En l'absence de définition précise, le " capitalisme vert " peut s'entendre comme un système économique de forme capitaliste qui respecte le rythme de renouvellement des ressources et le fonctionnement de la biosphère.
Il peut prendre la forme d'investissements de capitaux dans des secteurs de l'économie dits " verts " ou " propres " et s'avérer très rentable. Mais il ne constitue qu'une proportion très limitée du capitalisme dans son ensemble.
Exemples de productions ou secteurs d'activité présentés comme faisant partie du capitalisme vert :
- production utilisant des produits recyclables,
- la gestion des déchets,
- les biocarburants,
- l'énergie éolienne,
- l'énergie solaire,
- les voitures électriques,
- la bio-agriculture,
- etc.
- la prise de conscience des enjeux environnementaux par les consommateurs, incitant les entreprises à réorienter leur production,
- incitations fiscales,
- contraintes réglementaires qui peuvent obliger à produire " vert ",
- l'intégration progressive d'une nouvelle éthique de production dans les valeurs des entreprises. "
Et, comme chacun sait, que " l'Enfer est pavé de bonnes intentions " aussi, la campagne et ses populations n'en n'ont pas encore fini avec cette épreuve " écologique " qui est, pour nombre de ruraux, ... LEUR PURGATOIRE!
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Agrivoltaïsme : des loyers qui font tourner la tête ?
Vincent Demazel
Le développement des centrales photovoltaïques au sol ne doit pas conduire à détourner les terres agricoles de leur vocation initiale. ©AdobeStock
L’ agrivoltaïsme, est-il compatible avec la poursuite de l’activité agricole ou est-ce un simple alibi pour justifier l’installation de centrales photovoltaïques au sol, réputées très lucratives ? Eléments de réponse.
Multiplier par quatre la production d’énergie photovoltaïque en 2028 : c’est l’objectif des Pouvoirs Publics dûment notifié dans le plan de programmation pluriannuelle de l’énergie. On passerait à 40GW : gigawatt. Si l’ensemble des surfaces de panneaux photovoltaïques devaient être implantées exclusivement sur des surfaces agricoles, cela représenterait entre 0,5 et 1%, selon la densité de panneaux, de la SAU [Superficie agricole utilisée] totale de la ferme France, estiment les experts. Que penser de l’ agrivoltaïsme ?
De 2.000 à 5.000€/ha/an
La perspective d’implanter ce type d’infrastructure séduit de plus en plus de propriétaires fonciers. En effet, les loyers annoncés évoluent autour de 2.000€/ha selon un expert foncier. Les chiffres grimpent à 5.000€/ha pour certains projets d’ agrivoltaïsme. Le montant des loyers représente au moins dix fois plus que le montant moyen des loyers de terres agricoles. Et sans beaucoup de travail pour l’agriculteur en comparaison d’une production agricole classique !
Les propositions commerciales des promoteurs sont alléchantes. On miroite un véritable « eldorado financier » qui fait tourner bien des têtes. Car à ce tarif là en effet, peu de productions agricoles classiques rivalisent. Et sans beaucoup de risques semble-t-il ! En effet, les loyers sont généralement garantis dans le cadre d’un bail emphytéotique de 20 ans. Éventuellement prolongeable de 10 ou 20 ans. Certes, plusieurs prérequis sont exigés pour l’opérateur. D’abord, le coût du raccordement de l’injection au point de livraison. C’est déterminant pour la rentabilité du projet.
Agrivoltaïsme : d’abord les terres inexploitées
Le guide publié en 2020 par le Ministère de la Transition Écologique, recommande aussi que l’implantation de centrales au sol se fasse en priorité sur certaines zones. Les friches industrielles ou les anciennes décharges sont privilégiées. Si le porteur de projet vise des zones A ou N du document d’urbanisme, RNU [Règlement national d'urbanisme] ou PLUI [Plan Local d'Urbanisme intercommunal], il devra indiquer la compatibilité avec un usage agricole. Montrer que la production agricole demeure significative sur les parcelles concernées. Or certains projets en gestation en ont l’apparence. Mais sans réelle certitude… L’adoption de quelques brebis livrées à elles-mêmes dans un espace clôturé. Ou la mise en place d’un lot de volailles en plein air, ressemblent parfois à un alibi.
Les services instructeurs qui délivrent l’autorisation d’urbanisme, demandent aussi que ces installations réalisées sur ces zones soient réversibles. Cela veut dire des panneaux non scellés sur un socle en béton, mais au contraire facilement démontables.
Quelle articulation entre activité agricole et photovoltaïque ?
La coexistence de panneaux photovoltaïques au sol avec l’élevage ovin semble possible techniquement pour peu qu’on réfléchisse en amont sur l’organisation pratique de l’élevage : contention, point d’eau, raisonnement du pâturage, écartement entre panneaux. Les conséquences sur la pousse d’herbe sont étudiées. Il semblerait que dans certaines parcelles situées au Sud de la France en zones séchantes, les panneaux peuvent avoir l’avantage d’atténuer les phénomènes d’évapotranspiration du sol soumis au stress hydrique. Tout en apportant de l’ombre et donc un peu de fraicheur profitable au bien-être de l’animal lors des pics de chaleur.
Toutefois, la présence de panneaux photovoltaïques va limiter le rayonnement du soleil. C’est un obstacle à la photosynthèse et cela peut donc impacter la biomasse produite.
D’autres activités que les ovins
Désormais, des sociétés spécialisées développent des systèmes de panneaux innovants, compatibles avec d’autres productions agricoles : arbres fruitiers, vignes, et même bovins avec des panneaux plus en hauteur ou céréales avec des panneaux disposés verticalement sur des rangées espacées pour le passage des outils. On voit aussi apparaître des panneaux bifaciaux capables de capter davantage de lumière. Des systèmes de pilotage agronomique capables d’activer l’orientation des panneaux, sont à l’étude. Cela permettrait entre autre, de mieux réguler la répartition de l’eau de pluie sur la surface.
Agrivoltaïsme : faciliter l’acceptabilité du projet
La question du juste équilibre entre : l’attente de rentabilité de l’opérateur, le juste retour de valeur ajoutée pour l’exploitant agricole et la nécessité de sauvegarder la production de biens alimentaires sur les terres agricoles, est toujours posée.
Enfin, l’acceptabilité du projet par les habitants soucieux de l’impact paysager demeure le principal écueil. Les porteurs de projets doivent réfléchir en amont avec les agriculteurs, la population locale, et les élus aux moyens de faciliter l’intégration paysagère.
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