La Haute-Marne n'a pas été le cadre, pendant la Révolution, d'évènements spectaculaires ou de bouleversements d'ampleur nationale. Est-ce à dire que l'histoire du département pendant cette période n'est qu'une page blanche? Un pays qui n'a subi sur son sol ni guerre civile, ni guerre étrangère, qui n'a donné à la scène politique nationale aucune tête d'affiche, où la Révolution a fait couler plus d'encre que de sang mérite-t-il que l'historien s'intéresse à lui? Ce serait oublier que l'histoire n'est pas faite que du fracas des batailles et du tumulte de la "grande" politique, mais que les modifications lentes et discrètes du social, du culturel et de l'économique y ont aussi leur place. La Haute-Marne a subi comme le reste de la France les conséquences des bouleversements révolutionnaires et elle en porte encore l'empreinte. Elle méritait donc elle aussi de susciter la curiosité du chercheur et les réflexions de l'historien...
Les Jacobins de Bourmont, 1791-1794
Jacques Bernet
p.7-11.
L'émergence de la sociabilité politique fut un des traits spécifiques de la période révolutionnaire et l'expérience relativement éphémère des clubs constitua, en quelque sorte, l'archéologie de notre vie partisane contemporaine. Notre récente enquête a révélé l'ampleur appréciable et méconnue du phénomène en Haute-Marne, puisque nous avons pu recenser des clubs de Jacobins [1789-1799 ; formé à Versailles en mai 1789 par des Constituants bretons, Lanjuinais, Le Chapelier, auxquels s'adjoignirent des députés d'autres provinces et des hommes politiques en vue, duc d'Aiguillon, Pétion, l'abbé Grégoire, Robespierre, Sieyès, Barnave et les Lameth, le Club breton, venu à Paris avec l'Assemblée, s'installe, sous le nom de « Société des amis de la Constitution », au réfectoire du couvent dominicain de la rue Saint-Honoré, d'où le nom de « club des Jacobins » qui lui est donné par dérision par les royalistes] dans au moins une cinquantaine de localités, soit près de 10% des communes du département, surtout dans les villes et bourgs administratifs, mais aussi dans de modestes villages, notamment autour de Langres, Bourbonne, Joinville ou Saint-Dizier. Les plus anciennes sociétés s'étaient affiliées à la célèbre " société-mère" parisienne et en l'an II tous les clubs, sous le sigle des "sociétés populaires" se réclamèrent du Jacobinisme [bien que le nom des "Jacobins" soit lié à la dictature révolutionnaire, les Républicains du XIXe siècle ont continué à se référer aux idéaux originels des Jacobins tout en les rendant plus consensuels. Le jacobinisme qui s'inspire des idées politiques des Jacobins est une doctrine politique qui défend plus la souveraineté populaire et l'indivisibilité de la République française, qu'une centralisation forte de l'Etat. Pour ses détracteurs, le jacobinisme est à l'origine des Etats totalitaires] ; mais cette référence commune ne doit pas masquer d'appréciables différences dans le temps et l'espace, une réelle diversité de positions et de pratiques politiques. Chaque club mérite donc une étude particulière, pour autant que l'on dispose de sources suffisantes pour en reconstituer l' histoire.
C'est le cas pour Chaumont ou Bourbonne, qui ont déjà suscité l'intérêt des historiens 1, mais aussi pour les Jacobins de Bourmont, plus méconnus, dont les Archives départementales ont conservé un précieux registre de délibérations pour l'an II et l'an III 2, source que l'on peut recouper avec les fonds de la commune et du district 3. Le club de Bourmont présente un certain nombre d'originalités intéressantes : précédé seulement par ceux de Chaumont et Bourbonne, fondé en même temps que celui de Langres, au début du printemps 1791, il fut l'un des plus anciens du département. Il semble avoir été un des plus nombreux, malgré la taille modeste de la ville, car il recruta dans une large aire géographique coïncidant avec le district, voire au-delà. Du printemps 1791 à l'automne 1794, dates connues de son existence, il parait être resté unique dans son ressort, à la différence des autres districts du département - sous réserve, toutefois, d'un incertitude quand à la création d'un club autonome à Saint-Thiébault, village contigu, en 1791, et d'une tentative, semble-t-il sans suite, de société populaire à Breuvannes, gros chef-lieu de canton, en pluviôse [20 janvier - 18 février
] an II. 4
Bourg de taille modeste, ne comptant guère plus d'un millier d'habitants en la période 5 [489 citoyens au 1er janvier 2020 ], mais fier de son passé et de son particularisme lorrain, Bourmont avait obtenu, lors de son rattachement à la Haute-Marne en 1790, de devenir le plus petit chef-lieu de district du département. Son ressort, dont ses administrateurs auraient souhaité l'extension au détriment des cantons vosgiens proches, comprenait 10 cantons et 73 communes. Bourmont s'intitulait alors "capitale du Bassigny-Barrois" et arguait de son ancienneté administrative : ancien chef-lieu de bailliage, municipalité urbaine, dotée d'un magnifique et récent hôtel de ville, un collège "avec pensionnat considérable", un ancien chapitre de 12 prébendes [ part de biens prélevée sur les revenus d'une église et attribuée à un clerc pour sa subsistance et en compensation du ministère accompli ; titre auquel est attachée une prébende. Les prébendes disparurent en France à la Révolution], récemment supprimé, un hôpital, une prison, deux maisons religieuses, Annonciades et Trinitaires : " tous ces établissements ont donné de tous temps à cette ville une préférence marquée sur les autres villes ses voisines, préférence qui lui était encore due à raison de l'ordre et de la classe de ses citoyens qui pour la plupart sont riches, beaucoup d'officiers militaires et plusieurs maisons de commerce", concluait un mémoire de la municipalité réclamant une brigade de maréchaussée, en juillet 1791 6. La petite cité de la haute vallée de la Meuse, contrôlant une voie de passage et une zone longtemps frontalière avait eu une vocation militaire et commerciale ; seul le maintien de son rôle administratif et intellectuel pouvait enrayer son déclin déjà perceptible, qui sera consommé au XIXe siècle, quand la ville se verra refuser le chef-lieu d'un quatrième arrondissement de la Haute-Marne. L'ensemble monumental insolite que découvre le visiteur d' aujourd’hui dans ce très joli bourg assoupi et écarté, témoigne de cette splendeur passé.
Or la création et l'importance du club de Bourmont sous la Révolution ne paraissent pas avoir été étrangères à cette volonté d'affirmer le rayonnement de la ville : dans son mémoire de juillet 1791, la municipalité se targuait non seulement de posséder " une des plus anciennes gardes nationales après celle de Paris, étant formée le 17 juillet 1789", mais " Une Société des Amis de la Constitution s'est formée dans son sein, elle compte plus de quinze à seize cents membres qui ne cessent journellement de montrer leur attachement à la Constitution".
I) Chronologie des clubs de Bourmont, 1791-1794
Comme toutes ses consœurs en la période, la société jacobine de Bourmont connut plusieurs phases d'activité, sous des sigles différents, qui reflètent l'évolution politique complexe de l'époque révolutionnaire, de la monarchie constitutionnelle à la Convention thermidorienne. Fautes d'archives propres, la première mouture du club, sous le nom de Société des Amis de la Constitution, reste la moins bien connue. Créée, semble-t-il, sous l'influence de la société de Bourbonne 7, elle sollicita son affiliation aux Jacobins de Paris le 25 mars 1791 et l'obtint le 15 avril 8. Elle figure dans la liste des clubs de province affiliés à la société-mère parisienne du 1er mai 1791, où l'on note aussi une mystérieuse société de Saint-Thiébault, qui semble être citée par erreur, car on trouve par ailleurs des références au club de "Bourmont et Saint-Thiébault " : il est donc plus vraisemblable qu'il s'agit d'une seule et même société. Si l'on peut accorder crédit à l'estimation municipale de juillet 1791, le club de Bourmont aurait été, avec 1 500 à 1 600 adhérents, de loin le plus nombreux du département : un chiffre aussi considérable paraît s'expliquer par une large politique de recrutement à l'échelle de tout le district, dont nous avons un témoignage rétrospectif avec l'exemple de Breuvannes [Breuvannes-en-Bassigny, localité au sud de Bourmont, distante de 15 km] : "Au mois de juillet 1791, 113 habitants de Breuvannes se présentèrent à une de nos séances et demandèrent à être membres de la Société. Nous leur accordâmes les bras de l'amitié, ils s'y précipitèrent " 9. À la différence de Bourbonne, qui s’efforça en 1791-1792 de susciter des créations de club ruraux dans les bourgs et villages de son district, la société de Bourmont semble avoir misé sur un rayonnement géographique très étendu,
caractéristique que l'on retrouvera en l'an II.
Les positions et les activités politiques de ce premier club restent bien obscures car, curieusement, les délibérations communales n'y font pratiquement aucune allusion, bien que le club ait été vraisemblablement peuplé et animé par des membres des administrations locales. On connait seulement, grâce aux archives de la société-mère parisienne, sa réaction, politiquement avancée, à la fuite du Roi à Varennes : son adresse de juillet 1791demandait en effet "... si la royauté est nécessaire à un grand peuple et si, en la conservant au chef du pouvoir exécutif, l'Assemblée nationale ne pourrait pas rendre le conseil du Roi électif et amovible" 10, ce qui revenait à prôner, sinon la République, du moins un régime pleinement parlementaire. Au cours de l'été 1791, la société de Bourmont est très probablement restée fidèle aux Jacobins de Paris, après la scission des Feuillants [ la
grande scission qui aboutit à la création du club des Feuillants date du
18 juillet 1791, au lendemain de la fusillade du Champ-de-Mars . Il
disparut après le 10 août 1792 ] - nous ignorons toutefois le contenu d'une circulaire imprimée "sur les clubs" qu'elle fit diffuser, à la date du 19 août 1791, d'après A. Aulard.
Lafitte Louis, Massacre des patriotes au Champs de Mars le 17 juillet 1791, Musée Carnavalet, Paris
Nous n'avons pas d'autre témoignage de l'activité des Jacobins de Bourmont jusqu'au mois de juin 1793, date à laquelle la "société républicaine et populaire" du bourg accepta de correspondre avec le club nouvellement créé à Saint-Dizier. 11 On peut cependant supposer que le club de Bourmont s'était maintenu et avait changé de titre, à l’instar de nombreuses sociétés politiques, à l'automne 1792, suite à la chute de la monarchie. La plus ancienne référence à la "société populaire" de la ville, figure dans les délibérations communales au moment de la commémoration du 10 août 1793, premier anniversaire de la prise des Tuileries. Les archives parlementaires mentionnent le 14 septembre un procès-verbal du club de Bourmont, daté du 4 de ce mois, demandant l'expulsion de tous les ci-devant nobles des armées.
12
Enfin le registre de délibérations du club, conservé à Chaumont, commence le 3 octobre 1793 : c'est la date de sa "régénération" ou plutôt de la création de ce que l'on appelle désormais la "seconde société". Elle émanait d'un noyau fondateur non identifié, probablement constitué au passage du représentant en mission Rühl [Philippe-Jacques, doyen de la Convention ] venu épurer les administrations locales ; dotée d'un nouveau règlement et de nouveaux diplômes, elle admit de nombreux adhérents par cooptation au cours des séances suivantes. Cette "société populaire régénérée", qui ne cessa d'augmenter ses effectifs tout au long de son existence, parait avoir fonctionné jusqu'à la fin du brumaire an III, mi-novembre 1794 : ses délibérations cessent à cette date et même si nous n'avons pas de témoignage formel sur sa fermeture, nous n'y trouvons plus aucune allusion au-delà.
Gravure de Rühl par E. Thomas sur un dessin de H. Rousseau
Les copieux procès-verbaux des séances du club de Bourmont en 1793-1794 nous permettent cette fois de bien connaître son activité. Les réunions publiques avaient lieu très régulièrement, tous les deux ou trois jours, dans une salle de l' hôtel de ville, siège de toutes les administrations ; on projeta bien d'aménager un local plus vaste et mieux approprié dans l'ancien couvent des Annonciades, mais on n'eut pas le temps ni les moyens de cette réalisation. 13 Selon le règlement définitivement adopté à la séance du 1er frimaire, 1er décembre 1793, la société élisait tous les mois un bureau composé d'un président, d'un vice-président, d'un secrétaire, d'un trésorier et d'un archiviste. Un "comité des rapports", également élu, préparait l'ordre du jour des séances, toujours précédés de la lecture des nouvelles - la date et l'heure en étaient déterminées par l'arrivée du courrier - et suivies d'hymnes républicains. On adjoignit par la suite un comité de correspondance, chargé de faire la synthèse des lettres reçues et de rédiger les adresses ; un projet de "comité d'agriculture" resta sans suite, mais on organisa en germinal [21 mars & le 19 avril] et floréal [20 avril au 19 mai] des comités de "bienfaisance" et d'"instruction publique". 14
Les séances publiques étaient largement ouvertes : "tout citoyen français sera admis à se présenter et à parler à la barre de la société". Les règles d'admission n'étaient pas très strictes, puisqu'il suffisait d'être présenté par quatre sociétaires et d'obtenir , "en cas de doute", un vote majoritaire des membres présents ; on prêtait alors serment et on acquittait une cotisation volontaire, dont le taux n'était pas fixé. Par la suit on imposa une certificat de civisme aux postulants "étranger" à la ville, mais cette exigence fut contestée par certains membres, estimant que ce n'était pas une garantie suffisante ou qu' " à la société seule appartenait son épuration", 10 ventôse an II [19 février au 20 mars] 15. L'exclusion pouvait être adoptée par un vote, en cas de "manquement aux principes républicains" : elle fut très rarement pratiquée à Bourmont. En principe le club aurait dû procéder à un scrutin épuratoire tous les six mois, afin d'éliminer les "membres indignes", mais cette règle ne fut jamais appliquée. La société resta largement ouverte et démocratique, en dépit de quelques critiques périodiques sur le laxisme des admissions et du fonctionnement. Le règlement stipulait que "Toute question sera décidée à la majorité des suffrages" ; de fait les Jacobins de Bourmont se refusèrent à adopter le style sectaire d'autres clubs, comme celui de Saint-Dizier, les débats publics restèrent très libres et animés, l'expression des opinions souvent variée, sinon contradictoire.
Le calendrier républicain est institué pendant la révolution par la Convention le 5 octobre 1793. Il est annulé par Napoléon le 1er janvier 1806 et remplacé par le calendrier grégorien. Vous trouverez donc des actes de l'état civil datés avec ce calendrier.
Principe du calendrier républicain
- Il commence rétroactivement le 22 septembre 1792, jour de l'établissement de la République.
- L'année est divisée en 12 mois de 30 jours.
- Chaque mois est divisé en 3 décades, 10 jours.
- 5 jours sont rajoutés, 360 + 5 = 365 : les sans-culottides : Vertu, Génie, Travail, Opinion et Récompenses.
- Le jour supplémentaire des années bissextiles était la fête de la révolution.
À suivre...
La Haute-Marne pendant la Révolution, Actes des 10eme Journées d'art et d'histoire Chaumont, Langres, Saint-Dizier, 21-23 avril 1989, Chaumont, 1989.
1. L. Forestier, La Société populaire de Chaumont : curieux détails sur les délibérations de cette assemblée, Chaumont, 1892. G. Maintenant, "Les Jacobins de Bourbonne-les-Bains, septembre 1790 - automne 1793, étude d'histoire politique", C.H.M., n°135, 1978, p.141-156, et 136, 1979, p. 22-32.
2. A.D.H.M., L 2216*, délibérations de la Société populaire de Bourmont, 3 octobre 1793 - 26 brumaire an III, 16 octobre 1794.
3. A.D.H.M., fonds du district de Bourmont et du comité de surveillance dans la série L ; E dép. 838 &839, délibérations communales déposées, 1790-1793, 1793-1814.
4. Le 8 pluviôse [20 janvier au 18 février] an II le club de Chaumont transmit à celui de Bourmont une lettre émanant de "quelques individus se disant-sans-culottes composant la commune de Breuvannes", en date du 1er pluviôse, "sollicitant l'affiliation à la société de Chaumont et lui demandant des commissaires pour organiser une société populaire à Breuvannes" ; en s'étonnant qu'ils ne se soient pas adressés à la société de leur chef-lieu de district ; Bourmont répondit que les habitants de Breuvannes avaient participé à leur premier club en 1791 mais "la société s'étant régénérée par le scrutin épuratoire il y a quelques mois, ces citoyens ne sont pas présentés..., Nous présumons qu'ils projetaient dès lors de s'ériger en société populaire", ajoutant : "Nous ne pouvons qu'applaudir à la préférence que ces citoyens de Breuvannes vous ont donnés et nous ne serons jamais rivaux qu'en patriotisme, en zèle et en dévouement pour la chose publique". A.D.H.M., L 2014*, registre de délibérations de la société populaire de Chaumont, 3 pluviôse an II : L 2216, registre de Bourmont, 8, 12 & 17 pluviôse an II. Le club de Bourmont comptait lui-même plusieurs adhérents originaires de Breuvannes et nous n'avons trouvé aucune trace de la société populaire de ce village dans les délibérations de la commune.
5. Selon les indications figurant dans les délibérations communales, Bourmont comptait 1 025 habitants en 1790, 1 183 en l' an II, 1 065 en l'an III et 1 058 en 1804.
6. Délibérations communales, E dép. 838, 7 juillet 1791.
7. Selon G. Maintenant, art. cité. Le 15 ventôse [19 février au 20 mars] an II, la société populaire admit en son sein Jean-Antoine Huot, commissaire national auprès du tribunal du district de Bourbonne, cité comme étant "un de ceux qui a le plus coopéré à la formation de l'ancienne société de la commune de Bourmont, dont il était membre".
8. A. Aulard, Les Jacobins de Paris, t.I & M.L. Kennedy, "The Jacobin club during the French Revolution, 1790-1792". [Le club des Jacobins pendant la Révolution française]
9. Registre L 2116*, 17 pluviôse an II, 1916, p.142.
10. A. Aulard, Les Jacobins de Paris, op. cit., t. III, p.92 et Histoire politique de la Révolution française.
11. A.D.H.M., L 2019*, registre de délibérations de la société populaire de Saint-Dizier, 29 juin 1793.
12. Archives parlementaires, procès-verbaux des assemblées révolutionnaires, séance de la Convention du 14 septembre 1793.
13. Le 17 pluviôse an II avait été formée une commission ad hoc, composée de 6 membres, sous la responsabilité de l' "architecte" Brigonnet, sociétaire originaire d' Andelot ; les frais furent estimés à 1 900 livres. Ce projet, évoqué plusieurs fois en séance, fut finalement abandonné, faute d'argent et à la suite d'une moindre fréquentation du club.
14. Le club passa à l’ordre du jour sur la création d'un comité d'agriculture à la séance du 29 ventôse an II ; on adopta le 10 germinal la proposition d'un comité de bienfaisance "pour défendre devant les tribunaux les droits des gens malheureux, indigents, opprimés et persécutés" - il s'agissait donc moins d'un organisme à vocation sociale, comme dans certains clubs, que d'un "comité de défenseurs officieux", tel celui créé par les Jacobins de Reims. Quand au comité d'instruction, adopté le 8 floréal, il fut chargé d'organiser - tardivement - les séances décadaires de "lecture des loix et de réjouissances républicaines au Temple de la Raison".
15. Selon un membre : "Il ne suffisait pas d'avoir un certificat de civisme, il fallait encore être connu pour quelques traits soulignés de patriotisme, et que sans cette précaution, la société serait exposée à admettre dans son sein des membres gangrénés et souvent aussi à en rejeter de très bons". Ce point de vue sélectif ne fut pas lus suivi que la proposition faite peu après, d'ajourner toute nouvelle adhésion "jusqu'à la paix".
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