Sur les plages du Débarquement, des éoliennes pas si « vertes » !

http://www.herodote.net/Publié ou mis à jour le : 2016-02-28 


La Fédération Environnement durable (FED) mobilise l’opinion publique contre les dégâts que causent les éoliennes à nos paysages et à notre patrimoine.

Sur le jeu de dupes que constitue le marché des éoliennes, nous vous invitons à lire la tribune de Jean-Louis Butré, président de la FED, dans Marianne (*)...

Utah Beach, La Pointe du Hoc, Omaha Beach, Port-en-Bessin, Gold, Arromanches, Juno, Courseulles, Sword, Ouistreham, Pegasus, autant de noms qui symbolisent la libération de l'Europe occidentale du joug nazi.

Plus de 130 000 soldats alliés ont débarqué le 6 juin 1944 sur les plages normandes. Encore aujourd’hui, quand on regarde vers la mer, les épaves du Débarquement chargent d’émotion l’immense paysage marin. Pour combien de temps encore ? (*)…

Un parc d’éoliennes en menace la vue, au détriment du tourisme de mémoire, sans véritable avantage pour l’environnement, l’intérêt national ou l’économie. Mais avec d’avantageux profits pour les industriels allemands ou danois fabriquant les machines et pour les prestataires qui les installent et les exploitent !

Katherine Poujol, administrateur de la FED et de Gardez les Caps


Le double langage des représentants de l’État

La région Basse-Normandie a demandé dès 2006 à l’UNESCO l’inscription des huit plages du Débarquement au patrimoine mondial de l’humanité.

En mai 2014, elle a obtenu le soutien du Congrès américain. Et le 6 juin 2014, lors des cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement, le président François Hollande a proclamé : « Sur ces plages de Normandie, plages paisibles, flotte encore l’âme des combattants qui ont donné leur vie pour délivrer l’Europe. (…) Voilà pourquoi je souhaite au nom de la France que les plages du débarquement soient inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, car ici nous sommes sur un patrimoine mondial de l’humanité. Cette inscription rappellera le caractère sacré de ces lieux pour les préserver à tout jamais… »

Mais en 2011 - le président l’ignorait-il ? -, son gouvernement a lancé un appel d’offres pour la construction de cinq centrales électriques éoliennes en mer, aussi appelées « parcs éoliens off-shore », de 500 MW chacune sur cinq sites: Le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire.

S’y sont ajoutées deux ans plus tard le site des îles d’Yeu et de Noirmoutier.

En 2012, sous la désignation équivoque de Courseulles-sur-Mer, le site sacré d’Arromanches a été attribué au consortium Éoliennes offshore du Calvados composé des sociétés EDF, DONG (danoise) et WPD (allemande).

À 10 km seulement du port d’Arromanches et des plages du débarquement, au milieu du cimetière marin, une concession d'occupation du domaine maritime public de 67 km² va être ainsi accordée pour y implanter 75 éoliennes hautes de 176 mètres.

Ces gigantesques aérogénérateurs reposeront sur des pieux en acier de 7 mètres de diamètre qu’il faudra enfoncer dans les fonds marins par forage et battage à 30 mètres de profondeur. Ils seront reliés entre eux et à une station électrique en mer par des centaines de kilomètres de câbles électriques.

Notons aussi qu’ils émettront des flashs rouge/blanc tous les quarts de seconde, de jour comme de nuit.


Le mépris des faits et de l’opinion publique

Malgré l’hostilité des deux tiers des participants à l’enquête publique, qui s’est déroulée du 10 août au 28 octobre 2015, la Commission d’enquête publique a rendu un avis favorable : « L’existence du parc éolien ne paraît pas de nature à mettre en cause le principe du classement à l’Unesco (…). Une interprétation du devoir de mémoire qui conduirait à figer le développement d’un territoire ne serait pas compatible avec les exigences du progrès ».

C’est que, bien sûr, on ne saurait s’opposer au Progrès, lequel consiste à sacrifier ce qui donne sens à la vie, comme la beauté des paysages, au nom du droit de consommer à tout va de l’énergie !...

En vérité, l’électricité produite au large d’Arromanches sera à un coût sept fois supérieur à celui du marché (220 euros le Mégawatheure contre 30 euros le Mégawatheure) et sera massivement subventionnée par les contribuables.

En sus, on a tout lieu de craindre des atteintes irréversibles à l’environnement: Destruction des fonds benthiques, altération chimique des eaux marines par les anodes sacrificielles, les pollutions sonores, les ondes basse-fréquence et les infra sons, les champs électromagnétiques, les transports sédimentaires imprévisibles, le massacre de la faune marine, la disparition de la pêche côtière… Sans parler bien sûr des nuisances touristiques.

Comme quoi la compétence et l’intérêt général n’ont rien à voir avec les lobbies industriels et leurs complices...




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