenu la majorité dans cet État, et, par là, le droit de donner une nouvelle structure à cet État.
  Depuis lors, j'ai accompli cette rénovation en agissant dans l'entente la plus étroite, et en accord permanent, avec le peuple. Plus d'une fois je vous ai appelés à émettre votre vote, pour ou contre, au gré de chacun. Et le peuple s'est rallié à la réorganisation de notre économie, à ces nouvelles instructions de notre pays. Lorsque, il y a six ans, j'ai reçu le pouvoir, je pris en charge un triste héritage.
  L'Allemagne était, à l'intérieur, sur le point de s’effondrer totalement. L'agriculture était au bord de la ruine. Il y avait près de sept millions de chômeurs, le commerce et les affaires étaient dans le marasme, les usines n'étaient qu'un désert, les ports n'étaient que des cimetières de navires, l'Allemagne semblait vouloir renoncer définitivement à être une nation. Le Reich paraissait ne plus offrir de possibilités d'existence pour ses citoyens.

Les résultats du Parti Nazi aux élections législatives. Aux élections fédérales de mars 1933, le NSDAP obtient 17,28 millions de voix représentant 43,9 % du corps électoral. Il n'a donc pas la majorité absolue, ce qui constitue un demi-échec, vu les conditions du scrutin. Dès le lendemain des élections, les SA s'attaquent aux gouvernements locaux qui ne sont pas aux ordres du NSDAP. Ils envahissent les gouvernements locaux, les directions de la police régionale où ils hissent le drapeau national-socialiste. Aussitôt, Frick [1877-1946 ; National-socialiste, ministre de l'Intérieur, 1933-1943, il devint « Reichsprotektor »[gouverneur] de Bohême-Moravie en 1943. Condamné comme criminel de guerre à Nuremberg, il fut pendu : 1946. Larousse] considère que le gouvernement local n'est plus en mesure de maintenir l'ordre dans le Land et nomme à sa place un commissaire du Reich nazi. Les partisans de Hitler déstabilisent ainsi le pouvoir légal pour pouvoir le remplacer.... Sur le Web

                                                     

Appelé au pouvoir par le président Hindenburg le 30 janvier 1933, le nouveau chancelier Adolf Hitler présente son nouveau gouvernement à l'hôtel Kaiserhof tandis que les SA défilent de nuit dans les rues pour acclamer le chef du parti nazi. Monsieur von Papen, désigné comme vice chancelier et commissaire du Reich en Prusse. Monsieur Alfred Hugenberg a reçu le portefeuille du ministère de l'Économie et de l'Alimentation. Voici Monsieur Göring, Président du Reichstag, chargé du ressort de l'aviation et des travaux du ministère de l'Intérieur prussien. Sur le Web

  Je me suis mis alors à la tâche avec le seul capital que je possédais ; c'était votre puissance de travail. C'est votre puissance de travail, mes compatriotes, que j'ai commencé à investir. Je n'avais pas de devises, non pas parce que je les avait gaspillées, mais parce que pendant les quinze années précédentes on nous les avaient ravies, parce qu'on nous avait spoliés. Je n'avais pas de réserves-or, je n'ai eu qu'une chose ma foi et votre travail.
  Et nous avons alors fondé un nouveau système économique, un système dont la formule est celle-ci : puissance de travail = capital ; production = argent : la couverture de l'argent est dans notre production courante. Accroître cette circulation fiduciaire, c'est accroître la production ; diminuer la production, c'est dévaloriser l'argent ; augmenter la circulation fiduciaire sans accroître la production, c'est dévaloriser l'argent, c'est commettre un abus de confiance envers les compatriotes.  En d'autres termes : nous avons fondé un système qui repose sur le principe le plus noble qui soit, à savoir : à chacun de faire sa vie! Homme, façonne ta vie grâce à ton travail! On ne te fait cadeau de rien, Aide-toi, le ciel t'aidera!
  C'est ainsi que nous avons commencé un travail gigantesque de reconstruction, qui n'a pas son précédent en Allemagne. Portés par la confiance de la nation, pénétrés de la foi et de la confiance dans nos propres valeurs, nous avons, en quelques années, tiré l'Allemagne de cette situation désespérée, sans que le monde nous ait aidés en quoi que ce soit.
  Lorsque, aujourd'hui, un homme d'État anglais est d'avis qu'on doit discuter sur tous les problèmes, qu'il faut les résoudre dans des entretiens et négociations à l'amiable, que la chose est toujours possible, je ne puis m'empêcher de répondre à cet homme d'État : voilà quinze ans que vous en avez eu l'occasion!
  Nous sommes parvenus à cette conviction que notre politique n'aurait pas obtenu le moindre résultat, ni en politique intérieure, ni en politique extérieure, si nous avions attendu encore quinze ans. Il est probable que nous aurions pu attendre longtemps.
  Au reste le succès est, en toute chose, le critérium qui justifie la valeur ou la non-valeur, d'une méthode. À l'intérieur, mes compatriotes, nous le voyons tous nous-mêmes, notre méthode, a sauvé la nation. Dans d'autres États ayant des bases d'existence mille fois plus favorables que les nôtres, on est aux prises avec des millions de chômeurs.
  Aujourd'hui, Dieu soit loué, nous avons d'autres genres de soucis, comme celui d'être à la recherche de main d'œuvre. Sans doute, ce n'est pas en six ans qu'on peut résoudre définitivement un problème, surtout lorsqu'il y en a tant à résoudre. Cette ville en est un exemple. Que n'a-t-on pas créé ici! Et cependant, comme nous le voyons à chaque pas, il reste encore tant à faire.
  Nous voyons la pénurie et la crise des logements, mes compatriotes! Ne croyez pas que cela nous échappe! Là aussi, on fait ce qui est humainement possible. On ne peut faire plus que de construire, comme on le fait ici maintenant. 7.000 logements en un an ; et 7.000 autres l'année prochaine. Et nous continuerons à construire jusqu'à ce que le problème soit résolu.

Novembre 1938 : synagogue après la nuit de pogrom* ; sur les décombres devant l'entrée une pancarte manuscrite : " Vengeance pour le meurtre de vom Rath " [Ernst Eduard, 1909-1938 ; diplomate allemand ; mort assassiné le 9 novembre 1938 à Paris, par le jeune Juif polonais Herschel Grynszpan]
Crédit photo : Sammlung Haney © Deutsches Historisches Museum, Berlin
* "... Avant que la violence n'explose sur tout le territoire du Reich dans la nuit du 9 au 10 novembre, des actes de violence antijuifs avaient déjà eu lieu les 7 et 8 novembre à Fulda, Kassel, Bebra et dans d'autres villes. Les instructions concernant le pogrom étaient finalement parties de Munich, où les dirigeants du NSDAP s'étaient réunis pour commémorer le quinzième anniversaire du putsch d'Hitler, et avaient été rapidement diffusées par les structures du parti dans tout le pays. Les nationaux-socialistes ont utilisé la mort du secrétaire de légation à l'ambassade allemande à Paris, Ernst vom Rath, comme prétexte à ce qu'ils ont déclaré être un acte spontané de "colère populaire". Vom Rath avait été blessé par balle le matin du 7 novembre 1938 par Herschel Grynszpan, âgé de dix-sept ans seulement. Les parents de ce dernier faisaient partie des quelque 17.000 Juifs polonais qui avaient été expulsés de force vers la frontière germano-polonaise sur ordre de Heinrich Himmler. Vom Rath a succombé à ses blessures l'après-midi du 9 novembre., ... " ; Sur le Web

  Je sais surtout tout le travail qu'à fourni l'ouvrier allemand durant cette période. J'ai toujours compté sur sa clairvoyance, sur sa raison, et il ne m'a jamais trompé. C'est lui qui le premier a saisi cette vérité que tout paiement de salaires sans une contre-valeur n'a pas d'intérêt, que ce qui compte en définitive, c'est ce que la nation produit dans l'ensemble, et peut, par conséquent, dépenser pour vivre.
  Il a compris que telle était la tâche assignée par la doctrine économique nationale-socialiste. Il a emboîté le pas et il concourt ainsi à créer vraiment la condition préalable d'une amélioration croissante de l'ensemble de notre niveau d'existence. Car il est clair, mes compatriotes, que, pendant ces années-ci, nous produisons beaucoup, beaucoup plus qu'autrefois, et que la somme totale de ces biens de production ne peut profiter qu'au peuple tout entier. Et cela s'améliorera encore au cours des prochaines années. Nous aurons, en quelques années, franchi largement le cap des soucis que nous avons peut-être encore aujourd'hui. Sans doute, il y aura alors d'autres problèmes à résoudre, mais, mes compatriotes, je ne voudrais personnellement pas vivre à une époque où il n'y aurait plus rien à résoudre.
  Mais ce n'est pas seulement en politique intérieure que nous avons mené à bien nos tâches, je crois, et cela vous m'en donnez acte, c'est aussi en politique extérieure.
  On dit aujourd'hui qu'il faut partager les peuples en nations vertueuses et en nations qui ne le sont pas. Parmi les vertueuses se trouvent, au premier plan, les Anglais et les Français. Parmi les non-vertueuses, les Allemands et les Italiens. À cela nous répondons : il est difficile à un mortel de formuler un jugement sur la vertu d'un peuple. Il faudrait laisser ce soin au Bon Dieu. Mais peut-être ce même homme d'État britannique me répliquera-t-il : " Dieu a déjà rendu son arrêt, puisqu'il a donné aux nations vertueuses un quart du globe et qu'il a tout pris aux autres. " À cela, je me permets de demander : " Par quels moyens ces nations vertueuses ont-elles acquis ce quart du globe? " Voici la réponse : " En employant des méthodes nullement vertueuses. " Pendant trois cents ans, l'Angleterre n'a agi que comme nation sans vertu. La voilà qui parle maintenant de vertu, dans sa vieillesse! C'est ainsi qu'il a été possible qu'en cette période britannique sans vertu quarante-six millions d' Anglais acquièrent près d'un tiers du globe, tandis que quatre-vingt millions d'Allemands sont obligés, à cause de leur manque de vertu, de vivre à cent quarante par kilomètre carré.
   Il y a seulement encore vingt ans, la question de la vertu n'était pas encore une notion très nette pour les hommes d'État britanniques, pour autant qu'il s'agissait des conceptions de la propriété. À l'époque, on estimait encore compatible avec la vertu le fait de ravir purement et simplement à un autre peuple toutes ses colonies, qu'il n'avait pas acquises autrement que par traités et par achats, et on les lui prit parce qu'on avait la force, cette force dont on veut aujourd'hui faire quelque chose d'horrible et de méprisable.
  Je puis simplement déclarer à ces Messieurs que nous ne savons pas s'ils croient eux-mêmes, ou non, à ce qu'ils disent. Nous supposons qu'ils n'y croient pas ; car si nous devions passer qu'ils y croient réellement eux-mêmes, nous ne pourrions plus avoir aucun respect pour eux.
  Pendant quinze ans, l'Allemagne a subi patiemment son sort et son destin. Mais j'ai également essayé, lorsque nous, nationaux-socialistes, sommes arrivés au pouvoir, de résoudre chaque problème par des conversations, et pour chaque problème, j'ai fais des offres, mais elles ont été repoussées.
  Il n'y a aucun doute que tout peuple possèdes des intérêts qui sont d'autant plus sacrés qu'ils s'identifient avec sa vie et son droit de vivre. Quand, aujourd'hui, un homme d'État anglais exige que tout problème qui fait partie des intérêts vitaux allemands et de la sphère vitale de notre peuple, soit d'abord discuté avec l'Angleterre, je pourrais tout aussi bien réclamer que tout problème britannique soit d'abord discuté avec nous.
  Assurément, tout Anglais me répondra qu'en Palestine les Allemands n'ont rien à chercher. Aussi ne voulons-nous rien chercher en Palestine. ["... La Révolte arabe de 1936-1938, destinée à former un Etat arabe indépendant, marque la radicalisation de la lutte arabe palestinienne.[...] La Palestine est depuis 1922 sous mandat britannique. Si l’organisation sioniste s’est affirmée politiquement avec la création de l’Agence juive en 1929, chargée de représenter la communauté juive auprès de la Puissance mandataire, les Arabes palestiniens peinent à mettre en place une formation politique unique. [...] Face à la dispersion des courants nationalistes, la jeunesse arabe palestinienne commence à se radicaliser et à critiquer l’incapacité à influer sur la politique britannique. La Grande-Bretagne est par ailleurs accusée de faciliter l’arrivée des Juifs dans le pays et le rachat des terres par les sionistes. L’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne en 1933 entraine une nette accélération de l’immigration juive vers la Palestine. Environ 135 000 immigrants rejoignent la Terre sainte entre 1932 et 1935, multipliant par six le nombre de Juifs dans le pays.,... " ; source] Mais l'Angleterre, en tout cas, n'a pas plus à chercher dans notre espace vital allemand que nous, Allemands, en Palestine. Et si l'on déclare qu'il s'agit là de questions générales de droit et de légalité, je ne pourrais admettre cette opinion que si l'on voulait l'adapter comme règle, et comme mesure absolument générale.

1939 : la Conférence de Londres sur la Palestine. Crédit photo : Sueddeutsche Zeitung Photo

  On dit que nous n'avons pas le droit de faire ceci ou cela. Je retourne la question et je dis : quel droit a l'Angleterre — pour ne citer qu'un exemple — quel droit a-t-elle en Palestine, de tuer des Arabes parce qu'ils défendent leur pays? Qui donne aux Anglais ce droit?
  En tout cas, nous n'avons pas tué des milliers de gens en Europe centrale, nous avons réglé nos problèmes dans le calme et dans l'ordre. Sans doute, il est une chose que je veux déclarer ici, c'est que le peuple allemand d'aujourd'hui et le Reich allemand ne sont pas disposés à abandonner des intérêts vitaux. Ils ne sont pas disposés non plus à rester inactifs en face des périls qui montent.
  Quand les Alliés, jadis, sans égard à l'opportunité, au droit, à la tradition historique, mi même à la raison, modifiaient la carte d'Europe, nous n'avions pas la force de l'empêcher. Mais s'ils attendent que l'Allemagne d'aujourd'hui laisse patiemment mûrir des États satellites dont l'unique tâche est d'être mis en ligne contre elle, jusqu'au jour où cette mise en ligne doit s'accomplir, alors on confond l'Allemagne d'aujourd'hui avec celle d'avant-guerre. Quiconque se déclare dès maintenant prêt à tirer les marrons du feu pour ces grandes Puissances, doit s'attendre à se brûler les doigts.
  Nous n'avons maintenant aucune haine contre le peuple tchèque. Nous avons vécu ensemble durant des siècles : cela, les hommes d'État anglais ne le savent pas. Ils ne soupçonnent pas le fait que le Hradschin [ Château de Prague, dominant la rive gauche de la Vltava et formant un quartier fortifié qui renferme de nombreux édifices historiques : la cathédrale gothique St-Gui, construite pour l'essentiel par Mathieu d'Arras et Peter Parler, mais achevée seulement au xxe siècle ; les bâtiments qui comprennent la salle gothique Vladislav, ceux de la Salle espagnole : fin du XVIIe siècle; la basilique romane St-Georges ; etc. Larousse] n'a pas été construit par un Anglais, mais par un Allemand et que même la Cathédrale Saint-Guy [ "... la construction d'une cathédrale métropolitaine est entreprise le 21 novembre, 1344, de la même année. Le fils de Jean, Charles IV, futur empereur du Saint Empire romain germanique, veut rendre la fonction héréditaire dans sa famille et faire de Prague la capitale impériale. Le projet de cathédrale s'inscrit dans cette perspective : lieu de couronnement et de sépulture des empereurs de la famille de Bohême-Luxembourg. Jean tout comme Charles sont familiers de la cour de France, et ils connaissant les grandes cathédrales du nord de la France, ils font donc appel à un architecte français Mathieu d'Arras pour en être le premier architecte : 1344-1352. À la mort de Mathieu, c'est Peter Parler, architecte allemand, 1356-1399, qui prend la direction du chantier. Comme pour nombre de cathédrales, celui-ci s'étalera sur plusieurs siècles ; la cathédrale de Prague ne sera achevée qu'en 1929.? ... " ; sur le Web] a été construite non par des Anglais, mais par des Allemands. Les Français, eux non plus, n'ont pas travaillé là-bas. Ils ignorent qu'à une époque où l'Angleterre était encore très petite, on rendait déjà hommage sur cette hauteur à un empereur allemand et que, mille ans avant moi, résidait déjà là-bas le premier Roi allemand, qui recevait les hommages de son peuple. Cela, les Anglais l'ignorent, ils ne peuvent pas le savoir et n'ont pas besoin de le savoir.

Vue du Hradcany, le château de Prague ; Mosaïque de Giovanni Castrucci : v. 1600. © Archives Larbor

La cathédrale Saint-Guy. Crédit photo : Alvesgaspar

   Il suffit que nous le sachions, et qu'il en soit ainsi. Depuis un millénaire, ce territoire fait partie de l'espace vital du peuple allemand, et pourtant nous aurions eu aucune objection contre un État tchèque indépendant, si d'abord il n'avait opprimé les Allemands, et si ensuite il n'avait été l'instrument d'une attaque en préparation contre l'Allemagne.
  Mais quand un ancien ministre français de l'Air écrit dans un journal que la Tchéquie, par suite de sa situation excellente, a pour tâche dans toute guerre d'ébranler pas des attaques aériennes le cœur industriel de l'Allemagne, on comprendra que cela n'est pas sans intérêt pour nous, et que de notre côté nous en tirons certaines conséquences. C'eût été à l'Angleterre et à la France de défendre cette base aérienne. En tout cas, c'était à nous d'empêcher qu'une telle attaque pût se produire.
  J'ai cru atteindre ce but par une voie naturelle et simple. J'ai été déçu. C'est seulement quand j'ai vu que toute tentative de ce genre était vouée à l'échec, quand j'ai vu que cet État avait depuis longtemps perdu sa vitalité intérieur, et même qu'il était déjà décomposé, c'est alors seulement que j'ai rétabli l'ancien droit allemand et que j'ai réuni ce qui, de part l'histoire, la situation géographique et toutes les règles de la raison, devait être réuni, mais non pas pour opprimer le peuple tchèque.
  Ce peuple aura plus de liberté que les peuples favorisés des nations vertueuses. J'ai établi ainsi un grand domaine économique dans l'intérêt de tous. Mais j'ai surtout, je crois, rendu ainsi un grand service à la paix, car j'ai, en temps opportun, rendu sans valeur un instrument destiné à devenir dans la guerre une arme efficace contre l'Allemagne.
  Quand maintenant on vient dire que c'est là le signe qui montre que l'Allemagne veut attaquer tout l'univers, je ne sais vraiment pas si on le pense sérieusement. C'est une chose que seule une très mauvaise conscience pourrait supposer. Je ne le crois pas. Peut-être est-ce la colère qu'on ressent de l'échec d'un plan longuement prémédité. Peut-être croit-on ainsi créer les conditions tactiques préalables pour une nouvelle politique d'encerclement.
  Mais, quoi qu'il en soit, je suis convaincu que j'ai rendu ainsi un grand service à la paix. Et dans cette conviction j'ai résolu, il y a trois semaines de donner au prochain congrès du parti le nom de Congrès de la Paix. Car l'Allemagne ne songe point à attaquer indistinctement d'autres peuples. Ce que nous voulons, c'est développer nos relations économiques. Nous en avons le droit, et à ce sujet je n'accepte de prescriptions d'aucun homme d'État, européen ou extra-européen.
  Le Reich allemand n'est pas seulement un énorme producteur, il est aussi un énorme consommateur.
  Peut-être, précisément comme pays consommateur, ne peut-on pas jusqu'ici concevoir une Europe sans nous ; nous deviendrons comme pays consommateur un partenaire commercial indispensable, et, en tant que producteur, nous sommes capables de payer honnêtement et en valeur réelle ce que nous consommons. Nous ne pensons point à faire la guerre à d'autres peuples. À une condition, il est vrai : c'est qu'eux aussi nous laissent tranquilles.
  En tout cas, le Reich allemand n'est pas disposé à accepter, à la longue, une politique d'encerclement.
  J'ai naguère conclu un accord avec l'Angleterre, l' Accord naval. [Le traité naval germano-britannique, Anglo-German Naval Agreement, AGNA, était un traité bilatéral signé le 18 juin 1935 par le Royaume-Uni et le Troisième Reich.Torpillant les dispositions du traité de Versailles et de la conférence de Stresa, il est signé entre Joachim von Ribbentrop pour les Allemands et Samuel Hoare pour les Britanniques. Ceux-ci, sans même consulter la France et l'Italie, leurs alliés de la Première Guerre mondiale, autorisent le Troisième Reich à disposer d'une flotte de guerre au tonnage limité de façon permanente à 35% de celui de la Royal Navy. Ce traité, qui fait la part belle à la marine allemande, est une des causes de l'anglophobie de l'époque d'une bonne partie des chefs de la Marine nationale française. L'accord est dénoncé par l'Allemagne le 28 avril 1939., ... " ; sur le Web] Il est basé sur l'ardent désir que nous avons tous de ne jamais être obligés d'entrer en guerre contre l'Angleterre. Mais ce désir ne peut-être que bilatéral. Si ce désir n'existe plus en Angleterre, la condition pratique que cet accord suppose se trouve éliminée. L'Allemagne acceptera ce fait sans émoi.
  Si nous sommes si sûrs de nous-mêmes, c'est que nous sommes forts, et nous sommes forts parce que nous sommes unis, et qu'en outre nous voyons clairs.
   Et précisément dans cette ville je ne puis vous adresser, à vous mes compatriotes, que cet appel : ayez les yeux grands ouverts sur le monde et tous les évènements autour de nous! Ne vous faites point d'illusion sur la condition la plus importante pour vivre : être soi-même fort. Celui qui ne possède pas la force, perd en fait le droit de vivre. Nous en avons fait l'expérience durant quinze années. C'est pourquoi j'ai refait l'Allemagne forte, j'ai édifié son armée, sur terre, sur mer et dans les airs. Et c'est pourquoi, ici, nous ne nous lasserons jamais dans notre effort . Quand, dans d'autres pays, on parle d'armer et d'armer de plus en plus, je n'ai à dire à ces hommes d'État que ceci : moi, vous ne me lasserez pas!
  Je suis résolu à persévérer dans cette voie, et j'ai la conviction que nous avançons plus vite que les autres. Aucune puissance au monde ne pourra jamais, par aucune phrase, nous séduire et nous faire abandonner nos armes. Mais si vraiment un peuple voulait, par la violence, mesurer sa force avec la nôtre, le peuple allemand est à tout moment en mesure de le faire, il y est prêt et résolu.
  Et nos amis pensent exactement comme nous, et ainsi pense surtout l'État auquel nous sommes le plus étroitement liés, avec lequel nous marchons actuellement et nous marcherons, quoi qu'il advienne, à tout jamais. Nous savons que, quand les journalistes ennemis ne trouvent rien d'autre à écrire, ils parlent des fêlures ou de cassure dans l'axe [Alliance formée par l'Allemagne hitlérienne et l'Italie fasciste à la suite de l'accord secret du 23 octobre 1936. On donna le nom de « puissances de l'Axe » à l'ensemble constitué par l'Allemagne, l'Italie et leurs alliés : Japon, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, pendant la Seconde Guerre mondiale. Larousse] Qu'ils se rassurent. Cet axe est l'instrument le plus naturel qui soit en ce monde. C'est une combinaison politique qui doit son origine non seulement à la raison, mais aussi à l'équité et, plus haut encore, à l'idéalisme. Cette construction sera plus solide et durable que ne le seront, de l'autre côté, les combinaisons du moment entre des forces non homogènes.


   En effet, quand quelqu'un me dit aujourd'hui qu'entre l'Angleterre et la Russie soviétique, il n'y a aucune divergence doctrinale ou idéologique, je ne puis que dire : Messieurs, je vous félicite!
  Je crois que le temps n'est pas éloigné où il apparaîtra sans doute que la communauté doctrinale entre l'Italie fasciste et l'Allemagne nationale-socialise est tout de même autre chose que celle qui existe entre l'Angleterre démocratique et la Russie bolchéviste de Staline. Mais si vraiment il n'existait pas entre elles de différences idéologiques, alors je ne puis que souligner combien j'avais raison dans mon attitude en face du marxisme, du communisme et de la démocratie : pourquoi deux formes différentes, si le contenu est le même?
  Mes compatriotes! Dans ces journées nous vivons un très grand triomphe et une satisfaction profonde. Un pays qui, lui aussi, a été dévasté par le bolchévisme, où des centaines de milliers d'êtres humains, hommes, femmes, enfants, vieillards ont été massacrés, s'est maintenant libéré. Il s'est libéré à l'encontre de ceux qui sympathisent par idéologie avec le bolchévisme, et qui se trouvent en Grande-Bretagne, en France, etc.
  Nous ne pouvons pas ne point comprendre cette Espagne dans sa lutte, la saluer et la féliciter à l’occasion de son succès. Cela, nous pouvons le dire aujourd'hui avec fierté, Allemands, puisque beaucoup de jeunes allemands ont fait là-bas leur devoir. Ils ont accompli leur devoir comme volontaires. Comme volontaires, ils ont contribué à briser un régime tyrannique et à rendre à une nation le droit de disposer d'elle-même.
  Nous nous réjouissons de pouvoir constater avec quelle promptitude, quelle rapidité extraordinaire est venu, là encore, le changement d'attitude doctrinale des fournisseurs de matériel de guerre du côté rouge, à quel point, de ce côté-là, on comprend soudain l'Espagne nationale et l'on est prêt à faire avec elle des affaires sinon sur le plan doctrinal, du moins sur le terrain économique. Cela est encore un signe qui montre l'évolution. Car, mes compatriotes, je crois que tous les États sont placés devant les mêmes problèmes en présence desquels nous étions. Les États, l'un après l'autre, succomberont à la peste judéo-bolcheviste, ou bien ils se défendront contre elle. Nous l'avons fait, et nous avons édifié un État national du peuple allemand. Cet État populaire veut vivre en paix et amitié avec tous les autres États, mais il ne se laissera jamais plus dompter par aucun État.
  Le monde sera-t-il fasciste? Je l'ignore. Deviendra-t-il national-socialiste? Je ne le crois pas. Mais ce que je crois, c'est que finalement l'univers se défendra contre cette menace, la plus grave de toutes, et c'est pourquoi je crois aussi à une entente définitive qui s'établira tôt ou tard entre les peuples. Dès que le champignon du judaïsme, cette désagrégation des peuples, sera éliminé, on pourra penser à fonder entre les peuples une collaboration établie sur une entente durable. Aujourd'hui, il nous faut compter sur notre propre force, et nous pouvons être satisfaits des résultats de cette confiance en nous-mêmes , à l'intérieur et à l'extérieur.
  Quand je suis arrivé au pouvoir, mes compatriotes, l'Allemagne était déchirée à l'intérieur, impuissante à l'extérieur : elle était comme un jouet livré à la volonté étrangère. Aujourd'hui, nous avons l'ordre à l'intérieur, et notre économie est prospère. Au dehors, nous ne sommes peut-être pas aimés, mais on nous respecte et on nous considère. Et surtout, nous avons donné à des millions de membres de notre peuple le plus grand bonheur qui puisse exister pour eux, celui d'entrer dans notre grand Reich allemand. En second lieu, nous avons donné à l'Europe centrale un grand bonheur : la paix, la paix protégée par la puissance allemande. Cette puissance, aucune force au monde ne la brisera plus : que ce soit là notre serment!
  Et ainsi, nos morts qui, au nombre de plus de deux millions, sont tombés dans la Grande guerre, ne sont pas tombés en vain. C'est aussi de leur sacrifice qu'a surgi le nouveau Reich du peuple allemand, si fort et si jeune, et qui s'est affirmé dans la vie. Et en regardant ces sacrifices de nos morts nous ne redouterions, nous non plus, aucun sacrifice, si jamais cela devenait nécessaire. Que l'univers le sache bien!
  Qu'ils concluent des pactes, qu'ils fassent des déclarations tant qu'ils voudront. Je n'ai pas confiance dans les papiers, j'ai confiance en vous, mes compatriotes. C'est contre nous, Allemands, qu'à été commis le plus grand parjure de tous les temps.
  Veillons, pour que jamais notre peuple ne se désunisse à nouveau à l'intérieur, alors personne au monde ne pourra jamais nous menacer. Alors la paix sera conservée à notre peuple, ou, s'il le faut, elle lui sera acquise par la force. Alors notre peuple connaîtra l'épanouissement et la prospérité, il pourra employer sa force de travail, son génie, ses aptitudes, son zèle et sa ténacité dans les œuvres de la paix et de la civilisation humaine. Tel est notre souhait, notre espoir, notre loi. Il y a maintenant vingt années que le parti a été fondé : c'était, à l'époque, une formation minuscule et je suis venu le septième à ce mouvement. Mesurez le chemin parcouru depuis cette époque jusqu'à ce jour : mesurez le miracle qui s'est accompli en nous! Et, précisément comme suite à cette route merveilleuse, croyez aussi au peuple allemand en route vers son grand avenir!
  Deutschland! Sieg Heil! [Allemagne ! Sieg Heil !]

À son arrivée sur la place de l'hôtel de ville de Wilhelmshaven, Adolf Hitler est accueilli par des jeunes filles, avec des fleurs. Crédit photo : © SZ Photo / Scherl / Bridgeman Images

N° 21

Extrait du discours de Herr Hitler au Reichstag [le Chancelier s'adresse à une assemblée, élue en 1938, dont le parti national-socialisme occupe tous les sièges, voir graphique ci-dessus] le 28 avril 1939

  Je crois que c'est un bonheur, pour des millions et des millions d'êtres humains que, grâce à la sagesse qu'ont montrée de l'autre côté des hommes responsables et dont l'effet s'est fait sentir en dernière minute, j'ai réussi à empêcher une telle explosion et trouvé une solution qui, à mon avis, mer fin pour toujours au problème de l'existence d'un foyer dangereux au sein de l'Europe centrale.
  Prétendre que cette solution se trouve en opposition aux arrangements de Munich, c'est une affirmation qui ne peut se fonder ni s'appuyer sur rien. La solution de Munich ne pouvait, en aucun cas, passer pour une solution définitive ; en effet, elle exprimait clairement l'existence de nouveaux problèmes, dans l'attente d'une solution qui devait être trouvée. On ne peut vraiment nous reprocher que les intéressés — et c'est là le point décisif — se soient adressés seulement à l'Italie et à l'Allemagne et non aux quatre Puissances. On ne saurait non plus nous reprocher que l'État comme tel, fût enfin tombé en morceaux et que, par conséquent, il n’existât plus de Tchéco-Slovaquie. On comprendra, en revanche, que l'Allemagne — le principe ethnographique ayant depuis longtemps cessé d'être en vigueur — ait pris elle aussi en main ses intérêts, du reste millénaires, intérêts qui sont d'une nature non seulement politique, mais aussi économique.
  L'avenir dira si la solution trouvée par l'Allemagne était juste ou non. Une chose certaine, en tout cas, c'est que cette solution ne dépend pas du contrôle anglais ou de la critique anglaise. En effet, les pays de Bohême et de Moravie, dernier reste territorial de l'ancienne Tchéco-Slovaquie, n'ont absolument rien à voir avec l'Accord de Munich. Pas plus, par exemple, que des mesures de l'Angleterre dans le nord de l'Irlande, qu'elles soient justes ou non, ne sont soumises au contrôle ou à la critique de l'Allemagne, ces anciens électorats allemands ne sont justiciables de la critique anglaise.
  Je ne comprends absolument pas comment on peut appliquer à ce cas l'accord conclu à Munich entre M Chamberlain et moi-même ; car ce cas de la Tchéco-Slovaquie avait précisément été réglé par le protocole des quatre Puissances, à Munich, dans la mesure où il pouvait être réglé alors. On avait seulement prévu, en sus, que si les intéressés n'arrivaient pas à s'entendre, ils pourraient s'adresser aux quatre Puissances. Et celles-ci, voulaient, alors, se réunir trois mois après, pour de nouvelles délibérations. Or, les intéressés ne se sont nullement adressés au quatre Puissances, mais seulement à l'Allemagne et l'Italie. Le fait que ni l'Angleterre ni la France n'ont élevé d'objection, mais ont elles-mêmes accepté sans mot dire la sentence d'arbitrage de l'Allemagne et de l'Italie, montre combien celles-ci étaient justifiées à le faire.
  Non, l'accord intervenu entre M. Chamberlain et moi-même n'a pas eu trait à ce problème, mais exclusivement aux questions concernant les modalités de vie entre l'Angleterre et l'Allemagne. Ceci ressort clairement de la constatation que de telles questions devaient être traitées à l'avenir dans le sens de l'Accord de Munich et de l'Accord naval anglo-allemand, c'est-à-dire amicalement, et par voie de consultation. Or, si cet accord s'était appliqué à toute activité politique future de l'Allemagne, l'Angleterre, elle aussi, ne devrait plus rien entreprendre, par exemple en Palestine, ou ailleurs, sans avoir consulté l'Allemagne au préalable. Il est tout naturel que nous n'attendions rien de tel, mais nous repoussons aussi, de notre côté, toute prétention de ce genre. Si M. Chamberlain en déduit que cet Accord de Munich est devenu caduc parce qu'il aurait été rompu par nous, je prends acte de cette manière de voir et en tire les conséquences.
  Tout au cours de mon activité politique, je n'ai cessé de plaider en faveur d'une amitié et d'une collaboration étroites entre l'Allemagne et l'Angleterre. J'ai rencontré dans mon mouvement quantité d'hommes du même avis. Peut-être était-ce en partie parce que je pensais ainsi, qu'ils vinrent se joindre à moi.
  Si je souhaite voir se réaliser cette amitié et cette collaboration germano-anglaise, ce n'est pas seulement parce que ce souhait répond à mes propres sentiments, lesquels s'inspirent de l'origine de nos deux peuples, mais c'est encore parce je comprends l'importance que présente pour l'humanité entière l'existence de l'Empire mondial britannique. Je n'ai jamais laissé douter que je vois dans l'existence de cet Empire un élément, d'une valeur inappréciable, de toute la civilisation humaine et de l'économie mondiale. Quelque soit la manière dont la Grande-Bretagne a acquis ses territoires coloniaux, et je sais que tout ceci s'est fait par la force et très souvent par la brutalité, il est évident pour moi qu'aucun empire ne s'est constitué jusqu'à présent par d'autres moyens et que, finalement, l'histoire universelle fait moins état de la méthode que du succès ; et quand je parle de succès, je ne veux pas dire le succès de la méthode, mais l'utilité générale qui découle d'une telle méthode. Or, il est incontestable que le peuple anglo-saxon a accompli une œuvre immense de colonisation dans le monde. J'ai pour cette œuvre une admiration sincère.

"... Entre 1815 et 1914, une période désignée par le « siècle impérial britannique » par certains historiens, environ 26 000 000 km2 de territoires et environ 400 millions de personnes furent intégrés dans l'Empire... " La VIIIe armée britannique était composée par des unités de tout l'Empire et combattit lors de la guerre du désert et durant la campagne d'Italie. Ici, la bataille de El Alamein, Égypte, 23 octobre au 3 novembre 1942 : l'infanterie britannique avance dans la poussière et la fumée. Crédit photo : Chetwyn Sgt, N° 1 Army Film & Photographic Unit - Photographie E 18474 des collections des Musées impériaux de la guerre : collection n° 4700-32. Sur le Web

   Si l'on envisage les choses d'un point de vue humain plus élevé, la pensée qu'on pût détruire le fruit de ce travail n'apparaîtrait et ne m'apparaît que comme une démence digne d'un Erostrate. [Éphésien obscur qui, pour immortaliser son nom, incendia l'Artémision d'Éphèse, en 356 avant J.-C., la nuit même où serait né Alexandre le Grand. Larousse] 


Reconstitution du temple ; forme probable du temple d'Artémis à Éphèse, parc Miniatürk, Istanbul, Turquie. @ CC BY-SA 3.0

  Toutefois, si je respecte sincèrement une aussi haute réalisation, cela ne signifie nullement que je renonce à assurer la vie de mon propre peuple. Je tiens pour impossible d'établir une amitié durable entre le peuple allemand et le peuple anglo-saxon si l'on ne reconnait pas, également, de l'autre côté, qu'il existe non seulement des intérêts britanniques, mais aussi des intérêts allemands, et que si, pour les citoyens de la Grande-Bretagne, le maintien de l'Empire britannique représente le sens et le but de la vie, il en est de même, pour les Allemands, de la liberté et du maintien du Reich.
  On ne saurait imaginer d'amitié réelle et durable entre les deux nations que basée sur leur respect réciproque. Le peuple anglais commande à un vaste empire mondial. Il a constitué cet empire en un temps où le peuple allemand avait perdu de sa vigueur. Auparavant, l'Allemagne était un grand empire mondial ["... Sur le plan politique, le chancelier Bismarck, artisan de l’unité allemande, n’est pas favorable à la conquête coloniale. En 1871, pour faire taire les rumeurs évoquant un échange entre Metz et la Cochinchine ou Pondichéry, il déclare « toute cette histoire de colonie me fait l’effet des manteaux de zibeline chez ces familles de la noblesse polonaise qui n’ont même pas de chemise à se mettre » . Il surenchérit dix ans plus tard : « Tant que je serai chancelier du Reich, nous ne mènerons pas de politique coloniale. Nous avons une flotte qui n’est pas en mesure de naviguer et nous ne pouvons pas prendre le risque d’exposer des points vulnérables dans des continents lointains dont les Français s’empareraient à la première occasion » . Il révise sa position sous la pression des partisans de la colonisation et est à l’origine de la constitution d’un Empire colonial allemand en 1884. Quand il quitte le pouvoir, le 20 mars 1890, Bismarck a doté son pays d’un Empire colonial qui représente cinq fois sa superficie et qui est le troisième Empire colonial du monde. À l’issue de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne perd son empire et devient un pays sans colonie., ... " ; source] Elle domina jadis l'Occident. De sanglants combats, des querelles religieuses, un éparpillement de l'organisation politique amenèrent à son affaiblissement et une diminution de cet empire, qui s'abima finalement dans un profond sommeil.

 

Auteurs : kgberger, image, Queix : traduction
 
Toutefois, au moment même où cet ancien Reich semblait toucher à sa fin, les germes de sa renaissance commençaient déjà à lever. Le Brandebourg et la Prusse furent le point de départ d'une nouvelle Allemagne qui devint le deuxième Reich, et de celui-ci est sorti, enfin, le Reich populaire allemand. Que tous les Anglais comprennent donc bien que nous n'avons en rien le sentiment de nous trouver inférieurs au peuple britannique. Notre passé historique est bien trop prodigieux pour cela!
  L'Angleterre a donné beaucoup de grands hommes au monde, et l'Allemagne n'en a pas donné moins. Le dur combat que notre peuple a soutenu pour son existence au cours de trois siècles a exigé de nous, pour la seule défense du Reich, des sacrifices de sang qui dépassent de beaucoup ceux que d'autres peuples ont eu à faire pour leur existence. Si, malgré cela, l'Allemagne, éternellement attaquée, n'a pas réussi à conserver ses possessions et a dû sacrifier de nombreuses provinces, cela tient uniquement à l'évolution malheureuse de son organisation étatique et à l'impuissance qui en est résultée. Mais ce sont là des temps révolus. C'est pourquoi nous n'avons, comme Allemands, aucunement le sentiment d'être inférieurs au peuple britannique. Nous éprouvons exactement autant d'estime pour nous-mêmes qu'un Anglais en éprouve pour l'Angleterre. L'histoire de notre peuple, avec ses quelques deux mille ans d'existence, compte assez d'évènements et de motifs dignes de nous remplir d'une fierté sincère.
  Si, toutefois, l'Angleterre n'arrive pas à comprendre notre point de vue, mais croit peut-être pouvoir considérer l'Allemagne comme un État vassal, dans ce cas c'est en vain, je l'avoue, que nous avons offert à l'Angleterre notre amour et notre amitié. Nous ne mettrons pas pour cela à désespérer, à perdre courage, mais, soutenus par la conscience de notre propre force et de celle de nos amis, nous trouverons les voies qui assureront notre indépendance et ne feront pas tort à notre dignité.
  J'ai entendu la déclaration du Premier ministre britannique, dans laquelle il dit qu'il ne croit pouvoir accorder aucune confiance aux assurances données par l'Allemagne. Dans ces circonstances, je trouve qu'il est logique de ne pas lui imposer, à lui et au peuple anglais, une situation qui ne peut s'imaginer que dans un sentiment de confiance. Lorsque l'Allemagne est devenue nationale-socialiste et a commencé son redressement, j'ai moi-même proposé, en poursuivant ma politique constante d'amitié envers l'Angleterre, de limiter volontairement l’armement naval de l'Allemagne. Cette limitation supposait, toutefois, la volonté et la conviction qu'entre l'Angleterre et l'Allemagne plus jamais une guerre ne serait possible. Aujourd'hui encore j'ai cette volonté et cette conviction.
  Il me faut cependant constater que la politique de l'Angleterre, officiellement et inofficiellement, ne laisse subsister aucun doute sur le fait qu'à Londres on ne partage plus cette conviction, mais qu'au contraire on y est d'avis que, quel que soit le conflit dans lequel un jour l'Allemagne serait engagée, la Grande-Bretagne devrait toujours prendre position contre l'Allemagne. On considère donc là-bas la guerre contre l'Allemagne comme une chose allant de soi. Je le regrette profondément, car la seule exigence que je posais et poserai toujours à l'Angleterre est celle de nous rendre nos colonies.  Cependant, j'ai nettement déclaré que ce ne serait jamais une raison de conflit armé. J'ai toujours cru que l'Angleterre, pour laquelle ces colonies n'ont aucune valeur, comprendrait un jour la situation de l'Allemagne et estimerait l'amitié allemande plus haut que des possessions n'offrant à l'Angleterre aucun profit réel, alors qu'elles sont pour l'Allemagne une nécessité vitale.
  Or, abstraction faite de ce point, je n'ai jamais formulé une revendication qui d'une façon quelconque touche les intérêts britanniques ou qui aurait pu constituer un danger pour l'Empire ou un dommage quelconque pour l'Angleterre.
  Je suis toujours resté dans le cadre des revendications qui se trouvaient étroitement liées à l'espace vital allemand et par là même à la propriété éternelle de la nation allemande. Or, si l'Angleterre, aujourd'hui, dans la presse comme dans ses publications officielles, émet l'opinion que l'on doit dans tous les cas s'opposer à l'Allemagne, et confirme cette position par la politique d'encerclement que nous connaissons, la base du Traité naval se trouve par là détruite. Je me suis donc décidé à en donner avis aujourd'hui même au Gouvernement britannique. Il s'agit ici pour nous non pas d'une question matérielle — car je continue à espérer que nous pourrons éviter une course aux armements avec l'Angleterre — mais d'un acte de respect envers nous-mêmes. Si le Gouvernement britannique a le désir d'entrer encore une fois en négociation avec l'Allemagne au sujet de ce problème, personne ne serait plus heureux que moi de pouvoir peut-être arriver tout de même à une entente claire et nette.

N° 22

Mémorandum du Gouvernement allemand dénonçant l'Accord naval anglo-allemand


À suivre...

Livre bleu anglais n° I, Documents concernant les relations germano-polonaises et le début des hostilités entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne le 3 septembre 1939, présenté au Parlement par Ordre de Sa Majesté par le Secrétaire d' État aux Affaires étrangères ; traduction Autorisée et Officielle du document publié par His Majesty's Stationery Office, Paris, 1939, pp. 39-49

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