Vol au vent

Louise de Vroncourt
16 février 2016

Témoignage d’un habitant de Rangecourt, village situé sous le vent d’Ouest de la ZI aérogénératrice d’Is en Bassigny (52), recueilli le 11/11/2015, devant une dizaine d’autres témoins :

« C’est pire qu’une tronçonneuse, une tronçonneuse, quand tu la poses, c’est fini, là ce n’est jamais fini !

- C’est comme la goutte d’eau ?

- (Un autre témoin) Non, c’est pire que la goutte d’eau. C’est plus fort. C’est intenable ».


Six nouveaux aérogénérateurs sont en projet sur le même site, plus proches encore de Rangecourt. En zone Natura 2000 se surcroît ! Pourquoi se gêner ? Puisqu’on arrive à tout faire passer ! D’ailleurs cette même zone Natura 2000 a déjà été écornée pour trois des précédentes turbines ! Six nouveaux aérogénérateurs…, sans compter la centaine d’autres, non loin.

Il existe une forme de terrorisme spectaculaire, qui tue d’un coup quelques individus, rarement quelques centaines.

Ici nous avons à faire à un terrorisme institutionnalisé, qui tuera bientôt, si nous laissons faire, à petit feu, des dizaines de milliers de français. Dans le plus pur mépris de leurs souffrances. Français qui paient les armes et le bourreau de leurs deniers ! Qui vivent dans l’inquiétude permanente, dès l’apparition des premiers commerciaux aux dents longues !


Quels états condamnent des dizaines de milliers d’habitants innocents, hommes, femmes, enfants, vieillards, à vivre pendant quinze ans ou plus avec le supplice de la goutte d’eau ? Des dictatures sanguinaires d’Afrique ou d’Amérique centrale ?

Non, ceux qui se disent et se croient les plus évolués ! La France parmi eux ! Pays des droits de l’homme. Pays d’un Président qui tout récemment a voulu édifier les trois principes fondamentaux d’une déclaration universelle des droits de l’Homme :


Les liens étroits entre les droits de chacun de nous et ceux du collectif dont nous faisons tous partie ;

L’interaction entre la préservation de la planète et la dignité de ceux qui y vivent ;

L’indissociabilité pour chacun, entre ses droits comme individu et ses devoirs de membre de l’humanité.


Président qui vient dans la foulée de valider le triplement du parc éolien national ! L’écologie, ce n’est pas fournir une énergie aléatoire pour couvrir au gré du vent des besoins superflus, et ce sans soucis des « effets collatéraux » sur la vie. L’écologie, c’est avant tout respecter la vie et les milieux. La vie humaine aussi, la santé humaine aussi.

Faire croire que le vent réglera nos problèmes d’énergie, sans qu’on ait besoin de modifier ses habitudes et son confort est une imposture. Un vol au vent !

Il coûterait bien moins cher à l’ADEME (donc à nous autres !) de faire des campagnes pour aider les français à s’interroger sur la nécessité d’activités aussi énergivores que le repassage, l’aspirateur, à côté des quels nos ampoules à incandescence sont des anges ! Plus on croit faire propre et net dedans, plus on salit dehors ! Mais cela, personne ne le remet en question. Mes arrières grand-mères n’ont jamais eu d’aspirateur et avaient malgré un feu de bois et des journées passées au jardin, au verger, aux champs, près de leurs bêtes, une maison propre.


Puisque certains ne sont pas capables d’avoir des comportements responsables et que leur irresponsabilité pèse sur les riverains innocents des centrales thermiques autant que des ZI aérogénératrices, il serait moins violent pour la population qu’on interdise les dosettes de café, les lingettes, les éclairages de Noël, les boutiques de « fringues » aux portes ouvertes en plein hiver, certains appareils électriques, les jouets énergivores ; qu’on limite la taille des écrans de télévision qui finissent par tapisser des pans de mur entiers… Peut-on accepter de sacrifier une partie de la population pour satisfaire les abus d’une autre partie ?

Pourquoi ne pas interdire, au même titre que celle pour le tabac, la publicité pour les crêpières électriques, fontaines à chocolat, machines à hot dog et autres, multitude de gadgets électroménagers qui encombrent cuisines et lotos des écoles ; les fers à friser / défriser selon les modes, quads et motos 4/8 ans, véhicules surdimensionnés et sur consommateurs, guirlandes électriques. Tout cela nuit à la santé publique ! Car quelque part, une poignée de villages souffre de six aérogénérateurs, des milliers en tout, des enfants ont de l’asthme à cause de la centrale thermique, ou un cancer dû à un accident nucléaire « imperceptible » pour le commun des mortels…


Dans les villes, on ne juge pas ce genre d’interdiction démocratique : « Chacun a le droit de vivre comme il le veut ! » Mais est-il bien plus démocratique de nous imposer l’invasion de turbines géantes ? Nous avons aussi le droit de vivre comme nous le voulons: Dans le silence, avec une vraie nuit et de beaux paysages ! Notre luxe ne se trouve pas à l’étal des supermarchés ou des boutiques de luxe, a-t-il moins de valeur et moins de légitimité pour autant ?

« L’indissociabilité pour chacun, entre ses droits comme individu et ses devoirs de membre de l’humanité. »

Même en couvrant la France d’aérogénérateurs, on ne compensera jamais tout ce gaspillage !

Les ruraux ne sont pas les plus gros consommateurs d’énergie, ni directe, ni indirecte, mais il deviennent les martyres d’une civilisation calquée sur un modèle urbain qui n’accepte ni les nuisances de sa folie, ni une restriction de son mode de vie aberrant !


1- « Les liens étroits entre les droits de chacun de nous et ceux du collectif dont nous faisons tous partie ; »


La nouvelle vague de colonialisme nous le refuse ! Il fût un temps où on achetait les chefs de village avec de la pacotille pour piller l’or et les terres. Laissant la rougeole en prime. De nous jours, on achète les chefs de village avec des promesses de chèques, pour piller nos contrées et nos seules richesses: La qualité de nos paysages, la nuit et le silence. Laissant les infrasons et leurs nuisances soigneusement cachées en prime ! Cherchez la différence ?


Les troupes coloniales ont non seulement les frontières ouvertes, mais la bénédiction de notre état. La France paie l’ennemi pour qu’il vienne piller sa plus grande richesse. Les troupes ne vident plus nos caves et nos greniers, notre état fait la rapine pour elles. Même si nous, les femmes, avons la chance de ne plus être violées au sens premier du terme, c’est une autre forme de viol, celui de nos nuits, de notre silence, de notre santé, aussi et surtout, celui de notre droit à la parole, de notre légitimité, de notre dignité et de notre démocratie! Nous sommes de bons sauvages qui ne méritent ni considération ni respect. Il suffit de voir comment les logiciels pré intégrés fournis par les constructeurs éoliens parlent de nous dans les études pré mâchées ! Un seul standard: Population vieillissante, villages en ruine, une photo d’une maison à vendre. Du mépris ! Mais cela ne reflète pas NOTRE réalité. Dans notre secteur, les classes sont pleines ! Et encore que… Les vieux souffrent plus que tous des infrasons !!!


2- « L’interaction entre la préservation de la planète et la dignité de ceux qui y vivent »

Le colon rançonne les résistants, trop souvent avec la complicité des tribunaux de notre état. Demandant dommages et intérêts à ceux qui osent porter plainte, retarder ses projets coloniaux, faire démanteler un parc.

Une armée mercantile de mercenaires de grandes firmes internationales prend possession de notre état, viole nos lois dans la plus grande impunité, fait plier les arrêtés des préfets et de l’armée. FAIT LA LOI ! Le cas d’école de Jonchery/ Sexfontaine (52) n’en est qu’un exemple. Il y a aussi le non respect des directives majeures des schémas régionaux éoliens, des lois sur le bruit, le mensonge… Et comme dans toute guerre hors de ses propres frontières, peu importent les dommages collatéraux. L’important c’est la victoire. Nous sommes les victimes de ces dommages collatéraux !


La France est en guerre coloniale et de cette guerre là, on ne parle pas, pas assez, pas avec assez de force.

C’est pire que « Macdo ». Omniprésent, imposé à tous, même à ceux qui n’en veulent pas, incontournable. On peut boycotter « Macdo », pas les nuisances des éoliennes qui s’installent sur le pas de nos portes ! On peut décider de ne pas dépenser un cent en hamburgers, on ne nous donne pas le choix pour la guerre coloniale des aérogénérateurs. On nous rackette très officiellement !

Politiquement, ce n’est pas plus propre que ce que nous venons de vivre le 13 novembre. Mais la grande différence est que notre état et l’Europe ne luttent pas contre cette invasion, ils l’organisent !


Pierre Delaporte, président d’honneur d’EDF disait : « Arrosez les municipalités, il poussera des éoliennes. » On arrose de tous les bouts et à tous les niveaux. On arrose surtout les opérateurs de l’éolien et le crachin qui sert, en retour, à acheter nos dirigeants est bien insignifiant au regard de ce qu’on pompe dans la nappe phréatique de nos finances. Il en provient ! La farce de l’arroseur arrosé attend les plus modestes des arrosés: Les communes et les propriétaires terriens ! Et notre pays entier, via son PIB (les éoliennes sont fabriquées à l’étranger), son tourisme saccagé, les frais de soins... Car à la base, l’arroseur c’est nous, puisque nous fournissons l’eau, et l’arrosé final, ce sera nous. Celui qui fait l’intermédiaire fera ses réserves à l’abri, grâce à ses bons tuyaux !



Il n’y a pas d’obus comme à Verdun, mais une menace pesante et réelle sur chaque village français. C’est la guerre partout. On a vu des gendarmes armés de mitraillettes à la sortie des messes de villages et des écoles de bourgs ruraux au lendemain des attentats du 13 novembre. Mais la menace dans les villages, ce n’est pas celle là ! Elle vient d’une folie, mais pas de la même. Elle vient de l’étranger, mais pas du même étranger ! Nous ne sommes plus sous Vichy, mais la différence n’est pas grande. La résistance s’organise dans les campagnes ! Avec d’autres armes !


Les communes ne comprennent pas qu’en acceptant six éoliennes, elles mettent le doigt dans l’engrenage. Les éoliennes ne vont pas par six, elles vont par 50 ou 70, pour remplir le transformateur et rentabiliser les réseaux et infrastructures !


Quand, nos élus, qui se disent nos responsables, mais qui agissent trop souvent avec la plus pure irresponsabilité, auront-ils la même sagesse et la même intégrité que le gouvernement du Portugal qui a fait démanteler ses éoliennes suite aux études sanitaires alarmantes ? Seront-ils un jour aussi vertueux ?


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