Norvège, hydroélectricité : le pays, futur "backup" géant pour les éoliennes allemandes?

  Au sein de l'Union européenne, les partenaires de l' Allemagne le savent : quand Berlin désire, Berlin obtient :
  "...C'est en Allemagne et non à Bruxelles qu'on se rend pour défendre les choix économiques français, pour obtenir des indulgences sur le projet de budget français bref, pour faire allégeance..."
Source

  En sera-t-il de même avec la Norvège, pays, certes, n'appartenant pas aux 27 de l' UE, mais qui coche toutes les autres cases :

  • accession au marché unique européen via l'Espace économique européen,
  • membre fondateur des Nations unies, de l' OTAN, du Conseil de l'Europe, de l' AELE, Association européenne de libre-échange, de l' OCDE, Organisation de coopération et de développement économiques et de l' OSCE, Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
   Et la France nucléarisée est-elle à l'abri?
   À suivre...

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Norvège comme « batterie verte »?

Svein Tønseth


  Un comité nommé par le gouvernement en Allemagne propose de rendre l’approvisionnement en électricité allemand 100% renouvelable en utilisant l’hydroélectricité norvégienne comme « batterie».  Récemment, un groupe très important du Ministère du pétrole et de l’énergie (MPE) du centre de recherche CEDREN [Centre pour la conception environnementale des énergies renouvelables], SINTEF [Fondation pour la recherche scientifique et industrielle] , NTNU [Université norvégienne de sciences et de technologie] et NINA [Institut norvégien de recherche sur la nature], devait examiner les avantages et les inconvénients de l’utilisation de l’hydroélectricité norvégienne de cette manière.

 

Lors de sa visite aux chercheurs de Trondheim, la délégation du ministère du Pétrole et de l’Énergie a été invitée à participer à un voyage sur la rivière Nidelva. La toile de fond de la visite de la délégation de l’ OED à Trondheim, dirigée par la secrétaire d’État Sigrid Hjørnegård, est que plusieurs entreprises énergétiques norvégiennes ont déjà commencé à s’associer à l’idée d’investir dans des centrales dites de pompage en Norvège. Ce sont des centrales hydroélectriques qui peuvent donner à la Norvège un rôle clé lorsque les éoliennes de la mer du Nord commencent à tourner.

Turbines réversibles
L’idée est d’utiliser ces centrales électriques pour « équilibrer » le réseau qui fait face à une production croissante d’énergie éolienne en mer du Nord :
  1. lorsque les éoliennes ne produisent pas ou trop peu, faute vent ou de vent trop fort, une partie de la production hydraulique norvégienne serait injectée dans le réseau en Europe du Nord.
  2. quand l’énergie éolienne est excédentaire, en période de faible demande, ces centrales permettent de pomper l’eau dans les barrages norvégiens.
   Le cœur de ces centrales est une turbine qui, à un moment donné, peut être utilisée comme pompe et qui, à l’instant suivant, est inversée et utilisée pour produire de l’électricité.

Centre national de recherche
  À Trondheim, la délégation du MPE a rencontré le centre de recherche CEDREN, l’un des huit centres nationaux de recherche pour une énergie respectueuse de l’environnement (FME) nommés par le Conseil norvégien de la recherche l’année dernière. Le centre étudie exactement ce qu’il faut pour réaliser un développement à grande échelle des centrales de pompage, et quelles en seront les conséquences.

 

Invités et hôtes en excursion à Nidelva. En partant de la gauche, debout : Knut Alfredsen, professeur au NTNU, Øyvind Johansen, directeur adjoint, Sigrid Hjørnegård du MPE et secrétaire d’État. Accroupie : Roser Casas-Mulet, étudiante préparant un doctorat, du NTNU. Photo : Oddmund
Rønning, NINA

Centre national de recherche

   À Trondheim, la délégation du MPE a rencontré le centre de recherche CEDREN, l’un des huit centres nationaux de recherche pour une énergie respectueuse de l’environnement (FME) nommés par le Conseil norvégien de la recherche l’année dernière. Le centre étudie exactement ce qu’il faut pour réaliser un développement à grande échelle des centrales de pompage, et quelles en seront les conséquences.

Les nouveaux outils
   Le domaine de travail du centre est la « conception environnementale des énergies renouvelables ». Il est dirigé par le SINTEF, qui a comme principaux partenaires le NTNU et l’Institut norvégien de recherche sur la nature (NINA). Le responsable du CEDREN, le chercheur Atle Harby, SINTEF Energy Research, explique que la proposition allemande nécessitera des investissements majeurs en Norvège pour devenir une réalité.
  Il ajoute qu’il ne s’agit pas de nouveaux développements hydroélectriques au sens traditionnel du terme, mais de la construction de nouveaux tunnels parallèles à ceux existants et de l’utilisation des réservoirs qui s’y trouvent déjà.

Les plus et les moins pour la Norvège
  La Commission nommée par le gouvernement allemand a calculé que l’Allemagne aura besoin d’une capacité de production de 60 000 mégawatts afin que le pays reçoive un approvisionnement en énergie renouvelable à 100%. Aujourd’hui, les centrales hydroélectriques norvégiennes ont une capacité de production totale de 28 000 mégawatts.

  • Les côtés "positifs"

- nombreux investissements,
- création de nombreux emplois locaux, lors la phase de construction,
- augmentation des revenus des compagnies d’électricité,
- l’énergie hydroélectrique pourrait se substituer aux centrales électriques fossiles et ainsi, réduire les émissions de gaz à effet de serre.

  • Les côtés négatifs

- de grandes fluctuations sur le niveau de l’eau dans les réservoirs et ce, sur une courte période de temps, avec les effets environnementaux négatifs que cela pourrait avoir,
- extension du réseau électrique impactant la Nature, pour faire face à la nouvelle donne.


Pour quel sera le prix de l’électricité?

  Beaucoup craignent que les prix élevés de l’électricité en Norvège ne soient l’une des conséquences. Mais selon Harby, on ne sait pas quel sera le prix final de l’électricité, car beaucoup d’énergie excédentaire bon marché provenant des éoliennes sera introduite en Norvège avec un tel système.
« Les invités de l’ OED, qui ont eu droit durant leur visite à une présentation résumant sur ce quoi travaille le CEDREN, et nous-même avons également discuté des diverses questions liées à un éventuel rôle de batterie verte pour la Norvège », explique Atle Harby.

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