HAUTE-MARNE, SÉCHERESSE : FEUX SUR LA PLAINE, ÉOLIENNES DANGEREUSES ?

  Depuis quelques temps, il ne se passe pas une semaine sans que l' excellent jhmQuotidien, ne nous informe d'un nouveau feu de plaine. Si, pour le moment, aucune catastrophe majeure n'est arrivée*, grâce à l'action des sapeurs- pompiers, il n'en demeure pas moins qu' un risque énorme de pollution aggravée est toujours à craindre, par la présence de nombreuses usines éoliennes. Explications
  La Haute-Marne est un des rares départements, sinon le seul ?, en France, qui interdit l'installation de l'éolien en forêt; cette disposition est notifiée dans le Schéma régional éolien, SRE, de Champagne-Ardenne, en 20I2; ce document n'ayant jamais été dénoncé, il fait toujours référence auprès des autorités; extraits :

" SENSIBILITÉ ENVIRONNEMENTALE :
  La fragilité des milieux, qu’ils soient agricoles ou forestiers, doit être prise en compte dans l’implantation des parcs éoliens en région. En particulier, la grande sensibilité environnementale des forêts est incompatible avec l’implantation de projets éoliens.
  L’implantation d’éoliennes en forêt a des impacts sur l’environnement qui se cumulent avec des impacts sur le paysage :
   - elle implique des éoliennes plus hautes afin de limiter les effets induits de la forêt sur le régime des vents, ralentissement, perturbations, ...,
  - elle nécessite l’ouverture de pistes d’accès pour les porte-chars, largeur 4-5 m, et des girations très amples et la création de plateformes techniques d’environ I000 m2 par éoliennes, un retrait minimal de 200 mètres par rapport aux boisements et aux haies devrait être respectée, cette distance de précaution permet de protéger les secteurs boisés et les lisières,
   - elle contribue à artificialiser les milieux naturels et à dénaturer l’image de la forêt, à partir de l’extérieur de la forêt où la grande échelle des éoliennes écrase les arbres, et à partir de l’intérieur de la forêt où l’échelle intimiste du sous-bois est perturbée par la création des pistes d’accès, plate-forme technique et ouvrages connexes, transformateur, ...,.
  Le principe d’évitement de l’implantation d’éoliennes en forêt doit être préconisé auprès des porteurs de projet ou des collectivités.
  Ce principe permet de concentrer les recherches d’implantation dans des secteurs à plus faibles enjeux, où les études à mener seront plus faciles à mener et où l’issue de l’instruction du permis de construire est plus probable
  N.B : En forêt publique, ce principe est renforcé en interdiction d’implantation.
  En effet, les forêts publiques ont des fonctions complémentaires de la production de bois, comme l’accueil du public ou la protection de la nature. Ces missions paraissent largement incompatibles avec des implantations de sites industriels que sont les parcs éoliens.

Source, p. 56.

  Au-delà de ce principe INCONTESTABLE, au moins 2 autres arguments peuvent être avancés pour ne pas installer d' éoliennes en forêt :
   - les mesures tenant au débroussaillement et à l'entretien des accès au sol des éoliennes : chacun peut, par lui-même, constater sur le terrain, en se baladant, que, trop souvent, les cultures sont pratiquement à touche-touche avec les mâts; cette situation est en totale contradiction avec les obligations, définies par arrêté préfectoral, qui imposent une distance minimale, justement pour la sécurité des lieux**. Aussi, on peut légitimement s'interroger sur ce qu'il adviendrait du respect de cette fameuse " distance de sécurité " en forêt, quand on sait que le travail y est plus prégnant et...coûteux ?
  - l'impossibilité d' intervention des moyens aériens de lutte contre les feux de forêt : comme lu ci-dessus, l'implantation d'une usine en forêt oblige le promoteur, à choisir des machines encore plus hautes qu'en plaine : 200m, 240m, en bout de pale; or, la hauteur de largage des avions bombardiers d'eau varie entre 30 et 60 mètres au-dessus de la végétation ! On comprend que toute intervention par les airs serait rendue impossible.
   Alors, même, si l'histoire nous apprend que les cas d'incendie restent encore faibles : " La base ARIA, base de référence en accidentologie industrielle, alimentée et exploitée par la DGPR, recense 3I incendies survenus sur des éoliennes entre 2006 et 2022. Dans 5 cas, une extension de l'incendie aux broussailles a été constatée.,... ",  ce danger est à prendre sérieusement en considération, surtout avec le réchauffement climatique en cours et la multiplication du nombre d'éoliennes sur le territoire, rendant celui-ci plus sensible à ce type d'accidents.
 Ainsi, le SER Champagne-Ardenne, impose au " Pays de l'eau ", aucune éolienne, en forêt... en principe ! Car, comme toujours, à la règle est associée l'exception !  Dans le cas présent, elle est l'apanage du seul représentant de l' État : le préfet. Fort des pleins pouvoirs qui lui sont conférés et, à ce titre, décideur final, il peut légalement, s’affranchir des textes en vigueur et, imposer une usine éolienne en forêt : voir, dernier exemple en date, Le Langrois, 8 machines, Aujeurres, Vaillant et Vesvres-sous-Chalancey, dans le périmètre du Parc national de forêts !
  En résumé, les usines éoliennes qui défigurent méchamment le département, cohabitent en plaine, avec les champs... qui brûlent !
  Si, par malheur, le feu atteignait l'une de ces machines industrielles**, nul doute que les dégâts pour les sols et, plus largement, pour la Biodiversité, seraient sans commune mesure avec ceux d'aujourd'hui, avec la pollution qui s'ensuivrait ! Et, c'est bien pour cela, que ce que redoute le plus l' exploitant du site, c'est l' INCENDIE !
   " La production d’énergie électrique par les éoliennes ne consomme pas de matière première. Le bon fonctionnement des éoliennes impose toutefois la présence d’huiles de lubrification dans les machines et l’utilisation d’autres produits chimiques lors de la maintenance. On note parmi les principaux éléments chimiques présents, voir le tableau en page suivante :

  • le liquide de refroidissement, eau glycolée,
  • les huiles pour le système hydraulique,
  • les graisses pour la lubrification des roulements,
  • l’huile isolante pour le transformateur.
  •  Les huiles, les graisses et l’eau glycolée ne sont pas des produits inflammables. Les huiles et les graisses sont néanmoins des produits combustibles qui, sous l’effet d’une flamme ou d’un point chaud intense, peuvent développer et entretenir un incendie. Ces produits sont ainsi impliqués dans les incendies d’éoliennes.
  • Les huiles et graisses, même si elles ne sont pas classées comme dangereuses pour l’environnement, peuvent en cas de déversement au sol ou dans les eaux entraîner une pollution du milieu.

  D’autres produits chimiques présentant une certaine toxicité sont utilisés lors des diverses opérations de maintenance, comme :

  • de la peinture et des solvants pour l’entretien des pales ou de la tour,
  • de la résine époxy, du mastic et de la colle pour la réparation des pales,
  • de la graisse, de la cire et des solvants pour la lubrification occasionnelle ou la protection anticorrosion

 Source

  Certains de ces produits de maintenance peuvent être inflammables. Cependant, conformément à l’article I6. de l’arrêté du 26 août 20II relatif aux installations d'éoliennes soumises à autorisation, aucun produit inflammable ou combustible n’est stocké dans les aérogénérateurs ou les postes de livraison, ils ne sont amenés dans l’éolienne que pour les interventions et le surplus est repris en fin d’opération.
  Le tableau de la page suivante synthétise les dangers liés aux produits présents dans les machines à partir de la fiche de données de sécurité1 de chacun d’entre-eux. Ces dangers dépendent de 3 facteurs :

  • la nature du produit lui-même et ses caractéristiques dangereuses, traduites par sa classification au sens de l’arrêté du 20 avril I994 modifié,
  • la quantité de produit stockée ou utilisée,
  • les conditions de stockage ou de mise en œuvre.

  En conclusion, il ressort que les produits ne présentent pas de réel danger, si ce n’est lorsqu’ils sont soumis à un incendie, où ils entretiennent et alimentent cet incendie, ou s’ils sont déversés dans l’environnement générant un risque de pollution des sols ou des eaux. "


Source, pp.3I3 et 3I4
 
  Ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas !...
 
 * Nous n'oublions pas le drame survenu à Bourbonne-les-Bains, avec une adolescente gravement brûlée.
** Les risques de pollution seraient identiques, même si différents, concernant les usines de panneaux photovoltaïques et/ou d' agrivoltaïsme ou agri-photovoltaïsme.

  jhmQuotidien 2023 07 09, II et I2


 

 
 

 
 


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