U.E, énergie : comment le "nouveau" charbon progresse dans l'ombre du backup des énergies intermittentes...

  Dans un précédent commentaire, les vues imprenables et PHP avaient précisé que :
"Chaque femme ou homme politique, au niveau gouvernemental, national, régional, départemental et communal, NE PEUT PLUS IGNORER que le développement des EnR, éolien et Pv, coûte un pognon de dingue d'argent public, donc coûte aux contribuables et consommateurs, et ce, pour des résultats à la marge concernant la lutte contre le réchauffement climatique qui demeure le seul objectif."

Source : https://augustinmassin.blogspot.com/2020/05/cour-des-comptes-les-enr-coutent-un.html

 En vérité, il manquait dans cette liste à la Prévert : les élus européens. Dont acte!

ZERO EOLIENNE ET BASTA!

TENIR TÊTE, FEDERER, LIBERER

php

***

Évolution des capacités électriques installées en Europe

Bernard Durand et Jean Pierre Riou 

  Où il apparaît que le backup de l’intermittence remplace un charbon par un autre
  Selon les statistiques Enerdata, la consommation électrique européenne est relativement stable depuis une dizaine d’année, avec 1,7% d’écart entre notamment 3386 TWh en 2008 et 3396 TWh et 2017,.
  Cette consommation a peu augmenté depuis 2000 où elle n’était que de 2952 TWh.

La stabilité des incontournables moyens pilotables
  Entre 2000 et 2012, les capacités pilotables installées ont progressé de 13%, c'est-à-dire strictement dans la même proportion que cette évolution de la consommation. Le tableau ci-dessous récapitule les données Eurostat sur l’évolution de ces capacités et montre que non seulement le formidable développement des énergies intermittentes n’a pas permis la fermeture de la moindre capacité pilotable installée depuis 2000, mais s’est accompagné d’une augmentation de 53,6 GW de celle-ci.

 


Source https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=File:Maximum_electrical_capacity,_EU-28,_2000-2017_(MW).png

  Pour autant, depuis 2012, on assiste à une légère érosion de ces moyens pilotables, avec une réduction de 38,6 GW.
  Cette érosion, pour faible qu’elle soit, a été dénoncée le 10 octobre 2018, par les 10 principaux électriciens européens en raison de la menace qu’elle fait peser sur la sécurité de l’alimentation électrique. Leur communiqué de presse mentionnait le risque de la fin de la solidarité européenne en cas de difficulté d’approvisionnement.
  En effet, le gestionnaire du réseau européen ENTSO-E prévoyait, dans son Winter Outlook 2019/2020, que l’équilibre ne serait pas assuré en cas de période de froid rigoureux. Et montrait dans l’illustration de la situation que presque la moitié des pays membres (19 sur 43) risquerait alors de dépendre des importations au même moment, notamment en semaine 2 et 3 de janvier, où la France et l’Allemagne connaîtraient en même temps un déficit, importations comprises.

Le charbon caché de l’Union européenne
  Cette érosion des moyens pilotables européens et l’augmentation de la part d’intermittence ont amené l’UE à renforcer la puissance de son réseau et développer notamment des interconnexions toujours plus lointaines pour évacuer ses surplus, mais aussi pour sécuriser son approvisionnement.

Le discret retour du charbon
  Le système d’échange de quotas d’émissions de l’Union européenne (SEQU-UE) a pour objectif de favoriser la compétitivité des énergies non carbonées. Il concerne les 28 pays de l’UE plus Islande, Liechtenstein et Norvège.
  Or l’UE renforce également ses interconnexions hors de ses frontières, vers des pays qui ne payent pas de taxe sur le carbone et où c’est le charbon le plus compétitif.
  Selon le rapport SandbagComment le charbon s’infiltre dans l’UE”, plus de 57 GW de centrales à charbon ont été récemment construites ou sont planifiées dans des pays connectés à l’Entsoe ou en passe de l’être, notamment 34 GW en Turquie. Une augmentation de 31% de ces capacités d’interconnexion est programmée avec des pays hors UE.
  D’ici 2025, 5 nouveaux pays devraient être connectés à l’Entsoe : Égypte, Tunisie, Libye, Israël et Moldavie, aucun ne paye de taxe carbone.
  Une taxe aux frontières semblerait nécessaire pour éviter d’inciter ces pays à produire plus de charbon pour alimenter l’UE, mais surtout, ces échanges doivent éclairer les maigres progrès de l’UE sur sa réduction de moyens pilotables, puisqu’elle se ménage ainsi une réserve de backup pour l’intermittence de sa production, tout en incitant ses voisins à construire de nouvelles centrales à charbon.

La fuite en avant
  Dans le cadre de la coopération UE / Méditerranée l’Union européenne étudie une extension des interconnexions afin de permettre des échanges avec 15 voisins de l’UE, au Moyen Orient, Afrique du Nord et Balkans.
  Les surplus indésirables des énergies intermittentes trouveront assurément d’autant plus de débouchés que leur valeur s’effondre jusque des taux négatifs dès que le vent souffle, ainsi que l’a dénoncé France Stratégie. Et l’ U.E sécurisera, du même coup sa capacité à répondre aux besoins de sa consommation en feignant d’ignorer l’essor du charbon qu’elle suscitera.
  La focalisation sur la quantité d’énergie renouvelable produite dans l’Union européenne, ou la part de celle-ci dans le mix électrique occultera assurément la simple délocalisation du problème.

La fragilisation
  Cette mutualisation des problèmes laisse craindre une fuite en avant toujours plus lointaine vers des systèmes de moins en moins stables.
  En effet, le système européen subit des déviations de fréquence auxquelles il doit remédier constamment, et qui sont provoquées par les réseaux serbe et kosovar, malgré les injonctions permanentes de l’Union Européenne et de l’Entsoe, qui menaçait déjà de sanctions en 2018 s’il apparaissait que tous les efforts n’étaient pas faits pour résoudre ce problème.
 Après la chute de fréquence du réseau européen du 10 janvier 2020 qui a déclenché la procédure automatique de coupure d’alimentation des industriels « interruptibles » RTE a relevé parmi les causes cette déviation en provenance de la Serbie et du Kosovo.

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