La France poursuit sa fuite en avant. Comme d'autres avant eux, nos gouvernants reprennent à leurs propres comptes, la maxime : «Après nous, le Déluge!»
Suite à un amendement déposé par la députée finistérienne Chantal Guittet, les parcs éoliens devraient bénéficier d'un dispositif dérogatoire permettant leur construction en zone littorale..
Photo François Destoc |
Jusqu'à présent, la réglementation empêchait toute construction d'éolienne sur les communes assujetties à la loi littoral. Une interdiction qui se fondait sur une énorme contradiction. Ce verrou devrait bientôt sauter. Depuis des années, on nage en pleine contradiction législative. D'un côté, des règlements d'urbanisme qui imposent, dans ces communes, une continuité du bâti (une réglementation qui concerne donc, aussi, les parcs éoliens : les éoliennes étant considérées comme une extension de l'urbanisation au sens de la Loi Littoral). De l'autre, pour écarter toute éventuelle nuisance, des textes qui obligent les porteurs de projet à construire les éoliennes à plus de 500 m des habitations !
Jamais à moins d'un kilomètre du rivage
Hier, Chantal Guittet, députée PS du Finistère, a fait savoir, qu'en toute logique, cette situation absurde ne serait bientôt plus d'actualité. « Le gouvernement a accepté de reprendre à son compte l'amendement que j'avais déposé, explique la parlementaire de Lesneven (29). Cet amendement prévoit un dispositif dérogatoire pour permettre l'existence de parcs éoliens dans la zone littorale. Sans porter atteinte aux exigences en matière de protection de l'environnement. »
Ces éoliennes ne pourront sortir de terre à proximité directe du littoral. Mais à plus d'un kilomètre du rivage. L'amendement a été adopté par l'Assemblée, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte (les députés voteront aujourd'hui sur l'ensemble du texte, avant qu'il ne parte au Sénat). Sébastien Miossec, le président de la Communauté de communes du pays de Quimperlé, suit de très près ce dossier. « Nous avons délimité trois zones susceptibles d'accueillir des éoliennes sur les communes finistériennes de Moëlan-sur-Mer, Clohars-Carnoët et Riec-sur-Belon. Tout était gelé. Si la loi conclut à la capacité de poursuivre dans cette voie, nous relancerons une réflexion sur le sujet. » Pour Philippe Fatras, président de l'association C du Vent, qui lutte contre l'implantation débridée des éoliennes, « un des derniers garde-fous est en passe de tomber. La volonté politique est telle que bientôt on verra des éoliennes partout. Au large et sur le littoral. En Bretagne, 80 % des communes sont concernées. Même Carnac, dont les alignements pourraient se retrouver à l'ombre de grosses turbines ».
Plouvien cède toujours son littoral
À Plouvien (29), où le permis de construire de huit éoliennes - qui continuent de tourner - a été annulé par le Conseil d'État en 2011, on a choisi une autre méthode pour lever les contraintes de la loi littoral : la cession à la commune de Tréglonou d'une petite bande de terre bordant l'Aber-Benoît, assujettissant l'intégralité de la commune à la loi littoral. « On poursuit dans cette voie, explique-t-on en mairie. Prochainement, le Conseil général devra s'exprimer sur la question. Car Tréglonou et Plouvien ne font pas partie du même canton. »
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/france/eolien-assouplissement-en-vue-sur-le-littoral-14-10-2014-10384678.php
© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/france/eolien-assouplissement-en-vue-sur-le-littoral-14-10-2014-10384678.php
nmnj
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire