PAYS-BAS, ENERGIETRANSITIE : LA " CONGESTION DU RÉSEAU " ET LE BLACKOUT PROGRESSENT MAIN DANS LA MAIN

  Ou il se confirme que, tous les pays qui réduisent leur part d'énergies fossiles dans leur production d'électricité en favorisant les EnR, au détriment du nucléaire, sont confrontés à deux problèmes majeurs : une fragilisation du réseau engendrant...des blackout. Si, jusqu'à présent, ce constat n'est pas encore une vérité, l'avenir proche nous tiendra au courant !... En attendant...  
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Un réseau électrique sans tabou


  Notre réseau électrique est saturé et doit être renforcé de toute urgence. Mais produire encore plus d'électricité à partir de l'énergie solaire et éolienne, c'est jeter de l'huile sur le feu. L'énergie nucléaire est une solution évidente.
  Le 2 septembre 2022, une panne d'électricité spectaculaire a provoqué un véritable chaos dans le Flevoland.[ I2ème et dernière province née des Pays-Bas, https://www.flevoland.nl/ établie en I986 et située à l'est de la Hollande-Septentrionale, au sud de la Frise, à l'ouest de l' Overijssel et au nord de la Gueldre; chef-lieu : Lelystad; ville la plus peuplée : Almere] L'autoroute A6 est fermée, le trafic ferroviaire entre Lelystad et Dronten est interrompu, les ponts et les écluses sont hors service. Cet incident confirme une fois de plus l'importance d'un réseau électrique performant.
  Rendre ce réseau compatible avec les énergies éolienne et solaire est l'un des grands défis de la transition énergétique. Ces sources d'énergie propres dépendent des conditions météorologiques et, en raison de leur encombrement, sont souvent construites dans des endroits reculés où le réseau électrique n'est pas assez puissant pour transporter l'énergie produite.
  Qu'est-ce que cela signifie pour la transition énergétique ? Quels sont les projets du gouvernement et comment l'énergie nucléaire peut-elle contribuer à prévenir ou à atténuer les problèmes ? C'est ce que nous allons voir dans cet article.

Pression sur le réseau électrique
  Tous ceux qui suivent l'actualité de la transition énergétique ont déjà entendu parler de " congestion ". Il s'agit de la surcharge croissante du réseau électrique en raison d'une offre, —ou d'une demande, — d'électricité trop importante.
 
 
 
 Carte des capacités d'intégration au réseau électrique
 
 
 
 
 Carte des capacités d'utilisation du réseau électrique


  La congestion est aujourd'hui omniprésente aux Pays-Bas. La fourniture d'électricité au réseau appelée " feed-in ",[alimentation] Ière carte, est particulièrement limitée. Cela se produit surtout dans les régions peu peuplées où l'on produit beaucoup d'énergie solaire ou éolienne. Mais la consommation d'électricité, seconde carte, commence également à poser problème. C'est le cas notamment dans les régions où le développement est très important et où la demande d'électricité augmente.
  La production d'électricité à partir d'éoliennes et de panneaux solaires dépend du temps et des conditions météorologiques, et sa disponibilité est donc variable. Cette volatilité signifie également que l'énergie éolienne et solaire demande en moyenne plus de capacité de transmission au réseau électrique que les sources d'électricité régulières et contrôlables telles que les centrales au charbon ou au gaz. Si la congestion n'est pas résolue, nous ne pourrons pas répondre à la demande croissante d'électricité propre pour les voitures électriques, la cuisine électrique et le chauffage des locaux par des pompes à chaleur, et la transition énergétique sera compromise.
  Les panneaux solaires, en particulier, nécessitent une grande capacité de transmission, car la puissance moyenne qu'ils fournissent au réseau sur une base annuelle ne représente qu'environ un dixième de leur capacité maximale. Dans le cas des éoliennes, ce chiffre est d'environ un tiers. Toutefois, le réseau électrique doit être suffisamment puissant pour transporter la puissance maximale, et pas seulement la moyenne. Un réseau électrique alimenté par des usines éoliennes et des panneaux solaires doit donc être construit de trois à dix fois plus lourd qu'un réseau électrique alimenté par des générateurs contrôlables " ordinaires ", ou des centrales au charbon, au gaz ou nucléaires.
  En outre, la distance sur laquelle l'énergie éolienne et solaire doit être transportée est en moyenne plus longue, car la demande d'énergie éolienne se situe principalement dans des zones où le vent ne souffle pas à ce moment-là, et la demande d'énergie solaire se situe principalement dans des zones où le soleil ne brille pas à ce moment-là. Les coûts de transport de l'électricité provenant des usines éoliennes de la mer du Nord sont les plus élevés. Ils sont presque aussi élevés que les coûts des usines éoliennes eux-mêmes !
  Il est important de noter ici que les coûts de transport de l'électricité ne sont pas attribués aux producteurs d'électricité. Tous les coûts du réseau sont regroupés et attribués aux consommateurs. Ainsi, un consommateur d'énergie éolienne ou solaire paie autant pour le réseau qu'un consommateur d'énergie nucléaire, alors que l'énergie nucléaire génère beaucoup moins de coûts de réseau que l'énergie éolienne et solaire. Les producteurs et les consommateurs ne sont donc pas incités à choisir des sources d'électricité qui utilisent le réseau de manière efficace.
  Cela explique pourquoi les usine éoliennes et solaires aux Pays-Bas sont construits dans les endroits les plus fous, ce qui entraîne des coûts d'expansion ou de renforcement du réseau très élevés. À l'inverse, le remplacement d'une centrale au charbon par une centrale nucléaire permettrait d'éviter de nombreux coûts de réseau, mais ni les investisseurs ni les consommateurs n'en seraient récompensés.
  Cette faille du marché de l'énergie est bien connue des experts, mais elle est difficile à résoudre, de sorte que les décideurs politiques devraient l'examiner séparément. Jusqu'à présent, cependant, ils ne le font guère, voire pas du tout.

Études
  En avril de l'année dernière, les sociétés de réseau coopérantes ont publié " The Energy System of the Future, Integral Infrastructure Outlook 2030-2050 " , Le système énergétique du futur, perspectives intégrales de l'infrastructure 2030-2050, dans lequel elles ont examiné en détail les problèmes de congestion et présenté des pistes de solution. Les entreprises mettent en garde contre " les importants excédents et pénuries d'électricité auxquels nous serons confrontés en raison de sources dépendantes des conditions météorologiques " et concluent que " des extensions et des adaptations très importantes des infrastructures énergétiques " sont nécessaires. Les gestionnaires de réseau demandent également une plus grande marge de manœuvre pour les investissements et des procédures accélérées pour mener à bien l'expansion et l'adaptation.
    L'équipe d'experts du système énergétique 2050 mise en place par le ministre Jetten a également mentionné la congestion du réseau comme l'un des défis sur lesquels l'équipe se penche. Dans une interview accordée à Energeia, le président Bernard ter Haar a déclaré que le renforcement du réseau électrique était une nécessité " évidente " dans le cadre du " passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables ". Il en va de même pour CE Delft,[organisme indépendant de recherche et de conseil spécialisé dans le développement de solutions innovantes aux problèmes environnementaux ] qui a été chargé par Netbeheer Nederland [association professionnelle de tous les opérateurs de réseaux d'énergie] de publier un rapport contenant des propositions pour lutter contre la surcharge du réseau. Ce rapport conclut également que seuls l'expansion et le renforcement peuvent réellement résoudre les problèmes.

Le grand absent : l'énergie nucléaire
  Cependant, une chose ressort des études et des commentaires des sociétés de réseau, des consultants et des équipes d'experts sur la congestion croissante du réseau : l'absence de toute considération sur le potentiel de l'énergie nucléaire. Même l' Integral Infrastructure Outlook de TenneT [étude conjointe de Gasunie et TenneT sur l'infrastructure énergétique intégrée aux Pays-Bas et en Allemagne] ne le mentionne pas du tout. Dans le même temps, il ne laisse planer aucun doute sur le coût et la portée d'un système énergétique à zéro émission basé uniquement sur des sources d'énergie renouvelables, — et donc sans l'énergie nucléaire.
  Pour mettre en place un réseau électrique fonctionnel, l'énergie nucléaire présente toutefois des avantages majeurs. L'énergie nucléaire étant extrêmement compacte, elle nécessite mille fois moins d'espace que l'énergie éolienne ou solaire, elle peut généralement être produite à proximité de l'endroit où l'énergie est nécessaire, ce qui évite de transporter l'électricité des centrales nucléaires sur de longues distances. En outre, l'énergie nucléaire étant contrôlable, elle peut toujours fournir exactement l'énergie nécessaire. Le réseau ne requiert donc pas d'être inutilement surdimensionné.
  La chaleur dégagée lors de la production d'énergie nucléaire peut également être utilisée localement pour le chauffage urbain. Ainsi, en appliquant intelligemment l'énergie nucléaire à proximité de lieux où la demande d'électricité ou de chaleur est élevée, nous pouvons réaliser des économies substantielles sur les infrastructures de transport. Si nous remplaçons les centrales fossiles par des centrales nucléaires, nous n'aurons même pas besoin de faire de nouveaux investissements dans le réseau. Et en combinant les centrales nucléaires avec les, futures, centrales à hydrogène, il n'est même pas nécessaire de raccorder le réseau, puisque la chaleur et l'électricité de la centrale nucléaire peuvent alors être envoyées directement à la centrale à hydrogène.
  Il semble donc judicieux d'examiner de très près ce que l'énergie nucléaire pourrait signifier pour les Pays-Bas, mais ce n'est pas le cas. Ce n'est pas parce que l'énergie nucléaire n'aurait rien à offrir. Au contraire : la Commission économique pour l'Europe des Nations unies a publié l'année dernière un rapport contenant une analyse positive détaillée des caractéristiques et du rôle de l'énergie nucléaire dans le système énergétique européen. En juillet, le Parlement européen a approuvé une proposition de la Commission européenne visant à considérer l'utilisation de l'énergie nucléaire comme une activité économique durable à partir de maintenant, car elle répond à toutes les exigences des sources d'énergie renouvelables. Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'énergie nucléaire est, avec l'énergie hydraulique, la source d'énergie sans émission contrôlable la moins chère, et c'est précisément cette contrôlabilité qui fait d'elle un outil efficace contre la congestion.

L'accord sur le climat comme coupable

  La raison probable pour laquelle l'énergie nucléaire est si manifestement absente de l'approche de la transition énergétique est, — ironiquement,— l'accord sur le climat. En effet, l'accord sur le climat exclut de facto l'utilisation de l'énergie nucléaire, comme l'a expliqué Pieter Boot, directeur de l'Agence néerlandaise d'évaluation environnementale, dans un article consacré à l'accord sur le climat il y a trois ans. Selon lui, " les centrales éoliennes, solaires et au gaz s'accordent parfaitement ". Et comme nous disposons encore de " nombreuses centrales à gaz modernes " aux Pays-Bas, l'énergie nucléaire ne serait pas nécessaire.
  Le fait que les centrales éoliennes, solaires et à gaz s'accordent parfaitement est peut-être un fait agréable pour le secteur de l'électricité, mais la société a besoin d'un approvisionnement en énergie abordable, sans CO2 et fiable. Il est désormais clair que le gaz naturel ne répond pas à ces critères. Le fait que l'énergie nucléaire écarte le gaz naturel et les autres combustibles fossiles du marché n'est donc pas un inconvénient, mais plutôt un avantage !

Un nouveau cap
  Cependant, le vent en faveur de l'énergie nucléaire pourrait tourner dans les années à venir. Depuis l'entrée en fonction du gouvernement Rutte IV, les Pays-Bas ont à nouveau un gouvernement qui reconnaît l'énergie nucléaire comme un outil utile pour la transition énergétique. Il est grand temps, car la congestion du réseau est un problème urgent pour lequel l'énergie nucléaire semble être une solution évidente.
  Il serait bon que le monde de l'énergie néerlandais se montre disposé à coopérer avec le nouveau cap fixé par le gouvernement. Une voie dans laquelle l'accent n'est plus mis sur l'introduction désordonnée d'autant d'énergie éolienne et solaire que possible sur le réseau, mais sur la construction d'un système énergétique durable, efficace et fiable, exempt d'énergie fossile. Enlevons l'armure fossile et utilisons toutes les options à notre disposition, y compris l'énergie nucléaire. Ce faisant, le monde de l'énergie doit clairement indiquer ce qui est nécessaire en termes de législation ou de soutien. Il n'est plus temps de faire comme si l'énergie nucléaire n'existait pas. Et heureusement, car sans l'énergie nucléaire, il sera beaucoup plus difficile, long et coûteux d'atteindre nos objectifs en matière de climat et d'énergie.

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