Haute-Marne, Communauté de communes des Savoir-Faire : la " beaucisation " du territoire en marche

  Dans l'article de l'excellent Frédéric Thévenin, La Haute-Marne, le bon élève en produits de santé végétale, voir ci-devant, on y apprend que dans la lutte que mène la France pour réduire l'utilisation des produits phytosanitaires*, le " Pays de l'eau " se distingue, et, est " en deçà de la moyenne nationale ", qui est de l'ordre de 4.16 traitements/an et par hectare, et, que cela correspond à " une évolution favorable ".😀 Sauf, que, comme chacun sait ou ne sait pas, " le bonheur, c'est du malheur qui se repose ", comme disait le poète, l'on apprend également, qu'une intercommunalité prend le contre-pied de la tendance générale, en augmentant sa consommation de produits phytosanitaires! Caramba! Ce vilain petit canard n'est autre que la Communauté de communes des Savoir-Faire ; et ce, pour une seule et unique raison : " le retrait de surfaces herbagères en faveur de grandes cultures " ; en clair : les prés deviennent des champs, uniformisant, hectare après hectare, le paysage et l'horizon!** Mais est-ce donc vraiment une surprise? Pour qui quadrille régulièrement le terrain, à pied, à vélo, à cheval, etc., assurément NON!

* " " Les phytos, c’est quoi ? "
  Le terme " pesticides " couvre par définition deux catégories de produits :

  • Les biocides , ou désinfectants, définis comme les substances actives ou produits « destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique ».
  • Les produits phytopharmaceutiques , définis comme les « produits, sous la forme dans laquelle ils sont livrés à l’utilisateur, composés de substances actives, phytoprotecteurs ou synergistes, ou en contenant, et destinés à l’un des usages suivants :

   - protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou prévenir l’action de ceux-ci, sauf si ces produits sont censés être utilisés principalement pour des raisons d’hygiène plutôt que pour la protection des végétaux ou des produits végétaux ;
   - exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, telles les substances, autres que les substances nutritives, exerçant une action sur leur croissance ;
   - assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne fassent pas l’objet de dispositions communautaires particulières concernant les agents conservateurs ;
   - détruire les végétaux ou les parties de végétaux indésirables, à l’exception des algues à moins que les produits ne soient appliqués sur le sol ou l’eau pour protéger les végétaux ;
   - freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux, à l’exception des algues à moins que les produits ne soient appliqués sur le sol ou l’eau pour protéger les végétaux. »
  Le terme " pesticides " est souvent entendu comme " produits phytopharmaceutiques " ou " phytos ".
  Il faut bien distinguer les substances actives des produits :

  • les substances actives sont les « substances, y compris les micro-organismes, exerçant une action générale ou spécifique sur les organismes nuisibles ou sur les végétaux, parties de végétaux ou produits végétaux ». Les substances actives sont autorisées au niveau de l’Union européenne.
  • les produits sont « les mélanges ou les solutions composés de deux ou plusieurs substances destinés à être utilisés comme produits phytopharmaceutiques ou adjuvants ». Les produits contenant des substances actives autorisées au niveau de l’Union européenne, doivent faire l’objet d’une évaluation et d’une autorisation nationale

  Conformément à l’article D. 253-8 du Code rural et de la pêche maritime, un usage correspond à « l’association d’un végétal, produit végétal ou famille de végétaux avec un ravageur, groupe de ravageurs, maladie ou groupe de maladies contre lequel le produit est dirigé ou avec une fonction ou un mode d’application de ces produits ». "
  Source

**  " En Haute-Marne, l’agriculture occupe 51% de l’espace départemental, soit une superficie agricole utilisée, SAU, de près de 320 000 hectares. 70% de cette SAU est consacrée aux surfaces cultivées, les 30% restant sont en prairies permanentes : surfaces toujours en herbe. La forêt haut-marnaise est remarquable et omniprésente. Elle recouvre plus de 40% du territoire départemental... "
  Source

 


Source

La " beaucisation " des Savoir-Faire?
   En préambule, précisons qu'il n'est pas question ici, bien évidemment, de dire que la Cc des Savoir-Faire va égaler la Beauce, en terme de superficie de grandes cultures et de production ; cela serait ridicule! Mais, en revanche, il s'agit d'alerter et d'informer la population sur la mutation territoriale qui est en cours, suite à des choix et des décisions politiques, qui font que nous pouvons affirmer, avec, malheureusement, trop de certitudes, que dans quelques décennies ou moins, les paysages anciens de la Cc des Savoir-Faire n'existeront, plus qu'à la marge, et qu'ils auront laissés leur place à une...petite Beauce!
   La Beauce, est une région au Sud-Ouest de Paris, recouvrant 6 640 km2, qui regroupe les départements de l’Essonne, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Loiret, Yvelines ; plus de la moitié de sa superficie se trouve en Eure-et-Loir ; les villes principales sont : Chartres, Châteaudun, Étampes, Vendôme et Pithiviers ; traditionnellement appelée le « grenier de la France », elle est une vaste étendue de cultures céréalières, oléagineuses, colza, et protéagineuses ; l'élevage y a, à peu près partout, disparu ; la densité de sa population est, aujourd'hui, très réduite : 15 à 25 habitants par km2 ; de plus, depuis quelques années, elle a diversifiée son activité en devenant un des bastions préférés de l'éolien, en France : rien qu'en Eure-et-Loir, plus de 300 éoliennes sont en activité, série en cours!

Paysages de la Beauce

La Beauce dans le vent... Voir la vidéo

Crédit :@WITT/SIPA


© Photo illustration NR, Jérôme Dutac.


Dangeau, Eure-et-Loir, commune créée en 2018, regroupant les villages de Bullou, Dangeau et Mézières-au-Perche : « dans un rayon de 10-15 km, nous avons dénombré plus de 40 éoliennes en projet, une vingtaine autour du village visible depuis l’église », dit le président de l’association. Source

La Communauté de communes des Savoir-Faire
  Paysages : comme un air de ressemblance, non?

Broncourt-lès-Éoliennes

Dans les environs de Pressigny-lès-Éoliennes...

La Quarte, Haute-Saône,...



Poinson-lès-Fayl-lès-Éoliennes

Pressigny-lès-Éoliennes, près le château d'eau
Hier



Crédit : @google.com/maps/

Aujourd'hui
 

 
À ce sombre panorama, il convient d'y ajouter que :

  • l'élevage y a fortement diminué, voir ci-dessus,
  • la densité de la population est de 28 habitants/km2, 2018 ; elle était de 30 en 2008 et de 34.5 en...1968, INSEE,
  • le nombre d'usines éoliennes y croit... plus vite que le vent :

Crédit : association Van d' osier

  Photos : PHP, sauf indication contraire.

jhmQuotidien 2022 04 22

 
 
 
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