Éolien: Demain on rase gratis ?




Publié le  dans Matières premières et énergie

Par Jean-Pierre Riou.
Parc éolien CC NguyenDai


La Commission de Régulation de l’Énergie vient de publier ce 15 octobre un rapport sur la contribution au service public de l’électricité (CSPE): Mécanisme, historique et prospective.
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Ce rapport est bien peu conforme aux promesses suggérant que le développement éolien serait susceptible non seulement de ne rien coûter, mais de permettre même des économies. Cette envolée du surcoût lié aux énergies renouvelables, qui vont donc progresser de 130% est calculée sur la base d’un coût du MWh évité (ou prix moyen qu’il aurait fallu payer sans cette production) de 44.67€/MWh pour 2015 et 54.45€/MWh pour 2025. Ce qui semble bien payé.
En effet, la France, principal exportateur européen, bat des records depuis 12 mois, grâce à son électricité hydraulique et, très probablement, à la nouvelle unité d’enrichissement d’uranium « Georges Besse 2 » qui, en consommant 50 fois moins d’électricité que « Georges Besse 1 » permet, par sa technologie, de libérer rien moins que 2 réacteurs du Tricastin qui étaient affectés à cette dernière.
éolien demain on rase gratis rené le honzecD’août 2013 à août 2014, la France a donc exporté, selon le site des douanes, 60.383 TWh, soit 4 TWh de plus qu’en 2011 où elle était 1° exportateur mondial ! (données détaillées, structure de marché, code 27160000, puis « visualiser »). Bien payé, donc, ce « coût évité » par les éoliennes, car le prix moyen de ces exportations, selon ce même site, est de 34.40 €/MWh. Ce qui implique qu’EDF a eu l’obligation d’acheter 15 millions de MWh éoliens (production 2013) à 91.2 €/MWh (lié au coefficient annuel d’évolution des 82 €/MWh d’origine), pendant qu’il en exportait 60 millions, soit quatre fois plus que toute cette production inutile à 34.40€/MWh.
Ce n’est donc pas demain qu’on rasera gratis, ni que les éoliennes feront baisser le prix de l’électricité. Signalons que l’AIE vient juste de publier son rapport 2014 qui nous rétrograde de la 1°place mondiale d’exportateur à la 3° place, avec 45 TWh de solde export. Ces données, en raison du délai nécessaire pour les collecter, concernent 2012. Attendons donc avec confiance l’édition 2016.
En redoutant, toutefois la fin de notre sécurité d’approvisionnement cet hiver annoncé par RTE, en raison du développement des énergies renouvelables intermittentes [1. « L’intégration massive d’énergies renouvelables subventionnées et prioritaires sur le réseau conduit à une situation de surcapacité, déprime les prix de l’électricité sur le marché de gros (ils deviennent même parfois négatifs) et dégrade fortement la rentabilité des centrales thermiques à gaz : dans l’UE-27, près de 12 % des capacités thermiques fonctionnant au gaz pourraient fermer en l’espace de trois ans. Or ces centrales sont indispensables à l’équilibre du système qui doit faire face à l’afflux d’ENR intermittentes et aléatoires » Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective] qui a entraîné des fermetures de moyens conventionnels, principalement les centrales à cycle combiné à gaz (CCG) de GDF, inaugurée il y a peu de temps et recommandées par l’Union européenne pour leur faibles émissions de CO2.
La production d’électricité sera donc abondante, mais peut être pas quand on en aura besoin.




nmnj

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