Les Mérovingiens, épisode VIII

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le cycle s'étendait sur toute l'année, ne laissant au paysan guère de temps pour d'autres activités. Il n'avait pas terminé son travail avec les travaux des champs, du jardin et le soin des bêtes. Il lui fallait transformer ses productions en pain, en bière, en vin, en beurre, en fromage, en huile, abattre les bêtes, préparer la viande et les abats, récupérer la peau... Il lui fallait aussi pêcher, chasser le gibier d'eau et les jeunes loups, entretenir ses clôtures ou ses haies, participer aux travaux collectifs, entretien des chemins, des fossés, etc. S'il était libre et qu'il possédait sa propre terre, il pouvait être appelé à l'armée et devait participer aux assemblées publiques ; s'il était dépendant d'un maître, il lui fallait travailler pour lui.
  La paysanne n'était pas moins occupée. Elle vaquait aux travaux domestiques, en particulier à l'entretien de la maison et la préparation des repas. Elle prenait en charge la totalité de la fabrication des vêtements depuis la tonte des moutons, de même qu'elle s'occupait de traire les bêtes et de fabriquer les fromages. Elle participait également, au moment de la haute saison, aux travaux des champs, en particulier la moisson. Seuls les labours étaient considérés comme "travaux des hommes", mais il arrivait que les femmes seules soient contraintes de les faire, si elle ne pouvaient pas payer les services d'un ouvrier agricole.

La chasse :  Sacramentaire gélasien, dit de Gellone France, Meaux ?, fin du VIII e siècle. Paris, BnF, département des Manuscrits, Latin 12048, fol. 40v. © Bibliothèque nationale de France
   Jusqu'à la fin ou presque du Moyen Âge, seuls, parmi les léporidés, les lièvres sont consommés, à la chair enrichie des saveurs des plantes qu'ils consomment : du romarin. En effet, l'élevage des lapins à la ferme n'existe pas encore. Le lièvre, à l'époque carolingienne, constitue la principale espèce chassée. Source

Le travail de la terre occupait la majeure partie de la population, mais le clivage ne séparait pas encore ceux qui travaillaient de ceux qui combattaient. Dans une société où le peuple franc s'identifiait à l'armée, au moins au plan de la représentation, le clivage social passait par la possession d'un alleu qui déterminait la capacité à aller  à l'armée.

III. - Échanges et circulation des richesses

  La transformation du système d'échanges commerciaux est le signe le plus tangible du passage du monde antique au monde médiéval. Dans les années 1930, l'historien belge Henri Pirenne [1862-1935. Nécrologie] avait daté au VIIe siècle le passage définitif, en Occident, de l'économie antique, centrée sur la Méditerranée et sur les relations commerciales entre l' Orient et l' Occident, à une économie de subsistance où l'on produit essentiellement pour la consommation domestique. Les causes de la rupture ne sont pas celles qu'avançait Pirenne - l'avance de l' islam qui aurait coupé les deux rives de la Méditerranée - , mais plutôt la diminution de la demande générale des élites accélérée par la fin de l' Empire. Les transformations ont été très progressives, mais le point d'aboutissement est le bon.
  Au VIe siècle, Marseille, Toulon et Fos continuaient à importer les coûteux produits d' Orient, pour les rois et les aristocrates : les épices et l'encens, les soieries et les brocarts, les tissus coptes et le vin de Gaza, les huiles et les peaux, et bien sûr le précieux papyrus d' Egypte, débarquaient encore, mais en quantité de plus en plus faible sur les quais des ports méditerranéens, avant d'être réexpédiés vers Lyon, vers Paris, Trèves ou Cologne, ou vers Bordeaux, Toulouse, Nantes et l' Angleterre. En échange, la Gaule exportait du blé, du bois, du sel, de l'étain venu d' Angleterre et surtout des esclaves venus des pays slaves ou germaniques. La prédominance de l' Austrasie, dont dépendaient la Provence et les cols des Alpes, traduisait au plan politique la persistance des grands courants d'échanges antiques. Des échanges interrégionaux animaient encore les routes et les voies fluviales de Gaule. Ils portaient sur les denrées indispensables, comme le blé, le sel ou le vin, ou encore le marbre des Pyrénées, les chapiteaux ou les sarcophages sculptés dans les ateliers de ces mêmes Pyrénées. Mais ce ne sont plus que des traces de plus en plus tenues d'un système d'échanges moribond. Le volume des échanges avec l' Orient n'a cessé de diminuer depuis le Ve siècle, la balance commerciale était désespérément déficitaire et l' Occident manquait de sources d'approvisionnement en or. La monnaie restait, en effet, le sou d'or byzantin [...le Solidus remplace petit à petit l’ aureus, la monnaie d’or romaine qui circulait alors. Composé de 4,5 grammes d’or fin, il servit de base au système monétaire du Bas Empire et de l’empire byzantin du IVe au XIe siècle. Cet ancêtre du sou donnera également naissance au Sol et au mot solde, comptable. Trois monnaies d’or circuleront sous l’Empire Byzantin : le solidus, le semissis, demi solidus, et le tremissis, tiers de solidus,... ; source] , ou plutôt le tiers de sou de sou, ou triens. Les pièces étaient frappées en Gaule, d'abord à l' effigie de l'empereur, avec l'aloi et le poids officiels, puis à partir du milieu du VIe siècle, Théodebert II, à l' effigie du roi. Mais l'aloi du tiers de sou d'or s'affaiblit, 80 à 85% de métal à la fin du VIe siècle, 45% en 613, 30 à 35% à la fin du VIIe siècle, 10% dans le triens frappé par l'évêque de Clermont Avit II, mort en 689, et les nombreux monétaires émirent en quantité de plus en plus faible.

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Le Solidus, la pièce emblématique de l’Empire byzantin. Source

  L'économie de subsistance remplace donc l'économie d'échange, elle tend à l'autarcie, mais elle n'exclut ni les dépenses de prestige nécessaires à la reconnaissance sociale des élites, ni des formes de redistribution des biens matériels entre les élites, et des élites vers le reste de la population. Les élites continuent donc de peser sur les circuits d'échange, à courte ou moyenne distance : on a retrouvé la trace du passage d'un potier itinérant qui alimentait en céramiques le petit monastère d'Hamage, fondé au VIIe siècle en Gaule du Nord. Les paysans eux-mêmes devaient se procurer les céramiques qui n'étaient pas produites sur place.

 

Pots/vases biconiques, petits modèles, à décor de bourrelets. La pâte est rougeâtre et la surface grise brute, non lustrée. Hauteur : environ 8 cm / Diamètre : environ 10 cm. Céramique VIIe - XIe siècle. Cliché : Studio Martino. Source


Cette cruche présente un décor lustré en croisillons combinés avec des bandes horizontales. La fabrication de ce vase serait probablement d’origine locale. Céramique VIIe - XIe siècle. Hauteur : 26 cm. Cliché : Studio Martino. Source

Au VIIe siècle, une croissance endogène, reposant sur la complémentarité entre les campagnes et les villes, alimente des circuits régionaux.
   Dans l'espace mosan, où se développent le long de la Meuse des agglomérations comme Huy ou Maastricht, tournées vers le commerce et vers l'artisanat, se crée lentement un vaste espace régional dominé par les Pippinides.
   Dans les Pays-Bas méridionaux, des sites apparus au VIe siècle se transforment, parfois en se déplaçant dans la seconde moitié du VIIe siècle. Les tombes, datées de la période 650-670 / 680, contiennent un riche mobilier funéraire, avec des armes, des bijoux et des objets qui montrent l'insertion de leurs propriétaires, probablement venus de la région mosellane et rhénane, où monte alors le pouvoir pippinide, dans des circuits d'échanges internationaux. Les marchands frisons, installés de la Zélande à la Weser, et les marchands anglo-saxons contribuent avec les élites franques au développement des ports de Dorestad sur le delta du Rhin [aujourd'hui, site près de la ville de Wijk bij Duurstede, aux Pays-Bas], et de Quentovic sur la Canche [... Longtemps sa localisation a fait débat. Aujourd’hui les historiens s’accordent sur le lieu dit de Visemaret à côté de la Caloterie..., Pas-de-Calais ; source] dont l'apogée sera atteint au IXe siècle, Simon Coupland [chercheur, spécialiste des monnaies carolingiennes ; University de Cambridge]. Les aristocraties de Gaule du Nord, laïques et ecclésiastiques, pouvaient exporter leurs produits agricoles vers les pays du Nord, en échange de peaux, de fourrures, de laine et de draps, de l'ambre et de l'ivoire, des pierres précieuses et surtout de l'argent. Les marchands frisons et anglo-saxons furent les premiers à utiliser la monnaie d'argent, mieux adaptée aux échanges de faible valeur. La frappe en Gaule des premiers deniers d'argent, en 673, témoigne donc d'une adaptation des instruments monétaires au volume et aux types de produits échangés, Stéphane Lebecq.


Charlemagne, première période 9 octobre 768 - 28 janvier 814. Denier d’argent de Toulouse, + CARLVS REX FR / +TOLVSA. 1,51 g. Source

  Grâce à l'anthropologie, nous savons que les échanges marchands pouvaient prendre la forme de troc et que l'usage de la monnaie ne présumait pas de sa valeur d'échange : les 40 pièces de monnaie, toutes frappées en Gaule dans des ateliers différents, qui ont été déposées vers 625 dans la tombe royale de Sutton Hoo en Angleterre, avaient une puissance et une valeur symboliques qui n'avaient rien à voir avec la valeur monétaire des pièces ["...C'est en 1938 que des propriétaires trouvent sur leurs terres ce qui se révélera être l'une des plus riches découvertes archéologiques de Grande Bretagne. Le site se trouve à Sutton Hoo, dans le comté de Suffolk, en Angleterre. Le terrain appartient alors à E. M. Pretty, la fille d'un industriel, qui fera don de tous les vestiges retrouvés chez elle au British Museum, où ils sont encore exposés aujourd'hui. Si l'on se réfère à une pièce de monnaie trouvée dans la tombe où reposait le trésor, elle serait datée autour de 625-630...; source].

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Sutton Hoo en Angleterre : photographie datant de 1939, durant les fouilles, montrant les traces du bateau.

  Surtout, les échanges marchands ne sont qu'une faible part d'un système social et global d'échanges qui contribuait à la redéfinition permanente des positions hiérarchiques et à la domination des puissants. L'échange prenait des formes diverses, il incluait toutes les formes de redistribution et de prélèvement des richesses, selon les trois catégories de bien définies par les anthropologues :
  • les biens de valeur, qu'on peut échanger dans un échange de type marchand contre des biens de même valeur économique sans que le donateur/vendeur conserve des droits sur eux ;
  • les biens précieux qui peuvent être donnés mais qui doivent être rendus sous forme d'un contre-don qui annule la dette - ceux-là une valeur sociale indépendante de leur valeur économique, parce qu'ils portent en eux l'identité de leurs possesseurs et que ceux-ci conservent des droits sur eux, même quand ils en donnent l'usage - ;
  • des biens sacrés et inaliénables qui fondent l'identité du groupe qui les possède, qu'on doit garder mais dont on peut distribuer les bienfaits.
  Les circuits commerciaux ne sont donc que la partie émergée d'un système d'échanges complexe. Au VIe siècle, les relations commerciales entre la Gaule et la Méditerranée s'inscrivent dans le cadre de l'économie antique et soutiennent l'ambitieuse politique extérieure des rois mérovingiens. En 581, une ambassade franque revint de Constantinople avec de nombreux cadeaux, et en particulier des plats en or pesant une livre chacun, mais malgré cela, les Mérovingiens ne réussirent jamais à conclure des alliances matrimoniales avec les Byzantins. Avec les rois wisigoths d' Espagne, les Mérovingiens du VIe siècle échangent leurs femmes et leurs richesses : Sigebert prit pour épouse la princesse Brunehaut, et leur fille Ingonde [vers 567-vers 585] épousa le roi Hermenegild [vers 560-585 ; comte de Séville (Hispalis), aujourd'hui, on dirait gouverneur de l' Andalousie ; arien, comme tous les Wisigoths, sous l'influence de sa femme, il se convertit au catholicisme ce qui causa sa perte]. Galswinthe arriva d' Espagne avec de grands trésors pour épouser le roi Chilpéric Ier, et Rigonthe [vers 569-après 589 ], fille de Chilpéric et de Frénégonde, se fit voler les trésors qu'elle emportait en Espagne pour son mariage avec le roi Reccared, qui d'ailleurs ne fit pas ["...Rigonthe est envoyée en Hispanie en 584 pour épouser Reccarède, fils du roi wisigothique Léovigild et héritier du trône. Au cours d’une halte à Toulouse, avant de pénétrer en territoire gothique, elle reçoit la nouvelle de l’assassinat de Chilpéric. Privée ainsi de la protection de son père, ne bénéficiant pas encore de celle de son futur mari, elle essuie l’agression du duc Didier, fidèle de Gondovald, un prétendant au trône du royaume de Burgondie. Didier s’empare des énormes richesses que Rigonthe apportait en dot à Reccarède et la retient en otage. Gondovald tué, en 585, Frédégonde parvient à faire revenir sa fille auprès d’elle, à la cour de Neustrie. D’après Grégoire de Tours, mère et fille s’affrontent néanmoins dans les années suivantes, Frédégonde tentant même en une occasion de tuer Rigonthe. On ne sait rien de plus sur les dernières années de sa vie... ; source]. À partir de la fin du VIe siècle, les rois mérovingiens cessent d'épouser des princesses étrangères, limitant ainsi les transferts de biens précieux, mais ils cherchent à maintenir des relations hiérarchiques avec les Lombards, les Saxons et les Slaves en leur faisant la guerre et en leur imposant des tributs.

Image dans Infobox.

Le Triomphe d' Hermenegilde (1654) par Francisco Herrera el Mozo au Musée du Prado (Madrid).

  Les formes de redistribution intérieures se modifient également. Les cadeaux du roi à ses leudes, obligeant à la fidélité et au soutien, ont entraîné des transferts de richesse considérables mais impossibles à quantifier. Il leur concédait des honneurs et des privilèges en tout genre : au début du VIIe siècle, Chagnéric ["... épousa une Leudegunde qui était probablement une parente du comte de Meaux Gundoald, d’où les noms en Gund, l’installation de la famille dans la région de Meaux au service du roi Théodebert II [commensal : personne qui mange, habituellement, à la même table qu'une autre ; compagnon de table ; hôte. Larousse] les appuis qu’elle y trouva et les domaines qu’elle y possédait...; source] avait obtenu le comté de Meaux [Seine et Marne] où il avait succédé à un des parents ; ses fils Burgundofaron et Chainulf devinrent ensuite respectivement évêque et comte dans ladite cité, et un troisième fils, Chagnoald, fut évêque de Laon. Le roi donnait aux leudes des objets précieux et des terres. Bertrand, évêque du Mans, a pu acheter avec l'argent qu'il avait reçu du roi Clotaire II des terres considérables, au moins équivalentes à celles qu'il avait héritées.
  Avec la raréfaction des métaux précieux au VIIe siècle, le roi utilisa directement les terres du fisc et accéléra la mobilité financière à laquelle contribuaient aussi le système du partage des héritages, la dotation des épouses, les transferts entre cohéritiers et les donations aux églises : l’abbesse Burgundofara [vers 603-entre 641 et 655 ; fille de Chagnéric et de Leudegunde ; ... La principale source d’information sur sainte Fare est la Vie de S. Colomban écrite en deux livres vers 639-642 par un moine italien, Jonas de Suse ou de Bobbio (...) est finalement consacrée par l’évêque de Meaux, Gunduoaldus, entre 614 et 627, date à laquelle elle est attestée comme abbesse d’un monastère érigé sur le domaine d’ Eboriacus, Faremoutiers, en Seine-et-Marne, donné par Chagnéric (...) ; source] fit don, en 633, à son monastère de deux pièces de vignes qu'elle avait échangées avec son frère Chainulf et d'une part de la villa que son père lui avait donnée par écrit testamentaire. 

Abbaye Notre-Dame et Saint-Pierre à Faremoutiers. Source

"Congrégation bénédictine de Mont-Olivet (...) L’Abbaye Notre-Dame et Saint-Pierre à Faremoutiers fut fondée vers 615, non loin de Coulommiers, diocèse de Meaux. Sainte Fare fut consacrée à Dieu dans l’enfance par le moine évangélisateur Colomban. C’est saint Eustase, successeur de ce dernier comme abbé de Luxeuil, qui aida Fare à fonder son moutier en lui donnant des moines comme aumôniers et bâtisseurs. Fare reçut de Dieu une grâce d’apaisement et de renouveau intérieur, elle favorisa dans sa maison un esprit propice à la conversion monastique en vue du Royaume des Cieux..." Source

  De tels transferts de richesse ne relèvent pas de l'échange marchand et peuvent apparaître comme de la gestion économique. Mais avec ces terres, Burgundofara et ses frères dotèrent le monastère familial où s'ancraient la mémoire des morts et le pouvoir sacré de la famille.
  L'évergétisme antique ["... c'est-à-dire les dons un individu la collectivité le mécénat envers la cité qui occupé une grande place dans la vie antique du moins époque hellénistique puis époque romaine de 300 avant notre ère 300 après ou environ... ; source] a progressivement disparu. L' Etat et les élites antiques romaines redistribuaient en effet une partie de leurs profits à la cité, sous forme de constructions publiques, de jeux et de distributions de pain. Lors de la cérémonie de Tours, Clovis s'inscrit dans cette tradition en distribuant aux spectateurs de l'or et de l'argent, et en 537, le roi Théodebert fit donner des courses de chars dans l'amphithéâtre d'Arles. Mais les évêques étaient désormais les seuls à faire édifier des bâtiments dans les cités, et l' Eglise en est venue à médiatiser toutes les formes de redistribution des richesses aux pauvres, par le biais des donations pieuses qui accompagnent le mouvement de christianisation. Les églises sont effet largement bénéficiaires du système, parce que la pratique du don structurait aussi l'échange entre les hommes et Dieu.

Chapitre V

Individus et groupements

  La transformation du monde romain s'est traduite par un affaiblissement des structures étatiques. Les communautés assurèrent désormais l'essentiel de la protection et de la reproduction : chaque individu devait impérativement se lier à d'autres pour survivre dans un monde difficile et violent.

I. - Identité et reconnaissance

1./...
2. Le nom
   L'individu était identifié par son nom. le système antique des tria nomina a définitivement disparu au VIe siècle, et les sociétés du haut Moyen Âge vivent selon le système germanique du nom unique, le plus souvent à deux éléments. Dans un premier temps, on a transmis les éléments, avant que s'impose la transmission des noms entiers. Les parents étaient libres de leur choix et choisissaient les éléments dans les deux lignes de parenté, paternelle et maternelle, avec une certaine préférence pour la ligne paternelle et la possibilité de changer de nom : le fils du maire Grimoald prit le nom de Childebert quand il fut adopté par le roi Sigebert III.
 Comme le nom était un fort marqueur identitaire, 

À suivre...
   Régine Le Jan, Les Mérovingiens, Que sais-je?, PUF, Troisième édition, 2015, pp . 93-103.
 
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