Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXV, FIN

Précédemment
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode I
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode II
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode III
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode V
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode VIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode IX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode X
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XV
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XVIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XIX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XX
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXI
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXIII
Haute-Marne : il était une fois la ville de Fayl-Billot et des villages du canton, Épisode XXIV


Claude-Jules Briffaut est né à Vicq, le 25 août 1830. Ordonné prêtre à Langres le 3 mars 1855, il fut nommé vicaire à Fayl-Billot le 16 mars de la même année et occupa cette fonction jusqu'au 1er septembre 1866, date à laquelle il devint curé de Pierrefaites-Montesson. Le 17 février il fut nommé curé de Bussières-les-Belmont. Sous une apparence sévère, il se dévoua toute sa vie pour les pauvres et les malheureux, allant même jusqu'à créer un hôpital. La paralysie qui le frappa deux ans avant sa mort, survenue le 7 avril 1897, à Bussières-lès-Belmont, lui interdit ensuite toute activité, à son plus grand désarroi.


   Au commencement du XVIe siècle, ce village appartenait à la maison de Montarby. En 1533, l'on y comptait vingt et un chefs de famille et quatre veuves. Voici un acte daté de cette année, qui nous apprend qu'elles étaient alors les redevances des habitants en vers leur seigneur.
   L'an 1533, le 6 du mois d'octobre, par devant moi Claude Durand, notaire tabellion juré en cour royale, demeurant à Bussières, commissaire député de monseigneur le bailly de Sens ou son lieutenant pour mettre à exécution certaines lettres-royaux en forme de terrier, en ce qui est au bailliage de Sens, impétrées par Henry de Montarby, écuyer, seigneur de Voncourt et de Montz..., se sont comparus devant moi lesdits habitants et les forains parmi lesquels noble et vénérable personne maître Robert, chanoine de Langres et curé de Gilley, représenté par discrète personne messire Pierre Blondel son vicaire audit lieu, noble et discrète personne maître Claude Besançon, curé de Savigny, représenté par messire Nicolas Gay son vicaire.
   Et premièrement est confessé les dits habitants et forains leurs héritages non censables, étant au finage dudit Voncourt, être chargés et redevables envers ledit seigneur impétrant et ses successeurs chacun an et perpétuellement au jour de fête de saint Michel archange et de... à savoir : chacun journal de terre arable de deux sols tournois, les châtz de maison de deux sols six deniers tournois ; la fauchée de pré de trois sols tournois ; un emplastre pour construire ou édifier maison d'un châtz, quinze deniers tournois.  Et là où lesdits habitants ne paieront aux dits jours, est loisible audit seigneur et ses serviteurs et commis de barrer et arrêter leurs bêtes jusqu'à entière solution et paiement des sommes par eux dues de leurs héritages, à peine de soixante sols tournois d'amende.
   Item plus ont confessé lesdits habitants et forains, labourant audit finage, être tenus et redevables envers ledit seigneur de faire chacun an trois corvées et journées de charrue, à savoir : l'une en carême, l'autre au sombre, et l'autre en vain au semer. Et prendre, quand bon semblera audit seigneur de Voncourt pour chacune corvée et journée deux sols six deniers tournois au choix dudit seigneur. Et ceux qui n'ont charrues ou bêtes labourant doivent et sont tenus de faire chacun an trois corvées de bras ès saisons de fenaison et moisson, ou pour chacune journée dix deniers tournois au choix dudit seigneur.
   Item plus ont confessé lesdits habitants être sujets et tenus au guet, garde et réparation du château dudit Voncourt et... selon la coutume du passé.
   Item plus ont confessé lesdits habitants être sujets et tenus de moudre toutes graines au moulin banal dudit seigneur de Voncourt en payant la coupe et mouture accoutumée. Et là où ils seroient trouvés avoir fait le contraire, seront amendables de soixante sols tournois envers ledit seigneur, et sera confisquée la graine, s'il n'y a cause ou excuse légitime.
  Item plus ont confessé lesdits habitants être sujets redevables et tenus de cuire leur pain, fouasse et flans au four banal dudit seigneur ou à ses administrateurs et fermiers, de seize jusqu'à dix-huit pains..., et davantage pour le jour de Noël paieront de chacune fournée quatre pains sous peine de soixante sols tournois d'amende.
  Item plus ont confessé lesdits habitants ne pouvoir vendre vin au détail audit Voncourt depuis le jour de Noël jusqu'à la Chandeleur, sans payer le droit banvin [Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, seul le seigneur pouvait vendre son vin, dans sa seigneurie, pendant 30 ou 40 jours après le ban des vendanges. C'était un droit qu'avait le seigneur d'empêcher qu'il ne se vendit en détail, d'autre vin que le sien pendant un certain temps, qui était d'un mois ou six semaines, suivant l'usage des lieux] appartenant audit seigneur.
  Item plus on confessé lesdits habitants être tenus et sujets de passer toute lettre d'héritages, traités et autres communautés sous le tabellionage dudit seigneur de Voncourt, et ceux ainsi passés, sont tenus de les lever du tabellionage et faire sceller du scel [ idem que le sceau. L'ancien terme de scel s'est encore conservé pour désigner avec un surnom particulier les différentes espèces de sceaux] dudit seigneur devant quarante jours après la réception d'iceux et de passer et faire enregistrer leurs dites lettres devant huit jours après le marché fait, et en avertir ledit seigneur ou tabellion à peine de soixante sols tournois d'amende.
  Item plus ont confessé lesdits habitants être sujets, redevables et tenus de payer audit seigneur lots et ventes, à savoir pour chacune livre des héritages qu'ils vendront et qui seront censables trois sols quatre deniers tournois, et davantage que des maisons qu'ils vendront, seront et sont tenus de payer par dessus lesdits lots et ventes une pièce de toile de vingt-quatre aunes [ mesure de longueur ancienne instaurée par l’Édit royal de François Ier qui stipula de « n’utiliser comme unité de longueur que l’Aune du Roy ou Aune de Paris, ayant pour valeur 3 pieds, 7 pouces, 8 lignes de Pied du Roy », environ 118,84 cm. Elle se divisa par seize. Plus tard, on jugea que l’étalon de l’aune de Paris, les marchands d’étoffes étaient les seuls à respecter encore l’édit royal, était plutôt de 3 pieds, 7 pouces, 10 lignes et 10 points], et là où il n'y aurait que demie maison, ne paieront que demie pièce, etc...
  Item plus ont confessé lesdits habitants et forains tenant héritages audit Voncourt être sujets et tenus de vendanger les vignes du domaine dudit seigneur audit Voncourt, et d'y mettre gens suffisants pour ce faire, et pour chaque défaillant payer trois sols tournois.
  Item plus ont confessé lesdits habitants ne pouvoir presser leurs vendanges ailleurs qu'au treuil ou pressoir banal dudit seigneur de Voncourt, à peine de l'amende de soixante sols.
  Item plus ont confessé lesdits forains ne labourant vignes audit Voncourt qu'ils ne peuvent emmener leurs vendanges hors ledit Voncourt sans appointer audit seigneur pour le passage ou treuillage de leurs vendanges au treuil ou au pressoir banal dudit seigneur à peine de soixante sols d'amende.
  Item lus ont confessé lesdits habitants que ledit seigneur de Montarby impétrant est seigneur dudit Voncourt, et a justice haute, moyenne et basse sur tous les habitants résidant audit Voncourt, et puissance d'amender à son profit. Ses officiers ont pouvoir de connaitre de toutes causes criminelles et civiles, et à ledit seigneur signe patibulaire au finage dudit Voncourt. Il a un château et maison fort, environné de fossés fermant à pont-levis, ensemble plusieurs jardins, meix et garennes, avec une basse cour où est assis un colombier de pierres, où sont un treuil et une grange de trois châtz, etc., etc.
  En 1608, la seigneurie de Voncourt était possédée par Jean de Choiseul, baron de Francières et de Meuvy, gouverneur de Langres, lequel mourut en cette ville le 11 mai 1630.
  À l'époque de la guerre de Franche-Comté, l'on mit au château de Voncourt une garnison commandée par Ducerf, capitaine langrois. Au mois de juin 1639, il alla avec le marquis de Francières, gouverneur de Langres, et les sieurs de Genevrières et de Montarby, guerroyer au comté de Bourgogne, et contribua à la prise de Montreuil-sur-Saône. En 1643, il fit une sortie contre les ennemis, qui s'emparèrent de sa personne et le conduisirent en prison à Gray [ Le 6 août de la même année, le capitaine du Cerf, de Voncourt, qui entreprit à son tour une course en Comté, demeura prisonnier au premier engagement. Mais sur la fin du mois, le sieur de Monsot, capitaine de Relampont, à la tête de soixante hommes, réussit mieux aux environs de Ray. Le baron de Marmier-Longwy, ayant voulu lui tenir tête, fut battu et fait prisonnier. On l’échangea contre du Cerf]
  La seigneurie passa dans la maison des Girault. Jean Girault, qui avait une soeur mariée à Guillaume de Montarby, écuyer, seigneur de Voncourt et de Changey, l'obtint soit par héritage, soit par acquisition. Il eut de sa femme Claudette de Maignen un fils, nommé François, qui était, en 1648, écuyer et seigneur de Voncourt. Il épousa Jacquette Piot, qui lui donna plusieurs enfants, entre autres François, Marguerite et Anne.
François eut une partie de la seigneurie de Voncourt. Il était écuyer, chevalier de Saint-Louis et capitaine de cavalerie au régiment Dauphin. Il mourut en 1729, et fut inhumé au choeur de l' église de Savigny, dans le tombeau de ses ancêtres.
Marguerite fut mariée à M. Thomas Petit, écuyer, qui devint aussi seigneur en partie de Voncourt. Ils laissèrent leurs biens à leur fils Thomas, écuyer, capitaine au régiment de Champagne, marié à Mlle Marie-Marguerite d' Hémery. Celui ci eut pour héritiers ses enfants, Thomas-Bernard aussi écuyer et lieutenant au même régiment, Marguerite-Françoise et Anne qu'on appelait Mlles de Voncourt.
Anne Girault épousa Jérôme Véron. De ce mariage naquirent Etienne, seigneur de Voncourt, lieutenant de cavalerie dans le régiment Vaudrey, Simon-Marie, écuyer, seigneur de Voncourt, lieutenant de cavalerie au régiment Dauphin, Jean-Jérôme, écuyer, etc.
  En 1737, M. Thomas Petit fit avec les habitants de Voncourt une transaction par laquelle il les déchargea à perpétuité du droit de guet et garde au château de ce lieu et des réparations, en vertu duquel chacun d'eux avait été jusqu'alors obligé de payer annuellement quinze sous au seigneur.
  Dans l'acte de partage de la terre de Voncourt entre les enfants de M.Thomas Petit et de dame Marguerite d' Hémery fait le 10 mai 1765, on lit : le château, enclos et dépendances appartiendront, suivant la coutume, audit Thomas-Bernard Petit, par préciput ou droit d'aînesse. Puis trois lots faits ensuite avec égalité et tirés au sort. La justice sera rendu à frais communs. Les officiers de justice ne pourront être institués ou destitués que d'un commun consentement.
  L'année suivante on nomma à Voncourt un nouveau juge, par un acte conçu en ces termes :
"Nous Marie-Marguerite d' Hémery, veuve douairière de feu messire Thomas Petit, chevalier et seigneur de Voncourt et autres lieux, et en cette qualité usufruitière de cette terre, Françoise-Marguerite Petit et Anne Petit, filles et héritières dudit feu Thomas Petit, ayant en cette qualité la propriété des droits de haute, moyenne et basse justice dans la terre de Voncourt, étant bien informées des vie, mœurs, et âges, religion catholique, apostolique et romaine de sieur Pierre Douette, notaire royal demeurant à Fouvent-le-Châtel, juge de Gilley et Fouvent-le-Prieuré, et de son expérience de la pratique, l'avons par ces présentes nommé et institué, nommons et instituons notre juge dans l'étendue de notre dite terre de Voncourt, pour par lui en faire les fonctions aux honneurs, fruits, profits et émoluments attribués audit office, à la charge par lui de se conformer aux ordonnances et règlements de la Cour. Mandons à nos justiciables de le reconnaitre en ladite qualité de juge, de lui porter les honneurs tels qu'ils les doivent à nos officiers.
  En foi de quoi nous nous sommes soussignées et avons fait apposer à la présente le cachet de nos armes.
  Fait et donné en notre hôtel de Langres cejourd'hui 20 juin 1766.
"
  La terre passa ensuite par acquisition à M.Billerez, qui prit le titre de seigneur de Voncourt.
  Ce village n'a jamais eu d'église. Il dépend de la paroisse de Savigny.

Fin.


L'abbé Briffaut, Histoire de la ville de FAYL-BILLOT et notices sur les villages du canton, 1860, pp. 328-333, Monographies des villes et villages de France, Le Livre d'histoire-Lorisse, Paris 2012

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