SMR (Petits Réacteur Modulaires) : la course à la suprématie mondiale est lancée

  Souhaitons pour notre pays qu'il ait plus de réussite avec ses petits réacteurs modulaires qu'avec... ses sous-marins. À noter que, pendant que la France lutte pour rester un des leaders mondiaux du nucléaire, en même temps, 
  • elle ferme des réacteurs nucléaires,
  • elle se couvre de milliers d'éoliennes, terre/mer, et de panneaux photovoltaïques ou solaires importés, 
  • elle pratique le ruissellement d'argent public pour les EnRI, sociétés étrangères et...françaises,
  • elle fragilise le réseau électrique par son nouveau mix, en augmentant le risque de pénurie et de blackout,
  • elle fait gonfler la facture d'électricité des consommateurs,
  • etc.
      Manquerait plus qu'elle en vienne à perdre cette nouvelle bataille...
 
Les SMR, des mini-réacteurs nucléaires, fonctionnent sur la même technologie d'eau pressurisée que les EPR mais à l'intérieur, tout y est miniaturisé. (TechnicAtome)
 
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SMR (Petits Réacteur Modulaires) - les Cent Fleurs - les Américains et les Autres


Géopolitique de l’Électricité

2021 12

Résumé

  Les Petits Réacteurs Modulaires, « Small Modular Reactor » ou SMR, sont un volet important du renouveau nucléaire actuel. On comptait, en 2020, plus de soixante-dix projets, 40% de plus que deux ans auparavant. Leur nombre continue d’augmenter. Ils apparaissent, pour le moment, dans une vingtaine de pays, et d’autres viendront s’y joindre. Les projets de SMR sont présentés par des industries nationales qui n’avaient plus construit de réacteurs depuis des dizaines d’années, Canada, Royaume-Uni, ou qui n’en ont jamais bâti : Indonésie, Afrique du Sud. On constate même des études en cours concernant des SMR dans des nations ayant officiellement banni l’atome : Danemark, Italie.
  Les projets présentés font état d’une remarquable créativité, concernent souvent des réacteurs de quatrième génération et reprennent pratiquement l’ensemble des technologies possibles.
  Pour le moment, par leurs réalisations, Russie et Chine sont en tête. Le premier SMR marin a été mis en service dans l’Arctique Russe en 2019. Le premier terrestre le sera prochainement dans l’île chinoise d’Hainan. La puissance des industries russe et chinoise va leur permettre de développer aisément plusieurs modèles de SMR. L’Arctique russe va se développer en s’appuyant sur les SMR.
Le marché chinois pourrait être, suivant les choix de Pékin, potentiellement important.
  Les SMR ont ainsi un avenir dans les zones isolées comme l’Arctique sibérien ou dans des îles comme celles, innombrables hors des principales, de l’archipel indonésien. Chine et Etats-Unis ne s’y sont pas trompés dans ce dernier cas. Leurs propositions s’affrontent déjà à Djakarta.
  Les SMR devront faire preuve de compétitivité. Dans un récent Rapport : SMR : Challenges and Opportunities, l’OCDE via son Agence de l’Energie Nucléaire (NEA) aborde cette question.
  L’atout principal des SMR est la fabrication en série. Mais les réacteurs classiques se bâtissent aussi
en série. Dans un autre Rapport, la NEA insiste sur le coût bas des constructions des réacteurs de taille classique justement lorsqu’ils sont construits en série, et note que ce n’est pas le cas actuellement pour les EPR français et AP1000 américain, dont coûts et délais de construction en Occident ne peuvent servir de référence. Il est difficile de prévoir le coût de production des SMR. Mais les premières épreuves de vérité approchent avec le projet aux Etats-Unis d’Idaho Falls, dont l’investisseur a réduit l’importance, et des négociations en Pologne entre des clients industriels et deux entreprises américaines.
  En tout état de cause, les SMR ont tout intérêt à se construire en plus grande série que leurs grands frères, les réacteurs classiques, ce qui pose immédiatement le problème de la taille de leur marché. C’est bien ce qu’ont compris les responsables américains.

Make America Great Again !
  Le mouvement « Make America Great Again » n’a pas disparu avec la défaite du Président Trump. Les Etats-Unis n’acceptent pas que leur industrie nucléaire soit dépassée par ses homologues russes et chinois. Ils déploient une stratégie rondement menée qui veut redonner au pays une place de premier plan à leur industrie nucléaire et notre étude montre que les SMR occupent, dans cette politique une place de choix. Elle est permise par des start up utilisant en amont universités et laboratoires fédéraux. En aval, ces start up sont adossées à de grandes industries. À l’intérieur du pays, le Département fédéral de l’Energie est à la manœuvre, en particulier par une aide notable pour construire un premier SMR commercial à Idaho Falls.
  Pour l’exportation, un nouvel instrument financier, le DFC [Development Finance Corporation ;  agence du gouvernement fédéral des États-Unis. Elle investit dans des projets de développement principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire] a été créé en 2019. Une de ses premières actions concerne une aide importante à une start up pour construire des SMR en grand nombre en Afrique du Sud. En fait, c’est toute l’Afrique qui est visée, ainsi que l’Asie : Inde, Indonésie.
   Les firmes américaines sont également très actives en Europe de l’Est. Au-delà des rivalités politiques, la stratégie américaine en Afrique, Asie et Europe de l’Est vise à occuper une part importante du marché mondial. Une start up américaine veut déverser des « centaines de SMR » en Asie du Sud.
  De telles séries permettraient probablement aux SMR américains de dépasser des marchés de niche, leur fourniraient une prédominance mondiale et contribueraient à redonner à l’industrie nucléaire des Etats Unis une nouvelle stature.
  Notre étude montre à l’évidence que la stratégie des Etats-Unis vise à détenir une part notable du marché mondial des SMR. Cette politique américaine bousculera quelque peu ses alliés en gênant leurs exportations, donc la possibilité pour eux de construire en séries importantes.
 Cela n’empêche pas le Royaume-Uni de lancer, avec Rolls-Royce, un vigoureux programme de SMR, qui recréera une industrie nucléaire nationale. La France, elle aussi, avec le Projet Nuward, utilisant l’expérience des réacteurs de la marine, s’est bien positionnée. Pour les exportations, il faudra se souvenir de l’expérience australienne. Les Etats-Unis ont bel et bien décidé de tenir le haut du pavé dans le domaine. Certes ils contreront d’abord les exportations russes et chinoises, mais il y aura des dégâts collatéraux pour les autres. Il est préférable que l’industrie française s’appuie d’abord sur un solide marché local, comme l’ont compris les Britanniques.

  L'étude dans son entier, c'est ICI


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