France, facture d' électricité : "Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute”*, vraiment?

  Dans un premier temps, il y a eu l'indexation des tarifs réglementés sur les prix de marchés pour ne pas qu'EDF soit avantagé par rapport à...l' Allemagne, avant tout. C'est la fameuse concurrence partout et pour tout prônée par Bruxelles, sous domination allemande. 
  Dans un deuxième temps, le lobby éolien nous soutient mordicus, depuis 2015, que leurs pales constituent une rente pour la Collectivité et participent à la stabilité des prix. 
  Dans un troisième temps, ce sont les "vaches-à-lait/mougeon" de Français qui payent les dégâts. Mais, apparemment, pas de révolte à l'horizon, pour le moment.
 Les promesses, même sous serment, n'engagent que ceux qui les écoutent.

Sénat : Approvisionnement électrique : l'Europe sous tension, auditions et déplacements
  Syndicat des énergies renouvelables (SER) - 15 février
  M. Jean-Yves Grandidier, vice-président 
 
 

 

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 * Réplique écrite par Michel Audiard pour le film Le pacha, 1968.
 
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Electricité : menace sur la facture des consommateurs 

Sharon Wajsbrot
2021 08 31

  Désormais proches du pic atteint mi-2008, les prix de l'électricité risquent de très sérieusement faire grimper la facture des consommateurs début 2022. Un dilemme en vue pour le gouvernement qui devra réviser les tarifs réglementés de l'électricité à quelques mois de l'élection présidentielle.

  Dans le sillage des prix du gaz et de la tonne de CO2, les prix de l'électricité n'en finissent pas de s'envoler. Désormais sur les marchés à terme en France, ils atteignent plus de 89 euros le mégawattheure, se rapprochant ainsi du record de 93 euros atteint début 2008, avant la crise financière.
  Sur les marchés qui donnent le prix heure par heure du mégawattheure, les records historiques sont, eux, d'ores et déjà battus : « en moyenne en France, les prix de l'électricité sur les marchés spot n'ont jamais été aussi élevés au mois de juillet et au mois d'août », atteste Julien Teddé, qui dirige le courtier Opéra Energie.

    

Ce contexte pourrait entraîner une flambée inédite des prix de l'électricité début 2022. (Shutterstock)


Phénomène européen
  Le phénomène est loin d'être réservé à l'Hexagone. En réalité il est encore plus aigu chez certains de nos voisins européens qui, à la différence de la France, ne bénéficient pas de l'amortisseur lié aux tarifs de vente réglementés du nucléaire historique, l' Arenh.
  En Italie du Nord, un pic de 145 euros le mégawattheure a ainsi été atteint en toute fin de journée ce lundi, contre un maximum de 132 euros atteint en France au cours de la même journée. A titre de comparaison, en août 2019, avant la crise du Covid, un mégawattheure d'électricité s'échangeait aux
alentours de 40 euros, en France, sur le marché spot.

L'envolée des prix du gaz et du CO2
  À l'origine de cette hausse spectaculaire, on trouve l'envolée du prix du gaz et des quotas d'émissions de CO2, deux composantes essentielles des prix des électrons en Europe. Boostés à la fois par un hiver très froid en Asie, par la reprise économique et par la faiblesse des stocks en Europe, les prix du gaz ont progressé de plus de 130 % depuis le début de l'année ! En parallèle, le durcissement des objectifs climatiques européens a encouragé l'envolée des prix des quotas d'émission de CO2. Ces derniers jours, ils ont passé le cap inédit des 60 euros la tonne alors qu'ils se négociaient encore à près de 25 euros fin 2020.
  Concrètement, ce contexte pourrait entraîner une flambée inédite des prix de l'électricité pour les consommateurs, en France, début 2022. De fait, chaque année, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) est tenue d'ajuster le tarif réglementé auquel souscrivent encore quelque 23 millions de Français aux coûts réels d'approvisionnement des fournisseurs d'électricité. « Si les prix se maintiennent au niveau actuel, on pourrait avoir une hausse du tarif réglementé de l'électricité de 8 % à 10 % au 1er février prochain », anticipe Julien Teddé. Un scénario très peu séduisant pour le
gouvernement quelques mois à peine avant les élections présidentielles.

Un geste sur la fiscalité à l'étude

  Pour éviter d'avoir à en arriver là, deux scénarios sont à l'étude. Le premier consisterait à augmenter le plafond d'énergie nucléaire vendue au prix régulé de l' Arenh, afin de tempérer la hausse des prix. Portée de longue date par la CRE, cette idée semble toutefois difficile à mettre en oeuvre sans obtenir l'aval de Bruxelles, indiquent plusieurs sources. Or le gouvernement français n'y est pas parvenu ces derniers mois, alors qu'il négociait la réforme d'EDF.
  L'alternative consisterait à faire un geste fiscal en faveur de l'électricité, en rétrocédant aux consommateurs une partie des économies générées sur les subventions publiques aux énergies renouvelables. Grâce à la hausse des prix sur les marchés de gros de l'électricité, les contrats éoliens et solaires noués par l'Etat devraient en effet coûter 3 milliards de moins aux finances publiques en 2022 qu'en 2021.
  « Un geste sur la fiscalité de l'électricité aurait du sens pour donner les bons signaux et encourager à l'électrification des usages », plaide une source. Le débat est sur la table au sein du gouvernement et devrait bientôt animer le Parlement puisque, si une telle option était retenue elle pourrait être introduite via le prochain projet de loi de finances.

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