Et pourtant, l'Allemagne, le vrai patron de l' Union européenne (UE), fait fermer le nucléaire de la
France, si peu émetteur de gaz à effet de serre.
Avec de tels amis, le climat n'a pas besoin d'ennemis!
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Le charbon entraîne 23 000 morts prématurées en Europe chaque année
2016 07 05
Si les victimes du charbon se comptent principalement en Chine — une estimation évoque le nombre de 366 000 morts prématurées annuellement –, les Européens ne sont pas à l’abri. En 2013, plus de 22 900 décès prématurés et des dizaines de milliers de problèmes de santé étaient imputables aux pollutions qu’entraîne l’exploitation de cette énergie fossile en Europe, selon une étude publiée, mardi 5 juillet, par quatre ONG, le Climate Action Network, CAN, Europe, le WWF, Health and Environment Zlliance, Heal, et Sandbag. L’Europe compte 280 centrales à charbon, responsables de 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre du continent.
Le rapport présente l’impact du charbon sur les habitants des pays où se trouvent les centrales, mais aussi les effets sur les populations des pays voisins. Ainsi, la France, où ne sont plus exploitées que quatre centrales à charbon, est le pays le plus touché par cette pollution venue d’ailleurs, principalement d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Pologne, de l’Espagne et de la République tchèque, avec 1 200 décès prématurés – sur 48 000 dus de manière générale à la pollution de l’air.
Les pays dont les centrales ont le plus de répercussions néfastes pour leurs voisins sont la Pologne avec 4 690 morts prématurées au-delà de ses frontières; l’Allemagne, 2 490; la Roumanie, 1 660; la Bulgarie, 1 390 et le Royaume-Uni, 1 350.
Au total, en comptant l’impact des centrales au charbon « nationales » comme de celles de pays voisins, les cinq nations comptant le plus grand nombre de décès prématurés sont l’Allemagne avec 3 630 morts; le Royaume-Uni, 2 100; la Pologne, 1 860; l’Italie, 1 610 et la France, 1 380 décès.
Les décès ne sont pas seuls pris en compte dans la comptabilité des ONG. L’impact de ces centrales à charbon sur la santé, des maladies cardiaques aux bronchites, sont évalués dans l’étude à plus de 62,3 milliards d’euros. En 2013, 11 800 nouveaux cas de bronchite chronique et 21 000 admissions à l’hôpital auraient été directement liés aux pollutions des centrales à charbon sur le continent.
Les « 30 toxiques »
Trente centrales, rebaptisées « les 30 toxiques », ont été identifiées comme les plus meurtrières d’Europe par les ONG, dont neuf au Royaume-Uni, six en Allemagne, cinq en Pologne ou encore cinq en Roumanie. Elles sont responsables de la moitié des morts prématurées en Europe.
« Le rapport révèle que chaque fermeture de centrale à charbon se traduit par des bénéfices considérables à la fois pour la santé et le climat, et ce bien au-delà des frontières nationales. Avec la signature de l’accord de Paris [en décembre 2015], les chefs d’État de l’Union européenne ont d’autant plus le devoir d’accroître leurs efforts afin de fermer toutes les centrales à charbon et de se tourner rapidement vers le 100 % d’énergies renouvelables », estime Wendel Trio, directeur du Réseau action climat.
Selon les ONG, la fermeture annoncée pour 2025 des dernières centrales à charbon au Royaume-Uni pourrait sauver 2 900 vies chaque année, sur le territoire et dans les pays voisins, et permettrait
d’économiser de 4 à 7,7 milliards d’euros en évitant des dépenses de santé.
Financement public de l’industrie du charbon
Cette étude, qui rappelle non seulement la dangerosité sanitaire de l’exploitation de cette énergie fossile, mais aussi son impact régional, pose le problème de la cohérence des politiques européennes. « Près de 10 milliards d’euros d’argent public viennent, encore, chaque année, financer l’industrie du charbon. Comment justifier que le contribuable soutienne cette industrie qui à la fois pollue l’environnement et contribue au décès de plusieurs milliers d’Européens ? », interroge Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
Car, de fait, le financement du charbon continue. Selon les ONG environnementales, les pays du G7 ont dépensé 42 milliards de dollars d’argent public, 37,7 milliards d’euros, entre 2007 et 2015, dont 2,5 milliards seulement en 2015, pour soutenir l’industrie du charbon. Le Japon et l’Allemagne sont les principaux contributeurs à cette énergie polluante, avec respectivement 10 et 9 milliards de dollars. Arrivent ensuite les États-Unis, 5 milliards; la France, 2,5; l’Italie, 2 et le Royaume-Uni avec 1 milliard de dollars. L’an dernier, avant la COP21, le gouvernement français avait annoncé la suppression immédiate des aides de l’État pour l’exportation de centrales à charbon.
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