Ce que Paris a vu ; Souvenirs du Siège de 1870-71, épisode II

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   Nous avions beau attendre les Allemands d'heure en heure, Châtillon [département des Hauts-de-Seine, 92 ; " La première bataille de Châtillon ; le 19 septembre, à cinq heures du matin, le général Ducrot engage le 14e corps sur trois colonnes, protégées par un épais brouillard. Deux heures plus tard, 72 canons français ouvrent une vive canonnade vers les bois. Surpris, les Allemands commencent à céder du terrain et se retranchent dans les bois de Verrières-le-Buisson. À 7h30, l’artillerie prussienne apparaît à la lisière du bois et réplique. Les Français s’apprêtent à lancer un assaut que d’aucun annonce décisif quand tombe l’ordre de se replier ! En effet, la division Caussade qui constitue l’aile droite est en plein débandade. Le 16e régiment de marche qui était en tirailleur dans les sous-bois se trouve au contact avec les Prussiens, donnant lieu à une fusillade extrêmement vive. Arrive un bataillon de mobile de la Seine, qui commence aussi à tirailleur. Il s’ensuit un désordre certain et les Prussiens s’emparent d’une position où ils amènent aussitôt leur artillerie : celle-ci envoie une grêle d’obus et de boulets. Les conscrits, qui composent le bataillon de mobile, sont alors pris de panique et aux premiers sifflements des obus, ils se couchent par terre, pendant que l’infanterie ennemie avance toujours. À 9 heures, la première ligne française se replie sous les forts de Montrouge et de Vanves.Toute offensive étant devenue impossible et les Allemands gagnant du terrain, il faut se résigner pour les Français à sonner la retraite. Le 2e corps bavarois se heurte toutefois jusqu’au milieu de l’après-midi à une forte résistance française. Le général Ducrot espère conserver la redoute de Châtillon. Mais il doit évacuer la position, en apprenant que non seulement la division Caussade, sur sa droite, a regagné Paris, mais que la division de Maussion, sur sa gauche a également abandonné ses positions de Bagneux et de Fontenay-aux-Roses. Alors, il se replie sur Montrouge. Le 20 septembre, le général Trochu, craignant une attaque en force de la capitale, fait évacuer les positions extérieures de la ceinture des forts, et dynamiter les ponts de Billancourt, de Sèvres, de Saint-Cloud, d’Asnières, de Clichy et de Saint-Ouen. " ; source], fut pour nous un coup de foudre.
  Chose étrange : nous avions très peu entendu la fusillade et presque pas la canonnade — qui avait été faible, à la vérité — lorsque vers quatre heures de l' après-midi, on sonna le rassemblement puis la " prise d'armes ". — C'était en réalité le boute-selle [autrefois, sonnerie de trompette ordonnant aux cavaliers de seller leurs chevaux pour partir ; Larousse], mais comme nous n'avions pas de chevaux...
  Et il fallut aller prendre position en travers de la route de Versailles, pour arrêter au passage les soldats débandés, mauvaises troupes de dépôt qui avaient des uniformes et pas d'esprit militaire, auxquels on avait confié la garde du plateau de sinistre mémoire, et qui n'avaient pas tenu...
  Nous eûmes le chagrin de voir là des zouaves sans fusils, aux vestes retournées, fuyards criant à la trahison, écume d'armée que nos jeunes dévouements détestaient et maudissaient.
  Ce fut une lamentable vision que nous eûmes, quand les gendarmes de la prévôté [corps de la Gendarmerie nationale dont la mission principale est la police judiciaire militaire auprès des Forces armées] les entourèrent pour les conduire à la place, et, en regagnant le cantonnement, il nous sembla que nous avions désormais mieux encore à faire que combattre : que nous avions à effacer.



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  Heureusement, nos officiers avaient très bien compris la nécessité de nous aguerrir tout en nous dressant.
  Les pièces enfin placées sur leurs affûts, nos magasins de batterie achevés, nos casemates ébauchées, ils nous employèrent par escouades successives, sous la conduite de sous-officiers les plus sûrs, à aller faire des fascïnes pour le clayonnage en différentes parties du Bois de Boulogne. c'est ainsi que, vers le 23 septembre — la date exacte m'échappe — je fus d'une petite expédition qui se dirigea vers le bord de la Seine, à travers Billancourt évacué. Nous avions une charrette attelée d'un cheval. Nous étions vingt canonniers, commandés par le brigadier Barbier. Nous emportions nos mousquetons à tabatière, des cartouches et des outils.

***


  Nous allions gaiement sur la route. Heureux d'être délivrés des corvées ordinaires du bastion et du maniement éreintant de la pioche, de la pelle et de la " demoiselle " à damer, pourquoi est-ce avec une demoiselle que l'on dame?, nous étions surtout ravis à la pensée que nous allions... peut-être... voir l'ennemi. Le brigadier nous avait dit, au départ, d'un petit air indifférent, mais en observant à la dérobée l'expression des visages, qu'il fallait nous tenir prêts à riposter, si nous recevions des coups, et qu'il saurait bien remarquer ceux qui se défileraient.
  Cela nous avait mis le feu au ventre.
  Il nous dirigea d'abord vers la porte de la Muette, pour " fasciner " dans la partie du bois la plus voisine des fortifications, où le Génie procédait en grand à l'abatage des arbres, afin de dégager les glacis et de faciliter le tir d'artillerie.
  Nous eûmes vite fait un chargement presque complet de la charrette, avec des branchages parfaitement convenables pour la confection de gabions et de claies ; puis, " afin de ne pas revenir par le même chemin ", nous dit Barbier, il nous conduisit à travers les allées désertes, vers Longchamps, Bagatelle et le bord de l'eau.
  Brusquement, nous nous vîmes, après cette longue randonnée, en face du parc de Saint-Cloud.
  Le Château, que les générations actuelles n'ont pas connu, s'élevait à mi-côte. Il avait l'air habité encore, quoiqu'il ne s'y trouvât plus personne. Napoléon III était parti de là, pour cette guerre folle... Le personnel domestique en avait été retiré dès les premiers désastres. Les derniers gardiens avaient quitté la place à l'arrivée des Allemands dans le voisinage.
  Ceux-ci l'avaient-ils envahi, visité, pillé? On n'en savait rien encore. J'ai compris par la suite que notre brigadier, qui était de Saint-Cloud, architecte de son métier et fort subtil de caractère, n'avait eu d'autre but, en nous menant là, que de s'assurer de la présence de l'ennemi " chez lui ".
  Nous fûmes très vite fixés.
  À peine avions-nous franchi le dernier rideau d'arbres qui nous dérobait aux vues des gens de l'autre rive, que trois coups de feu éclatèrent, pas très bruyants ni très intimidants ; mais ils étaient accompagnés de trois bourdonnements significatifs, comme si de grosses abeilles avaient cherché leur chemin au milieu de nous.
  Le canonnier Perrenot, qui conduisait la charrette, assis sur les branchages, et qui avait été sans doute particulièrement visé, sauta très vite à terre et se luxa le pied dans sa chute. C'était le seul blessé! Il demeura tranquillement assis où il était, arma sa carabine et coucha en joue l'endroit où se voyait encore un peu de fumée.
  Nous autres, sur un ordre muet de Barbier, nous courûmes vers les arbres et les buissons voisins, assez écartés les uns des autres, et nous nous mîmes à regarder de tous nos yeux les plates-bandes fleuries du Château, les bouquets d'arbrisseaux et les roses tardives — ainsi que les lourds piédestaux de quelques statues, derrière lesquels il nous semblait que l'ennemi avait pu se cacher.
  Ce fut ensuite un grand silence, pendant lequel le brigadier, d'abord demeuré debout tandis que nous nous logions de notre mieux pour tirailler, finit par aller s'asseoir sur la berge, bien à découvert, au milieu de notre ligne, et alluma tranquillement sa cigarette.
  Oh! ce geste crâne et gentil! Comme il nous électrisa tous! Comme nous nous sentîmes fiers et réconfortés, en constatant que notre jeune chef, avec ses modestes galons de laine sur la manche, soldat improvisé, sans doute, mais doué pour la bataille, montrait plus de courage que son collègue allemand!
  Au surplus, il nous prouvait en même temps que la hardiesse est toujours la plus grande habilité : placé de la sorte, il offrait le plus beau point de mire, et l'adversaire devait être tenté de se découvrir un peu, pour l'ajuster, si bien que nous, placés de part et d'autre de la cible vivante, nous allions pouvoir tirer à notre tour.
  Cela ne manqua pas. Des têtes, des coins d'épaules, des bras pliés et des fusils couchés se montrèrent aussitôt, tout près du fleuve et jusqu'au milieu des pentes gazonnées, derrière les troncs d'arbres, les dés de pierre et les rampes feuillues.
  Et nos balles s'envolèrent...
  Vous imaginez-vous quelle devait être notre joie? Ces bérets ronds, entrevus à trois cents mètres de distance ; ces visages échauffés, brûlés, tannés par la campagne ; ces armes soudain apparues au bord de la Seine, dans les parterres de l'ex-empereur — tout cela s'était trouvé, vingt jours auparavant, à Sedan!
  C'était l'envahisseur! C'était peut-être les mêmes hommes qui venaient d'écraser à Bazeilles [la bataille de Bazeilles, 31 août au 1er septembre 1870, dans le cadre de la bataille de Sedan] nos héroïques troupiers sous l'énorme masse de leurs régiments!
  Ils étaient là, ceux qu'un bonheur insolent avaient favorisés depuis cinq semaines et qui triomphaient de nos fautes, tandis que nous n'avions pas su profiter des leurs!
  Ils étaient là, et nous leur tirions dessus.
  Pour un moment, ce n'était plus un modeste incident de guerre, la rencontre — à distance — de deux patrouilles adverses échangeant quelques balles, au jugé, dans un duel conclu à l'improviste. Nous étions élevés tout à coup au-dessus de notre modeste condition de simples soldats " faisant du bois " pour leurs retranchements : nous devenions vraiment des défenseurs de la France et des vengeurs de ses défaites


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***

  Hélas! Il fallait pourtant réfléchir un peu. Nous n'étions pas approvisionnés pour livrer un vrai combat. Six cartouches : voilà ce que chacun de nous avait dans la poche de peau de sa large veste de moblot! Six de ces grosses et lourdes balles emmanchées dans des étuis de papier-carton gras munis d'une douille, qui n'avaient rien de commun avec les fins bijoux, minces comme des cigarettes, dont on nous bourre aujourd'hui [1914-18] les cartouchières du Lebel [" Improprement appelé " Lebel ", le "fusil 86 modifié 93" est le fruit des travaux menés à bien au camp de Châlons en 1882 sous la direction du colonel Nicolas Lebel. On y a successivement adapté la fermeture à tenons symétriques du colonel Bonnet, la hausse à gradins et planchette, la révolutionnaire poudre sans fumée, poudre B, de l'ingénieur Vieille, la balle chemisée en maillechort, ou cuivre, la boîte de culasse de Clause et l'épée baïonnette à triple arête, la " Rosalie " du colonel Capdevieille.Il se charge par l'introduction, une par une, de 8 cartouches par l'orifice du magasin. Robuste et précis, le fusil Lebel, très apprécié des soldats, est considéré par beaucoup comme le 1er véritable fusil moderne. Il est en tout cas le 1er fusil à chargeur à avoir été produit massivement. " ; source]. Placé dans la tabatière des carabines Minié ou autres, cela partait à peu près bien et pouvait atteindre assez correctement le but ; mais la culasse " crachinait " des étincelles et de la fumée ; quelquefois, elle s'échauffait au point de ne plus se refermer hermétiquement...
  Pour toutes ces raisons, quand nous eûmes tiré au total une soixantaine de coups de feu, sans avoir subi le moindre dommage de notre côté, du fait de l'adversaire, et en le réduisant à un silence presque absolu, le brigadier se leva et jeta sa cigarette. Il courut vers la voiture en nous appelant autour de lui.
  — Pendant qu'ils tiraient sur moi, nous dit-il, ces imbéciles ont oublié de tuer le cheval, ce qui nous aurait bien embêtés! Attention à la manœuvre : moi, j’emmène la carriole ; vous, empêchez qu'ils ne se montrent!
  Et " il emmena la carriole ", comme il disait, tandis que nous criblions de balles toutes les cachettes d'où l'on nous avait canardés.
  Après cela demi-tour! Nous étions à l'abri en quatre enjambées et nous reprenions le chemin du bastion, très contents, " d'avoir vu ça ".

 
Éditions Crépin-Leblond, 2015

  Je suis allé, au lendemain de la guerre, visiter les ruines du château de Saint-Cloud, et, en même temps que les traces d'un obus dont je raconterai l'histoire, j'ai relevé sur les piédestaux et sur les balustres de la terrasse des éraflures que nous avions faites, six mois plus tôt, la dernière fois que nous étions " allés au bois ".
  En revenant, sans nous hâter, de notre expédition, le brigadier me dit :
  — Nous allons passer par Boulogne. Je connais là un treillageur [personne qui fabrique ou vend des treillages ou des treillis ; Larousse] pour qui j'ai une réquisition. Comme je ne veux pas de pillage, ni de rien qui y ressemble, vous aurez soin, avec L..., de veiller sur la maison d'habitation, qui doit être abandonnée, pendant que je ferai charger sur la voiture les bois de palissade et les lattes en rouleaux.
  Le camarade qui m'adjoignait pour cette mission de confiance était un grand garçon d'aimable apparence, qui venait de tirailler avec beaucoup de sang-froid et d'adresse.
  Quand nous fûmes arrivés au village, évacué en grande partie, nous trouvâmes aisément la demeure du treillageur, et après que la réquisition eût été déposée à la mairie, on procéda au chargement.
  Mais la maison n'était pas tout à fait vide : il s'y trouvait deux voleurs, que notre arrivée impromptue dérangeait fort, au moment où ils empaquetaient pour l'emporter une admirable collection de planches de cuivre gravées, représentant une centaine de tableaux du Louvre.
  Les malandrins, saisis par nous, furent livrés à la gendarmerie ; les cuivres, corps du délit, remis également à Pandore [nom d'un personnage d'une chanson de G.Nadaud, 1820-1893 ; écrite en 1852, elle fut aussitôt interdite (*) : son caractère irrévérencieux envers la maréchaussée lui valu cette interdiction durant tout le second empire, mais aussi la popularité pendant plus d'un siècle. Les gendarmes furent ainsi appelés des pandores en langage populaire. Le choix du nom Pandore pour désigner un gendarme viendrait du hollandais :à l'époque, " pandoer " désignait... un gendarme ; pour les paroles, c'est ICI] et nous revînmes enfin au Point-du-Jour, après avoir ainsi, dans la même journée, servi de notre mieux l' Ordre et la Patrie.

II



La batterie est prête. — On choisit des pointeurs. — Les flammes errantes de Meudon. — Un obus dans le trou de la serrure. — Exagérations obsidionales. — Les trous à loup de l'avenue de Versailles.
  Avant la fin du mois de septembre, la batterie était prête. Le colonel Hellot [à la déclaration de guerre contre la Prusse, le chef d’escadron Hellot est nommé lieutenant-colonel et commande le 1° régiment d'artillerie de la garde mobile de la Seine ; il est responsable des bastions 62 à 67 : porte d' Auteuil, de Saint Cloud et du Point-du-Jour], qui vint alors la visiter, en fit compliment au capitaine Lahr. Celui-ci, avec une modestie de bon goût, reporta sur son lieutenant en premier, M. de Pistoye, tout le mérite des travaux accomplis.
  Le fait est qu'il avait une fière tournure, notre bastion! Son armement, certes, n'était pas comparable à ce que l'on peut voir aujourd'hui sur des ouvrages pareils ; mais, pour l’ époque, il n'était pas à dédaigner.
  Les casemates étaient finies ; les magasins de batterie protégés et pourvus ; les sentiers de ravitaillement tracés et abrités.
  Six pièces de 24 en bronze, sur affût Lahitolle, aux deux faces.
  Près du saillant [bastion], une pièce de 30 de la marine, bien protégée par des traverses et dont l'embrasure avait été disposée de telle sorte qu'elle pouvait être braquée sur toutes les crêtes, de Châtillon à Brimborion [colline qui domine une partie de Sèvres, dont elle fait partie ; elle est aujourd’hui un site protégé ; inscrit à l’inventaire supplémentaire des Sites de Seine-et-Oise en 1934, puis classé en 1958 ; restauré en 1997, le domaine est aujourd'hui un cadre verdoyant accueillant divers activités] Une autre, placée au flanc droit, avait vue sur les hauteurs de Breteuil, qui dominaient le parc de Saint-Cloud et sur le château lui-même. C'est à cette dernière que je fus d'abord attaché en qualité de simple servant. Mais ma bonne vue allait me valoir un honneur inattendu.
   Un matin, nos officiers, après avoir consulté nos notes individuelles, firent appeler, après la soupe, tous ceux d'entre nous qui avaient fait des études scientifiques au lycée. Ils nous firent passer autour d'une pièce un rapide examen pour s'assurer que nous saurions évaluer des distances, prendre des repères, préparer un tir de nuit, etc. ; puis, sans désemparer, ils nous soumirent à une épreuve d'acuité visuelle.
  On nous montra de loin les glacis et les épaulements du fort d' Issy, au-dessus desquels se voyaient le bâtiment de maçonnerie servant de logement à la troupe : et dont il ne devait bientôt plus rester pierre sur pierre.
  Et l'on nous dit :
  — Que voyez-vous?
  À ce moment-là, une troupe faisait l'exercice sur le glacis. Elle était parfaitement distincte, dix-huit cents mètres, à peine, nous séparent d'elle. Mes camarades décrivirent fort bien ses mouvements ; mais, moi devançant mon tour et cédant au désir juvénile de montrer que j'avais meilleure vue qu'eux encore, je m'écriai à l'improviste :
  — Tiens! Voilà un officier qui a tiré son sabre!
  Un éclair de la lame, au-dessus d'un personnage isolé, m'avait averti de ce geste.
  — C'est vrai! dit le lieutenant Sainte-Marie, qui avait la lorgnette aux yeux. Mais dites-moi, Laurent, puisque vous avez de si bons yeux, quelle heure est-il au fort? Voyez-vous seulement l'horloge?...
  — Il est dix heures et quart, mon lieutenant, répondis-je aussitôt.
  — Il n'en faut pas davantage, conclut le capitaine. Celui-ci nous fera déjà un bon pointeur [soldat chargé d'effectuer le pointage d'une bouche à feu ; le pointage d'une arme désigne le positionnement de celle-ci dans le but d'atteindre une cible. En artillerie, le pointage est un processus consistant en une combinaison d'actions visant à ajuster : l'azimut et la portée : élévation verticale. Le pointage peut s'effectuer par visée directe, où le pointeur voit la cible et pointe l'arme vers elle. Il peut s'effectuer par visée indirecte, où le pointeur dispose d'informations, coordonnées, points de repère..., sur base desquelles il calcule le positionnement de l'arme. Tant en visée directe qu'indirecte, le pointeur peut aussi tenir compte du mouvement de la cible, de l'effet du vent sur la munition ou les projectiles, de l'effet de gravité, etc. ; source]
  Je ne me sentais pas de joie. Le soir même, en effet, placé sous les ordres du maréchal des logis Mercier, j'étais désigné comme pointeur de la pièce 30, que j'avais depuis quelques jours couvés des yeux.
  Il ne me restait plus qu'à apprendre les premiers éléments et les règles de pointage!...
  En ce temps-là, vous le voyez, on commençait quelquefois par la fin...



   " Malheureusement, c’est également à Saint-Cloud que ce dernier signe la déclaration de guerre à la Prusse, le 17 juillet 1870. Sans le savoir, Napoléon III sonne le glas de cette demeure tant appréciée… Le château qui avait survécu jusqu’alors à plusieurs conflits et insurrections populaires, est bombardé lors des affrontements opposant les soldats français basés au Mont-Valérien et les soldats prussiens occupant le domaine de Saint-Cloud. Du château, il n’en reste que des ruines fumantes après 48 heures d’un incendie ravageur. " Sur le Web


 
   " Durant l'espace d'une vingtaine d'années, les ruines du château sont un lieu de pèlerinage pour têtes couronnées et artistes en quête d'inspiration romantique. Mais 21 ans après son incendie, la IIIème République met un point final à l'histoire du château. Par soucis d'économie et pour faire table rase d'un passé royaliste et impérial encore trop présent pour cette république naissante, le gouvernement ordonne la démolition des ruines en 1891. " Sur le Web

   À suivre...

   Charles Laurent, Ce que Paris a vu, Souvenirs du Siège de 1870-1871, Albin Michel, 1914, pp. 18-30.

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