ÉNERGIES RENOUVELABLES, PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUES : POURQUOI L' AUTOCONSOMMATION COÛTERA-T-ELLE DE PLUS EN PLUS CHÈRE POUR LE PARTICULIER ET... LA COLLECTIVITÉ ?

  Pour résumer : soucieux d'écologie, vous avez fait installer des panneaux photovoltaïques chez vous et, vous êtes convaincu que, vous avez réalisé une bonne action à la fois pour la planète mais, aussi et surtout, pour votre portefeuille ! Et si ce n'était pas le cas ? Explications à suivre.
  Au-delà, on peut affirmer, sans trop se tromper que, par votre geste " écolo ", vous avez surtout participé à accélérer la présence d'un libéralisme, de plus en plus échevelé et sans limite, dans le réseau électrique, jusqu'à menacer son équilibre financier, sauf si chacun, assumant ses choix individuels, ne demande pas à la Collectivité de l’ " assurer " gratuitement pour sa fourniture de secours, et avec en toile de fond, le " toujours plus " d' individualisme au dépend du bien commun. Crois ou meurs !

Article librement inspiré d'un tweet de RAUX Jean-François, ancien Directeur général de l' Union française de l' électricité : UFE. * 
 
 

   Quand vos panneaux photovoltaïques et, ceux de vos semblables, ne produisent pas, une usine de production électrique, nucléaire, gaz, etc., quelque part, prend le relais.; on appelle cela le backup, la sauvegarde et, dans le cadre de l'autoconsommation, c’est le réseau d'électricité général; ainsi, à l'inverse, quand vos panneaux solaires produisent, cette même usine s'efface; conséquence directe ? : cette usine ne gagne plus d'argent mais, elle en coûte encore à son exploitant, puisqu’elle est nécessaire pour vous fournir du jus quand vos panneaux ne produisent pas. CQFD !
   C’est pour cela que les centrales qui produisent de l'électricité pour le bien commun deviennent de moins en moins rentables, si on les rémunère sur la seule énergie qu’elles produisent : c'est pourtant la solution actuelle du marché en Europe. À l'avenir, ces productrices, indispensables au système électrique et, à son équilibre, devront être rémunérées sur la base de la puissance qu’elles mettent à disposition du système et non sur l’énergie qu’elles produisent; sinon... Et c’est, comme d'habitude, le client qui paiera cette “ assurance disponibilité ” !
   De même, vous êtes raccordés au réseau d’ ENEDIS**. Pour vous, ce qui est INCONTOURNABLE, c’est que : 

  1. ce raccordement soit maintenu, même si vous l’utilisez moins, quand vos panneaux produisent;
  2. la puissance nécessaire en ligne soit présente quand vous en avez besoin : voir ci-dessus problème précédent.

   Or, ENEDIS se rémunère sur la base d’un tarif, le Tarif d'Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité, Turpe,*** qui comporte un abonnement et de l’énergie, qui transite par votre branchement, quand vous la consommez : 

  • si vous consommez moins d’énergie, ENEDIS voit ses recettes baissées; viendra alors pour lui, la question fatale de la rentabilité de votre branchement; et, si la réponse est négative, il pourrait le supprimer;
  • autre solution pour ENEDIS : réduire la part " énergie " qui vous est facturée et, en même temps, augmenter la part “ fixe ”. Ainsi, vous gardez votre branchement mais, vous le payez plus cher ! ce serait comme qui dirait une " assurance " pour vous, quand vos panneaux ne produisent pas.

   À un moment, quand ces “ assurances ” seront devenues chères, trop chères pour vous ?, vous serez à même de vous demander s'il n'existe pas un autre moyen, autre que le back-up et le branchement, qui vous amène la puissance dont vous avez besoin, plus économique, pour vous assurer ? Vous vous viendra alors, peut-être, l'idée de vous équiper... en batteries ! Et là, attention, le remède peut s'avérer pire que le mal, explications : 

  1. vous allez devoir les payer;
  2. vous allez devoir les charger avec... vos panneaux solaires et, pour cela, peut-être en augmentant un peu la surface équipée…; 
  3. vos batteries devront avoir la capacité de tenir les nuits les plus longues l’hiver et, peut être, plusieurs jours tristes sans soleil;
  4. Si votre " assurance personnelle " est mal dimensionnée, par exemple, batteries épuisées trop vite pour couvrir l’ensemble de vos besoins des jours tristes, gris et froids, vous serez privé, en partie ou en totalité d’électricité, puisque, ne payant plus le branchement “assurance ” d’ ENEDIS, celui-ci a été coupé. Résultat ? Vous VIVREZ votre black-out personnel. Par la fenêtre, vous découvrerez amère que, vos voisins, moins économes que vous, pas équipés en panneaux solaires, auront garder leur branchement ENEDIS : ils auront de l’électricité !

  Cette présentation n'est pas une critique à l'encontre des particuliers qui installent des panneaux photovoltaïques, sûrement nécessaires mais, plutôt un avertissement amical envers tous ceux qui seraient tentés par l'aventure solaire, pour qu'ils prennent bien conscience qu’un système électrique est, par essence, dynamique sur le plan technique mais, surtout et aussi… sur le plan économique !
  Si les économistes partisans de l’organisation actuelle du marché de l’électricité insistent autant sur la flexibilité de la demande, c’est parce qu’ils savent que les moyens de backup actuels, ne peuvent être rentabilisés par leur seule production d’énergie. Donc, immanquablement... ils fermeront ! Et alors ?
  Peu de personnes posent la question des réseaux, branchement, car l’autoconsommation est encore faible : elle devrait devenir plus importante et, alors, l’équilibre des comptes d’ ENEDIS et du Réseau de transport d'électricité, RTE,**** se posera, car ils s’agit de coûts fixes pour l’essentiel.
   Vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas été prévenus !...

*** " Avec l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, les pouvoirs publics ont instauré un tarif d’utilisation du réseau public d’électricité : TURPE. Ce tarif permet à Enedis de couvrir le coût des missions dont elle a la charge et notamment de financer l’exploitation, le développement et l’entretien des réseaux de distribution publique d’électricité. Il lui permet aussi d’agir en faveur de la transition énergétique. Pour les clients particuliers, ce tarif représente environ 30 % de la facture d’électricité TTC. "
**** " gestionnaire de réseau de transport français responsable du réseau public de transport d'électricité haute tension en France métropolitaine, la Corse n'est pas gérée par RTE : Faire qu'à chaque seconde le courant passe "

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