Union européenne, neutralité carbone : la question de la pauvreté énergétique demeure au cœur des débats

  Monsieur de la Palice n'aurait pas dit mieux : la présence de plus en plus importante d' EnR, éolien, solaire, méthanisation, etc., filières défiscalisées et spéculatives bien plus que filière énergétique, dans le mix électrique, engendre, partout en Europe, une hausse exponentielle de la facture d'électricité des abonnés.
   Et dire qu'il aurait suffit pour atteindre la neutralité carbone que les présidents de la République et les gouvernements successifs optent pour la continuité vers le 100% nucléaire et hydraulique pour que la France conserve :
  • son indépendance énergétique, 
  • une électricité bon marché pour les ménages et les entreprises 
  • 365 jours/an, sans back-up fossile, sans stockage, etc.,
  • une qualité de vie, un environnement, une Biodiversité préservés,
  • une lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) efficace.
  Le tout en faisant une économie faramineuse de plusieurs centaines de milliards €!
  Oui, mais cela s'était sans compter sur le leadership politique allemand en Europe et la défaillance de l' Etat français.
  Citoyens, prépare-toi à payer l'addition et...elle va être salée! 
 

  php

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Personne ne doit être laissé de côté sur la voie de la neutralité climatique !


Olivier Xu
2021 08 30

 

  Olivier Xu, Country Manager France chez Bulb, questionne les moyens de la transition énergétique, les différents outils mis en place dans le plan européen « fit-for-55 », et ses conséquences sur le consommateur final.

  Avec son pacte vert baptisé « fit for 55 », la Commission européenne a adopté en juillet un ensemble de propositions visant à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre des pays membres d’au moins 55 % d’ici à 2030. L’objectif attendu est clair : parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050.
  Cette révision de la législation de l’Union européenne est aussi vertueuse que nécessaire, alors que l’urgence d’agir s’impose de nouveau à nous avec les terribles bouleversements climatiques qui traversent actuellement le monde. De tels engagements, à la fois concrets et ambitieux, sont le signe très positif qu’une prise de conscience collective peut se traduire en actes forts, y compris au sein des plus grandes instances.
  Cette évolution est toutefois accompagnée d’un mécanisme de « pollueur-payeur », qui alourdit indirectement la facture de nombreux ménages, y compris les plus précaires, et y compris ceux qui, paradoxalement, se fournissent déjà en énergies renouvelables. Pourtant, si nous voulons que cette révolution verte emporte l’adhésion du plus grand nombre, celle-ci doit être également perçue comme juste et équitable.
  La révolution énergétique est engagée, mais la question de la pauvreté énergétique demeure au cœur des débats
  Si ce principe de pollueur-payeur est nécessaire - plus une entreprise émet de gaz à effet de serre dans le cadre de ses activités, plus la taxe carbone qu’elle devra payer sera élevée - je m’interroge toutefois sur son équité une fois appliqué à l’échelle nationale. Car la hausse du prix de production impacte directement les ménages partout en Europe, qui voient le montant de leur facture augmenter, alors même qu’ils ont souscrit un contrat auprès d’un fournisseur d’énergies renouvelables. Ce qui est injuste.
  Et c’est le cas y compris dans des pays où la part des centrales à énergies fossiles a déjà fortement baissé, comme en France ou en Espagne. En Espagne, 55 % de l’énergie consommée au premier trimestre était d’origine renouvelable, pourtant la note d’électricité a bondi de plus de 40 %...
  Récemment, Madrid a donc appelé Bruxelles à revoir ce système tarifaire inéquitable, et a temporairement baissé le montant de la TVA sur la facture des consommateurs pour pallier cette hausse. Bien que cette solution ne soit que temporaire, il s’agit néanmoins d’une mesure intéressante pour leur offrir un peu de répit le temps d’identifier une solution durable.

L’adhésion de la population
  Il est certain que le défi pour les années à venir sera de faire en sorte que le soutien aux politiques respectueuses du climat continue de croître et que les intentions se transforment en actions à long terme. Mais cela doit passer par l’adhésion de la population, et donc par un fort sentiment de justice. Moi-même dirigeant d’une entreprise d’énergie renouvelable, je suis convaincu de l’utilité du plan « fit-for-55 » et plus généralement de la baisse de l’utilisation des énergies fossiles au profit d’énergies non polluantes.
  Mais j’insiste : la transition énergétique sera juste ou ne sera pas. Car aujourd’hui, il me semble difficilement concevable pour les familles de voir d’un côté les énergies renouvelables se déployer, à l’échelle nationale comme individuelle, et de l’autre une augmentation constante de la facture énergétique pour pallier la hausse du prix du CO2, via l’augmentation des taxes.
  Et au-delà d’un nécessaire besoin d’adhésion, je m’inquiète également pour les familles les moins aisées où l’électricité pèse déjà très lourd sur les fins de mois et qui pourraient être plongées dans la précarité énergétique. Ce ne serait pas la première fois qu’une hausse des taxes se confronte à la réalité du pouvoir d’achat. Le malheureux précédent de la taxe carbone nous a montré à quel point opposer « fin du monde et fin du mois » peut être dommageable. Les gouvernements auront un rôle clé à jouer pour renverser cette situation et faire en sorte que davantage de personnes fassent des choix plus durables.
  La révolution est déjà en marche : au premier semestre 2021, 39% de l’électricité produite dans l’Union européenne provenait des énergies renouvelables, ce qui la placera devant les énergies fossiles selon la récente étude du think-tank Ember. Il serait dommage que celle-ci soit freinée par un sentiment d’iniquité ou par simple impossibilité de la financer, faute de moyens.

Vers un nouveau paradigme énergétique ?

  Les nouvelles technologies, à l’image du compteur Linky dont je suis moi-même un fervent défenseur, permettent un suivi très précis de la consommation et de la provenance de l’électricité au sein des foyers.
  Selon moi, l’avenir de l’énergie se trouve en partie dans ces nouvelles technologies, qui permettent dans un premier temps aux ménages de maîtriser leur consommation ; et pourquoi pas dans un second temps à l’État ou aux régulateurs d’adapter les taxes, dont une grande partie sont justement dédiées aux énergies renouvelables, en fonction de la provenance de son électricité ? Ce qui est certain, c’est qu’elle permet de faire appel à de nouveaux fournisseurs, et ainsi de s’éloigner des tarifs réglementés, afin de réaliser de véritables économies.

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