Nucléaire, source nationale d'électricité : par ici la sortie!

"... Tandis que les années 1960 avaient vu l’essor du pétrole, avec pour conséquence une très large dépendance énergétique de la France, la période de la présidence de Georges Pompidou est celle de choix stratégiques qui s’inscrivent dans une certaine spécificité française (poids important des décideurs publics, concentration des opérateurs, unité de formation des dirigeants, primat de l’indépendance énergétique...), mais qui doivent aussi répondre à une conjoncture nouvelle. S’assurer d’approvisionnements extérieurs sûrs, développer des ressources nationales, garder l’atout économique d’une énergie compétitive : l’équation n’était pas simple à résoudre. [...] La France, pays dépendant du point de vue énergétique, déjà le premier importateur de charbon au monde dans l’entre-deux-guerres, a toujours essayé de se donner une politique de l’énergie capable de lui assurer ses besoins au meilleur coût et dans les meilleures conditions de sécurité."
Alain Beltran, Georges Pompidou face à la mutation économique de l'Occident, 1969-1974, P.189, PUF, 2003.
Mais cette stratégie c'était avant...

"Le problème n'est pas de se tromper mais de persévérer dans l'erreur en la reconduisant, une fois qu'on a pu tirer les leçons de l'Histoire."
Jean-François Revel,1924-2006
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 Un exemple de désindustrialisation en France Les équipements de production d’électricité


Lionel Taccoen
 
8/05/2020

  Avec la pandémie, les Français ont découvert que leur pays ne fabriquait plus, ou presque plus, certains objets simples tels les masques chirurgicaux. Conséquence d’une désindustrialisation massive, 40% des entreprises manufacturières françaises ont disparues depuis vingt ans, entraînant la fin de la confection sur notre sol d’innombrables produits finis ou non. Cette étude propose non une explication académique, mais une observation dans un domaine précis: les matériels nécessaires à la production d’électricité. A la fin du XXième siècle, l’industrie française en maîtrisait la fabrication quelque soit le mode de production de courant utilisé à l’époque. Prenons d’abord le nucléaire, première source nationale d’électricité. A la fin du XXième siècle,l’industrie française avait, en une année, mis en service huit réacteurs, record mondial inégalé. Aujourd’hui, en douze ans, elle est incapable d’en terminer un seul. Un Président de la République s’est mêlé de stratégie industrielle. Ignorant que les succès français étaient dus à la construction en série, il a imposé un «Airbus de l’Energie» franco-allemand. Ce fut l’ EPR, un réacteur prototype bien plus difficile à construire. Mais surtout, le nucléaire français est malade de la politique,car il est devenu la variable d’ajustement des négociations avec les Verts. En conséquence les programmes de construction sont repoussés ou oubliés. Durant quinze ans, aucun chantier n’a été ouvert en France. Sans commandes,des entreprises sous-traitantes ont fait partie des 40% disparues. D’autres se sont tournées vers des fabrications différentes.La perte de compétences a été massacrante.
  L’industrie nucléaire est en réanimation. C’est long, douloureux et cela peut mal finir

 
  La France s’est-elle rattrapée sur les renouvelables? En 2020, ces énergies bénéficieront de 7,9 milliards d’euros d’aides, soit plus que le budget du Ministère de la Justice. Les fonds vont surtout à l’éolien et au solaire. Les sociétés aidées sont en quasi-totalité des «entreprises sans usines» qui importent les équipements spécifiques.Ainsi,l’écrasante majorité des firmes solaires a demandé la suppression des droits de douane sur les cellules photovoltaïques qui augmentaient leurs coûts.Les aides publiques renforcent des industries étrangères, écrasant un peu plus les rares équipementiers rescapés français et rendant inopérants les efforts de nos centres de recherche et d’innovation alimentés sur fonds publics.Pourtant plusieurs grands industriels,comme Alstom et Areva s’étaient lancés avec détermination dans la production des équipements éoliens. La tentative de Total dans le solaire a été remarquable. Ses déboires montrent qu’un projet d’industrie nationale solaire serait très délicat et très cher à mettre en œuvre.

  Pour les équipements spécifiques solaires et éoliens, la France dépend massivement d’usines étrangères et presque exclusivement d’usines sous contrôle étranger.

La suite
http://www.geopolitique-electricite.fr/documents/ene-295.pdf

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