Paris pendant la Terreur, rapports des agents secrets du Ministère de l' Intérieur, épisode XXI

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On prétend que la Convention devrait décréter que tous les citoyens qui ont des fusils soient tenus de les porter aux comités révolutionnaires de leurs sections, afin d'armer promptement les citoyens de la première réquisition qui ne le sont pas ; il paraît même que c'est le vœu général, car presque partout on demande cela.
  Ronsin continue à ne pas mériter l'estime publique. " La haine qu'il porte à Rochez414, celui qui a gardé au Temple Louis le raccourci [Louis XVI] indispose beaucoup contre lui, parce qu'il est estimé des vrais sans-culottes, disait un vrai républicain au café de Foy ; l'affiche qu'il a placardée contre Ronsin est vrai, et je m'étonne comment les Comités de sûreté [générale] et de salut public souffrent cela " disait-il. Il paraît que tous ceux qui écoutaient cela paraissaient tous en faveur de Rochez.
  On craint beaucoup pour les jours de Robespierre et de Couthon415 ; déjà mille-conjectures s'élèvent à ce sujet ; la médisance débite déjà que peut-être ils ont été empoisonnés ; d'autres disent que c'est la suite d'un travail, que le feu est passé dans leur sang. On désire savoir au juste quel est le genre de maladie qui les retient au lit, attendu que cela intéresse beaucoup les vrais amis de la République. Aussi, que des personnes de connaissance se rencontrent, après s'être dit bonjour on se demande : " As-tu des nouvelles de Robespierre et aussi de Couthon? " Il est incroyable combien l'on s'intéresse à leur personne. On finit par dire : " C'est cela qui ferait un grand vide, si nous venions à perdre ces deux hommes-là. " [ " Au Jacobins, le 1er juillet [13 messidor an II], Robespierre réfute les accusations d'injustice et de cruauté qui accablent " les défenseurs de la République. " [...] Plus que jamais, il irrite et inquiète, mais en a-t-il seulement conscience? À force de dénoncer les conspirateurs, d'en voir partout et s'en cesse de nouveaux, il n'aperçoit pas le front qui, insensiblement, se dessine contre lui. Il n'entend pas. Il ne voit pas. [...] Au Comité de salut public, il ne peut plus s'appuyer que sur sa garde rapprochée : Saint-Just et Couthon [...] Robespierre jette comme un défi : " Je demande qu'on m'envoie à la mort. " Alors, un obscur député de l' Aveyron, Louis Louchet, crie : " Il faut en finir! Le décret d'arrestation contre Robespierre! " Le décret est voté contre Robespierre Saint-Just et Couthon, [...] Après un passage par le Comité de sûreté générale, on conduit les cinq prisonniers dans cinq prisons différentes. Il est 6 heures du soir, le 9 Thermidor [27 juillet]. [...] 10 thermidor [28 juillet], il est 5 heures du soir. Une foule immense borde les artères où doit passer le cortège des trois charrettes qui emportent les deux Robespierre, Saint-Just, Couthon, Payan, Fleuriot-Lescot, Dumas, Hanriot et tous ceux qui se trouvaient dans la salle du Conseil de la Commune lors de l'assaut final. 22 au total. [...] Les charrettes arrivent place de la Révolution à 6 heures du soir. Couthon, blessé lui aussi, est guillotiné le premier. Robespierre attend sont tour, étendu sur le pavé. Il est exécuté l'avant-dernier... " Claude Quétel, Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française, Texto, Editions Tallandier/Perrin, 2019-2021 ; pp.370 372]

Exécution de Robespierre, Saint-Just, Couthon et Dumas

Rapport de Dugas, W 112
  Il paraît une caricature qui représente les Prussiens et les Autrichiens fuyant les environs de Landau avec leur général auquel on a donné six jambes. La foudre les poursuit, et on lit ces mots au-dessous : Ils n'ont pas assez de jambes pour fuir.
  On a dit aujourd'hui que Robespierre était plus malade416, et cette nouvelle a beaucoup affecté les vrais amis de la Patrie. On a assuré en même temps que Couthon était mieux.
  On s'est porté en foule au Lycée des Arts, où Laharpe [Jean-François, de, 1739-1803 ; " Professeur de littérature à l'Athénée des arts de Paris dans les débuts de la Révolution, où il n'hésita pas en 1792 à « déclamer en plein Lycée, le bonnet rouge sur la tête, un hymne en l'honneur de la Révolution », La Harpe fut également partie prenante du monde du journalisme révolutionnaire en tant que rédacteur et critique littéraire au Mercure de France. Emprisonné quelques temps après le 9 Thermidor pour ses accointances montagnardes et ressorti converti à une forme de rejet de la Révolution et de sympathie pour la religion catholique, il redevint professeur au Lycée républicain des Arts, ainsi qu'à la toute-jeune École normale supérieure en l'an III. Il intégra également, comme journaliste, La Quotidienne, un journal royaliste tenu par Suard. Cet engagement contre-révolutionnaire ainsi que la publication en l'an V de son Du Fanatisme dans la langue révolutionnaire, ou De la persécution suscitée par les barbares au XVIIIe siècle contre la religion chrétienne et ses ministres explique sûrement pourquoi La Harpe eut à subir les foudres du 18 fructidor qui conduisit à sa déportation avec d'autres littérateurs hostiles au régime directorial comme Fontanes " ; source]a analysé plusieurs principes d' Helvetius [Claude Adrien, 1715-1771 ; " La situation et les revenus de Claude Adrien Helvétius lui permettent de jouir pleinement de la vie et de se consacrer à la poésie et à la philosophie. Il fréquente les salons et les grands personnages du XVIIIe siècle et collabore à l'encyclopédie dont il est aussi un mécène. Disciple de John Locke, 1632-1704, Claude Adrien Helvétius élabore un système matérialiste et sensualiste qui défend l'égalité naturelle des hommes, un athéisme relatif et une morale utilitariste. Il considère l'homme comme le produit de son environnement et de son éducation. Son ouvre capitale, De l'esprit, est condamnée par le conseil du roi. Son influence sur la pensée philosophique de son époque est considérable. ; source]


 
Claude Adrien Helvétius, philosophe et poète français, 1715 - 1771

En relevant les grandes erreurs où ce philosophe moderne est tombé, il a fait très à propos quelques réflexions républicaines qui ont été fort applaudies.
   Au Théâtre du Lycée, une femme fort élégamment mise a tourné le dos au parterre, qui l'a invitée à se tenir plus décemment ; elle a refusé, en s'obstinant de rester dans la même posture. Alors les cris des spectateurs sont devenus si violents, qu'un officier municipal a été obligé d'aller forcer lui-même la muscadine à plus de complaisance.
   À la sortie des spectacles, plusieurs gendarmes, ayant à leur tête des officiers municipaux, ont investi les jeux publics, et les cafés des galeries du Jardin de la Révolution. Il en est résulté l'arrestation de plusieurs individus et de quelques femmes publiques.
   On s'entretenait dans les groupes des dispositions de notre armée du Nord. C'est à sa première victoire, dont on ne doutait pas, qu'étaient attachés nos succès pour toute la campagne prochaine et la destruction des tyrans coalisés contre nous. On ajoutait que la nuit dernière il était parti dix-sept courriers du Comité de salut public pour cette armée ou celles du Bas-Rhin et de la Moselle.
   On a entendu dire à plusieurs citoyens, à la porte des bouchers : " Nous ne pouvons pas avoir de la viande, mais nous avons du pain ; avec cela on peut attendre. "
   On a parlé d'une femme qui, à force de soins et de sollicitations, est parvenue à se procurer trois livres de viande pour un malade, et sur laquelle on lui a donné près de deux livres de réjouissance.
   " Supplément aux observations du Ier ventôse. "
   La séance des Jacobins417 n' a présenté après le scrutin épuratoire par lequel Garnier de Saintes [Jacques Garnier dit Garnier de Saintes, 1755-1788 ; député à la Convention nationale, 1792-1795 ; Conseil des Cinq-Cents, 1795-1798 ; Chambre des Représentants, 1815 ; source] a été admis, d'autre intérêt qu'une discussion qui s'est élevée entre Dufourny et Collot d' Herbois418. L’arrestation de Proly419 en a été la première cause. Quelques membres ayant annoncé cette nouvelle à un des secrétaires, Dufourny, qui n'en avait pas encore entendu parler, l'a gobée avec avidité pour avoir plaisir de l'annoncer. Le premier, il est monté à la tribune, et, comme s'il avait contribué efficacement à cette arrestation, il a parlé des avantages que devait en retirer la chose publique. Collot d' Herbois, le principal auteur de la découverte de Proly, lui qui avait mis des gens à la poursuite de ce contre-révolutionnaire, a reproché à Dufourny sa manie de vouloir tout s'approprier, de vouloir toujours parler, de se mettre en scène sur tous les objets qui se présentaient, et de faire perdre beaucoup de temps à la Société pour l'entretenir de lui ou de quelques individus qui ne méritaient pas souvent de l'occuper. Cette sortie a excité l'humeur de Dufourny, qui n'a pas pu, malgré son patriotisme et ses talents, détruire les vérités dont Collot d' Herbois l'a accablé.

Rapport d' Hanriot, W 12
   La société de l'économie rurale, séante rue d'Anjou-Thionville420, vient de faire une adresse à la section de la Montagne. Cette Société, pleine de patriotisme, représente que, la famine étant le seul espoir qui reste aux Puissances coalisées pour subjuguer les Français, il était important de la prévenir, mais comment? " En mettant à profit tous les terrains qui sont incultes dans Paris et dans ses environs ; il ne faut même pas en excepter les jardins de luxe et de pur agrément ; c'est dans ces terres bien préparées que nous jetterons les semences de ces légumes et de ces haricots dont le suc nourricier est si salutaire à la vie. Je demande donc, au nom de la Société, que la section de la Montagne, de concert avec les autres, prenne connaissance de tous les terrains se son arrondissement, et qu'elle s'occupe des mesures les plus promptes et les plus efficaces pour en tirer les aliments nécessaires. "
   Cette motion, fort applaudie, a été mise aux voix. Quand au défrichement qu'elle représente, quand à la préparation des terres, elle n'a souffert aucune difficulté.
   " Tant que nous aurons des légumes, des haricots et des pommes de terre, à dit un membre, nous sommes sûrs de vivre et d'éviter cette famine horrible que les malveillants souhaitent introduire dans Paris. " La difficulté n'a donc roulé que sur la question de savoir si les sections avaient le droit de s'approprier ces terrains sans l'agrément des autorités constituées.
   Un grand nombre prétendaient que la solution de cette question était du ressort de la Convention nationale, et qu'il fallait lui présenter cette motion pour obtenir un décret à ce sujet. La discussion était presque fermée, lorsqu'un membre, montant à la tribune, à dit : " En sollicitant un décret à ce sujet de la part de la Convention, nous sommes sûrs qu'elle demandera d'abord d'examiner la proposition ; qu'après l'examen elle la renverra à son Comité des domaines. Voilà donc, a-t-il dit sagement, déjà du temps de perdu, temps précieux puisque c'est dans ce moment que l'on prépare les terres à recevoir la semence des légumes dont nous pourrions jouir au printemps. Mais c'est la hiérarchie des pouvoirs qui doit nous guider dans notre démarche. Le département, les directoires du district sont les seules autorités dont l'acquiescement nous est nécessaire en pareil cas. " Son avis a été unanimement accepté, et il a été décidé qu'on en ferait aussitôt la demande au Département.
   Malgré la sévérité avec laquelle on a fait exécuter la loi du maximum, les craintes et les alarmes sur les subsistances, et principalement sur la viande, se sont point encore cessées. Outre la grande difficulté d'en avoir, les patriotes se plaignent du peu qui leur est accordé, et l'incertitude d'en avoir le lendemain les tourmente encore davantage. C'est ce qui leur fait désirer la publication d'un nouveau maximum comme le seul moyen de rétablir la fécondité. Le peuple, qui est toujours juste, désire surtout que cette loi ait pour base le prix imposé aux acquéreurs. Les bouchers disent, d'un autre côté, qu'il est de notoriété publique que la viande sur pied leur coûte beaucoup plus cher qu'ils ne la vendent, et qu'ils ont en outre de ce les frais du dépècement.

Premier rapport de Latour-Lamontagne, W 112
  Un citoyen disait hier, au café de la République, galeries de bois du Palais-Égalité, qu'ayant fait des sacrifices de tout genre pour la Révolution, il ne pouvait, néanmoins, obtenir une place, parce que le comité révolutionnaire de sa section avait arrêté de ne point accorder de certificats de civisme à tous ceux qui ne seraient pas membres d'une société populaire. " J'ai fait, disait-il, toutes sortes de démarches pour entrer dans celle de ma section, mais une cabale puissante, dirigée par le comité révolutionnaire lui-même, m'en a toujours écarté. "
  Je ne sais si cette dernière inculpation est fondée, mais, quand à l'arrêté, il est très certain que plusieurs comités en ont pris de semblables ; et cependant aucune loi n'a encore établi que les citoyens ne pourraient obtenir de certificats de civisme sans être membres d'une société populaire. C'est donner à ces sociétés une trop grande influence, c'est anéantir la juridiction des assemblées générales ; aussi a-t-on observé que celles-ci commencent à devenir désertes, et que les cabaleurs [personne qui conspire ; Larousse] et les intrigants sont parvenus à rendre les sociétés populaires le centre de toutes les affaires publiques des sections, afin de les diriger plus facilement. Il faut se hâter de prévenir et de réprimer un abus qui pourrait devenir funeste à la République.
  On publie en ce moment que 5.000 Autrichiens ont déserté avec armes et bagages.
  Le citoyen Gourbillon421 et sa femme logent rue Thérèse, la porte cochère après le marchand de vin. On assure qu'ils ont une somme considérable et des effets de prix cachés dans un trou pratiqué dans le mur, à côté du lit, et recouvert par une tapisserie.

Deuxième rapport de Latour-Lamontagne, W 112

  La disette en tout genre est extrême, on se bat à la porte des marchands, les malveillants augmentent le désordre en criant : " Ce n'est rien encore, vous en verrez bien davantage, on se joue du peuple. - Oui, sans doute, s'est écrié un brave sans-culotte ; mais c'est vous, prophète de malheur, c'est vous et vos pareils qui vous jouez du peuple en cherchant à semer le trouble et la discorde parmi les citoyens au lieu de les inviter à la concorde et à la patience, les seules vertus qui puissent adoucir nos maux. Selon vous, il faudrait tout piller ; que nous en reviendrait-il? Nous ferions disparaître le peu de denrées qui nous reste ; point de violence, mes frères, le mal des uns ne guérit point celui des autres ; prenons patience, c'est une épreuve qu'il faut supporter en bons républicains. Ne pouvant nous réduire par la force, on veut nous réduire par la fin : hé bien, quand nous aurons plus de vivres, savez-vous ce qu'il faut faire? Il faut partir et tomber tous ensemble sur les brigands qui nous font la guerre, et terminer d'un coup, par la victoire ou la mort, la longue querelle des esclaves et des républicains. " Ce discours énergique a électrisé tous les cœurs, et on s'est écrié de toutes parts : Vive la République!

Rapport de Le Breton, W 112
  J'ai entendu dire à un sellier de la rue Jacob, chargé des fournitures de l'armée pour brides, selles, harnais, etc., qu'il connaissait dans les environs de Paris beaucoup de cuirs accaparés que l'on laissait pourrir plutôt que les employer, mais qu'il se faisait un scrupule de faire des dénonciations à ce sujet. L'objet est intéressant pour que l'on y veille. Je ferai mon possible pour avoir quelques éclaircissements sur cet article, et j'en donnerai avis sur l'heure même.
  Le séquestre des biens des gens mis en arrestation422 fait un très grand effet, suivant la manière dont j'en ai entendu parler. ["... À l’instigation de Louis-Antoine Saint Just, la Convention nationale devait adopter les « décrets de ventôse », 26 février-3 mars 1794, pensant mettre un terme à l’indigence présente un peu partout dans les rues de la capitale ainsi que dans le reste de la France. Pour ce faire, le dispositif imaginé consistait à mettre en place un système de recensement national de manière à pouvoir dresser une liste permettant d’identifier les personnes dans le besoin. Une fois que cette tâche eut été accomplie, tous les biens des suspects, au sens de la loi du 17 septembre 1793 [1er jour complément an I] et émigrés mis sous séquestre seraient transférés « aux patriotes indigents ». Véritable système de redistribution des richesses, même si la méthode est pour le moins abrupt puisque tout repose sur la confiscation des biens des « ennemis de la République », l’opinion publique accueillit la mesure très favorablement. Cantonnée à un pâle commencement d’exécution, elle devait cependant disparaitre très rapidement après la chute de Robespierre en juillet 1794... ; source]  On disait à ce sujet que l'intention était, aussitôt la paix faite, d'indemniser nos frères d'armes qui sont sur les frontières, avec chacun une portion de terre à cultiver soit dans les environs de Paris, soit ailleurs, appartenant jadis aux gens suspects. Les uns disaient que c'était vouloir la loi agraire, d'autres allouaient (sic) à (sic) ces mesures en disant que nos troupes méritaient bien individuellement quelques propriétés pour avoir conservé la Liberté, et notre territoire.
  À la porte des bouchers la foule est toujours la même. J'ai vu ce matin, dans le passage Saint-Roch, des femmes se battre, s'arracher leur viande, beaucoup jurer, tempêter en sens pour et contre tout ce qui se passe.




Rapport, au nom des comités de Salut Public et de sûreté générale et décret de la Convention Nationale relatif aux personnes incarcérées, du 8 ventôse, l'an II... Source

  On marquait quelque impatience dans un groupe des Tuileries pour le jugement des députés détenus423. Un citoyen disait que la loi était lente à prononcer sur leur compte. Un autre disait : " Ne vous inquiétez pas ; s'ils sont coupables, elle frappera ; il faut s'en rapporter à nos braves législateurs. "
  La section de la Fontaine-de-Grenelle ne croit pas que celle de Bonne-Nouvelle possède la liste des pétitionnaires424. J'ai entendu dire aujourd'hui qu'elle seule était dépositaire de cette liste ; mais on n'y croit pas.
  La ville m'a paru tranquille.

Rapport de Le Harivel, W 112

  La suppression projetée de l'administration des Douanes425 nationales ["...C’est en vérité de manière fort peu préméditée que les douaniers ont, comme tels, pris part aux guerres de la Révolution. L’initiative est venue d’administrations locales, districts et départements, dans les zones frontalières. Les services centraux de la Régie se trouvèrent alors placés devant le fait accompli et tout laisse penser qu’ils se gardèrent d’adhérer à des mesures dont le résultat le plus certain était de désorganiser un service à peine constitué. [...] Déjà, au cours des semaines précédentes, des initiatives avaient été prises dans quelques localités des Flandres, soit à l’instigation de chefs locaux, soit à celle de municipalités ou de conseils de districts, pour réquisitionner des douaniers ou en former des unités d’éclaireurs. Ces mesures n’avaient pas l’heur de plaire à tout le monde et elles suscitèrent même l’opposition de «patriotes » qui tenaient les douaniers pour suspects d’incivisme. Ne s’agissait-il pas d’anciens commis de la Ferme, donc d’individus compromis dans les abus de l’Ancien Régime ? Le bruit ne courait-il pas que certains d’entre eux tiraient parti de leurs allées et venues à l’extrême frontière pour entretenir «des intelligences» avec les émigrés, donc avec les ennemis de la France nouvelle ? N’y avait-il pas dès lors un danger à permettre aux douaniers, sous couvert de défense nationale, de conserver des armes qui tombaient sous le coup de la réquisition ? N’était-ce point d’ailleurs à cette seule fin, et pour rester en mesure de remplir avec efficacité des fonctions honnies par la population frontalière, que certains de leurs chefs avaient imaginé de les «militariser» ?... " ; source] alarme beaucoup de pères de famille qui y sont employés depuis très longtemps, et qui croyaient, d'après la nouvelle organisation de cette administration, pouvoir jouir paisiblement des places qui leur avaient été réassignées.
  D'après ce que l'on entend journellement des marchands, il paraît que la confiance a peine à prendre racine chez eux. Dans le marché des Innocents, une citoyenne, achetant des légumes de plusieurs espèces et en plus grande quantité qu'elle ne le pensait, était embarrassée comment les emporter : " Mets, lui dit la marchande, mets les dans ton jupon. Aurais-tu peur de le gâter? Va, tu ne l'useras pas, nous serons morts de faim avant qu'il soit usé. Ne vois-tu pas que déjà nous manquons de tout à Paris ; jette les yeux sur le marché et tu seras convaincue de ce que je dis... "426.
  Un enfant demandait à un boulanger quand il comptait faire des flûtes, son père, disait-il, ne pouvant manger plus longtemps du pain ordinaire attendu qu'il l'incommodait toujours. Le boulanger et tous les citoyens et citoyennes présents lui dirent : " Va, va! lui comme les autres seraient bien heureux s'ils pouvaient se flatter de n'en jamais manquer de pareil. "
  Un placard de Contamine427, soldat détenu sans savoir pourquoi, se plaint vivement de sa détention, et demande justice contre ses oppresseurs ou calomniateurs. Ce placard attirait l'attention de beaucoup de citoyens.
 
 
 
L’histoire administrative de la douane a fait l’objet de plusieurs études et l’essentiel de son évolution a été retracé. Cependant, l’histoire militaire comporte encore quelques zones d’ombre et l’épopée des douaniers militaires de l’an IX aux militaires douaniers de 1870 n’a pas encore vraiment fini d’être découverte… Source
 
Rapport de Mercier, W 112
  Le peuple se plaint de ce que l'on ne veille pas d'assez près certaines femmes de la Halle qui ont la manigance d'aller au-devant des paysans pour leur arrêter les denrées qu'ils amènent à Paris, et à tel prix que ce soit, vu qu'elles nous font rançonner autant qu'elles veulent.
  Des citoyennes s'entretenaient des prisonniers, et disaient qu'il serait bon de fixer ces messieurs pour leurs dépenses, qu'il n'y en avait que pour eux, qu'ils ne manquaient de rien parce qu'ils avaient le moyen de payer tout bien cher.
  On crie toujours sur la quantité d'étrangers qui sont dans Paris et qui vivent, dit-on la plupart du temps, aux dépens de quelques aristocrates, qui, à coup sûr, nous font épier.
  Des citoyens disaient qu'il serait urgent que les visites domiciliaires aient lieu une fois par décade, surtout dans les maisons garnies, et au moins une fois par mois chez les domiciliés ; qu'ils étaient sûrs que l'on arrêterait beaucoup (sic) qui n'ont que des faux papiers qu'ils présentent à leurs hôtes.
  Il serait bon de veiller le bal qui se tient à la ci-devant hôtelle de Brégite (sic), rue de la Tixeranderie. J'y ai remarqué plusieurs jeunes gens qui ont l'air d'être de la réquisition, et beaucoup de militaires qui n'ont l'air de sortir que le soir.
  Je suis en train de veiller les marchands de toile blanche et jaune, car c'est ainsi le terme que (sic) se servent messieurs les agioteurs d'argent.

Rapport de Monic, W 112
  Dans la matinée, aujourd'hui, à la Halle, une de ces femmes de la campagne qui vendent à Paris des légumes a poussé la coquerie jusqu'à augmenter des lentilles qu'elle vendait à 17 sous le litron ; elle les a augmentées de cinq sous, ce qui faisait 21 (sic) sols le litron. Cette augmentation a indigné les citoyennes ; elles ont fait du train, la garde y est accourue et s'est saisie des lentilles. Ensuite, l'on a été faire une perquisition dans une cave qu'on disait appartenir à cette marchande ; l'on y a trouvé plusieurs paniers de pommes, beaucoup de lentilles, ainsi que des œufs. Tout cela a été vendu dans l'église ci-devant Saint-Jacques l' Hôpital.
  Les citoyennes se plaignaient de ce que l'on ne fait pas des visites dans toutes les maisons qui avoisinent la Halle parce que, disaient-elles, les gens de campagne avec les malveillants de Paris enfouissent le plus qu'ils peuvent de comestibles dans les caves, et les revendent au prix qu'ils veulent. Deux jours auparavant, l'on avait trouvé chez un boulanger une quantité prodigieuse de beurre ficelé. 

  À suivre...

   Pierre Caron, Paris pendant la Terreur, rapports des agents secrets du Ministère de l' Intérieur, tome IV - 21 pluviôse an II - 10 Ventôse an II, 9 février 1794 - 28 février 1794, , La Société de l' Histoire de France, Librairie Marcel Didier, Paris, 1949, pp. 203-213.

414. Cf. ci-dessus, p. 135 et 167.
415. Cf. ci-dessus, p. 148, note 1.
416. Cf. ci-dessus, p. 148, note 1.
417. Du 1er ventôse [19 février]
418. Cf. ci-dessus, p. 185, note 1.
419. Cf. ibid.
420. Sur cette société, voir : O. Festy, L'agriculture pendant la Révolution française, Les conditions de production et de récolte des céréales, p. 431, note 1. - La rue d' Anjou-Thionville est aujourd'hui la rue de Nesle.
421. Âgé de 81 ans. Il était soupçonné de détenir des effets précieux et des sommes provenant d'émigrés. Une perquisition tendant à les découvrir avait été effectuée le 14 février 1793 [26 pluviôse an I] à la maison des Filles-de-la-Croix, à Rueil, où croyait-on, ils étaient cachés ; on ne trouva rien. Une nouvelle perquisition allait avoir lieu, cette fois rue Thérèse, le 13 ventôse an II [3 mars 1794] ; elle devait, elle aussi, demeurer infructueuse :Arch. nat. F7 4730.
422. Voté en principe par la Convention, sur la proposition de Couthon, le 7 pluviôse [26 janvier], il allait donner lieu, le 8 ventôse [26 février], au décret adopté sur le rapport de Saint-Just ["... Le 3 mars 1794, 13 ventôse An II, il monte à la tribune de l'Assemblée et propose au nom du Comité de Salut Public un décret en vue de recenser les indigents et de leur attribuer les biens enlevés aux contre-révolutionnaires. Il fait valoir que cette mesure constituera une excellent propagande à l'étranger. C'est ainsi qu'il lance aux députés de la Convention : « On trompe les peuples de l'Europe sur ce qui se passe chez nous. On travestit vos discussions. On ne travestit point les lois fortes ; elles pénètrent tout à coup les pays étrangers comme l'éclair inextinguible. Que l'Europe apprenne que vous ne voulez plus un malheureux, ni un oppresseur sur le territoire français; que cet exemple fructifie sur la terre ; qu'il y propage l'amour des vertus et le bonheur ! le bonheur est une idée neuve en Europe »... ; source]
423. Chabot et Basire : cf. t. Ier, p. 309, note 2, et t. II, p. 13, note 6.
424. Cf. t. III, p. 133, note 2.
425. Rattachée au ministère des Affaires étrangères par décret du 17 du 1er mois de l'an II, l'administration des Douanes était alors en réorganisation.
426. Ces points de suspension sont dans le texte.
427. Pas de renseignements.
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Et, nous étions si loin de la réalité!
   Les éoliennes E1 et E6 sont au complet. Et, là, le vertige nous a saisi tant l'impact visuel est formidable!
  Aujourd'hui, notre funeste tour de chantier éolien nous emmènera à Fayl-Billot, puis du côté de Charmoy, Pierremont-sur-Amance, Pressigny, Poinson-lès-Fayl, pour se terminer sur...la RN19.
 
 
 @Geoportail.gouv.fr

Fayl-Billot
   Sur la carte :
  1. Vue depuis le lotissement, sur la D313, en direction de Rougeux, rue Marguerite Prudent,
  2. Vue depuis le croisement D313 et de la rue de Bourgogne,
  3. Vue depuis la rue du 8 mai.

 

 
@Geoportail.gouv.fr

1. La distance entre les maisons du lotissement et l'éolienne E1 est de ~1.5km, à vol d'oiseau


2. Hier


@ Google streetview

Aujourd’hui

L'éolienne E1 est à moins d' 1.5km, à vol d'oiseau

3. Hier


@ Google streetview

Aujourd'hui


L'éolienne E1 est à moins d'1.5km, à vol d'oiseau

Charmoy
   Ce village est situé à 3km au nord de Fayl-Billot, sur la D14. La commune est associée à celle de Fayl-Billot, depuis 1972. Au 1er janvier 2021, elle comptabilisait 84 habitants. Elle possède au lieu-dit " La cascade de la Chèvre ", un patrimoine remarquable.
 
 
" La cascade de la Chèvre est l'un des sites remarquables du village si ce n'est LE site remarquable de la petite commune de Charmoy. L'origine du nom du site est oubliée. Chèvre peut renvoyer à l'animal ou à l'outil de manoeuvre de charges lourdes sans qu'il soit possible de connaître le lien entre l'une et l'autre.

  Si ce nouvel horizon industriel en construction révolte nombre d'entre nous, soit dit en passant, de plus en plus nombreux d'après les conversations " d'la volaille qui fait l'opinion " * ; trop tard? affirmatif! ; il doit, à contrario, ravir la majorité de la classe politique locale et ce, à commencer par l'ancien maire, 2008-2020, qui a beaucoup œuvré pour la réalisation de ce projet ; à la fois en tant que premier édile municipal, mais également en tant que vice-président à la Communauté de communes des Savoir-Faire, CCSF**, et vice-président du pôle d’équilibre territorial et rural, PETR, du Grand-Langres, 2017-2020, en charge du...tourisme!, ça ne s'invente pas.

En route!
  Sur la route de Charmoy, D14.

Hier
 

@ Google streetview

Aujourd'hui

 


  Un peu plus loin, à l'intersection D14 / chemin de Pierrefaites.

Hier

@ Google streetview

Aujourd'hui

 La distance entre le bâtiment agricole et l'éolienne E1 est de ~1km, à vol d'oiseau


  Vue depuis l'entrée du village, côté Fayl-Billot.

 Hier

 @ Google streetview


@ Google streetview
 
Aujourd'hui

Distances respectives, à vol d'oiseau, entre Charmoy et les éoliennes :

  • E1 : 1.450km
  • E2 : 1.6km, absente sur les photos,
  • E3 : 1.7km,
  • E4 : 2km,
  • E5 : 2.150km,
  • E6 : 2.5km.

Pierremont-sur-Amance
  Depuis 1972, cette commune est composée de deux villages associés :
  • Montesson, 36 habitants,
  • Pierrefaîtes, 110 habitants.
  Elle se situe au nord-est de Fayl-Billot, à une distance respective de 9km pour Montesson et de 7km pour Pierrefaites, via la RN19 et la D460. Pierrefaites est un ancien chef-lieu de doyenné du diocèse de Langres.

Pierrefaites
  Vue depuis la rue de Charmoy.

Hier

@ Google streetview

Aujourd'hui


Hier


@ Google streetview

Aujourd'hui

Les éoliennes E5 et E6 sont distantes de ~1.9km, à vol d'oiseau

  Vue depuis le chemin d' Ouge.

Aujourd'hui

Les maisons en construction et les autres, sont respectivement, à vol d'oiseau, à :

  • E1 : 3.5km,
  • E5 : 2.5km,
  • E6 : 2km.
Pressigny
   Le village se situe au sud-est de Fayl-Billot, à 8km, via la D138 et la RN19. Il compte 199 habitants au dernier recensement, INSEE. Son histoire avec l'éolien a ceci de particulier que, d'après les légendes du pays, c'est son maire, en poste au début des années 2000, qui aurait démarché un " cueilleur-chasseur de subventions publiques " du vent... allemand. En 2022, l'usine de 17 éoliennes*** dit " Vannier amance " est en cours de construction.
   Vue depuis la sortie du village, route de Savigny, D138.

Hier


@ Google streetview

Aujourd'hui

Hier

@ Google streetview

Aujourd'hui

Les éoliennes sont distantes, à vol d'oiseau de :

  • E1 : 6.500km,
  • E5 : 5.500km,
  • E6 : 5.200km,
  • E7 : 5km,
  • E8 : 4.500km,
  • E9 : 4.250km.

Poinson-lès-Fayl
  La commune se situe au sud de Fayl-Billot et à 5km, via la D7a. Sa population est de 218 âmes.
  Vue depuis l'entrée du village, à l'intersection dit " Croix rouge ", de la D460 et de la D312 →Pressigny, 3.5km.

Hier


@ Google streetview

Aujourd'hui

Les éoliennes sont distantes respectivement de :

  • E1 : 4.700km,
  • E4 : 4.400km,
  • E5 : 4.500km,
  • E6 : 4.300km.

  Comme promis, nous terminons ce mortel " open tour " par un arrêt sur la RN19, à l’ouest de Fayl-
Billot et, plus précisément, à hauteur de " Le Plain de Bonay ", à 1.800km du centre-ville.

Hier

 
@ Google streetview

Aujourd'hui


 
Ici, les éoliennes sont situées à une distance de :
  • E1 : 2.600km,
  • E5 : 4km,
  • E6 : 4.100km.
  Vous l'avez bien compris, l'usine de 17 éoliennes dit " Vannier amance " va impacter durement et durablement "  la variété et la variabilité de tous les organismes vivants ", Biodiversité, Larousse, et ce, bien au-delà des communes d'implantation. Pour notre malheur, elle n'est que le poste avancé de l' " armée " éolienne qui déferle sur le secteur, à cheval entre la Haute-Marne et la Haute-Saône, avec plus de 50 éoliennes en approche " à moins de 9km de Pressigny ", à vol d'oiseau.
 
Création : association Van d’osier

  Devant un futur qui s'annonce dramatique, sanitairement parlant, pour nous, les humains, le Conseil des aînés de Fayl-Billot a bien raison d'organiser des réunions d'information sur le thème des maladies cardio-vasculaires. Celles-ci sont des éléments destructeurs de la santé de celles et ceux atteints par le " syndrome éolien ".
   " Ce n'est pas le vent qui fait tourner les pales, c'est l'argent du contribuable... "
 
  À suivre...

jhmQuotidien 2022 02 26







* Extrait des paroles de Poulailler's Song, 1977, Alain Souchon, Laurent Voulzy.
* La Communauté de communes des Savoir-Faire est en pointe sur l'industrialisation EnRi, éolien, solaire, méthaniseur ; on peut même parler d'une vraie entente cordiale entre la grande majorité de ses élus et les "cueilleurs-chasseurs de subventions publiques ".
*** À l'origine, le projet comptait...39 éoliennes! 
php


EDF, endettement : crisis? What crisis? ou la lecture biaisée politiquement...

  Michel Audiard, dans le film Le pacha, Georges Lautner, 1968, faisait dire au commissaire divisionnaire Louis Joss, dit « le Pacha », Jean Gabin, " Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute.”. Manifestement, dans le domaine de l'énergie, et plus particulièrement celui de l'électricité, une partie influente de la classe politique, de l'expertise et des organisations non gouvernementales, ONG, deviennent " mal entendantes " quant il s'agit de dénoncer les milliards € alloués aux énergies renouvelables, là, où elles sont toutes ouïe pour stigmatiser le financement du nucléaire. 
  Étonnant, non?

php

***

EDF et le spectre de l’endettement : dépasser la finance de court-terme

Francois Dos Santos
Citoyen et salarié du secteur de l'énergie
2020 11 07

   Quand l’on parle d’EDF, on évoque souvent sa dette avec des batailles de chiffres : plus il y a de milliards, plus cela génère de l’émoi, et l'aversion à tout investissement. Cette peur est issue d’une méconnaissance du modèle économique de l'électricité, mais aussi la conséquence d’une financiarisation qui limite la visibilité. Démystifions ce sujet, en prenant appui sur l’expérience passée.


Francois Dos Santos



La production d’électricité : une activité très capitalistique

  La production d’électricité a une caractéristique : il s’agit d’outils ayant une durée de construction relativement longue – cinq à dix ans – et une durée de vie très longue, de l’ordre de 40 à 60 ans s’agissant du nucléaire. À ce titre, l’investissement dans la production d’électricité se rapproche beaucoup d’un investissement dans une infrastructure, comme un aéroport, une autoroute, un réseau d’eau, d’électricité ou de gaz.
  Il se succède ainsi trois périodes : 
  • la phase de construction, où les dépenses sont extrêmement importantes sans aucune recette, ce qui génère un endettement important. 
  • une phase d’exploitation, où les investissements sont plus faibles, mais où les recettes arrivent, permettant de rembourser progressivement l’investissement initial et où l’on constitue les provisions pour le futur démantèlement. 
  • et où une phase de démantèlement, où bien qu’il n’y ait plus de recettes, les provisions constituées sont mobilisées.
Au cours de la vie d’une centrale, des maintenances lourdes, « major refurbishment » dans le graphique, peuvent s’opérer, notamment pour allonger la durée de vie de la centrale. Il se succède ainsi une série de « bosses » et de « creux » qui traduisent les grandes phases d’investissement.

  Puisque l’opposition entre « renouvelables » et « nucléaire » est devenue – hélas – la règle, précisons immédiatement que le cycle d’investissement des ENR est quasiment le même que le nucléaire, à l’exception que la durée de vie initiale est plus proche de 20 à 25 ans. La « maintenance lourde » étant généralement appelée « repowering ».
  Ce cycle s’observe très bien lorsque l’on regarde rétrospectivement l’endettement d’EDF. Il croit très vite à compter de 1975 jusqu’à culminer à près de 230 milliards de Francs dans les années 1980 : environ 55 milliards d’euros de 2018. La presse et les institutions publiques s’en alarmaient, comme on peut le lire dans Le Monde, édition du 30 juin 1984 : « La Cour des comptes s'inquiète de la situation "très préoccupante" d'EDF Des frais financiers qui représentent 22 % du chiffre d'affaires ». L’histoire leur a donné tort.

 

Source : Rapport Bataille-Galley, OPECST, 1999

  En effet, l’endettement a décru de manière continue à compter de 1990, jusqu’à atteindre la somme extrêmement faible de 17,4 milliards d’euros en 1999. C’est totalement cohérent avec le cycle d’investissement évoqué précédemment. À la succession de bosses et de ceux de l’investissement correspond celle de la dette. Et pourtant, l’origine de la dette au début des années 2000 n’était déjà plus tout à fait la même, puisque des sommes importantes avaient été mobilisées pour acheter London Electricity, Royaume-Uni, Montedison, Italie, ou une participation au capital d’ ENBW, Allemagne.



Rapport annuel EDF 2004 

  Marcel Boiteux, ancien Directeur général puis Président d’EDF revenait, en 2000, au cours d’une conférence à l’ Ecole de Paris du management sur cette lecture biaisée de l’endettement : « Notre taux d’investissement n’a pas changé avec le passage au nucléaire. Une centrale à fuel coûte 1, une centrale nucléaire coûte 2, une centrale hydraulique coûte 3. Or, nous étions habitués à avoir 50% d’hydraulique et 50% de fuel : notre taux d’endettement n’a donc pas changé. Seulement, l’endettement, qui n’était pas un problème jusque-là, a commencé à devenir une obsession pour l’intelligentsia dans les années 1975-1980. Or, si notre endettement s’élevait à 2 ou 3 fois notre chiffre d’affaires, nous avions un cash-flow qui représentait 40% dudit chiffre d’affaires et qui nous permettait donc largement de faire face. Car l’unique problème était de savoir si nous étions capables de payer nos dettes au cas où nous devrions disparaître progressivement au
cours des 50 prochaines années et on vérifiait régulièrement que c’était bien le cas »
  Ainsi, regarder les sommes décaissées pour l’investissement sans jamais regarder la production qu’elle permet ni sa valeur économique est une vision courante dans le débat sur EDF, le « mur d’investissement », mais qui est totalement en décalage avec les savoirs basiques de tout gestionnaire en bon père de famille.

Des prix de l’électricité restés relativement bas
  Enseignement supplémentaire de l’histoire, EDF a réussi à la fois à se désendetter très massivement, tout en baissant de manière continue les prix de l’électricité. Du milieu des années 1980 jusqu’en 2010, les prix TTC en euros constants ont baissé de manière continue. Ce prix d’ailleurs est resté un des moins chers d’Europe, atout indéniable pour le pouvoir d’achat des particuliers et la compétitivité des industriels.

 
 

 Source : site " Connaissance des énergies ", statistiques DGEC

  Cela permet également de répondre à une idée couramment répandue : « Le nucléaire a été financé par le contribuable ». Il a été financé en réalité par les clients et non pas par l'impôt. Ce sont bien les recettes des ventes qui ont couvert les différentes dépenses, notamment le désendettement lié à l’investissement initial. Dans un document d’EDF intitulé « le point sur le programme nucléaire », paru en 1996, il est rappelé que le programme nucléaire a été financé à 50% par autofinancement,
42% d’emprunts et 8% de dotations en capital.
  Il reste à observer qu’alors que des investissements majeurs sont à venir – voir ci-après – le levier tarifaire n’aura pas été utilisé pour des raisons particulières sur lesquelles nous reviendrons.

Faire face à l’avenir : le Grand carénage et le renouvellement du parc en France
  L’avenir d’EDF va nécessiter des investissements importants. Deux nouveaux cycles d’investissement s’ouvrent en dix années d’écart. Le premier, c’est le grand carénage, c’est-à-dire une maintenance majeure permettant d’allonger la durée de vie de 10 à 20 ans des centrales nucléaires. Le coût est évalué à 45 milliards d’euros entre 2014 et 2025. Certaines évaluations divergent car elles considèrent qu’une partie des coûts de prolongation sont au-delà de 2025. S’il est difficile d’isoler les coûts de prolongation proprement dit de la maintenance courante, on peut évaluer que la moitié de ce coût correspond à de la prolongation proprement dite – EDF investissait 1 à 2 milliards par an avant le grand carénage, et investira 3 à 4 milliards par an pendant la période de grand carénage.


  Ainsi, pour une somme d’environ 25 milliards d’euros, l’on peut disposer d’un parc de production de 61,4 GW, 56 tranches, Fessenheim étant à l’arrêt définitif, pour 10 à 20 ans. Cela représente un investissement de 400€/kW. Par comparaison, l’ADEME, dans son évaluation du coût des énergies renouvelables, considère que le coût de l’éolien terrestre est de l’ordre de 1400€/kW. Si les charges d’exploitation du nucléaire seront plus élevées, il faut noter que cette centrale produira environ 7000 heures par an contre 2200 heures pour l’éolien.
  Rapporté aux ordres de grandeur qui alarment souvent les ONG, investir 25 milliards d’euros pour maintenir 61,4 GW pendant 10 à 20 ans, cela revient à un investissement de 86 milliards si l’on souhaitait installer 61,4 GW d’éolien terrestre. Pour une durée de fonctionnement trois fois moins élevée. Cela relativise grandement la notion de « mur d’investissement » réservé, étrangement, au seul nucléaire.
  L’autre approche possible est celle du coût cash du nucléaire historique. La SFEN l’évalue à 33€/MWh, incluant le coût du grand carénage. La Cour des comptes, dans une évaluation antérieure, retenait 36€/MWh. Cela signifie, en prenant l’hypothèse d’un prix de vente sur le marché de gros à 45€/MWh que la prolongation créera une richesse de 36 milliards d’euros en 10 ans. Il est considéré ici que les prix de gros et les coûts restent stables sur la période, en considérant que les prix suivront l’inflation naturelle des coûts.
  Ainsi, le Grand carénage est une opération extrêmement rentable et non pas un « mur d’investissement ». En tout état de cause, il faudrait que le prix soit en continu, pendant dix ans, sous les 36€/MWh, ou 33€/MWh selon la SFEN, pour que le Grand Carénage ne soit pas rentable. Il ne peut être affirmé sérieusement que cette hypothèse est probable.
  La question du renouvellement du parc nucléaire français est plus complexe car les coûts ne sont pas tout à fait cernés et surtout que nous « vivons sur l’acquis », c’est-à-dire un parc amorti qui a des coûts extrêmement faibles. La reconstitution du capital initial, c’est-à-dire les marges qui ont été réalisées par EDF ces quarante dernières années, auraient pu être allouées en vue de cet objectif. Des choix de gestion discutables tels que le versement de 23 milliards d’euros de dividende, des acquisitions internationales coûteuses ou encore le préjudice économique lié à l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique, qui revient à subventionner les concurrents d’EDF pour mieux lui prendre des parts de marché sur la fourniture, ont obéré cette capacité d’investissement et expliquent en partie la dette d’EDF.
  EDF aurait pu disposer de ressources importantes qui lui auraient permis de financer le renouvellement du parc avec un recours très faible à l’emprunt, annihilant les frais financiers qui prennent une part majeure dans ce type d’opération. Le grand carénage reste toutefois une opportunité car si l’on affecte les 36 milliards de richesse crée au renouvellement du parc, cela donne déjà une garantie importante pour le financer. Encore faut-il qu’EDF ait la garantie de pouvoir exploiter toutes ses centrales jusqu’à au moins 50 ans, sous réserve de l’avis des autorités de sûreté.

Fin du monopole, libéralisation : l’EDF de 2020 n’est plus celui de 1974
  En 1974, EDF était en situation de monopole, il n’y avait pas de bourse de l’électricité et ses prix de vente étaient discutés avec l’Etat, avec la double ambition de couvrir les coûts mais surtout d’apporter une visibilité sur le long terme. Si l’on reprend le premier graphique de cet article, sans visibilité sur les prix de gros sur 60 ans, aucun investisseur ne peut avoir la garantie que ses dépenses initiales seront couvertes sur toute la durée de vie de l’actif.
  La bourse de l’électricité française reste à cet égard très volatile puisque les prix de l’électricité peuvent osciller entre 80€/MWh en 2008, 25€/MWh en 2016 et 45€/MWh aujourd’hui alors qu’il s’agit du même produit, et qui a des coûts de production relativement stables par ailleurs. Ou, en tous cas, l’amplitude des variations de prix sont supérieures à celles des coûts, étant rappelé que le nucléaire – mais comme les ENR d’ailleurs – sont des industries de coûts fixes.

Source : Opéra énergie - données EEX 

  Il en découle que peu d’investisseurs n’acceptent de prendre un tel risque. C’est la raison pour laquelle peu d’investissements, toutes technologies confondues, ne se font sans soutien public ou garantie publique. À l’instar des tarifs d’achat garantis sur l’éolien et le photovoltaïque qui émancipent totalement les producteurs de la bourse. Ou encore l’ EPR d’ Hinkley Point C, qui
bénéficiera d’un contrat pour différence (CfD) qui est un mécanisme similaire.
  Le rapport de l’ IEA [International Energy Agency] « World Energy Investment » montre cette réalité cruelle : la quasi-totalité des investissements dans le secteur de l’électricité, tous domaines confondus, se font hors-marché. La bourse sert donc davantage aux fournisseurs d’électricité, ceux qui achètent en gros pour le revendre au détail aux particuliers et entreprises, qu’aux producteurs. En particulier puisque les prix de gros sont souvent inférieurs au coût complet d’un investissement neuf, toutes technologies confondues.

 

Rapport IEA : World energy investment 2019

  Il faut d’ailleurs observer que les opérateurs historiques, tels qu’EDF souffrent beaucoup de l’évolution des prix de gros, car, bien qu’elle soit le plus gros investisseur en France, elle est aussi l’entité la plus exposée au risque marché. Un acteur économique rationnel ne peut pas maintenir un moyen de production quand ses prix de vente sont significativement en dessous des coûts de revient. Sauf à voir son endettement repartir à la hausse. La relation entre l’ EBITDA d’EDF et l’évolution des prix du marché de gros est de 300M€ pour 1€ d’écart à la bourse. On mesure assez vite ce que peut représenter une chute de 45€ à 30€/MWh. Et cela se ressent sur les résultats financiers de 2016 à 2018 par exemple.
  Ce point se retrouve aussi sur le mode de fixation des tarifs de l’électricité sur le marché de détail : les consommateurs. Ils dépendent des prix de gros pour les grandes entreprises, le problème évoqué ci-dessus étant alors strictement identique. Pour les petits consommateurs particuliers et professionnels, c’est le tarif réglementé qui s’applique. Celui-ci est fixé à partir d’une formule de calcul qui ne tient pas compte des coûts d’EDF et est partiellement indexé sur les prix de gros.
  Il en découle que le levier tarifaire est totalement absent dans la politique d’investissement d’EDF. L’entreprise ne maîtrise plus le niveau de ses recettes, mais c’était bien l’objectif des pouvoirs publics en instaurant une bourse de l’électricité au moment de la libéralisation du marché.
  Enfin, la dernière évolution porte sur la nature même de l’activité d’EDF. Auparavant, son rôle était essentiellement tourné sur la France, c’est-à-dire que les recettes de l’électricité française visaient à financer l’outil productif français. Aujourd’hui, EDF est un acteur mondial et très présent sur certains marchés comme le Royaume-Uni ou l’Italie. De telle sorte que les recettes de l’électricité ont été utilisées pour développer des activités à l’étranger et, par exemple, que c’est l’intégrité du premier électricien français qui est en risque dans un projet tel qu’ Hinkley Point C, de près de 20 milliards d’euros. Car précisément pendant la phase de construction, comme tous les autres projets, il ne rapportera rien. Et ce sont les recettes de tout le Groupe EDF, dont plus des deux tiers sont encore issues des activités historiques, qui soutiennent en partie ce développement. Cela ne signifie pas qu’il s’agit d’un mauvais projet, mais tout simplement que le profil de risque et l’allocation du capital n’est plus la même. Cela explique par exemple que la dette d’EDF est passée de 17 à 44 milliards d’euros entre 2007 et 2009, non pas sous le seul l’effet de l’activité nucléaire française, mais aussi après avoir acquis plusieurs entreprises comme British Energy, 11 mds €, Constellation, 2,5 mds €, ou SPE Luminus : 1,3 Mds.
  Il reste toutefois cocasse d’observer que la France n’est pas capable de demander à EDF d’engager un renouvellement du parc électronucléaire français, par aversion au risque ou opposition politique, tout en soutenant, en tant qu’actionnaire, qu’EDF le fasse auprès du Royaume-Uni par exemple.

En guise de conclusion : l’urgence de sortir du déclinisme
  En synthèse, ce que nous avons essayé d’expliquer dans cet article :
  • Le nucléaire est une activité très capitalistique, mais comme le sont aussi les ENR
  • La production électrique se rémunère très difficilement sur une bourse dont la volatilité est importante et n’envoie pas les signaux de prix nécessaires pour stimuler l’investissement
  • La notion de « mur d’investissement » n’a pas de sens et tout investissement doit être regardé sur l’ensemble du cycle de vie de l’actif pour pouvoir apprécier son opportunité
  • L’endettement d’EDF a été bien plus élevé par le passé et a réussi à se désendetter tout en baissant significativement ses tarifs 
  • EDF a apporté une valeur économique indéniable au Pays en protégeant le pouvoir d’achat des particuliers et la compétitivité des entreprises 
  • Nous devons progresser en maturité politique, et cesser de pousser des cris d’orfraie dès que le mot « milliard » est prononcé. À cet égard, les ONG et les partis politiques sont un contre-exemple absolu qui n’aide pas à la décision publique, ni à éclairer les citoyens.

  Le monde de demain va peut être nécessiter plus d’électricité. Dans tous les cas il faudra remplacer l’outil actuel qui va progressivement arriver en fin de vie. Qu’importe la technologie retenue, cela constituera des sommes importantes à mobiliser, dans une période très brève. La peur excessive et irrationnelle dont font preuve les décideurs publics et les leaders d’opinion empêche toute décision.  Or, la sécurité d’approvisionnement du pays, sa capacité à relever le défi climatique et le maintien de prix de l’électricité abordable dépendent de décisions qui doivent être prises très rapidement et dans une optique de long terme.
  L’autre sujet majeur va être de construire un modèle de marché compatible avec les impératifs de long terme de l’industrie électrique. Un marché à terme sur trois ans dont les prix fluctuent chaque jour est tout simplement incompatible avec les enjeux de l’investissement sur une centrale dont la durée de vie dépasse les cinquante ans et qui produit un bien de première nécessité.
  Gageons que les décideurs publics sauront trouver la voie pour éviter, ce que François Soult qualifiait dans un ouvrage écrit en 2003, de « désastre inéluctable »

Haute-Marne, Belmont & Tornay : le point sur les travaux de construction de l'usine éolienne dit " Sud Vannier ", II

Précédemment
https://augustinmassin.blogspot.com/2021/11/haute-marne-belmont-tornay-les-elus.html
https://augustinmassin.blogspot.com/2021/12/haute-marne-belmont-tornay-les-travaux.html
https://augustinmassin.blogspot.com/2022/01/haute-marne-belmont-tornay-le-point-sur.html

  Depuis novembre 2021, le chantier, côté Tornay, a pas mal avancé, voir ci-dessus. Si, pour l'heure, tout paraît " calme " aux abords de la D460, c'est parce que l'activité se situe à l' " étage ", sur le plateau, " Sur les Planches " , générant un va et vient incessant de camions chargeant la terre ; cet important trafic a nécessité, par sécurité, l'obligation de régulariser la circulation à l'aide de feux tricolores.

Seul le va et vient des camions trahit l'avancée du chantier. On voit dans la forêt, cet " autre chemin, existant, partiellement à renforcer, partant de la RD460 ", voir explications ci-devant.

 
 
Un des camions, en direction de Champlitte, en route vers son lieu de déchargement
 


Le bois Cout Roussel accueille la voie d'accès vers l'usine de Belmont
 
 
La C3, reliant la D460 à Tornay, encore et toujours barrée! Mais, cette fois-ci, un panneau vient l'affirmer avec force, si, des fois, certains n'avaient pas bien " compris " avant

Genevrières, commune voisine de Tornay : après l'installation de la base arrière du chantier, sur terrain communal, selon la rumeur, les bungalows sont dorénavant occupés 

Photos : PHP

Rappel cadastral

Source

Cela donne quoi en " vrai "? Suffit de demander

Côté Tornay
  • Vue d'ensemble

Pour relier les éléments de l'usine entre eux, allons-nous assister à la déforestation?
  • Dans le détail

La section concernée : ZH

  • éolienne E2, parcelle 0012,
  • éolienne E3, parcelle 005,
  • structure de livraison, parcelle 006.

  À noter que " l'accès aux 3 éoliennes de la zone est, sur la commune de Tornay, se fera de deux façons. L'accès à l'éolienne E3 se fera directement depuis un chemin existant, à renforcer, depuis la RD460. Afin d' éviter un enjeu environnemental situé entre les éoliennes E2 et E3, l'accès aux éoliennes les plus au sud se fera par un autre chemin, existant, partiellement à renforcer, partant de la RD460 et faisant le tour du site pour arriver par à l'Est entre les éoliennes E2 et E3. " Source , p. 11.

  • éolienne E1, parcelle 0039.

Source

Cet endroit ne vous rappelle rien? Vous êtes sûrs? Vous donnez votre langue aux LVI?
   Cette usine sera tout bonnement en surplomb d'une partie du circuit de randonnée dit La Buxeraie. Rien moins que ça!


 Source

Côté Belmont
  Un coup d’œil sur les emplacements des 6 éoliennes et la distance, à vol d'oiseau, qui les séparent de la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix et du village de Belmont.

 
La chapelle Notre-Dame-de-la-Paix, surplombant le village de Belmont. "  La chapelle Notre Dame de la Paix fut construite pour respecter le voeu émis par la paroisse en 1870, si Belmont échappait à l'armée allemande. Elle est érigée sur la Roche au sud du village, non loin de l'emplacement supposé de la première abbaye cistercienne de Belmont qui fut ruiné en 1636. Ce bâtiment d'une architecture simple comprend une seule travée. Son portail est surmonté d'une grande statue de la Vierge Marie. Le promontoire de la chapelle offre un charmant panorama sur le village et la vallée en contrebas. " Source 
Photo : @Jean-François Feutriez

L'usine de 9 éoliennes, côté Belmont. À noter que " l'accès aux 6 éoliennes de Belmont, E4→E9, se fera par la création d'un chemin entre la D460 et l'éolienne E7... " Source , p. 11.

 Les distances indiquées ne sont pas à 50 mètres près. Indulgence!?😏

  • éolienne E4 : 700m de la chapelle et 1km du village,
  • éolienne E5 : 900m de la chapelle et 1.3km du village,
  • éolienne E6 : 1km de la chapelle et 1.5km du village,
  • éolienne E7 : 1.8km de la chapelle et 2.2km du village,
  • éolienne E8 : idem E7,
  • éolienne E9 : 900m de la chapelle et 1.3km du village.

   L'usine, avec ses dangers sanitaires, bruit et infrasons, souvent évoqués ici et maintes fois confirmés ailleurs, va dominer le village et sa population et, c'est peu de le dire. Mais qui va s'en plaindre au village? Pas grand monde assurément. Reprenons les chiffres de la participation lors de l' enquête publique : 

  • 4 observations, 4 avis favorables! sur...57 habitants : INSEE 2021,
  • avis favorable du conseil municipal, mandature 2014-2020.
Source , p. 36-37.

  Alors, tout va bien...

   " La condition d’animal domestique entraîne celle de bête de boucherie. "

  À suivre...

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BOURDONS-SUR-ROGNON : LE CONSEIL MUNICIPAL Y VEUT ET... Y VEUT PAS DES USINES ÉOLIENNES

  Précédemment :  CIREY-LÈS-MAREILLES & MAREILLES : LE PROJET DE L' USINE ÉOLIENNE EST AUTORISÉE PAR LA PRÉFECTURE LANQUES-SUR-ROGNO...