Objet :
Réplique aux députés pro-éoliens selon lesquels « le bruit de souffle des rotors est inaudible à 200 mètres »
Madame, monsieur le député,
En octobre dernier, le lobby écologique des promoteurs éoliens préconisait l’adoption par le Parlement pour les éoliennes géantes du régime de la simple déclaration par substitution au régime de l’autorisation. Il rédigeait un projet d’amendement en ce sens motivé notamment par la suppression de toute règle d’éloignement entre éoliennes géantes et habitations.
Les députés écologiques n’ont pu par six fois imposer ce régime. Or voilà que transpire à nouveau cet objectif dans les propos de certains députés, comme l’indique leur réponse négative à notre demande de rétablissement, dans la loi sur la transition énergétique, de l’article de Jean Germain imposant une distance de sécurité de 1 000 mètres entre éoliennes industrielles et habitations.
Dans un courrier-type, inspiré directement par les promoteurs éoliens et au demeurant inexact quant au contenu actuel du projet de loi, ces députés soutiennent qu’ « au sujet de l’impact sanitaire, aucun problème de santé n’a été constaté à ce jour ».
C’est totalement faux, irresponsable et méprisant pour les victimes sanitaires de ces machines.
Ces députés ont tous reçu la documentation scientifique sur ce sujet, et notamment sur les incidences sur la santé des infrasons. Ils ont été informés des mesures récentes de précaution qu’instaurent maintenant peu à peu les États pionniers de l’éolien industriel.
S’ils ne sont pas convaincus et traitent leurs concitoyens comme des indigènes d’un pays sous développé, ils peuvent regarder l’émission de radio Canada d’hier, 11 mai 2015 : "Les éoliennes devant les tribunaux" où un deuxième groupe de citoyens veut intenter un recours collectif contre des promoteurs éoliens. «Ils nous ont enlevé notre tranquillité, détruit les paysages, l'hiver surtout. Ma maison vibre. Ça n'a aucun sens»....
Il est préconisé notamment par l’OPSST (Officiel Prévention Santé et Sécurité du Travail) d’éloigner de la source des infrasons générés par les machines industrielles tournantes, les ventilateurs, les personnes exposées. Ce rapport de l’OPSST vise expressément les éoliennes.
Il souligne que « l’exposition intense et répétitive à des infrasons … peut avoir des conséquences néfastes pour la santé, en provoquant des symptômes physiologiques et psychiques (inconfort, fatigue, irritabilité, céphalées, vertiges, nausées…) variables selon la sensibilité des individus ». Il précise que « les infrasons ont la capacité de traverser les obstacles (murs, fenêtres cloisons) y compris les matériaux isolants conçus pour arrêter le bruit », que « les équipements de protection individuelle contre le bruit ne sont pas efficaces pour atténuer les infrasons et leurs vibrations transmises à la boîte crânienne et à la cage thoracique ». Il ne doit pas être oublié que déjà l'activité industrielle éolienne bénéficie de mesures dérogatoires en matière d'émergences sonores (arrêté ICPE du 26 août 2011).
L’argument des députés pro-éoliens selon lesquels « le bruit de souffle des rotors est inaudible à 200 mètres » est donc totalement décalé pour ne pas dire de mauvaise foi et en tout cas irresponsable.
Le mandat de ces députés est en cause car les lanceurs d’alerte sont de plus en plus nombreux dans leur propre circonscription.
Mais lorsque ces victimes souffriront des atteintes à la santé du fait des infrasons des éoliennes qu’ils auront permis d’installer, la commission juridique de la FED les défendra en vertu du principe de l’article 1er de la Charte de l’Environnement à valeur constitutionnelle qui stipule « chacun a droit à un environnement sain et respectueux de sa santé »
Pour l’heure, mesdames, messieurs les députés, nous vous demandons de rétablir la règle de sécurité de 1 000 mètres.
Les arguments pro-éoliens pour la suppression de cette règle minimaliste de bon sens sont contraires à la réalité.
Restant à votre disposition, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur le Député, en l’assurance de nos salutations les meilleures.
Jean-Louis BUTRÉ
Président de la Fédération Environnement Durable.
06 80 99 38 08
contact@environnementdurable.net
Elisabeth Panthou Renard
elisabeth.renard-panthou@orange.fr
06 82 43 75 34
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