LECEY : ANTENNES & ÉOLIENNES, CHRONIQUE ANNONCÉE DE LA MORT DES VACHES

  En Haute-Marne, comme dans bien d'autres départements, des élus locaux ainsi que des propriétaires ou exploitants agricoles ont accueilli à bras ouverts les représentants du lobby éolien et leurs machines. Pourtant, cette implantation a un coût : la santé des animaux domestiques est mise en péril. Nombre d’entre eux souffrent d’une exposition constante aux ondes électromagnétiques et aux infrasons* générés par les éoliennes, des nuisances principalement véhiculées... par le sol.
  Mais ne nous y trompons pas : les troupeaux ne sont pas les seuls à en pâtir. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, certains riverains humains sont eux aussi touchés. Ce phénomène porte un nom : le syndrome éolien. Il se manifeste par de la fatigue chronique, des maux de tête persistants, une pression douloureuse sur les oreilles, des vertiges, des nausées, des troubles du sommeil, des tachycardies, des malaises vagaux, et des irrégularités du rythme cardiaque. Longtemps tourné en dérision par le lobby éolien et ses relais locaux, qualifié de simple effet nocebo — autrement dit, « c’est dans la tête » — ce syndrome a pourtant été reconnu en 2020 par la Cour administrative d’appel de Toulouse :

« La Cour reconnaît que les époux ont présenté un "syndrome des éoliennes" entraînant une altération de leur santé. Ce syndrome constitue une entité complexe et subjective, influencée par divers facteurs : certains liés à l’éolienne elle-même, d'autres aux plaignants, d’autres encore au contexte social, économique, politique ou communicationnel. Même si les symptômes sont subjectifs, ils traduisent une souffrance réelle, une détresse psychologique et une atteinte à la qualité de vie, affectant une partie des riverains. »

  À ce titre, le couple a obtenu 100 000 euros de dommages et intérêts.https://www.doctrine.fr/d/CA/Toulouse/2021/CA3D4AEFB490BBECBB6C6
  Aujourd’hui, il semble que l’omerta que s’imposaient jusqu’ici les éleveurs haut-marnais soit en train de se briser. C’est une avancée importante, non seulement pour eux, mais aussi pour l’ensemble de la population. Dans ce combat inégal, à la fois physique et économique, entre le pot de fer éolien et le pot de terre citoyen, les témoignages publics et la médiatisation sont des armes essentielles pour espérer endiguer ce fléau, en Haute-Marne, le « Pays de l’eau », comme ailleurs**.
Alors, bienvenue aux membres du GAEC de la Liez : vous ne lutterez plus seuls.
  Quant à la compassion de façade de nos responsables politiques — et en particulier celle du président du département :

« Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental de la Haute-Marne, s’est rendu auprès des éleveurs et souhaite mettre en place une veille pour évaluer l’ampleur du problème et, éventuellement, y répondre. »

  Permettez-nous de rappeler que, depuis le début de son mandat en 2017, M. le Président et sa majorité n'ont rien entrepris de concret pour s’opposer à l’expansion des éoliennes sur notre territoire. À ce titre, Madame la Préfète, en moins de deux ans, a agi davantage pour préserver la Haute-Marne de ce fléau. C’est dire…

« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. »


 EN AVANT TOUTES !
 
* Pour en savoir plus sur les dangers sanitaires représentés par les émissions d'infrasons, c'est ICI
 

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Éoliennes et antennes : des éleveurs de Lecey entre détresse et lanceurs d'alerte


Frédéric Thévenin

  Au Gaec de la Liez, à Lecey, Sandra et Anthony Varney se trouvent dans une impasse en assistant, impuissants, à une surmortalité de leurs animaux. La présence démontrée d’ondes électromagnétiques pose question. Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental de la Haute-Marne, est allé à leur écoute et souhaite la mise en place d’une veille afin de mesurer l’importance du problème et, éventuellement, de le contrecarrer.

 
  Sandra et Anthony Varney ne cachent plus leur désarroi. À la tête du Gaec de la Liez, ils sont éleveurs à Lecey, dans le sud de la Haute-Marne et, alors que tout allait bien dans la conduite de l’exploitation, il y a 6 ans, la situation s’est fortement dégradée sans réelles explications dans un premier temps.
  Les pertes d’animaux se sont accumulées avec, en 6 ans, 90 bovins adultes décédés et des dizaines de veaux morts. La fertilité du troupeau s’est détériorée dans le même temps et Anthony Varney raconte que la production de lait et de viande a marqué le pas. Pire : il en est venu à doubler la quantité de nourriture apportée aux animaux pour voir les productions s’effondrer.

Perte de production
  Alors qu’en moyenne, ses Prim’holsteins produisaient plus de 10 000 kg par lactation, elles chutent à 6 000 kg. Là où les vaches produisaient une moyenne de 30 litres par jour, elles atteignent péniblement les 20 litres. Résultat : alors que le Gaec a une référence laitière de 900 000 litres, il n’arrive plus à produire. En 2022, il manque 200 000 litres alors que l’effectif du troupeau a été augmenté.

 
  De multiples analyses ont été effectuées sur les animaux morts sans qu’elles ne fournissent de réponses. Les vétérinaires ne cachent pas leur impuissance et alors qu’Anthony Varney n’y croyaient pas spécialement, les éleveurs se sont penchés sur les conséquences des antennes et des éoliennes implantées sur le secteur.
  Sandra Varney a alors fait venir un géobiologue qui a constaté la présence d’ondes électromagnétiques qui perturbent les animaux. Il parle même d’un cas d’école. Il leur est expliqué que les prises de terre des éoliennes à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau sont branchées sur des failles humides qui passent sous la ferme. Trois rivières souterraines sont décelées sous les
bâtiments d’élevage ainsi que des ondes issues des antennes téléphoniques.

Sentiment d’impuissance

 

  Pierres appelés menhirs, fils de cuivre dans le sol, barres de captation… le géobiologue installe aussitôt des paravents pour contrecarrer ces ondes. Ils ont effectivement des effets mais Sandra Varney raconte que dès l’ouverture d’une autre antenne ou la remise en marche des éoliennes, les effets s’estompent et la mortalité des animaux repart ainsi que la baisse de la production. Début février, ils ont encore perdu trois animaux après un affaiblissement soudain et inexplicable.
   Autant dire que les éleveurs sont désespérés. À 50 et 47 ans, ils savent qu’ils ne pourront pas continuer ainsi. L’installation de leur fille Océane est remise en cause et financièrement, ils ne s’en sortent plus. Ils ont alerté leur laiterie, Savencia, et leur acheteur de bovins, Maigret, et avouent qu’ils ne peuvent pas continuer de travailler à perte.
   Anthony Varney vit cette situation comme un échec avec un sentiment d’impuissance. Quant à son épouse, elle est davantage en colère en implorant toutes les institutions en capacité d’agir de surveiller les conséquences des antennes et des éoliennes sur les animaux et sur les hommes. Elle s’interroge : « quel est l’avenir de l’élevage dans ces conditions alors que l’on nous parle de souveraineté alimentaire ? ». Elle est prête à recevoir et à en parler avec Anne Cornet, la Préfète. 
 
   Sur le Web

P.S.
Nicolas Lacroix à l’écoute d’éleveurs désemparés
   Nicolas Lacroix, le président du Conseil départemental, a pris la mesure des problèmes en rencontrant les éleveurs ce 14 février. Il souhaite s’emparer du dossier en relayant l’alerte auprès de la Préfecture, la DDT et les institutionnels. Par exemple, Agnès Aubertin, 2e vice-présidente à la Chambre d’agriculture, se charge de répertorier tous les agriculteurs touchés en Haute-Marne. Des zones comme Noyers, Darmannes et donc Lecey sont déjà ciblées.
   Nicolas Lacroix souhaite la mise en place d’études géologiques, de mesures de champs électromagnétiques et de cartographies pour connaître l’importance du phénomène et des conséquences sachant que l’élevage souffre déjà et que le renouvellement des générations n’est pas assuré.



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