Cet article est une réponse à l'article de M. Daniel Moinier publié sur Economie Matin le 4 août 2014
Il n'y a qu'à... C'est un peu le fond de votre article. Tout est simple. On passe au vert dans une mesure convenable et tout le monde n'a plus qu'à être content. Mais c'est oublier que tout le monde ne l'est pas et à force de l'oublier, les rangs des mécontents grossissent. Le développement des énergies renouvelables a aussi des conséquences, et ce n'est pas parce que le courant est vert qu'elles sont négligeables. Il est même malhonnête de les négliger dans les scénarios.
Ces installations de production électrique industrielle il faut bien les construire quelque part, et cela a un coût en terme de santé humaine, sociale, environnementale et financier. Avant de simplifier la transition énergétique, il convient de poser les cartes sur la table. En ce qui me concerne j'ai pas mal de griefs contre la simplification de cette transition : Par exemple l'incapacité à définir clairement les conséquences d'un développement éolien industriel massif en terme de surfaces impactées et riverains lésés - le déni de danger sur la santé des populations humaines et animales - «la sélection de bons et mauvais paysages» basée uniquement sur le profit que l'on peut en tirer: préservation des paysages touristiques, colonisation des terres agricoles en régions modestes sans tenir compte des nuisances sociales engendrées sur le quotidien des autochtones. Ce n'est pas rien cela.
Ce n'est pas «simple» ou alors uniquement pour ceux qui ne sont pas concernés. Mais peut-on bâtir durablement l'avenir d'un pays en faisant abstraction des victimes des moyens que l'on mettra en place?
Les conséquences financières me touchent également: le transport de cette énergie décentralisée a un coût environnemental important en plus d'un coût financier. L'électricité injectée dans le réseau est vendue à la bourse, le prix du marché détermine le choix du produit pour le consommateur. Le courant vert est subventionné par l'état ce qui fait que le simple citoyen en paie le développement via des taxes ajoutées à sa facture d'électricité, en plus d'un sur coût si il choisit de "consommer" du courant vert. Par contre il n'a aucun pouvoir sur le prix de vente.
Ajoutez à cela le fait que des centaines de centrales nucléaires se construisent à travers le monde et que rien ne l'empêche. Que le charbon nuit gravement à la planète mais profite aux entreprises qui le préfèrent en terme de prix aux énergies vertes, ce qui fait qu'il se développe dangereusement en parallèle des parcs éoliens dont l'énergie est aléatoire.
L'augmentation des parcs éoliens passe par un appauvrissement d'une partie de la population en terme de santé, de qualité de vie, de pouvoir d'achat, elle impacte gravement un patrimoine paysager dont les bienfaits doivent entrer dans une pesée d'intérêt et surtout elle doit tenir compte de ces conséquences et ne pas les nier ou faire semblant de les oublier, sans quoi elle ne sera rien d'autre qu'un projet économique dévastateur qui ne changera rien à la face du monde que l'on prétend changer! De simple nous aboutirons à un projet simpliste! Tout cela parce que beaucoup refusent de penser que vert ne veut pas dire sans conséquence!
Membre du collectif de citoyens pour la diffusion de l'information sur l'industrie éolienne
Coordinatrice pour la Suisse de World Council for Nature
www.wcfn.org
Coordinatrice pour la Suisse de World Council for Nature
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