DIJON, CHAMBRE RÉGIONALE ET TERRITORIALE DES COMPTES : MOBILISONS-NOUS POUR SAUVER LA FORÊT !

  Rien de nouveau sous...le soleil ! Ce cri d'alarme poussé par les juges de la CRTC, via leur Rapport intitulé : L’ACCÉLÉRATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE : UN DÉFI MAJEUR POUR LES FORÊTS DE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ, ne vient, malheureusement, que confirmer la très grande inquiétude déjà exprimée par les acteurs locaux du bois[i], concernant la possibilité d'un avenir radieux pour la forêt...
 Bonne nuit et bonne chance.
 
[i].  " Avec le changement climatique, les aléas de type sécheresse/canicule seront beaucoup plus fréquents. En conséquence, les pullulations d’insectes ravageurs, dont le développement est souvent favorisé par les vagues de chaleur, seront également plus présentes à l’avenir. L’épidémie de scolytes qui sévit depuis 20I8 dans le grand quart nord-est de la France en est un parfait exemple. "
  " La fluctuation des populations de scolytes est fortement liée aux conditions météorologiques, un temps chaud et sec accélère leur cycle de développement et multiplie le nombre de générations dans une année. Leur prolifération peut également être favorisée par la présence d’épicéas fragilisés par la sécheresse, cassés ou renversés par des vents forts ou une tempête... "
  " D’autres ravageurs ou maladies, dont le développement est facilité par la hausse des températures,sont aujourd’hui surveillés par les professionnels de la forêt : chenille processionnaire, buprestes… "
" En Bourgogne-Franche-Comté, c’est le hêtre qui montre aujourd’hui des signes inquiétants de dépérissement à la suite des sécheresses à répétition. "
  " D’autres essences présentes en Bourgogne-Franche-Comté, comme le sapin pectiné, sont également surveillées de près car particulièrement sensibles aux épisodes de sécheresses à répétition. Ce sont notamment les peuplements présents à basse altitude, < 600 m, sur des stations sèches, exposition sud, faible réserve utile en eau, etc., qui sont les plus vulnérables. "
 

 
L'adaptation des forêts aux changements climatiques en Bourgogne-Franche-Comté
 
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La Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté publie un rapport alarmant sur l'état de nos forêts

  
  Sécheresse, parasites, prolifération du gros gibier, essences inadaptées, politiques en retard… Les handicaps se multiplient pour assurer l'adaptation des forêts de Bourgogne-Franche-Comté au réchauffement climatique. Dans un rapport, la Chambre Régionale des Comptes appelle à la mobilisation.

La forêt de Bourgogne-Franche-Comté est menacée par le réchauffement climatique © Maxppp - Philippe TRIAS 
 
  C'est un rapport thématique d'une cinquantaine de pages que publie cette semaine la Chambre régionale des comptes de Bourgogne-Franche-Comté. Une première pour cette institution traditionnellement tournée vers l'examen des comptes des collectivités locales et de l'efficacité des politiques mises en œuvre, et qui montre l'urgence d'une situation qui ne cesse de se dégrader.  " L'accélération du changement climatique : un défi majeur pour les forêts de Bourgogne-Franche-Comté " dresse un certain nombre de préconisations à destination des politiques en matière de gestion des forêts alors que la situation devient alarmante.
 
Un poids économique important en Bourgogne-Franche-Comté
  En Bourgogne-Franche-Comté, la forêt couvre 36% du territoire, 60% appartient au privé et sa gestion implique une multitude d'acteurs de tous horizons. Pour dresser un état des lieux précis, la Chambre Régionale des Comptes a effectué plus d'une vingtaine de contrôles ces derniers mois sur le terrain dans les départements de Côte-d'Or, de Haute-Saône, du Doubs et du Jura et les constats sont sans appel. La répartition des espèces est modifiée par le réchauffement climatique, de nombreuses essences dont inadaptées voir désormais menacées de disparaître comme les hêtres et les sapins. Le taux de mortalité est en hausse constante, notamment dans les forêts de moyenne montagne rongées par les scolytes.
  Les conséquences sont multiples notamment pour les 2 245 communes forestières de la région où leur principale source de revenus est en chute libre depuis 20I8, certaines d'entre elles se retrouvant même dans des situations financières catastrophiques, d'où une préconisation de mutualiser les gestions de ces forêts au niveau intercommunal afin de réduire les risques pour les petites communes aujourd'hui complètement démunies.
 
Des politiques inadaptées
  Ce problème du réchauffement climatique et ses conséquences sur l'environnement et sur l'économie est pourtant bien pris en compte par l'État. Pour la Bourgogne-Franche-Comté, le plan de relance prévoit même 37.4 millions d'euros pour planter des arbres, mais il apparaît que cela ne va concerner que 8.I34 hectares sur I0.000 hectares concernés par les maladies, la sécheresse ou encore les incendies.
  De plus, la mise en œuvre de ces politiques est beaucoup plus lente que les effets du réchauffement climatique et difficilement transposable d'une région à une autre. Elle est aussi freinée par un manque de graines et de plants, un manque d'entreprises pour réaliser les travaux, ce à quoi il faut aussi ajouter un taux d'échec des plantations accru par les périodes de sécheresse de plus en plus courantes et longues.
 
Le problème du gros gibier
  Dans son rapport, la Chambre Régionale des Comptes insiste aussi sur l'équilibre forêt-gibier. Cela peut paraître secondaire, c'est tout le contraire. La forte augmentation de la population de cervidés impacte directement la capacité de la forêt à se régénérer. À quoi sert de planter de jeunes arbres s'ils sont dévorés au fur et à mesure par les animaux dont l'appétit pour les jeunes pousses est sans limites ?
  Mais le problème est complexe, car il implique des concertations entre les pouvoirs publics, les fédérations de chasseurs et les défenseurs des animaux. Sujet sensible qui se traduit souvent par un dialogue au point mort et pendant ce temps, la population de gros gibier prolifère et les dégâts en même temps.
 
Développer une culture du risque " incendie de forêt "
  Autre point important souligné dans ce rapport, le manque de culture du risque " incendie de forêt ". Il ne concerne plus seulement les espaces boisés du sud de la France. On se souvient du difficile combat des pompiers jurassiens pendant l'été 2023 au tour du lac de Vouglans où mille hectares de forêt sont partis en fumée. Mais le Morvan et la Côte-d'Or ont aussi connu leurs lots de feux de forêt. Sensibiliser le public est donc aujourd'hui primordial, mais aussi tous les acteurs forestiers et les communes. Il n'est en effet pas rare que les chemins forestiers ne soient pas adaptés au passage des camions de pompiers, un problème facile à régler avec une meilleure concertation avec les SDIS.
 

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