22 juillet 2014
Étrangement, pour les écologistes, le principe de précaution ne semble plus devoir s’appliquer dès lors qu’il est question d’éoliennes…
La vallée des singes, parc animalier situé dans la Vienne, est menacée par l’implantation d’un parc éolien à moins de 2km. Son directeur menace de déménager ses 400 primates pour les protéger de l’impact des machines. Les élus locaux déplorent cette situation regrettable, tandis que le président du Conseil général, l’assure de « son soutien le plus total ». Peu de maires ont, malheureusement, les moyens de déménager leurs administrés pour les protéger de pareille menace.
Mais que craint-on pour ces primates ? Certainement pas d’être découpés par les pales comme les 6 à 18 millions d’oiseaux et chauves souris, qui seraient victimes, chaque année, des seules éoliennes espagnoles, selon la dernière étude SEO Birdlife.
En revanche, la littérature médicale et vétérinaire relate, en effet, un certain nombre de pathologies imputées à la présence d’éoliennes. De graves pathologies ont été étudiées sur un élevage de chevaux lusitaniens, par M. Alves Pereira et N. Castelo Branco, spécialistes de la maladie vibro acoustique, en collaboration avec Teresa Margarida Pereira Costa e Curto dont le sujet était sa thèse vétérinaire. Les conclusions ne laissent aucun doute sur la responsabilité des éoliennes qui venaient d’être implantées à proximité. En tout état de cause l’étude avait été assez convaincante pour entraîner la décision de la Cour suprême portugaise de prononcer l’arrêt total des éoliennes en mai 2013.
Le Conseil mondial pour la nature rapporte une hécatombe survenue dans un élevage de visons danois, sitôt après l’implantation d’éoliennes non loin de là. Il décrit, en effet, un changement de comportement de ces animaux dès la mise en service des machines et 1600 fausses couches peu de temps après. Qu’il s’agisse des primates, des chevaux, des visons, ou d’avifaune en voie de disparition, des intérêts considérables sont en jeu et semblent largement justifier les précautions prises.
Mais, NOUS, riverains d’éoliennes, ne sommes nous pas des primates comme les autres et ne méritons nous pas quelques attentions ?
Le ministre de l’environnement danois Ida Auken avait bien reconnu (Berlingske du 09/10/2012) que l’impact sanitaire des éoliennes avait été sous évalué, et qu’entre 4% (en zone urbaine) et 11% (en zone rurale) des riverains étaient incommodés par les pulsations caractéristiques des éoliennes. Tandis que le professeur Moeller estime que la réalité est respectivement de 22% et 42% de la population qui se trouve affectée.
L' ex sénatrice EELV H. Lipietz, suppléante de Mme Bricq, ministre de l'Écologie, 16 mai 2012 – 18 juin 2012, avait courageusement posé au gouvernement la question de la pertinence de la distance réglementaire de 500m. Depuis la question a été retirée, suite au retour au Sénat de Mme Bricq. Les témoignages des riverains sur le site de sa question attestent de la réalité du véritable calvaire qu’endurent certains d’entre eux.
Comment admettre alors le peu d’informations données sur l’état des connaissances actuelles de l’impact sanitaire des basses fréquences et infrasons des éoliennes dont le risque est pourtant reconnu depuis les études de Kelley en 1985 pour le département américain de l’énergie ?
Sur celui des champs magnétiques, des effets stroboscopiques, des projections de poussières lors du nettoyage par ponçage des pales ou même tout simplement du bruit, puisque les éoliennes jouissent désormais d’une dispense du code de santé publique en ce domaine, depuis l’arrêté du 26 août 2011 qui les autorise à porter le bruit ambiant à 35dBA, au lieu de 30dBA dans le code de santé publique, sans que l’infraction soit constituée !
Et que penser des grands principes affichés en exergue de la politique énergétique nationale :
-Préserver la santé humaine et l’environnement,
-Garantir la cohésion sociale et territoriale.
Cohésion sociale sur laquelle il est inutile d’insister, tout riverain d’éoliennes ayant mesuré leur effet dévastateur dans ce domaine.
Le principe de précaution, inscrit dans notre constitution, n’est pas appliqué en matière de santé publique dès qu’il s’agit d’éoliennes.
Ce 17 juin 2014, le ministère de la Santé finlandais vient de rendre un rapport, demandant une distance minimum de 2 km, celle de 3km (2miles) s’étant même révélée notoirement insuffisante à Vaasa ou Raahe.
Ce rapport, téléchargeable dans la presse finlandaise, stipule, en conclusion : « Les acteurs du développement de l’énergie éolienne doivent comprendre qu’aucun objectif économique ou politique ne doit prévaloir sur le bien être et la santé des individus. »
En France, le principe de précaution a choisi son camp, ce n’est donc pas celui de la santé.
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