La filière EPR passée au crible de la Cour des Comptes

  INCROYABLE! Comment les différentes majorités, gouvernements et présidents de la République qui se sont succèdés depuis ces 40 dernières années à la tête du pays ont-ils pu laissé s'éteindre un des fleurons industriels du pays qui pourtant lui assure son indépendance énergétique et s'avère efficace dans lutte contre le changement climatique? Alors que les professionnels de la profession savaient, ces mêmes élus n'ont... rien vu. Sont-ils à ce point des ballots, des rustres ou... sont-ils des larbins à la solde des nouvelles industries dites renouvelables qui veulent, elles aussi, leur part de gâteau? Pourquoi personne ne s'interroge?
Ce pays est perdu!
" (..) La perte de compétences techniques et de culture qualité de la filière nucléaire est aujourd’hui volontiers mise en avant pour expliquer les problèmes de construction de l’ EPR. Mais les acteurs n’en avaient pas conscience au début des années 2000 et le diagnostic n’a été effectué qu’avec retard» (Synthèse du Rapport, p.13) [...] La décision de construire un nouveau réacteur relève uniquement du pouvoir politique et celui-ci le rappelle volontiers [...] Mais ces mêmes dirigeants, dotés de responsabilités exclusives, ne peuvent être exonérés de leurs défaillances en les mettant sur le compte de conseillers.[...] En 2009, l’industrie française perdit le marché du siècle, un projet de quatre réacteurs à Abou Dhabi. La consternation et la stupéfaction dominèrent en France. Les Coréens du Sud, qui n’avaient jamais exporté de nucléaire emportaient la mise.[...] Un an après l’échec d’ Abou Dhabi, la rédactrice en chef adjointe, Caroline Peachy, consacra le 6 octobre 2011 un éditorial aux problèmes des chantiers EPR de Flamanville (EDF) et de Finlande (Areva). Elle commence par «L’annonce du [nouveau] retard de l’ EPR de Flamanville n’aura pas été une surprise pour les professionnels [mondiaux]». Bien d’autres suivront qui ne durent pas étonner non plus.."

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La filière EPR passée au crible de la Cour des Comptes

Directeur

   La Lettre « Géopolitique de l’ Electricité » de septembre s’intéresse au Rapport sur la filière EPR de la Cour des Comptes, document de référence sur le sujet. Dans la synthèse du Rapport on lit : « La perte de compétences technique…de la filière nucléaire est …mise en avant pour expliquer les problèmes…de l’ EPR. Mais les acteurs n’en avaient pas conscience…et le diagnostic n’a été effectué qu’avec retard ». Ce "retard" a rarement été évoqué mais nous constatons que ses conséquences furent capitales. Notre étude montre aussi que les professionnels du monde entier étaient au courant des carences françaises bien avant les responsables français.
   La raison première de la perte de compétence fut la pause de quinze ans dans l’ouverture des chantiers nucléaires qui a largement empêché les transferts des compétences acquises durant la construction du parc nucléaire actuel.
   La Cour rappelle que les décisions concernant l’atome sont du ressort du pouvoir politique. Certes elle ajoute : « les décisions du pouvoir politique ont été insuffisamment éclairées », mais faut-il être conseillé par des experts pour comprendre qu’une activité économique privée de nouveaux projets durant quinze ans est en danger de mort. Imagine-t-on les chantiers de l’Atlantique sans commande de paquebots durant quinze ans ?
   L’avenir de l’industrie nucléaire française est, comme toujours, entre les mains des dirigeants politiques et de leurs choix. Mais aussi de leur compréhension des réalités industrielles : on ne peut s’empêcher de remarquer que depuis 2000, près de 40% des entreprises manufacturières françaises ont mis la clef sous la porte arrêtant la production sur le sol national d’une kyrielle d’objets, alors que l’industrie allemande se maintenait et que celle de la Suisse croît et prospère.

La lettre
https://www.geopolitique-electricite.fr/newsletters/MDk4NGZlMGRlMmEw/La%20fili%C3%A8re%20EPR%20%20Rapport%20de%20la%20Cour%20des%20Comptes%20R%C3%B4le%20et%20responsabilit%C3%A9s%20des%20politiques..pdf

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