HAUTE-MARNE, MARNAY-SUR-MARNE : UN PROJET D' USINE ÉOLIENNE SE PROFILE À L' HORIZON

Marnay-sur-Marne, description :

  " À Marnay, la vallée couronnée de forêts où ont été construits le canal et la voie ferrée constitue une richesse pour ce village de 307 habitants, 20I5.

  S'y ajoutent les rives de la Marne avec le Trou des Fées et l'étang de Saint François, réalisé au Moyen âge par les moines.

  L'église Saint Martin avec son maître autel sculpté des I2 apôtres, trois fontaines dont deux transformées en lavoirs, le château, une importante maison bourgeoise entourée d'un grand parc, et deux moulins restaurés, composent le patrimoine bâti de Marnay sur Marne. "

  C'est ainsi que l' Office de tourisme du Pays de Chaumont présente, agrémenté d'une photo de l' église Saint Martin, cette commune de 339 habitants, 2020, appartenant à la Communauté d'agglomération de Chaumont.

  

  L'arrivée massive de promoteurs de l'énergie éolienne dans ce village semblait inévitable, en réponse à une demande émanant de certains exploitants agricoles et autres propriétaires terriens locaux, comme le souligne le remarquable article du JHM. Il est probable que le gagnant, originaire de l'Occitanie et ses associés locaux*, n'aient été encouragés par l'actuelle poussée éolienne dans la région, comme illustré sur la carte ci-dessus.

   - Poulagy-Louvières, 5 aérogénérateurs, en activité, 2020, 2 km à vol d'oiseau;

   - Foulain-Crenay : 8 aérogénérateurs, dit " hauts poiriers ", en projet déclaré en préfecture, 6 km, à vol d'oiseau;

   - Nogent : 4 aérogénérateurs, dit " des jonquilles ", en projet déclaré en préfecture, I0 km, à vol d'oiseau.

   - Dampierre, Poinson-lès-Nogent et Vitry-lès-Nogent : I4 aérogénérateurs, dit " haut de Conge, I, II et III ", en activité, 20I0. 

 

 * Il n'est pas à exclure que certains d'entre eux n'aient déjà des parcelles louées à la filière éolienne en Haute-Marne et ailleurs !...

 

Source 

 

   Pour ces individus, le temps est compté ! L'établissement définitif de la  Zone favorable au développement de l' éolien, ZFDE, "conformément aux directives gouvernementales du 26 mai 202I visant à promouvoir l'éolien tout en améliorant son acceptabilité en tant que mode de production d'électricité ", à Marnay-sur-Marne, pourrait poser une menace sérieuse pour leur entreprise si, par hasard, les parcelles identifiées comme ZFDE ne correspondaient pas à celles sélectionnées pour leur projet.* À moins que le conseil municipal, dans sa grande bienveillance, n'ajuste la future ZFDE en fonction du projet lui-même ? Cette option reste envisageable ! En fin de compte, c'est bien la commune qui détient le dernier mot quant au périmètre et à l'emplacement de sa, ou de ses, ZFDE. Auparavant, le projet ZFDE avait été proposé par la région Grand Est, par le biais de la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement : DREAL. 

 

* Un projet d'usine éolienne peut voir le jour hors ZFDE; mais dans ce cas, l'écornifleur du vent ne bénéficiera pas des avantages qui y sont associés.  

 

Source

 

  Les onze candidats lors des élections municipales, constituent le conseil municipal; neuf d'entre eux ont été réélus; 4 élus ont été reconduits pour leur troisième mandat consécutif, couvrant la période de 2008 à 2026. Cette situation soulève la question de savoir si l'élection peut être considérée comme un plébiscite en faveur de l'équipe municipale sortante, de la part des Marnaysiennes et des Marnaysiens ?

  - Chantal Croville, anciens employés,
  - Marie-Claude Villard, personnes diverses sans activité professionnelle de moins de 60 ans, sauf retraités
  - Stéphan Émeraux, maire, professions intermédiaires administratives de la fonction publique,
  - François Chabeuf, ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport,
  - Dominique Douillot, anciens employés,
  - Nicolas Maulbon, techniciens,
  - Alexandre Mignot, ouvrier agricole,
  - Maxime Mignot, ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport,
  - René-Luc Quinot, anciens cadres,
  - Karine Leseurre, employés administratifs d'entreprise,
  - Michel Helle, anciens cadres.
   En gras, les réélus en 2020

 

   - inscrits : 236 / 24I, en 20I4
   - abstentions : 82 / 4I
   - votants : I54 / 200
   - blancs ou nuls : 5 / 2
   - exprimés : I49 / I98
    Source 

 

  Il serait intéressant de découvrir la description du village faite par JOLIBOIS Émile dans son Dictionnaire de la Haute-Marne, ancienne et moderne, publié en I858 aux Éditions Miot-Dadant à Chaumont, p. 350. 

  " MARNAY, commune du canton de Nogent, à I5 kilom. de Chaumont, sur la rive gauche de la Marne, route impériale n° I9. Le territoire est aussi traversé par le chemin de fer. Il a I 04I hectares d' étendue, sans autres écarts que les moulins Trimenle et Lapommeraie. Cette commune, dont la population est de 425 habitants, possède I55 hectares de bois. Elle a une école de filles, dirigée par les s6urs de la Providence. Son église, dédiée à S. Martin, a un desservant. [prêtre qui dessert une cure ou une chapelle. À l'origine, le desservant était un prêtre chargé temporairement d'une cure vacante. Le concordat de I80I donna le titre de desservant aux prêtres amovibles chargés des paroisses autres que les chefs-lieux de canton, ou doyennés; Larousse] En I789, cette église, du doyenneté d' Is, au diocèse de Langres, était à la collation de l' abbesse de Poulangy. La paroisse dépendait de l'élection de Langres, généralité de Champagne, et de la prévôté de Nogent au bailliage de Chaumont. La seigneurie appartenait à Marc-René de Gondrecourt. Il y avait des seigneurs du nom de Marnay au XIIIe siècle. En I249, Gérard de Marnay faisait construire une forteresse " sur le rocher appelé Château-Gilbert, qui sépare le finage [circonscription sur laquelle un seigneur ou une ville avaient droit de juridiction; Larousse] de Poulangy et celui de Marnay. " L' abbesse de Poulangy s'y opposa et une sentence du bailli de Chaumont obligea Gérard à demander l'autorisation de la communauté. On retrouve encore de ruines du château. Le dénombrement que fournit en I444 Guillaume de Saint-Seine, seigneur de Charmoilles et de plusieurs terres des environs, prouve qu'à cette époque Marnay était complètement ruiné. Il avait là un hôtel avec prison, un moulin banal, six familles de serve condition, [serf] de main-morte, [ou mainmorte; droit dont jouissait le seigneur de s'emparer de la succession de son serf à sa mort; Larousse] de for-mariage, [ou formariage; mariage contracté par un serf hors de la seigneurie ou avec une personne d'une autre condition que la sienne. Pour pouvoir le contracter, le serf devait demander l'autorisation de son seigneur et lui payer une taxe; Larousse] de poursuite [le seigneur exerçant le droit de poursuite, avait la possibilité de récupérer son serf fugitif, même hors des limites de sa seigneurie] et taillables à volonté, [soumis à l'impôt de la taille. Les serfs étaient taillables et corvéables à merci, soumis aux impôts arbitraires du seigneur; Le Robert] et tous droits seigneuriaux : il déclare qu'il ne lui reste plus qu'un homme, que son hôtel est en ruines, son moulin désert et que sa seigneurie est de nulle valeur faute de peuple. Il en retirait plus de quarante livres et elle ne vaut pas, dit-il, quarante sols. Dans les derniers siècles, cette seigneurie a toujours appartenu à des familles chaumontaises. Le Val-Darde [ruisseau] est en partie sur le territoire de Marnay. "

 

   À suivre...

 

   jhmQuotidien 2023 07 I7

 

 

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