Allemagne, 2021 : quand la production d'électricité des EnR fait faux bond, les énergies fossiles régalent

  En matière d'électricité, le maître de l' Union européenne mène une politique qui le rend de plus en plus accroc et dépend de la production de ses voisins. Par là même, ne conduit-il pas toute l'Union européenne et ses populations vers l' abîme?
   "Ce n'était pas le destin qu'il poursuivait mais le sort qu'il fuyait"
   Allan Moore, Jérusalem

 

 Source

 
Pour rappel
  "... L’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE).
  Officiellement un Office franco-allemand de coopération et d’échange
(...)

  Selon le propre site de l’ OFATE celui-ci est « une plateforme d’échange d’informations et de mise en réseau au service des acteurs industriels et politiques français et allemands de la transition énergétique. Il a été créé en 2006 par les gouvernements français et allemand ».
  « Étant directement ancré au sein du ministère de la Transition écologique et solidaire à Paris et du ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie à Berlin, l’ OFATE est en échange permanent avec l’Administration. Pour ses plus de 200 adhérents issus de syndicats professionnels de l’industrie et d’entreprises, d’instituts de recherche et de la société civile, son offre comprend entre autres des services d’informations, de mise en réseau et d’accroissement de la visibilité dans un contexte franco- allemand. »
  « Son rayon d’action couvre l’énergie éolienne, l’énergie solaire photovoltaïque et le biogaz, ainsi que bon nombre de thématiques transversales liées à la transition énergétique telles que l’intégration des énergies renouvelables au marché et au système électrique, les moyens de stockage de l’énergie, la sécurité d’approvisionnement ainsi que les thèmes de l’intégration sectorielle et de la chaleur renouvelable ».

  Selon l’article 2 des statuts cette structure a pour objet de promouvoir la coopération entre la France et l’Allemagne dans le domaine des ENR et, entre autres initiatives, « la promotion des échanges d’expériences et de connaissances, la suppression des obstacles existants, le développement des ENR en France et en Allemagne ». Il s’agit donc bien d’un groupement d’intérêt et d’influence composé de syndicats professionnels comme le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et France Energie Eoliennes [FEE] et leurs semblables allemands et d’entreprises de l’éolien industriel. D’une manière surprenante ce réseau d’influence compte aussi le ministère de l’Ecologie français et le ministère de l’Economie et de l’Energie allemand dans son comité de pilotage. Il y a deux bureaux, l’un à Berlin, l’autre à la Défense dans les bureaux du Ministère de l’Ecologie qui héberge ainsi cet Office. Les administrations représentent 50% du budget annuel.
(...)

  En réalité l’ OFATE est un organisme qui se trouve largement entre les mains des Allemands et dans l’intérêt de ceux-ci. L’ OFATE est une association de droit allemand. Son siège est à Berlin [comme le BDEW]. Le directeur s’appelle Sven Rösner est visiblement allemand. Le Français Antoine Chapon n’est que directeur adjoint. Au sein du comité de pilotage 2017-2018, on dénombre 14 entreprises dont 9 appartiennent à un groupe allemand et 3 seulement sont françaises, dont Valorem.   Économiquement c’est l’Allemagne qui retire tout le profit de l’action d’influence de ce que l’on peut appeler une entente ou un cartel éolien. Nous avons vu quel est poids du secteur éolien allemand en France aussi bien dans la construction de parcs éoliens que pour les exploiter. La France, quant à elle, n’en retire aucun avantage économique et, au plan financier, en souffre énormément.
(...) Le 14/3/2019, la sénatrice Anne-Catherine Loisier, par une question orale, s’était étonnée auprès du ministre de la Transition écologique qu’un « lobby » éolien soit financé par le ministère lui. (...) « [Elle] a fait part de sa perplexité quant au choix de la France de réduire ses capacités nucléaires au point, peut-être, de menacer sa sécurité d’approvisionnement. Au reste, ce choix donne raison au maintien, par l’Allemagne, de ses centrales à charbon, ce qui, sur le plan environnemental, est particulièrement déconcertant » (...)
La sénatrice Loisier a soulevé une deuxième question (...) qui est révélatrice du rapport de forces et de qui mène le jeu : « Par ailleurs, le rapport franco-allemand de l’agora energiewende et de l’institut du développement durable et des relations internationales, « L’Energiewende et la transition énergétique à l’horizon 2030 », indique que « […] si des capacités nucléaires sont retirées du mix français, la compétitivité des centrales à charbon maintenues dans le système en Allemagne est améliorée. L’Allemagne aurait donc doublement intérêt à ce que la France renforce ses capacités de production d’énergie éolienne car elle compte de nombreuses entreprises dans ce secteur et que la baisse des capacités nucléaires françaises rendrait plus compétitives les centrales à charbon et donc leur maintien en Allemagne »..."
  Extrait de Présence étrangère dans l’éolien industriel en France, André Posokhow, administrateur de la Fédération Environnement Durable (FED), 2020
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Beaucoup moins d'électricité verte en 2021

Blackout News
2021 08 07


   La production d'énergie renouvelable au cours du premier semestre de 2021 est nettement inférieure à celle des années précédentes. La part de l'énergie produite à partir du vent, du soleil et d'autres sources renouvelables ne représente que 43 % de la consommation totale d'électricité en Allemagne. En 2021, nettement moins de courant vert que durant la même période en 2020. L'année précédente, les centrales de courant vert produisaient encore 50 % de la consommation.

 

Baisse significative d'électricité verte en 2021. Les centrales éoliennes produisent 20 % de moins en raison des accalmies prolongées

  En 2020, les centrales photovoltaïques et éoliennes ont atteint des niveaux record au cours du premier semestre. En revanche, cette année, le vent a été nettement moins fort au premier trimestre et, en raison de la couverture nuageuse constante, les centrales solaires ont également fourni beaucoup moins d'électricité.

Moins d'électricité verte - les centrales éoliennes et solaires ne sont pas aussi fiables que prévu
  Il devient évident que les énergies renouvelables ne sont pas aussi fiables que prévu dans la transition énergétique. En particulier dans les périodes d'accalmie, ils ne fournissent qu'une petite fraction de leur puissance nominale déclarée. Dans ces cas, les centrales de réserve doivent intervenir avec des combustibles fossiles. Les dernières centrales nucléaires allemandes seront fermées d'ici la fin de l'année 2022. Dans 17 ans au plus tard, il n'y aura plus d'électricité produite par des centrales au charbon.
  Le déficit qui en résulte sera alors comblé par la poursuite de l'expansion des centrales éoliennes et solaires. Les centrales électriques modernes au gaz doivent servir de solution transitoire. Ceux-ci pourraient ensuite être convertis pour fonctionner à l'hydrogène. Toutefois, il n'y a guère d'investisseurs désireux de construire de telles centrales électriques au gaz. La courte durée de fonctionnement de ces installations ne permet pas de gagner de l'argent La production d'énergie par les éoliennes terrestres et maritimes a diminué de 20 % au cours du premier semestre 2021. Les politiciens veulent accroitre massivement les centrales éoliennes et solaires. Conclusion? : l'Allemagne devra importer de plus en plus d'électricité à l'avenir. CQFD!

La nouvelle loi sur la protection du climat impose une solution rapide
  La nouvelle loi sur la protection du climat adoptée par le Bundestag stipule que l'Allemagne doit atteindre la neutralité climatique d'ici 2045. L'objectif intermédiaire est de réduire les gaz à effet de serre de 65 % en 2030 par rapport à 1990 et de 88 % en 2040.
  Afin d'atteindre ces objectifs nationaux et européens, le taux d'expansion de l'électricité verte doit "augmenter de manière significative", a déclaré Kerstin Andreae, responsable du BDEW [Bundesverband der Energie- und Wasserwirtschaft ; Association fédérale des industries de l'énergie et des eaux ; c'est "l'organisation allemande des entreprises du secteur de l'énergie, producteurs d'électricité, gestionnaires de réseaux, gaz naturel, électricité et chauffage urbain, et de l'eau, approvisionnement et assainissement. Le BDEW influence la politique énergétique allemande et est un partisan de la conception du marché libre. Selon les sources, le BDEW représente plus de 1800, voire 1900 entreprises, dont des services publics locaux et municipaux ainsi que des fournisseurs régionaux et interrégionaux. Parmi les grands acteurs de l'association figurent E.ON, Vattenfall, EnBW et RWE..." ; son siège est à Berlin] : "L'objectif plus élevé en matière d'économies de CO2 exige une part d'au moins 70 % d'énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2030."

1 500 nouvelles éoliennes par an sont nécessaires
  Toutefois, cela signifie au moins un doublement des centrales photovoltaïques et, en outre, au moins un triplement de la capacité installée existante des centrales éoliennes. "Pour atteindre la neutralité climatique en 2045, nous avons besoin d'un ajout d'environ 1 500 éoliennes par an d'ici 2030", a déclaré Andreae.

Les objectifs ne peuvent être atteints qu'avec des changements dans la protection des espèces
  Afin d'atteindre cet objectif ambitieux, il est nécessaire de désigner beaucoup plus de zones pour les centrales éoliennes, c'est pourquoi Andreae demande. " La protection des espèces est la protection de la Vie sur terre. Si nous ne réussissons pas la transition énergétique, les conséquences négatives telles que la sécheresse des forêts et d'autres changements climatiques mettront en danger de nombreuses espèces dans leur ensemble. Cela signifie que nous devons trouver un règlement qui mette en avant la protection de toute vie, et pas seulement la protection de chaque oiseau."
  Andreae ouvre ainsi une discussion qui fait passer la protection du climat avant celle des espèces. Il sera intéressant de voir comment les groupes environnementaux et les Verts réagiront à cette décision. La construction de nouvelles éoliennes se heurte déjà à une forte résistance de la population.

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