Climat, réchauffement : la politique universelle menée exclusivement contre les émissions de CO2, est-elle trop réductrice?

  "...l'impact net total de l'homme sur le climat est bien plus important si l'on augmente ou réduit les émissions de particules ou de polluants de l'industrie et du trafic que si l'on modifie nos émissions de CO2. En supposant que l'objectif soit réellement de réduire la contribution humaine au déséquilibre radiatif de la Terre, les politiques climatiques qui se concentrent uniquement sur la réduction des émissions de CO2 sont donc plutôt inutiles..."
  Alors, au final, tout ça pour rien?

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Une nouvelle étude contredit involontairement le scénario : les réductions de CO2 dues aux confinements sont un facteur de réchauffement !



  On a supposé que les fermetures de COVID et les réductions des émissions humaines de CO2 qui en découlent constitueraient un "pas dans la bonne direction" en ce qui concerne l'atténuation du changement climatique. Or, une nouvelle étude révèle que la réduction de la pollution par les particules, aérosols, résultant d'une diminution de l'activité industrielle et des transports en Europe pendant les mois de mars à mai (2020) a en fait entraîné une augmentation du forçage radiatif de surface environ 65 fois plus importante que celle résultant des émissions de CO2 habituelles.
  D'une année à l'autre, l'augmentation en gigatonnes de carbone (GtC) due à l'activité humaine est en moyenne de +0,1 à +0,2 GtC depuis 1900 (Koutsoyiannis et Kundzewicz, 2020) . En 2020, cependant, les émissions de CO2 se sont effondrées et le taux d'émission annuel a diminué de -0,75 GtC, voir la barre rouge à l'extrême droite. Malgré cette baisse spectaculaire, les niveaux de CO2 atmosphérique ont augmenté d'un peu plus de 2 ppm en 2020, ce qui représente essentiellement le même total de croissance que les années précédentes.

 

Image Source: Koutsoyiannis and Kundzewicz, 2020

Un mois d'augmentation du CO2 atmosphérique entraîne un forçage radiatif de 0,0017 W/m²
  Mais même si nous devions supposer que les réductions des émissions humaines de CO2 résultant des politiques de verrouillage du COVID ont effectivement (ont) un impact quantifiable sur la variation annuelle des concentrations de CO2 atmosphérique, l'impact radiatif net total d'une augmentation de ~2 ppm des concentrations de CO2 sur une période de 12 mois s'élève à environ 0,02 W/m², ce qui est l'extrapolation du forçage radiatif de 0,2 W/m² par décennie (22 ppm) déterminé par (Feldman et al. 2015) . Sur une base mensuelle, le forçage supplémentaire dû au CO2 atmosphérique serait donc de 0,0017 W/m².
Deux mois de réduction de la pollution due au trafic et à l'industrie entraînent un forçage de +2,3 W/m².

 

Image Source: Feldman et al., 2015

 2 mois de réduction de la pollution due au trafic et à l'industrie entraînent un forçage de +2,3 W/m²
  Selon une nouvelle étude, van Heerwaarden et al., 2021, les "modifications conséquentes de la composition de l'atmosphère et du bilan radiatif" dues à la "réduction du trafic et de l'activité industrielle" résultant de deux mois, de fin mars à fin mai 2020, de confinement du COVID en Europe ont entraîné une augmentation du forçage radiatif de la profondeur optique des aérosols, un effet de réchauffement, de +2,3 W/m². Il s'agirait de l'équivalent radiatif de plus de +1,1 W/m² par mois, ce qui est environ 65 fois supérieur à l'impact mensuel de 0,0017 W/m² résultant de l'augmentation du CO2 atmosphérique.
  En bref, l'impact net total de l'homme sur le climat est bien plus important si l'on augmente ou réduit les émissions de particules ou de polluants de l'industrie et du trafic que si l'on modifie nos émissions de CO2. En supposant que l'objectif soit réellement de réduire la contribution humaine au déséquilibre radiatif de la Terre, les politiques climatiques qui se concentrent uniquement sur la réduction des émissions de CO2 sont donc plutôt inutiles.
  La suppression d'un gaz à effet de serre, la vapeur d'eau, de l'atmosphère entraîne un forçage supplémentaire de +131 W/m².

 

Image Source: van Heerwaarden et al., 2021

La suppression d'un gaz à effet de serre, la vapeur d'eau, de l'atmosphère entraîne un forçage supplémentaire de +131 W/m².
  L'étude de van Heerwaarden souligne le rôle de la couverture nuageuse dans l'augmentation spectaculaire du forçage radiatif au cours du printemps 2020. Les auteurs semblent démontrer que les nuages et la vapeur d'eau sont les variables de forçage radiatif dominantes dans l'effet de serre de la Terre, mais aussi que la suppression des nuages et de la vapeur d'eau a en fait un impact radiatif bien plus important que leur influence en tant qu'agents de réchauffement de l'effet de serre.
  En revanche, il a fallu 265 ans d'augmentation du CO2 (de 1750 à aujourd'hui) pour exercer un impact radiatif net total de 1,82 W/m² (Feldman et al., 2015).
  Si l'élimination d'un gaz à effet de serre important, la vapeur d'eau, de l'atmosphère entraîne effectivement une forte augmentation du forçage radiatif, il semblerait que quelque chose cloche dans le paradigme de l'effet de serre.

 

 

Image Source: van Heerwaarden et al., 2021

 

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