L'UE a besoin de 25 % d'énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques de Paris

Dave Keating
reporter à Bruxelles qui couvre la politique et la politique de l'UE depuis 12 ans
29/04/2019





Centrale nucléaire de Cattenom à Yutz, France (Getty) Getty

L'UE a besoin de 25 % d'énergie nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques de Paris -- Rapport

Selon un nouveau rapport de Deloitte, l'Union européenne devra continuer à avoir une part d'énergie nucléaire d'au moins un quart jusqu'en 2050 pour atteindre les objectifs de réduction des émissions qu'elle s'est fixés pour cette année.

L'UE s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de 40 % par rapport aux niveaux de 1990 et de 95 % d'ici 2050, soit une réduction nette nulle. Une partie essentielle de ce plan consistera à éliminer progressivement la combustion du charbon, le combustible fossile le plus polluant qui est encore largement utilisé dans des pays tels que la Pologne et l'Allemagne.

Des pays comme la France, qui utilisent beaucoup l'énergie nucléaire, prennent une longueur d'avance dans la course à la réduction des émissions, dans laquelle chaque État membre de l'UE devra atteindre ses propres objectifs adaptés. Avec une part de 40 %, le nucléaire représente la part la plus importante du mix énergétique français.


L'énergie nucléaire n'est pas un combustible fossile et n'émet donc que très peu d'émissions de carbone. Toutefois, les préoccupations en matière de sécurité ont entraîné son élimination progressive en Europe, d'abord au Royaume-Uni et maintenant en Allemagne. La chancelière Angela Merkel a annoncé la décision d'éliminer progressivement l'énergie nucléaire dans son pays après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011. Mais cela s'est traduit par une utilisation accrue du charbon et par une augmentation des émissions de l'Allemagne, en dépit de sa forte utilisation d'énergies renouvelables.

"Si l'Europe veut sérieusement décarboniser son économie d'ici 2050, un quart de l'électricité produite dans l'UE devra continuer à provenir du nucléaire", a déclaré Yves Desbazeille, directeur général de l'association européenne FORATOM, qui a commandé cette étude. "Non seulement cela permettra à l'UE d'atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de carbone, tout en lui garantissant l'accès à l'énergie dont elle a besoin quand elle en a besoin, mais cela lui apportera également une contribution significative en termes de croissance économique et de création d'emplois".

Les auteurs du rapport ont supposé une puissance nucléaire installée forte de 150 gigawatts, d'après les résultats d'une étude antérieure de FTI-CL Energy Consulting, qui a supposé une part continue d'au moins un quart. Cela permettrait, conclut le rapport, de soutenir plus de trois millions d'emplois par an, de générer 576 milliards d'euros de PIB par an, d'augmenter les recettes fiscales de 110,2 milliards d'euros par an et de fournir aux ménages un revenu disponible de 490,9 milliards d'euros.


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