par Laure De Charette
24/02/201
Commentaire: (...) " Ce sont en effet les projets que le secteur bancaire n’a pas jugés viables qui se retrouvent sur ces plateformes, à des coûts de crédit 2 à 3 fois supérieurs, ce qui rend les entreprises emprunteuses encore plus fragiles." (...)
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EcoDigest*
Le rendement final de la finance participative s'établirait en réalité entre 0,33% et 1,6%.
L’association de consommateurs dénonce des « risques » et des « abus ».
Le crowdfunding plus risqué que prévu
Alors que le marché du financement participatif double chaque année pour atteindre plus de 440 millions d'euros en 2016, l’UFC-Que Choisir rend publique une étude pointant les techniques de commercialisation des plateformes fortement préjudiciables aux consommateurs prêteurs.
Supposé être comme un outil moderne dirigé vers l’économie réelle et/ou locale, le financement participatif, qui consiste en la mise en relation via des plateformes internet d’épargnants et de porteurs de projets à financer (particuliers ou entreprises), a bénéficié d’un cadre réglementaire allégé pour accélérer son développement…
Mais faute d’une sélection rigoureuse des projets, les rendements que peuvent en attendre les consommateurs sont bien plus faibles que ceux communiqués. A la clef, un risque jugé par l’association « significatif » de perdre une partie de son capital.
L’étude de l’UFC-Que Choisir souligne que ce système est par nature générateur de risques, portés par les seuls consommateurs. Ce sont en effet les projets que le secteur bancaire n’a pas jugés viables qui se retrouvent sur ces plateformes, à des coûts de crédit 2 à 3 fois supérieurs, ce qui rend les entreprises emprunteuses encore plus fragiles.
Cet effet pervers est renforcé par le modèle économique des plateformes qui, rémunérées à la commission, sont incitées à proposer aux consommateurs un maximum de projets, au mépris manifeste d’une sélection de qualité.
Un rendement proche du Livret A
L’analyse fine de 337 entreprises financées réalisée par UFC montre par exemple que 8 % de celles qui y sont obligées par la loi ne publient pas leurs comptes. En outre, la présentation des projets est souvent partiale, les risques étant minimisés. Pourtant, c’est bien un risque de défaut, c’est-à-dire de non remboursement des sommes qu’ils ont prêtées, que courent les consommateurs. Alors que la plateforme Unilend, leader du marché, évoquait dans la presse un taux de défaut de 1 à 2 % seulement, l’étude des défauts constatés sur les prêts financés depuis au moins 1 an laisse apparaître un taux de défaut de 11,2%, soit 5 à 10 fois supérieur !
Comme si cela ne suffisait pas, de nombreuses clauses jugées abusives et/ou illicites figurent dans les conditions générales d’utilisation des plateformes, d’après l’organisme.
Cette sous-estimation manifeste du risque de défaut se traduit directement dans les rendements attendus. Alors que les consommateurs sont attirés avec des promesses de taux d’intérêt allant jusqu’à 7%, UFC montre que le rendement final, une fois les défauts et la fiscalité déduits, devrait s’établir entre 0,33% et 1,6%. C’est-à-dire que le financement participatif offre une rentabilité proche voire inférieure à celle du Livret A, sans offrir son caractère entièrement sécurisé et liquide.
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