Un seul mot : FABULEUX!
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L’énergie solaire du futur viendra bientôt de l’espace, mais ne " sauvera pas la planète entière "
C’est une des énergies du futur : on parle bien de l’énergie solaire dans l’espace. L’Agence Spatiale Européenne, ESA, en collaboration avec Airbus, va construire une première centrale solaire qui enverra dès 2040 l’énergie du soleil directement captée en orbite vers l’Europe. En pleine crise énergétique, les concepteurs de ce projet colossal y voient déjà une manière d’assurer une future indépendance et une souveraineté énergétique pour les Européens.
Imaginez une ferme solaire de 2 kilomètres de long, en orbite, à 36.000 km au-dessus de nos têtes, composée de milliers de panneaux photovoltaïques qui captent directement l’énergie du soleil et la transmettent sur Terre sans utiliser le moindre câble. La transmission se fera sous forme d’ondes qui, sur Terre, seront transformées en électricité. Et non, ce n’est pas de la science-fiction.
Des tests en miniature pour mettre au point ce transfert d’ondes
L’ESA et Airbus testent déjà à Munich ce transfert d’énergie sans fil dans des ateliers du géant de l’aéronautique.
L’expérimentation est visuelle : d’un côté du hangar, une antenne de 4 mètres carrés est alimentée par des panneaux photovoltaïques installés à l’extérieur. De l’autre côté, à 36 mètres de distance, se trouve une antenne réceptrice. Après l’émission de l’onde, les bâtiments de la maquette d’une petite ville s’illuminent.
Nicolas Schneider est ingénieur chez Airbus Blue Sky. Il mène les tests : " On n’est pas très loin d’une antenne 4G, sauf que dans ce cas-ci, nous ne voulons pas irradier dans tous les sens. Nous voulons être très précis, comme un laser. C’est donc une onde que l’on va être capable de diriger vers l’antenne réceptrice, qui transformera l’onde en électricité. "
Un rayon que l’on ne perçoit pas et qui serait sans danger pour les gens qui se trouvent à proximité. L’ingénieur, détecteur d’ondes en main, l’assure : " Vous avez autant de taux de radiation que si vous étiez à côté de votre micro-ondes. "
N’empêche, — et les concepteurs le savent — , faire accepter à la population qu’une onde arrive du ciel en traversant l’atmosphère, et les convaincre que c’est sans le moindre danger pour leur santé restera l’un des obstacles à franchir pour concrétiser ce projet.
Des coûts de production défiant toute concurrence
Pour convaincre les investisseurs, Airbus et l’ESA ont calculé le coût de production de cette nouvelle énergie à l’horizon 2050. La démonstration est vite faite : on est à environ 50 euros le mégawattheure, contre plus de 90 euros pour le nucléaire, alors que les énergies fossiles seront, elles, devenues impayables.
Francesco Contino est professeur à l’école polytechnique de l’ UCLouvain et spécialisé dans les énergies renouvelables. Il salue le projet technologique mais nuance l’enthousiasme ambiant : " Dans l’espace, on capte deux fois mieux l’énergie du soleil que sur Terre, mais pour la transmettre et puis la transformer en électricité, on va perdre sur l’énergie envoyée depuis les panneaux solaires dans l’espace. "
Et d’ajouter : " On va aussi perdre lors de la distribution d’électricité, car quand on va diriger le rayon d’ondes sur Terre on ne va pas l’envoyer en plein milieu d’une ville, mais dans des lieux reculés, par sécurité, et seulement après on va l’acheminer vers les consommateurs. "
Et puis, il faudra construire cette centrale spatiale comme un mécano, pièce après pièce. Des dizaines voire des centaines de satellites seront nécessaires, ce qui demandera une grosse capacité de lanceurs et notamment des lanceurs réutilisables, qui sont encore à produire.
De petits robots pour construire la future centrale solaire spatiale ESA
Le coût du premier système d’énergie solaire spatiale qui sera mis en service est estimé à près de 10 milliards d’euros, pour un coût d’exploitation de 3,5 milliards sur une durée de vie de 30 ans. Pour réduire au maximum les frais, le géant de l’aéronautique mène de nombreuses recherches en robotique.
L’idée c’est que de petits robots construisent et entretiennent cette ferme solaire de l’espace. Ainsi, on pourra se passer des astronautes.
Gwenaëlle Aridon, responsable du laboratoire de robotique d’Airbus " Defence and Space ", détaille : " Le robot pourra réparer un panneau, l’enlever et puis en mettre un nouveau si nécessaire. Avoir ces bras manipulateurs robotiques pourrait effectivement réduire le coût des opérations menées. "
Une petite rivière de la transition énergétique, pas un fleuve qui sauvera la planète
Si on est encore loin de réaliser le projet, il faut tout de même relativiser sa portée.
Selon notre spécialiste des énergies renouvelables, l’énergie solaire spatiale viendra peut-être à la rescousse pour aider l’Europe à atteindre la neutralité carbone en 2050, mais elle ne sera certainement pas la seule : " Les promoteurs estiment qu’ils produiront environ 800 térawattheures par an. Par rapport avec la consommation européenne qui est d’environ 16.000 térawattheures par an, c’est 5%. Ce n’est pas négligeable, mais représente un ruisseau qui va contribuer à la rivière de la transition. Ce n’est pas un fleuve qui va sauver toute la planète. "
La future centrale solaire spatiale ESA
Sur le Web https://www.rtbf.be/article/lenergie-solaire-du-futur-viendra-bientot-de-lespace-mais-ne-sauvera-pas-la-planete-entiere-11090073?fbclid=IwAR0Vc698BEsT7ZcKnIF064sSA3b2GnGMXeiP1XIBDYynNvUJ6S3i4AUGBnQ
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