Deux-Sèvres : les éoliennes et les antennes-relais tueuses de petits fromages au lait cru

Notre VIE, notre quotidien, notre VILLAGE, nos prés, nos forêts, nos animaux et, le climat, valent PLUS que leurs profits!  

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Sioux Berger
Août 2020


Témoignage de Jean Blot
   Je m’appelle Jean Blot, et je suis éleveur dans les Deux Sèvres. Dans les années 90, j’ai pris la suite de mes parents. Oh ! ce n’est pas une grosse exploitation ! Avec mon épouse, nous avons l’amour des bêtes et du travail bien fait. Nous produisons de petits fromages au lait cru, des faisselles, et nous les vendons sur les marchés. Nous aimons ce contact direct avec les clients. Pour nous, fabriquer des fromages locaux, c’est bien plus qu’un peu de nourriture. C’est un bonheur de tous les instants. Vous savez, ces petits plaisirs qu’on a en France et qu’on essaie peu à peu de nous enlever. Eh bien nous essayons d’y contribuer et de préserver cet art de vivre qui respecte à la fois l’animal et notre culture culinaire. Bref, j’aime mon métier, et, jusqu’en 2010 il me l’a toujours bien rendu.
   C’est à cette époque qu’avec ma femme nous avons décidé de faire construire un nouveau bâtiment pour nos bêtes. Je ne le savais pas, mais c’est exactement à la même période que les différents parcs éoliens du secteur ont peu à peu été mis en service. Et c’est aussi aux mêmes dates, entre 2010 et 2015, que deux antennes-relais ont vu le jour. Ces sites forment un large un cercle autour de chez moi. Mais cela, je ne le savais pas, car depuis chez moi je ne vois pas une éolienne, même si la plus proche est à 1 km : si l’on place ma ferme au centre d’une horloge ; je suis cerné par les aérogénérateurs à midi, 15 heures, et 20 heures, et par les antennes-relais à 14 heures, 21 heures, et une nouvelle vient de s’implanter à 17 heures. Au total, ce sont une quarantaine de machines qui ont peu à peu été mises en route sur cette période.


 

  Etant donné que je ne subissais aucune nuisance, ni visuelle ni sonore, je ne me suis pas du tout intéressé à ces constructions jusqu’à ce que de curieux phénomènes se produisent dans le nouveau bâtiment que j’étais en train de construire : les bêtes ont commencé à tomber, à être plus fragiles, les unes après les autres, sans raison. Elles s’effondraient comme ça, brusquement, certains petits qui venaient de naître ne parvenaient plus à se relever, d’autres avaient des retards de croissance. A certaines périodes de l’année, mes animaux fréquentaient moins une partie du bâtiment, sans raison apparente. Et puis, dans les naissances, j’avais curieusement beaucoup plus de femelles que de mâles, un peu comme si quelque chose perturbait les lois de la nature.
   Bien entendu, j’ai fait venir plusieurs fois le vétérinaire, et j’ai à peu près tout entendu : je ne savais pas nourrir mes troupeaux, je devais consulter un nutritionniste…comme si des animaux élevés en plein air dans le respect de la vie animale avaient besoin d’un spécialiste pour savoir comment manger ! C’est dur, de s’entendre dire qu’on ne sait pas travailler. Toutes ces consultations n’ont rien donné, et je me suis peu à peu endetté. Plus mes animaux mouraient sans raison, plus ma trésorerie en prenait un coup. D’autant que lorsque je rachetais des bêtes, je devais attendre que les femelles grandissent pour avoir du lait. Et sans lait, pas de petits fromages…. Et ce n’est qu’en 2018 que j’ai entendu parler des problèmes de champs magnétiques. J’ai donc fait expertiser ma ferme. Et là, le verdict est tombé : il y avait 1 volt 2 dans les murs et dans le sol. Pour vous donner une idée, un humain peut supporter jusqu’à 0,8 volts, pas plus, et un animal est en mauvaise santé au-delà de 0,4 volts. Alors 1,2 volts, vous imaginez les dégâts…


 

  Pourtant, après vérification, mon installation électrique ne comportait absolument aucune fuite. Alors, d’où venait ce courant ? Avec l’aide d’un géobiologue, j’ai fait réaliser des travaux, et je croise les doigts pour que cela suffise. Je dois attendre que mes femelles grandissent pour voir si elles donneront correctement du lait en 2021…
   En tout cas visiblement aucun scientifique ne souhaite se pencher sur la question. Toutes ces machines sont bien plus juteuses que mes fromages…
   Aujourd’hui je suis en colère contre tout ce qu’on ne nous dit pas sur les aérogénérateurs, sur les antennes qui peuplent nos campagnes et les transforment en industrie. Quand on regarde les éoliennes de loin, on dirait de simples bâtons plantés dans le sol, mais on se garde bien de nous expliquer comment tout cela fabrique de l’électricité, et pourquoi il y a autant de parcs sur un même endroit. Ces machines, il faut bien les brancher quelque part. Je me suis penché sur les cartes, sur les arrêtés préfectoraux, et voici ce que j’ai trouvé : les différents parcs qui m’entourent sont reliés entre eux. Ils sont tous branchés aux mêmes endroits : eh oui, toute cette électricité, il faut bien l’acheminer vers les postes source. Sur les plans que j’ai consulté, ma ferme a les deux pieds sur une nouvelle ligne Haute   Tension enterrée, cette même ligne qui relie les machines entre elles, et qui a été construite pour augmenter la production électrique. Bien sûr, personne ne m’en a informé.Courants vagabonds ? Ondes ? Champs électromagnétiques liés à ces machines ? Je ne suis pas spécialiste. Tout ce que je sais, c’est qu’en dessous de ces moulins à vent et de ces antennes, il y a des producteurs locaux qui voudraient continuer à vivre dignement. Evidemment, entre un petit fromage local, le bien-être d’un animal, et un lobby éolien ou 5G, pour les actionnaires, le choix est vite fait. Alors on préfère regarder ailleurs et laisser penser aux gens qu’on fabrique de l’électricité verte et que ceux qui vivent en dessous sont en parfaite santé.
Témoignage recueilli par sioux berger

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