Covid-19 : et soudain, la fragilité des réseaux électriques, boosté à l'éolien, apparait en pleine lumière

"La sécurité de l’approvisionnement électrique est ainsi assurée par des centrales au gaz, au charbon et au fuel et, notamment en France, par des centrales nucléaires. Mais si les unes et les autres sont utilisées de moins en moins souvent, elles sont de moins en moins rentables tout en étant pourtant indispensables."
Une production nucléaire moindre, complément des EnR, solaire et éolien, avec des recettes qui inexorablement baissent et des coûts qui restent fixes et, en même temps, l'obligation d'acheter le prioritaire MWh éolien, 91 €, même et si revendu à perte sur le marché de gros : dans ces conditions, combien de temps EDF et les consommateurs/contribuables peuvent-ils tenir économiquement?  
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Le coronavirus met les réseaux électriques en danger  

 La rédaction
30 mars 2020




Les sociétés modernes, plus particulièrement encore dans des périodes comme celle de la pandémie, sont totalement dépendantes de l’électricité. Pourtant la sécurité des réseaux s’est dégradée avec la part croissante des renouvelables qui par définition sont intermittents. Les gouvernements doivent absolument s’assurer que leurs réseaux électriques peuvent s’appuyer sur des centrales disponibles à tout moment, au gaz ou nucléaire.

Il s’agit d’une véritable mise en garde adressée aux gouvernements. Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), vient de publier un long commentaire sur les premiers enseignements à tirer de la pandémie de coronavirus. Il s’agit d’une critique à peine déguisée des dangers que font courir à la sécurité de l’approvisionnement électrique, encore plus essentielle en cette période, les politiques qui ont privilégié les renouvelables, éolien et solaire, sans en mesurer toutes les conséquences. Les éoliennes et les panneaux solaires fragilisent les réseaux, y compris et paradoxalement en période baisse de la consommation.
«La crise du coronavirus nous rappelle combien le rôle de l’électricité est devenu indispensable dans nos vies. Elle nous montre également comme ce rôle va grandir et évoluer dans les années et les décennies à venir», écrit Fatih Birol. Car la transition énergétique passe à la fois par plus de renouvelables et par plus d’électrification, c’est-à-dire une part toujours plus grande de l’électricité dans la consommation d’énergie.
Fatih Birol met en avant la dépendance croissante des sociétés modernes à l’électricité qu’exacerbe la pandémie. Aujourd’hui, des milliards de personnes sont confinées et des centaines de millions ont recours au télétravail pour poursuivre leur activité, au commerce électronique pour certains achats indispensables et aux plateformes vidéos pour se distraire. Ses services ne pourraient tout simplement pas exister sans une production constante et fiable d’électricité. Elle est tout aussi nécessaire pour faire fonctionner les réfrigérateurs, les machines à laver, les éclairages ampoules… Elle est même critique pour alimenter les hôpitaux, les respirateurs dans les services de réanimation et l’ensemble des équipements qui permettent de soigner les victimes de la pandémie. Enfin, c’est toujours l’électricité qui assure les télécommunications dont certaines sont vitales entre les gouvernements, les citoyens et les systèmes sanitaires. 


Les renouvelables fragilisent les réseaux
Notre vie quotidienne, plus encore en temps de pandémie, dépend des technologies numériques dont la consommation d’énergie, c’est-à-dire d’électricité, ne cesse de grandir. «Dans une telle société, la sécurité électrique est la fondation de la prospérité et de la stabilité, et assurer cette sécurité nécessite un rôle majeur des gouvernements».
Les mesures de confinement, prises aujourd’hui dans la plupart des grands pays, se sont traduites en moyenne par une baisse d’environ 15% de la demande en électricité. Elle est avant tout la conséquence de la fermeture ou du fonctionnement au ralenti des usines, des bureaux et des transports collectifs, trains et métros. Comme le souligne le directeur de l’AIE, «les opérateurs des réseaux électriques doivent constamment balancer en temps réel l’offre et la demande. Les gens pensent généralement que les coupures de courant se produisent quand la demande est supérieure à l’offre. Mais de fait, certains des blackouts récents les plus spectaculaires se sont produits pendant des périodes de faible demande
Cela est notamment lié à l’importance grandissante des renouvelables qui pose de sérieux problèmes à la stabilité du système. Quand l’éolien et le solaire assurent une partie importante de la production électrique, le système doit être capable à tout moment d’activer d’autres moyens de production non intermittents, dits «pilotables». C’est une nécessité quand il n’y a plus de vent et plus de soleil. «Une part importante de vent et de solaire dans la production rend plus difficile le maintien de la stabilité du réseau… Cela illustre la nécessité pour les décideurs politiques d’évaluer soigneusement le potentiel disponible de sources flexibles dans les conditions extrêmes». 


Sans des sources non intermittentes comme le gaz ou le nucléaire, pas de sécurité
La sécurité de l’approvisionnement électrique est ainsi assurée par des centrales au gaz, au charbon et au fuel et, notamment en France, par des centrales nucléaires. Mais si les unes et les autres sont utilisées de moins en moins souvent, elles sont de moins en moins rentables tout en étant pourtant indispensables. C’est également le cas des centrales hydroélectriques. «Les pouvoirs publics doivent mettre en places des marchés qui font une place à différentes sources pour leurs contributions à la sécurité électrique et leur permettent d’avoir des modèles économiques viables», affirme M. Birol.
Il se félicite au passage que les systèmes ne soient pas aujourd’hui soumis à d’autres contraintes, notamment météorologiques extrêmes. «Heureusement pour nos réseaux électriques, la plupart des régions sous un strict confinement ont jusqu’à maintenant échappé à des conditions climatiques extrêmes. Par exemple, une situation en Californie qui combinerait les incendies de l’an dernier et les mesures de confinement serait extrêmement difficile. Les réseaux électriques sont plus vulnérables que les pipelines aux évènements climatiques extrêmes- une considération vitale pour les pouvoirs publics quand ils planifient une part grandissante de l’électricité dans les systèmes énergétiques.»
Cela veut dire que pour renforcer et sécuriser les réseaux, il faut enterrer les lignes pour qu’elles puissent résister aux ouragans, aux inondations, aux incendies et décentraliser des lieux de stockages d’électricité. Sachant que dans ce dernier domaine, celui du stockage de l’électricité renouvelable, les technologies existantes, comme les batteries, ne sont pas aujourd’hui à la hauteur des enjeux.
Le directeur de l’ AIE conclut en mettant en garde les décideurs politiques sur les conséquences de leurs décisions. «La crise que nous traversons aujourd’hui illustre la valeur critique des infrastructures électriques et du savoir-faire pour les gérer… Elle apporte également des éléments vitaux sur l’avenir de l’électricité et ce que les décideurs politiques doivent faire pour assurer que les systèmes de demain restent fiables, même s’ils sont transformés par le développement des technologies propres. Les gouvernements sont à juste titre préoccupés aujourd’hui avant tout par l’urgence sanitaire, mais ils doivent rester vigilants sur la sécurité électrique et sur la sauvegarde d’équipements vitaux…»

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