Les liaisons dangereuses
Ou lettres recueillies dans une Société, & publiées pour l’instruction de quelques autres
Choderlos de Laclos, 1741-1803, auteur ; Durand Neveu, éditeur, 1782.
BnF, Réserve des livres rares, RES P-Y2-2129 (1)
© Bibliothèque nationale de France
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De La Rochelle à l’île d’Aix : Les Liaisons dangereuses
Christine Saurat UDAP 64
2021 01
C’est sur les côtes d’Aunis que se construisent peu à peu Les Liaisons dangereuses, le plus scandaleux roman épistolaire du XVIIIe siècle. Choderlos de Laclos, à la réputation sulfureuse, est alors capitaine d’artillerie et se trouve en charge des travaux de fortifications de l’île d’Aix. L’esprit scientifique et militaire s’associant aux qualités de l’homme de lettres lui permettent de créer la trame de ce roman si ingénieusement élaboré qu’il n’a jamais cessé de fasciner.
Carte IGN de l’Ile d’Aix. Source : www.geoportail.gouv.fr/carte
Né à Amiens en 1741, Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos est issu d’une famille nouvellement admise dans l’aristocratie de robe. Elle est désargentée mais cultivée et tente par-là d’échapper au poids de l’ordre social. Les Laclos s’installent à Paris, dans le Marais, en 1751 : le futur romancier y passe donc son adolescence. Alors que son frère aîné est parti travailler pour la Compagnie des Indes, c’est à l’école d’artillerie de la Fère, ancêtre de l’École Polytechnique, que son père le fait entrer en 1759 : il a tout juste 18 ans.
Ce choix répond aux dispositions du jeune garçon pour les sciences et fait de lui un lieutenant d’artillerie. Choderlos admire La Pérouse et aspire à découvrir les horizons lointains. En 1762, il est donc heureusement affecté à la brigade des colonies que Choiseul destine aux expéditions outre-mer. On rassemble les hommes à La Rochelle : c’est le premier contact de Laclos avec la ville.
Choderlos de Laclos par Maurice-Quentin de La Tour. Source: Wikipédia.
Les casernes de la nouvelle unité sont situées de part et d’autre de la porte Dauphine. Les bâtiments existent toujours, bien que remaniés au XIXe siècle. On peut ainsi avoir une idée de l’environnement de Laclos dans la cité, à la différence près qu’il la trouva fortifiée.
On se rappelle qu’une des conséquences du siège de 1628 fut la destruction des remparts médiévaux avec la seule préservation des trois célèbres tours qui gardent l’entrée du port. Mais la construction d’une nouvelle enceinte avait été commandée par Louis XIII à son profit, plus vaste que la précédente, pour permettre l’expansion de la ville. Vauban en fut l’architecte, relayé sur place par François de Ferry. Laclos put sans doute fréquenter les salons rochelais où la vie mondaine se mêlait à la vie intellectuelle. Cette première approche est de courte durée. Le Traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans en 1763 et au rêve d’ailleurs pour Laclos : la France est en effet privée de l’essentiel de ses colonies.
La Brigade des colonies, devenue inutile, part pour Toul et prend le nom de régiment de Toul-Artillerie, selon l’usage.
L’ennui de la vie de garnison guette le jeune Choderlos qui a tout juste vingt ans. Il fera cependant carrière dans ce régiment jusqu’à la Révolution et le suivra à Strasbourg (1765-1769), à Grenoble (1769-1775), à Besançon, à Valence (1777), encore Besançon, etc…
Le jeune ambitieux gravit les échelons sans éclat, lui qui nourrissait un idéal de gloire ! Il sera capitaine à vingt-neuf ans, grâce à des appuis mais sans en tirer le moindre avantage autre qu’honorifique : ni commandement de compagnie ni appointements supplémentaires. Il tente d’atténuer la désillusion par le commerce du monde, en fréquentant les salons. Il passe notamment la plus grande partie de ses congés à Paris, capitale des lettres, où les vers lui offrent un dérivatif et une manière de briller en société. Ses écrits sont légers mais l’esprit caustique y souffle déjà, révélant un fin talent d’observateur.
À Grenoble, il va fréquenter la « fine fleur de l’aristocratie », selon ses propres termes. C’est ce qui autorisera les commentateurs à rechercher dans cette société les clés du roman qui lui apporte la célébrité. Mais n’est-ce pas là une manière de minimiser la portée de la critique sociale en faisant du texte une chronique de mœurs dont les protagonistes sont identifiables et donc singuliers ?
Georges Poisson, dans sa biographie de Laclos, souligne l’importance de la période grenobloise dans la vie du futur auteur des Liaisons dangereuses : « c’était sans doute la première fois que Laclos pénétrait en profondeur dans un milieu aristocratique frelaté analogue à celui de la capitale. La Rochelle l’avait accueilli trop jeune et trop peu de temps pour qu’il pût pénétrer dans un milieu que d’ailleurs son passé protestant teintait de rigueur ; Toul était une petite ville endormie ; Strasbourg était imprégnée de sa moralité alsacienne ; Grenoble la première lui offrait la révélation du libertinage, des vices de l’aristocratie, de son goût de la raillerie tourné contre le régime, contre la Cour, contre elle-même, de sa méchanceté foncière… » 1
On a donc cru trouver les modèles de Valmont et de la marquise de Merteuil dans cette société aristocratique grenobloise. Le premier témoignage est celui du comte de Tilly qui se présente comme un ami de Laclos, rencontré à Paris dans les milieux du Palais-Royal et qui, dans ses Mémoires, rapporte de quelle manière Laclos aurait évoqué « l’original » de Madame de Merteuil, dont son personnage ne serait qu’une faible copie : « une marquise de L.T.D.P.M. dont toute la ville racontait des traits dignes des jours des impératrices romaines les plus insatiables. »
Un autre témoin, le comte d’ Angoult affirme que Madame de Montmaur, sa propre tante, serait le modèle de Laclos. Mais Georges Poisson exclut cette piste car Madame de Montmaur n’habitait pas encore Grenoble pendant le séjour du romancier. Il penche plutôt pour Madame de la Tour du Pin-Montauban, qui n’est autre que la petite-nièce de la célèbre Madame de Tencin, « chanoinesse scélérate » selon Diderot, qui tint salon, écrivit des romans et fut la maîtresse du cardinal Dubois.
On imagine que la fréquentation de la société aristocratique grenobloise a pu être une source d’inspiration pour Laclos dans la construction de ses personnages mais le résultat dépasse une simple transcription de choses vues. Le roman s’inscrit dans une tradition littéraire qui met en scène le grand séducteur ou le libertin et analyse les sentiments de façon intellectualisée. La littérature du temps interroge sur l’amour tout comme le fait ici Laclos de façon originale. En ce sens, il hérite de Richardson, Crébillon et bien sûr de Rousseau dont il est un fervent admirateur. Par ailleurs, la pureté de son style et la complexité de la forme qu’il crée font de son roman une œuvre de composition à part entière dont l’intérêt est avant tout esthétique.
Pendant son second séjour à Besançon, Laclos a déjà bâti la trame de son texte. C’est alors qu’il est mis à la disposition du marquis de Montalembert chargé de fortifier l’île d’Aix après son succès sur l’île d’Oléron. On est en 1779, la guerre d’indépendance américaine fournirait-elle enfin une occasion d’action au capitaine Laclos ?
Sur l’île d’Aix, des travaux de fortification avaient déjà été commencés en 1692, sur les plans de Vauban : au sud, un donjon avait vu le jour, consolidé de bastions et d’une enceinte du côté de la mer. Insuffisants, ils furent repris en 1756, à l’occasion de la guerre de Sept ans. Leur efficacité fut cependant mise à rude épreuve en septembre 1757 lors d’un assaut anglais de dix-sept vaisseaux armés de onze mille hommes : le fort fut vaincu, l’île pillée et dévastée.
Plan d’une partie de l’île d’Aix avec les projets relatifs à sa défense, par le Marquis de Montalembert, date d’édition: 1781. Source: www.blog.kermorvan.fr/2019/06/04/un-petit-survol-de-lile-daix/#jp-carousel-12516
Ensuite, fortifier l’île ne fut plus au goût du jour, jusqu’à la reprise des hostilités avec les Anglais en 1778, moment où Montalembert propose la construction d’un fort casematé, construit en bois, avec une large force de frappe pour des canons disposés dans de vastes casemates.
Laclos est chargé de superviser les travaux engagés, sur les plans de Montalembert, sous le contrôle des officiers du Génie. Il sera une sorte de conseiller technique dont le rôle est cependant mal défini. De cette mission, il tire un Mémoire sur les troupes destinées à la défense du fort de l’île d’Aix où il propose une réforme au sein de l’armée qui supprimerait la distinction entre infanterie et artillerie. Il va sans dire que ce dossier sera classé sans suite, si ce n’est qu’il alimentera le discrédit porté à l’officier tout au long de sa carrière, en raison de ses imprudences répétées.
Ce n’est donc pas par ce moyen que Laclos obtiendra les titres de gloire auxquels il aspire. Mais pour l’heure, depuis Fouras, il embarque sur un bateau à voiles pour faire la traversée jusqu’à l’île d’Aix. Il fallait alors près d’une heure et demie pour effectuer le passage contre une vingtaine de minutes aujourd’hui. L’île présente un aspect assez sauvage avec une bonne part de marais salants abandonnés, des cultures céréalières et des vignes. Le modeste bourg au sud, dominé par des ruines, déploie de petites rues sur un plan tiré au cordeau. Les habitants sont alors à peu près cent cinquante. On ne sait malheureusement rien des relations qui ont pu exister entre eux et Laclos qui logea vraisemblablement sur place. Dans sa correspondance, Laclos fait simplement quelques mentions de pêcheurs illettrés dont l’insensibilité aux beautés de l’océan le frappe…
On sait cependant qu’à cette époque Montalembert et Laclos se fréquentent et s’apprécient. Le vieux militaire a écrit des vers et de petits textes ; sa femme elle-même est auteur du roman Elise Dumesnil. Leur société permet de maintenir Laclos dans une ambiance cultivée lorsqu’il est à Rochefort. Il est déjà connu pour quelques écrits littéraires mineurs : des poèmes, des collaborations à l’Almanach des Muses depuis 1767 et un Épître à Margot qui vise la dernière favorite de Louis XV, la comtesse du Barry. Montalembert et Laclos sont deux hommes d’esprit qui ont en commun le goût des lettres mais aussi un certain sens de la contestation. Montalembert est en effet un spécialiste des fortifications dont les théories sont rejetées par ses pairs car radicalement opposées à l’art de Vauban.
Ainsi, durant les travaux, l’animosité grandit entre les officiers du génie et Montalembert qui choisit finalement de s’appuyer totalement sur Laclos. Ce dernier dirige presque entièrement les travaux alors que Montalembert reste le plus souvent à Rochefort.
Une situation conflictuelle découle malgré tout de ces incompatibilités d’humeur et entraîne des rapports officiels contre Montalembert et ses conceptions. L’accusé doit se défendre. Laclos se range de son côté, profitant d’un congé à Paris pour soutenir son ami. Ils obtiennent finalement gain de cause pour la continuation des travaux.
En 1779, Laclos vient donc de passer quelques mois sur les côtes d’Aunis, entre La Rochelle, Rochefort et l’île d’Aix. On a l’habitude de présenter ce premier séjour sur l’île comme le temps de la rédaction des Liaisons dangereuses. On vient cependant de voir que l’activité de Laclos s’est plutôt concentrée alors sur les fortifications et les démêlés de son supérieur et ami avec l’administration. Et surtout, la trame du texte existait déjà quand il était en poste sur l’île d’Aix.
C’est en réalité à Paris qu’il reprend la rédaction de son roman que ce premier séjour sur l’île a pu faire mûrir dans son esprit. Puis il rejoint l’île d’Aix en juillet 1780. Il a malheureusement manqué le passage de l’Hermione et de La Fayette. Le navire a en effet été contraint de mouiller en rade de l’île une semaine après son départ de Rochefort pour l’Amérique, suite à un accident technique : la grande vergue s’était en effet cassée par le milieu à cause des nombreux nœuds du bois. L’attente de la chaloupe rapportant la nouvelle vergue de Rochefort a retardé son départ de quatre jours. En tout cas, Lafayette reprend le cap vers l’Amérique le 20 mars 1780 sans que Laclos ait pu le croiser…
À son retour sur l’île, il ne reste plus au lieutenant que l’ennui et la désillusion. Il doit faire face à un travail désormais routinier qui perd peu à peu son sens : la flotte anglaise se frottera-t-elle vraiment un jour à son ouvrage ?
Les fortifications de l’Île-d’Aix. © Jacques Le Letty, source : Wikimédia
Il peut donc se consacrer au travail de réécriture d’un manuscrit maintenant pratiquement abouti. Dans un texte où rien n’est laissé au hasard quant à la structure, on imagine que la langue elle-même a dû être ciselée jusqu’à répondre au mieux aux desseins de l’écrivain. Il accomplit donc un minutieux travail de corrections, d’ajustements, de précision de la langue pour que le chef-d’œuvre d’analyse que nous connaissons soit enfin prêt. Le roman sera-t-il un instrument de revanche sociale, comme le prétend Émile Dard, premier biographe de Laclos ? Le commentateur interprète Les Liaisons dangereuses comme « la vengeance d’un noblaillon contre les grands seigneurs ». Dans cette lecture du texte, le couple de libertins incarnerait les perversions aristocratiques des grands seigneurs, opposées aux valeurs sentimentales bourgeoises.
Il ne faudrait cependant pas trop vite conclure sur la question, car Laclos ne cesse de brouiller les pistes en jouant sur les interférences entre les deux univers. Il est vrai qu’un nouveau revers de fortune est bien venu contrarier les ambitions de l’officier : en 1781, la noblesse réussit à obtenir une ordonnance qui écarte des grades supérieurs les officiers qui ne peuvent justifier de quatre générations de noblesse paternelle. Laclos n’en compte que trois, ce qui l’exclut d’emblée des plus hautes fonctions. L’auteur des Liaisons dangereuses aurait confié au comte de Tilly : « Mon métier ne devant me mener ni à un grand avancement ni à une grande considération, j’avais résolu de faire un ouvrage qui sortît de la routine ordinaire, qui fît du bruit, et qui retentît encore sur terre quand j’y serais passé ».
Le dénouement moral du roman où la marquise de Merteuil semble payer pour toutes ses méchancetés, a également fait l’objet de nombreux commentaires. Il est le plus souvent remis en question et vu comme une convention à la mode du temps. Il transformerait faussement le roman en instrument de prédication morale par ce subterfuge. Dès lors, il ne saurait se lire comme une condamnation morale du libertinage tout entier. Si le projet peut passer pour moraliste d’entrée de jeu, sa portée se relève finalement plus sociale par l’observation minutieuse de la société du temps.
Quoi qu’il en soit, en décembre 1781, Laclos reçoit de sa hiérarchie militaire la permission de faire éditer son ouvrage ainsi que l’accord pour son congé de six mois, laps de temps qu’il se réserve pour mettre au point la version définitive du texte rapporté de l’île d’Aix. Les Liaisons dangereuses, publié en 1782 va finalement satisfaire la soif de reconnaissance et de gloire de leur auteur par son retentissant succès de scandale. Le texte est un roman épistolaire composé de cent soixante-quinze lettres. Le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil sont au centre d’une intrigue basée sur la séduction et le libertinage amoureux. Anciens amants, ils se livrent une sorte de joute libertine, de guerre sourde puis déclarée où Valmont peut finalement apparaître comme une marionnette de la marquise de Merteuil orchestrant la vengeance d’un sexe bafoué.
Cette tonalité « féministe » de l’œuvre participa-t-il à l’effet de scandale de ce roman parcouru par une « énergie du mal » selon Baudelaire ? On peut imaginer que les ambiguïtés du texte gênèrent sa lecture, ainsi que la complexité de sa trame. Et donc son interprétation. Ou c’est peut-être l’absence totale de tabou moral ou religieux de l’auteur qui heurta le plus les esprits.
En tout cas, le scandale vaut également à l’auteur la réprobation des autorités militaires. De retour de son congé parisien nécessaire au lancement de son livre, Laclos apprend qu’on lui supprime son affectation sur l’île d’Aix et qu’il doit rejoindre son unité à Brest. Montalembert plaide la cause de son ami mais n’obtient pas totalement gain de cause. Laclos est finalement affecté à La Rochelle où il doit superviser la construction du nouvel arsenal. De toute façon, la guerre d’Amérique est terminée, la paix avec l’Angleterre revenue, les travaux de fortifications de l’île d’Aix ont été interrompus.
La société rochelaise reçoit favorablement l’officier rendu célèbre par son roman. Il est d’emblée intégré membre titulaire au sein de l’Académie des belles-lettres de la ville mais ne fournira aucune contribution à cette société savante. Il se lie avec le milieu des hommes de loi prêts à réformer le royaume et qui s’illustreront souvent par leur engagement pendant la Révolution. Jean-Marie Alquier est de ceux-là : présentement avocat, futur maire de la ville et député aux États Généraux, il occupera des fonctions élevées pendant toute la période révolutionnaire et saura protéger Laclos dans les situations les plus délicates, au nom de leur inaltérable amitié.
Les salons bourgeois de la ville accueillent également ce brillant littérateur. Ainsi, la famille Duperré dont il est le voisin lui ouvre les portes de son hôtel de la rue Dauphine, actuelle rue Albert 1er. Là, il y fait la connaissance de Marie-Soulange, jeune femme de vingt-quatre ans dont il tombe amoureux. Une idylle clandestine se noue dès la fin de l’année 1782, à peine plus de deux mois après l’arrivée de Laclos dans la cité océane. On dit qu’au troisième étage de la maison, un boudoir ovale possédait un panneau pivotant : il donne vers un escalier dérobé qui mènerait à un souterrain permettant de rejoindre un autre salon ovale situé dans l’hôtel d’en face occupé par l’officier ! On ne peut rêver cadre plus romanesque pour abriter une liaison secrète et désapprouvée. Après un an de ces rencontres galantes, au printemps 1784, Marie-Soulange attend cependant un heureux évènement. Étienne Fargeau, fruit de cette liaison est baptisé « de père et de mère inconnus » dans la paroisse de Mortagne-la-Vieille, près de Rochefort. Laclos épousera Marie-Soulange Duperré seulement deux ans plus tard en raison des réticences de Mme Duperré à lui donner sa fille. Le mariage est célébré dans l’église Notre-Dame de La Rochelle et permet aux époux de reconnaître leur fils.
Une plaque toujours présente sur l’arsenal de La Rochelle atteste de l’évènement qui coïncide avec le début de la construction du bâtiment : « L’an 1786 et le 3 mai, Messire Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos, écuyer, capitaine d’artillerie au régiment de Toul, a épousé Demoiselle Marie-Soulange Duperré qui a posé la première pierre. Le même jour a vu s’établir le fondement de cet arsenal et celui de leur bonheur. »
Laclos restera un mari fidèle et aimant sa vie durant, n’autorisant aucune ressemblance avec Valmont, son personnage libertin. Les péripéties de sa vie vont l’éloigner des côtes de l’Aunis pour une vie aussi riche que la période historique qui s’annonce. Mais c’est une autre histoire.
- Georges Poisson : Choderlos de Laclos ou l’obstination, Paris : Grasset, 1985. L’ouvrage est réédité et augmenté en 2005.
- Émile Dard : Le Général Choderlos de Laclos, auteur des « Liaisons dangereuses », 1741-1803, Perrin, 1905. Il s’agit de la première biographie de Laclos.
- Pascal Even : Laclos et la société rochelaise, La Rochelle, 2003.
- Extrait de “Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle”, Actes du Colloque Laclos, 2003-2004, p.41-54.
Notes et références
1. Georges Poisson : Choderlos de Laclos ou l’obstination, Paris : Grasset, 1985, p .55.
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