DOCUMENTS CONCERNANT LES RELATIONS GERMANO-POLONAISES ET LE DÉBUT DES HOSTILITÉS ENTRE LA GRANDE-BRETAGNE ET L'ALLEMAGNE LE 3 SEPTEMBRE 1939, ÉPISODE XIX

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   La proclamation de Herr Forster au peuple de Dantzig, radiodiffusée par les postes allemands est la suivante :
  " Hommes et femmes de Dantzig, l'heure est arrivée, que vous avez désiré depuis vingt ans. À partir d'aujourd'hui, Dantzig est rentré dans le grand Reich allemand. Notre Führer Adolf Hitler nous a libérés. Pour la première fois, le drapeau à croix gammée, le drapeau du Reich allemand flotte aujourd'hui sur les édifices publics de Dantzig. Il flotte également, à partir d'aujourd'hui, sur les anciens édifices polonais et partout dans le port.
  Des tours du vieux Rathaus
[l' hôtel de ville ; il a été construit entre 1379 et 1492 ; la flèche mesure 80 mètres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment a entièrement brûlé et les travaux de rénovation ont duré jusqu'en 1970. Aujourd'hui, il abrite le musée de la ville historique de Gdańsk] et de la vénérable église Sainte-Marie [sa construction s'étala de 1343, à l'époque où la ville peuplée d'Allemands s'appelait Dantzig, à 1502], les cloches sonnent l'heure de la délivrance de Dantzig. Nous remercions notre Seigneur qui a donné au Führer la force et les possibilités de nous délivrer, nous aussi, du mal du diktat de Versailles.
  Nous, Dantzicois, nous sommes heureux de pouvoir être maintenant aussi des citoyens du Reich.
  Dantzicois et Dantzicoises, en cette heure solennelle, nous voulons être unis, nous tendre la main les uns les autres et faire au Führer la sainte promesse de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour notre grande et admirable Allemagne.
  Vive Dantzig libéré, rentré dans le Reich!
  Vive notre grande patrie allemande!
"
  Herr Forster a également envoyé le télégramme suivant à Herr Hitler :
  " Mon Führer. Je viens de signer et de mettre en vigueur la loi fondamentale suivante sur la réunion de Dantzig avec le Reich allemand.
   Loi fondamentale de la Ville Libre de Dantzig, du Ier septembre I939, sur la réunion de Dantzig avec le Reich allemand.
  Pour mettre un terme à la détresse pressante de la population et de l'État de la Ville Libre de Dantzig, je décrète la loi fondamentale suivante :
   Article premier. — La Constitution de la Ville Libre de Dantzig est abolie avec effet immédiat.
  Art. 2. — Tout le pouvoir de l' État et le pouvoir exécutif sont exercés par le Chef de l'État.
  Art. 3. — La Ville Libre de Dantzig constitue, avec son territoire et sa population, une partie intégrante du Reich allemand, et cela avec effet immédiat.
  Art 4. — Jusqu'à décision définitive du Führer sur l'instauration du droit allemand du Reich, toute la législation autre que la constitution reste en vigueur telle qu'elle existait au moment de la signature de cette loi fondamentale.
  Je vous prie, mon Führer, au nom de Dantzig et de sa population de donner votre approbation à cette loi fondamentale et de sanctionner, par une loi du Reich, le rattachement de la ville au Reich allemand.
  Dantzig vous jure, mon Führer, avec dévouement, sa gratitude impérissable et sa fidélité éternelle.
  Salut à vous, mon Führer!
"

Le Rathaus. Sur le Web


L'église Sainte-Marie. Crédit photo : © 2004 by Tomasz Sienicki

  Herr Hitler a envoyé en réponse le télégramme suivant :
  " Je prends acte de la proclamation de la Ville Libre de Dantzig sur son retour au Reich allemand. Je vous remercie Gauleiter Forster, ainsi que tous les hommes et femmes de Dantzig, pour la fidélité inébranlable que vous avez gardée envers le Reich allemand pendant de longues années. La loi sur le retour de Dantzig au Reich allemand sera immédiatement exécutée.
  Je vous nomme Chef de l'administration civile pour le territoire de Dantzig.
"

N° I09

Le Vicomte Halifax à Sir N. Henderson, Berlin ; Foreign Office, Ier septembre I939, 4 h. 45 de l'après-midi

Télégramme

  Mon télégramme immédiatement suivant contient le texte d'une communication que vous devrez faire immédiatement au Gouvernement allemand conjointement avec votre collègue français.
  2. Vous devrez demander une réponse immédiate et me rapporter le résultat de votre entretien. Je vous enverrai alors d'autres instructions.
  3. En réponse à une question qui vous serait posée, vous pourrez expliquer que la communication présente est de la nature d'un avertissement et ne doit pas être considérée comme un ultimatum.
  4. Pour votre propre information : si la réponse allemande n'est pas satisfaisante, le stade suivant sera, soit un ultimatum avec limite de temps, soit une déclaration de guerre immédiate.

N° II0

Le Vicomte Halifax à Sir N. Henderson, Berlin ; Foreign Office, Ier septembre I939, 5 H. 45 du soir

Télégramme

  Ci-dessous le texte auquel se rapporte mon télégramme immédiatement précédent :
  Agissant sur les instructions du principal Secrétaire d'État aux Affaires étrangères de Sa Majesté, j'ai l'honneur de vous faire la communication suivante :
  Au début de la matinée, le Chancelier allemand a lancé à l'armée allemande une proclamation qui indique clairement qu'il était sur le point d'attaquer la Pologne.
  Des informations reçues par le Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume-Uni et par le Gouvernement français, indiquent que des troupes allemandes ont franchi la frontière polonaise et que des attaques sur des villes polonaises ont lieu.
  Dans ces circonstances, il apparaît aux gouvernements du Royaume-Uni et de France que, par ses actes, le Gouvernement allemand a créé un état de choses, en fait, un acte de violence agressive contre la Pologne menaçant l'indépendance de la Pologne, qui exige des gouvernements du Royaume-Uni et de France l' exécution de l'engagement pris par eux envers la Pologne de se porter à son secours.
  En conséquence, je fais connaître à Son Excellence qu'à moins que le Gouvernement allemand ne soit prêt à donner au Gouvernement de Sa Majesté des assurances satisfaisantes qu'il a suspendu toute action agressive contre la Pologne et qu'il est prêt à rappeler promptement ses forces du territoire polonais, le Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume-Uni remplira sans hésitation ses obligations envers la Pologne.

N° III

Sir N. Henderson au Vicomte Halifax, reçu à I0 h. 30 du soir, Berlin, Ier septembre I939

Télégramme

  Vos télégrammes du Ier septembre.
  J'ai été reçu par Herr von Ribbentrop ce soir à 9 h. 30 et je lui ai remis la communication du Gouvernement de Sa Majesté. Après l'avoir lue, il m'a dit qu'il désirait établir que ce n'était pas l'Allemagne qui avait attaqué la Pologne, et qu'au contraire c'était la Pologne qui avait provoqué l'Allemagne depuis longtemps déjà ; que c'était la Pologne qui avait mobilisé la première et que, hier, c'était la Pologne qui avait envahi le territoire allemand avec des troupes de son armée régulière.
  J'ai dit que j'avais des instructions pour demander une réponse immédiate. Le ministre a répondu qu'il soumettrait la communication britannique au Chef de l'État.
  J'ai répondu que je comprenais que cela était nécessaire et que j'étais à sa disposition à n'importe quel moment où il serait en état de me donner la réponse du Chancelier.
  Herr von Ribbentrop remarqua alors que si le Gouvernement de Sa Majesté avait été aussi actif vis-à-vis de la Pologne, qu'il l'avait été vis-à-vis de l'Allemagne, un arrangement aurait pu intervenir dès le début.
  L'Ambassadeur de France [Robert Coulondre] a vu Herr von Ribbentrop immédiatement après moi et a reçu une réponse identique.
  Comme je prenais congé, Herr von Ribbentrop m'a donné une longue explication des raisons qui l'avait empêché de me donner le texte des propositions allemandes dans la nuit d'avant-hier. Je lui ai dit que son attitude à cette occasion avait été moins qu' utile, most unhelpful [le plus inutile] qu'elle m'avait en réalité empêché de faire un dernier effort pour la paix, et que je le déplorais profondément.
  Il était, ce soir, courtois et poli. J'incline à croire que la réponse de Herr Hitler constituera une tentative pour éviter la guerre avec la Grande-Bretagne et avec la France, mais il n'est pas probable qu'elle sera telle que nous puissions l'accepter.

N° II2

Sir H. Kennard au Vicomte Halifax, reçu à 2 heures de l'après-midi, Varsovie, Ier septembre I939

Télégramme

  Le Ministre des Affaires étrangères vient de me téléphoner en pleine attaque aérienne, pour me prier d' indiquer à Votre Seigneurie que les différents cas d'agression armée de l'Allemagne, qui se sont produits ce matin sur le territoire polonais, ne peuvent plus être considérés simplement comme des cas isolés, mais constituent des actes de guerre. Différentes villes ouvertes ont été bombardées par l'aviation avec des pertes lourdes pour la population civile, et Son Excellence a attiré mon attention sur l'opportunité de déclencher une action militaire d'aviation dans le courant de cet après-midi.
  2. Son Excellence m'a indiqué que l'Ambassadeur de Pologne avait vu Herr von Ribbentrop à 6 h. 30 du soir et lui avait indiqué que le Gouvernement polonais était prêt à rentrer en des négociations directes. Aujourd'hui, à l'aube, et sans autre démarche diplomatique ou déclaration de guerre, l'Allemagne s'était livrée sur une grande échelle à différents actes d'agression non provoqués, et ainsi, alors que le Gouvernement polonais avait fait tous les efforts possibles pour éviter des rencontres sérieuses, des forces allemandes avaient délibérément attaqué le territoire polonais, causant déjà la mort de nombreux civils innocents. Le Gouvernement polonais, en conséquence, n'avait d'autre choix que de rompre les relations avec le Gouvernement allemand et l'Ambassadeur de Pologne à Berlin avait demandé ses passeports.
  3. Son Excellence ne voyait pas quelles mesures pouvaient être prises maintenant pour éviter une guerre européenne, et bien qu'il ne l'ait pas dit textuellement, il est évident qu'il espère que le Gouvernement de Sa Majesté entreprendra quelque action de caractère militaire, pour alléger la pression qui s'exerce sur ce front d'opérations.
  4. M. Beck m'a donné aussi un démenti catégorique et officiel qu'un acte d'agression polonais quelconque se fût produit la nuit dernière, ainsi que l'affirme la Deutsche NarchrichtenBüro [Agence de presse créée en I934, créée par le gouvernement nazi ; elle remplace alors l'Agence Continentale et l'Agence de presse Transocean ; en I949, la Deutsche Presse-Agentur, DPA, lui succède]
  5. L'Ambassadeur de France m'a suggéré que la radio française et britannique devrait faire connaître, de façon répétée, que l'Allemagne a, ouvertement et de façon flagrante, attaquée la Pologne sans avertissement préalable.

N° II3

Le Vicomte Halifax à Sir H. Kennard, Varsovie, Foreign Office, Ier septembre I939

Télégramme

  Monsieur,
  L'Ambassadeur de Pologne est venu me voir, sur sa demande, ce matin à I0 h 30. Le Comte Raczynki déclara qu'il avait été officiellement informé par Paris que les forces allemandes avaient franchi la frontière sur quatre points distincts. Il ajouta que les villes de Vilno, Grodno, Brets-Livosk, Lodz, Kattowitz et Cracovie étaient bombardées et qu'à 9 heures du matin une attaque aérienne avait lieu sur Varsovie, avec pour résultats de nombreuses victimes civiles, parmi lesquelles des femmes et des enfants. En ce qui concerne l'attaque allemande, il croyait savoir, bien qu'il n'eût pas d'informations officielles, que les points où la frontière avait été franchie étaient situés près de Dantzig, en Prusse orientale et en Haute-Silésie. Son excellence me dit qu'il n'avait que peu de mots à ajouter, si ce n'est que nous trouvions nettement devant un cas prévu par le traité. J'ai dit que je n'avais aucun doute que nous adopterions les mêmes vues, étant donné les faits tels qu'il me les avait rapportés.
  Je demeure, etc...
HALIFAX
 

L'invasion de la Pologne par l'Allemagne se fit par des bombardements aériens massifs et des mouvements de troupes au sol. Crédit carte : Ushmm

N° II4

Le Vicomte Halifax à Sir N. Henderson, Berlin ; Foreign Office, Ier septembre I939

Télégramme

  Monsieur,
  J'ai demandé au Chargé d'affaires allemand de venir me voir au I0 Downing Street, à I0 h. 50 ce matin, et je l'ai informé que j'en avais agi ainsi parce que nous avions reçu un nombre appréciable de rapports selon lesquels des forces allemandes avaient franchi la frontière polonaise sur divers points. Le docteur Kordt [Théodor, I893-I962, " Theodor Kordt était un avocat et un diplomate de carrière. Il entre au service des affaires étrangères en 1923. En 1938-39, il succède à Joachim von Ribbentrop comme ambassadeur d'Allemagne à Londres. Avec son frère Erich https://fr.wikipedia.org/wiki/Erich_Kordt, chargé d'affaires diplomatique, il tente de persuader le gouvernement britannique de mettre fin à la politique d'apaisement et d'affronter activement Hitler dans la crise de la Tchécoslovaquie. Kordt informe les responsables britanniques du désir d'Hitler d'entrer en guerre, mais Whitehall ne change pas de politique. En 1939, Kordt se porte volontaire pour assassiner Hitler et introduit clandestinement une arme à feu dans la Chancellerie. Mais à l'occasion prévue, Hitler annule son rendez-vous avec Kordt. Il a ensuite été ambassadeur en Suisse et a tenté d'établir un contact avec les Alliés. Après la guerre, de 1953 à 1958, Kordt a été ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne en Grèce. " ; source] m'a interrompu pour me demander si j'entendais parler de la frontière polonaise ou celle de l'État Libre de Dantzig. J'ai répondu que l'Ambassadeur de Pologne avait fait mention de quatre points, mais que je ne savais pas de quels points il s'agissait. Nous avions également, lui dis-je, des nouvelles de bombardements de plusieurs villes polonaises, y compris Varsovie.
  2. J'ai demandé au docteur Kordt s'il avait quelque information qui pourrait lui permettre de jeter une lumière quelconque sur ces rapports. Il répondit qu'il n'avait aucune espèce d'information. Je dis alors que j'assumais en conséquence qu'il n'avait pas de communication à nous faire de la part de son gouvernement. Le docteur Kordt répondit qu'il n'en avait point, à l'exception de deux notes qu'il avait envoyées plus tôt dans la matinée, et qui se référaient à la limitation de la navigation et du passage d'aéronefs dans le golfe de Dantzig. Le docteur Kordt expliqua que ceci se rapportait à l'intégralité du golfe et non seulement au port de Dantzig. J'informai le docteur Kordt que je n'avais pas encore vu ces notes.
  3. Je continuai en indiquant au docteur Kordt que les rapports sur lesquels j'avais attiré son attention, créaient une situation très sérieuse. Il n'était pas nécessaire pour moi, dis-je, d'ajouter quoi que ce fût pour le moment, si ce n'était pour lui faire savoir que le Cabinet se réunirait plus tard dans la matinée, et que toute communication ultérieure que nous aurions à faire serait adressée à son gouvernement à Berlin ; toutefois, nous l'informerions du caractère de cette communication.
  4. Avant de me quitter, le docteur Kordt indiqua qu'il venait justement d'écouter à la radio le début du discours du Führer au Reichstag. Il ne l'avait pas entendu mentionner un seul des points sur lesquels j'avais attiré son attention. Le Führer, néanmoins, avait dit que la situation était intolérable et qu'il était obligé d'en tirer les conséquences nécessaires.
  5. Par la suite, le docteur Kordt m'a téléphoné à II h. 30. du matin pour me dire qu'il avait reçu un message téléphonique du Bureau de presse au Ministère des Affaires étrangères allemand, selon lequel l'annonce du bombardement de Varsovie et d'autres villes étaient inexactes. Il me répéta également une phrase du discours du Führer, aux termes de laquelle l'on tirait depuis ce matin du côté polonais, et que les Allemands ripostaient.
Je demeure, etc...
HALIFAX


Le Dr Kordt, chargé d'affaires allemand à Londres, saluant son chauffeur en quittant la capitale avec sa femme, à la déclaration de guerre en septembre 1939. © Illustrated London News Ltd/Mary Evans

N° II5

Sir H. Kennard au Vicomte Halifax, reçu à 8 heures du soir, Varsovie, 2 septembre I939

Télégramme

  M. Beck a demandé à l'Ambassadeur de France et à moi-même de le voir aujourd'hui et indiqua que, si l'armée polonaise résistait opiniâtrement à l'attaque allemande, elle se trouvait grandement gênée par la supériorité aérienne allemande. L'aviation allemande était en ce moment à même de jeter tout son poids sur ce front, et très discrètement, il suggéra qu'il serait essentiel qu'une diversion quelconque se produisit aussitôt que possible à l' Ouest.
  2. Il espérait, en conséquence, que nous l'informerions aussitôt que possible de l'entrée en guerre des deux pays, et que notre aviation pourrait trouver le moyen de détourner une proportion considérable de l'aviation allemande opérant sur le front.
  3. Son Excellence a également attiré notre attention sur le fait que l'aviation allemande ne se confinait pas strictement à des objectifs militaires. Elle avait bombardé des usines qui n'étaient pas des usines de guerre, des villages qui n'étaient pas proches d'objectifs militaires, et elle avait causé des pertes lourdes parmi la population civile.
  4. J'espère que je pourrais être informé le plus tôt possible de notre déclaration de guerre et que notre aviation fera tous les efforts possibles pour montrer son activité sur le front occidental en vue d'atténuer la pression qui s'exerce ici.

N° II6

Discours du Premier ministre à la Chambre des Communes, 2 septembre I939

LE PREMIER MINISTRE. — Sir Nevile Henderson a été reçu hier soir à neuf heures et demie par Herr von Ribbentrop, et lui a remis le message d'avertissement qui a été lu à la Chambre hier. Herr von Ribbentrop a répondu qu'il devait soumettre cette communication au Chancelier allemand. Notre Ambassadeur a déclaré qu'il était prêt à recevoir la réponse du Chancelier. Jusqu'ici, aucune réponse n'est parvenue.
  Il se peut que le retard soit causé par le fait qu'une proposition a été formulé par le Gouvernement italien, proposition suivant laquelle les hostilités devraient cesser, tandis que l'on réunirait immédiatement une conférence avec les cinq Puissances : Grande-Bretagne, France, Pologne, Allemagne et Italie [par là même, Mussolini déclarait une nouvelle fois la neutralité de l' Italie]. Tout en appréciant les efforts du Gouvernement italien, le Gouvernement de Sa Majesté, pour sa part, jugerait impossible de participer à une conférence pendant que la Pologne est soumise à l'invasion, que ses villes sont bombardées et que Dantzig est l'objet de solution unilatérale par la violence.


Revue d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale, 27e Année, N°, 107, juillet 1977, pp. 1-18 : 18 pages. Published By: Presses Universitaires de France

  Le Gouvernement de Sa Majesté, comme il a été déclaré hier soir, est tenu de passer à l'action, si les forces allemandes ne sont pas retirées du territoire polonais. Il est en communication avec le Gouvernement français au sujet du délai dans lequel il serait nécessaire pour les gouvernements britannique et français de savoir si le Gouvernement allemand est prêt à effectuer ce rappel. Si le Gouvernement allemand acceptait de retirer ses troupes, le Gouvernement de Sa Majesté serait disposé à regarder la situation comme étant identique à ce qu'elle était avant que les forces allemandes n'eussent franchi les frontières polonaises. C'est-à-dire que la voie serait ouverte à la discussion entre les gouvernements allemand et polonais à propos des questions en litige, à condition que le règlement auquel on arriverait fût de nature à sauvegarder les intérêts vitaux de la Pologne et qu'il fût assuré par une garantie internationale. Si les gouvernements allemand et polonais souhaitaient que d'autres Puissances fussent associées à eux dans la discussion, le Gouvernement de Sa Majesté, pour sa part, serait disposé à l'accepter.
  Il est un autre sujet dont il faut parler pour que la situation actuelle soit parfaitement claire. Hier, Herr Forster, qui, le 23 août, en violation de la Constitution de Dantzig, était devenu Chef de l'État, a décrété l'incorporation de Dantzig au Reich et l'abrogation de la Constitution. On a demandé à Herr Hitler de donner effet à ce décret par une loi allemande.
  Hier matin, pendant une séance au Reichstag, une loi a été votée, réunissant Dantzig au Reich. Le statut international de Dantzig comme Ville Libre, est établi par un traité dont le Gouvernement de Sa Majesté est l'un des signataires ; et la Ville Libre était placée sous la protection de la Société des Nations. Les droits donnés par traité à la Pologne dans la ville de Dantzig ont été définis par un accord conclu entre Dantzig et la Pologne.
  L'acte accompli hier par les autorités de Dantzig et par le Reichstag constitue la mesure finale d'une répudiation unilatérale de ces instruments internationaux, qui ne pourraient être modifiés que par négociation. Le Gouvernement de Sa Majesté ne reconnait ni la validité des bases sur lesquelles l'action des autorités de Dantzig a été fondée, ni la validité de cette action elle-même, ni l'effet qui a été donné à cette action par le Gouvernement allemand.
  Plus tard, au cours du débat, le Premier ministre a dit :
  Je pense que la Chambre reconnaîtra que le Gouvernement est dans une position très difficile. Je pense qu'il est toujours difficile pour des alliés, qui doivent communiquer par téléphone, de synchroniser leurs pensées et leurs actions aussi rapidement que des hommes qui se trouvent dans une même salle. Mais il me serait insupportable que la Chambre pût penser un seul moment que la déclaration que je lui ai faite trahissait le plus léger affaiblissement de l'attitude que notre Gouvernement et le Gouvernement français ont déjà prise. Je dois dire que je partage moi-même la défiance que le très honorable Gentlemen a exprimée au sujet de manœuvres de ce genre. J'aurais été très heureux de pouvoir dire maintenant à la Chambre que le Gouvernement français et nous-mêmes étions d'accord pour fixer le délai le plus court possible à notre entrée commune en action.
  Il se peut parfaitement que les communications que nous avons eues avec le Gouvernement français reçoivent une réponse de ce Gouvernement au cours des heures prochaines. Je sais que le Cabinet français est actuellement en séance et je suis certain que je pourrai faire à la Chambre une déclaration d'un caractère précis demain, quand la Chambre se réunira.
  Je suis le dernier homme qui négligerait une occasion dont je considèrerais qu'elle offre une chance sérieuse d'éviter la grande catastrophe de la guerre, même au dernier moment. Mais j'avoue que, dans le cas présent, il faudrait d'abord que je fusse convaincu de la bonne foi de l'autre partie dans toute action entreprise par elle, avant de considérer la proposition qui nous a été faite comme telle que nous puissions en attendre une chance raisonnable de résultat heureux.
  Je pense que je ne pourrai donner à la Chambre demain qu'une seule réponse. J'espère moi-même que l'affaire pourra arriver à une conclusion le plus tôt possible, de manière que nous puissions savoir où nous en sommes. Je compte que la Chambre comprendra la situation que j'ai essayé d'exposer devant elle et que, estimant que je parle avec une bonne foi complète, elle ne prolongera pas une discussion qui, peut-être, rendrait notre position plus délicate qu'elle ne l'est actuellement.

N° II7

Mr. Preston au Vicomte Halifax, Kowno [Kaunas en lituanien ; "... De 1920 à 1940, elle fut la capitale de la Lituanie indépendante, alors que Vilnius était en Pologne. Elle fut annexée par l’Union soviétique, en vertu du pacte germano-soviétique de I939, puis occupée par les Allemands entre I941 et I944, qui l’abandonnèrent à l’arrivée de l’Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale, après avoir massacré la plupart des 37 000 Juifs du ghetto de Kovno... " ; source] 2 septembre I939

Télégramme

  Message suivant de Mr. Burckhardt :
  Je suis arrivé ici en voiture, le Ier septembre. Du 30 août à midi, jusqu'au 3I août à minuit, j'étais sous la surveillance d'agents de la Gestapo à Dantzig. Le Ier septembre, à 8 heures du matin, j'ai reçu la visite de Herr Forster et du Vice-Président du Sénat de Dantzig. Herr Forster m'a informé qu'il considérait mes fonctions de Haut commissaire comme terminées, et qu'il avait l'intention de hisser le drapeau à croix gammée sur l'immeuble de la Haute commission. Si je désirais partir avant qu'il ne le fit, il vaudrait mieux que je décidasse dans les deux heures. Pendant ces deux heures, j'ai été constamment harcelé par des agents de la Gestapo, qui s'efforçaient de hâter mon départ. Je demeure à Kwono pour l'instant, dans l'intention de partir pour Genève.

N° II8

Vicomte Halifax à Sir N. Henderson, Berlin ; Foreign Office, 3 septembre I939, 5 heures du matin

Télégramme

  Prière de demander une entrevue au Ministre des Affaires étrangères pour 9 heures du matin, aujourd'hui dimanche, ou s'il ne peut pas vous voir à ce moment, de prendre des mesures pour faire tenir à cette heure au représentant du Gouvernement allemand la communication suivante :
  " Dans la communication que j'ai eu l'honneur de vous faire le Ier septembre, je vous ai fait connaître, d'après instructions du Principal Secrétaire d' État aux Affaires étrangères de Sa Majesté, que si le Gouvernement allemand n'était disposé à donner au Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume-Uni, des assurances satisfaisantes quant au fait qu'il avait suspendu toute action agressive contre la Pologne et qu'il était disposé à retirer ses forces du territoire polonais, le Gouvernement de Sa Majesté dans le Royaume-Uni remplirait, sans hésitation, ses obligations envers la Pologne.
  Bien que cette communication ait été faite voici plus de vingt-quatre heures, aucune réponse n'a été reçue, et les attaques contre la Pologne se sont poursuivies avec une intensité accrue. En conséquence, j'ai l'honneur de vous faire connaître que, si aujourd'hui 3 septembre, au plus tard à II heures du matin, heure d'été britannique, des assurances satisfaisantes dans le sens ci-dessus n'ont pas été données par le Gouvernement allemand et ne sont pas parvenues au Gouvernement de Sa Majesté à Londres, un état de guerre existera entre les deux pays, à partir de cette heure.
"
  Si vous recevez l'assurance à laquelle il est fait référence dans la communication ci-dessus, vous devez m'en informer par tous les moyens à votre disposition avant II heures du matin, nous informerons le représentant allemand qu'un état de guerre existe à partir de cette heure.

N° II9

Mémorandum remis à Sir Nevile Henderson, 3 septembre, à II h. 20 du matin, par Herr von Ribbentrop

  Le Gouvernement allemand a reçu l'ultimatum du Gouvernement britannique du 3 septembre I939. Il a l'honneur d'y répondre ainsi qu'il suit :
  I° Le Gouvernement allemand et le peuple allemand ne consentent pas à recevoir ni à accepter des demandes sous forme d'ultimatum de la part du Gouvernement britannique, ni encore moins à s'y plier.
  2° Depuis des mois, il existe à notre frontière orientale un état virtuel de guerre. Après que le traité de Versailles eût tout d'abord démembré l'Allemagne, tous les Gouvernements allemands se sont vus depuis refuser n'importe quel réglement pacifique. Depuis l'année I933, le Gouvernement national-socialiste, lui aussi, à toujours essayé à nouveau de faire disparaître, par la voie de négociations pacifiques, les pires violences et dénis de justice de ce traité. Ce fut en première ligne le Gouvernement britannique qui, par son attitude intransigeante, a fait échouer toute révision pratique. Sans l'intervention du Gouvernement britannique — le Gouvernement allemand et le peuple allemand en ont la conscience — il est certain qu'une solution raisonnable et équitable pour les deux parties aurait été trouvée entre la Pologne et l'Allemagne. L'Allemagne, en effet, n'avait ni l'intention, ni la prétention de détruire la Pologne. Le Reich demandait simplement la révision de ces articles du traité de Versailles qui, déjà lors de ce diktat, avaient été reconnus par des hommes d'État clairvoyants de tous les peuples, comme intolérables à la longue pour une grande nation, aussi bien que pour les intérêts politiques et économiques de l' Europe orientale, et par cela même comme inexécutables. Des hommes d'État britanniques, eux aussi, déclaraient que la solution qui avait été alors imposée à l'Allemagne constituait le germe de guerres futures. Le désir de tous les gouvernements du Reich, et plus particulièrement l'intention du nouveau Gouvernement populaire national-socialiste, fut de faire disparaître ce danger. La politique du Cabinet britannique porte la responsabilité d'avoir empêché cette révision pacifique.
  3° Le Gouvernement britannique, évènement unique dans l'histoire, a donné à l' État polonais une procuration générale pour toute entreprise que cet État pourrait, le cas échéant, avoir l'intention de mettre en œuvre contre l'Allemagne. Le Gouvernement britannique a assuré au Gouvernement polonais son assistance militaire, dans toutes les circonstances où l'Allemagne aurait à s'opposer par les armes contre n'importe quelle provocation ou n'importe quelle attaque. Sur ce, la terreur polonaise contre les Allemands vivant dans les territoires naguère arrachés à l'Allemagne, a pris immédiatement des formes intolérables. La Ville Libre de Dantzig a été traitée en violation de toutes les stipulations légales, elle a été menacée au point de vue économique et douanier d'une annihilation totale, et s'est finalement vue cernée militairement et étranglée au point de vue de ses communications. Toutes ces infractions contre la loi du Statut de Dantzig, et que le Gouvernement britannique connaissait parfaitement, ont été approuvées et couvertes par le pouvoir en blanc délivré à la Pologne. Le Gouvernement allemand, ému profondément par les souffrances de la population allemande, martyrisée et inhumainement maltraitée par les Polonais, a cependant attendu patiemment pendant cinq mois, sans même se livrer, ne fût-ce qu'une seule fois, à une entreprise d'agression analogue contre la Pologne. Il a simplement averti la Pologne que ces faits deviendraient à la longue intolérables et qu'il était décidé, dans le cas où aucun autre secours ne serait apporté à cette population, à se faire justice à lui-même. Tous ces évènements étaient connus jusque dans leurs derniers détails du Gouvernement britannique. Il aurait pu très facilement mettre en œuvre l'influence considérable qu'il possédait à Varsovie, pour inciter les hommes qui y détenaient le pouvoir à user de justice et d'humanité et à respecter les obligations existantes. Le Gouvernement britannique n'en a rien fait. Au contraire, en insistant toujours à nouveau sur le devoir qui lui incombait de soutenir la Pologne en toutes circonstances, il a en réalité encouragé le Gouvernement polonais à persister dans son attitude criminelle, qui mettait en danger la paix de l'Europe. Le Gouvernement britannique, en s'inspirant de cet esprit, a refusé la proposition de Signor Mussolini, qui aurait pu encore sauver la paix en Europe, bien que le Gouvernement allemand se fût déclaré prêt à l'accepter. Le Gouvernement britannique porte donc la responsabilité pour tous les malheurs et pour toutes les souffrances qui se sont abattues sur bien des peuples et s'abattront encore sur eux.

 
 
Le Journal du Loiret, édition du samedi 2 septembre 1939. " Les dés sont jetés ", affirme, avec une émotion palpable, Jean Corhumel dans Le Journal du Loiret, dans son édition du 2 septembre 1939 : " Il est inutile de se dissimuler plus longuement que les événements se sont depuis jeudi après-midi? le 31 août 1939, NDLR? déroulés à une cadence vertigineuse, et cela, dans un sens, tant s'en faut, nullement favorable à la paix. (...) Les dépêches, de sources allemande et polonaise, confirment que les hostilités ont commencé à la frontière ; six villes polonaises, parmi lesquelles Vilno et Cracovie, ont été bombardées. Le conseil des ministres français s'est réuni dans la matinée, dont à l'heure où je téléphone ceci, on ignore les décisions. Mais celles-ci ne peuvent faire aucun doute. Les dés sont jetés, l'irréparable est accompli. Il ne reste plus maintenant au signataire de ces lignes qu'à prendre congé de ses lecteurs, avec lesquels, depuis plus de deux ans, il est quotidiennement demeuré en étroite communion d'idées. Et abandonnant pour cet ultime article son pseudonyme, il ne veut plus être pour eux que le soldat de deuxième classe...Jean Corhumel. " Sur le Web

  4° Après que tous les essais de trouver ou de conclure un arrangement pacifique eussent été rendus impossibles par l' intransigeance du Gouvernement polonais couvert par l'Angleterre, après que la situation analogue à la guerre civile qui s'était perpétuée depuis des mois à la frontière du Reich sans que le Gouvernement britannique y eût trouvé matière à protestation, se fût empirée au point de se transformer en attaque ouverte contre le territoire du Reich, le Gouvernement allemand s'est décidé à mettre fin à ces menaces continuelles, intolérables pour une grande Puissance, contre la paix extérieure et finalement intérieure du peuple allemand, en employant les seuls moyens qui lui demeurent encore pour défendre la tranquillité, la sécurité et l'honneur du Reich allemand, étant donné que les gouvernements des démocraties avaient pratiquement saboté toutes les autres possibilités de révision. Il a répondu aux dernières attaques des Polonais menaçant le territoire du Reich, par des mesures analogues. Le Gouvernement allemand se refuse à tolérer à l' Est, à la suite de quelques intentions ou obligations britanniques, un état de choses qui ressemble à celui que nous découvrons dans cette Palestine soumise au Protectorat britannique. [ " La Palestine est depuis 1922 sous mandat britannique. Si l’organisation sioniste s’est affirmée politiquement avec la création de l’Agence juive en 1929, chargée de représenter la communauté juive auprès de la Puissance mandataire, les Arabes palestiniens peinent à mettre en place une formation politique unique. (...) L’arrivée d’Hitler au pouvoir en Allemagne en 1933 entraine une nette accélération de l’immigration juive vers la Palestine. (... ) l’annonce par le sioniste Ben Gourion, 1886-1973, de leur volonté de former un Etat juif en Palestine, accentuent les craintes des Arabes palestiniens. En 1935, Izz al-Din Qassam, un prédicateur musulman d’origine syrienne mais vivant à Haïfa, prend les armes avec un groupe de partisans contre les Juifs et les Britanniques. (...) Le 15 avril 1936, dans ce contexte troublé, deux Juifs sont tués dans la région de Naplouse par des extrémistes arabes. Ce double assassinat pousse un groupe de Juifs radicaux à ôter la vie à deux Arabes. Trois jours plus tard, neuf Juifs sont abattus vers la ville de Jaffa. Les autorités britanniques décrètent immédiatement l’état d’urgence et imposent un couvre-feu. (...) D’origine urbaine, la révolte s’étend aux milieux ruraux à partir du mois de mai. Des combattants syriens viennent également lutter aux cotés des Palestiniens. Face à ce soulèvement, la Grande-Bretagne fait savoir qu’elle étudiera les revendications arabes, par l’intermédiaire d’une commission, à condition d’un arrêt complet des violences. (...) Ainsi, après des mois d’investigations, la commission d’enquête dirigée par lord Peel fait connaître ses positions le 7 juillet 1937. Constatant que les Juifs et les Arabes ne peuvent vivre ensemble, la commission propose d’établir un plan de partage de la Palestine en deux Etats : la Galilée et la majeure partie du littoral formeraient un Etat juif et le reste, annexé à la Transjordanie, reviendrait aux Arabes. Jérusalem et les Lieux saints resteraient alors sous protection britannique. Ce plan est rejeté par les Arabes et par certains sionistes. (...) En août 1937, le commandant Andrew, gouverneur britannique chargé de la Galilée, est assassiné. Les Britanniques décident alors de radicaliser leur politique et répriment les notables nationalistes, arrêtant systématiquement les fauteurs de troubles. Fin 1938, les principaux chefs de la Révolte ont été emprisonnés ou contraints à l’exil. Amin al-Husseini réussit à rejoindre Beyrouth. La révolte de 1935-1938 a couté la vie à au moins 5 000 Arabes et a fait 2 000 blessés. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques ont dû mobiliser d’importants contingents pour réussir à pacifier la région qu’ils ne considèrent pas prête à recevoir son indépendance. La Révolte de 1936-1938 a cependant favorisé la rédaction du Livre blanc de 1939 qui limite pour la première fois l’immigration juive en Palestine et réglemente le transfert des terres arabes aux Juifs, rassurant ainsi une partie de l’opinion arabe. " ; source] Mais avant toute chose, le peuple allemand n'a pas l'intention de se laisser maltraiter par la Pologne.



  Classification des terres et limites des régions de transfert des terres telles que prescrites en 1940 ; extrait du " White Paper of I939 ", également appelé Palestine Statement of Policy ; en français : Déclaration de politique générale sur la Palestine, et Macdonald White Papernote 1, Livre blanc de Macdonald, est un document de politique générale publié par le gouvernement du Royaume-Uni, dirigé par Neville Chamberlain, en réponse à la grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire. Sur le Web

  5° Le Gouvernement allemand, en conséquence, repousse les tentatives de forcer l'Allemagne par un ultimatum, à rappeler les troupes mises en lignes pour la protection du Reich, et d'accepter ainsi la vieille inquiétude et la vieille injustice. La menace de faire, dans le cas contraire, la guerre à l'Allemagne, correspond aux intentions proclamées depuis des années par de nombreux hommes politiques anglais. Le Gouvernement du Reich et le peuple allemand ont d'innombrables fois assuré le peuple anglais combien ils désiraient une entente, voire même la plus étroite amitié avec lui. Si le Gouvernement britannique a jusqu'à présent toujours refusé ces offres, et y répond maintenant par la menace ouverte d'une guerre, la faute n'en incombe pas au peuple allemand ou à son Gouvernement, mais bien exclusivement au Cabinet britannique, ou à ses hommes qui, depuis des années, prêchent la destruction et l'extermination du peuple allemand. Le peuple allemand et son Gouvernement n'ont point, comme la Grande-Bretagne, l'intention de dominer le Monde, mais ils sont décidés à défendre leur propre liberté, leur indépendance et avant tout, leur vie. Nous prenons acte de l'intention qui nous a été communiquée par Mr. King-Hall [William Stephen Richard, baron King-Hall of Headley en 1966, 1893-1966 ; Officier de marine, écrivain et homme politique ; membre de la Chambre des Communes, en tant que représentant de la circonscription d' Ormskirk, dans le comté parlementaire de Lancashire, de 1939 à 1945] sur ordre du Gouvernement britannique, d'écraser le peuple allemand plus durement encore que par le traité de Versailles. Nous répondrons par conséquent à toute agression de l'Angleterre par les mêmes armes, et dans la même forme.
  Berlin, le 3 septembre.

N° I20

Discours du Premier ministre à la Chambre des Communes, 2 septembre I939

  LE PREMIER MINISTRE. — Lorsque j'ai parlé à la Chambre hier soir, je ne pouvais pas ignorer que, dans certaines fractions de la Chambre, il y avait des doutes et une certaine perplexité, touchant le fait de savoir s'il y avait eu quelque affaiblissement, quelque hésitation ou quelque irrésolution de la part du Gouvernement de Sa Majesté. Étant donné les circonstances, je ne fais aucun reproche ; car, si j'avais été dans la même situation que les honorables Gentlemen qui ne siègent pas au banc des Ministres, et qui ne sont pas en possession de toutes les informations que nous avons, j'aurais très vraisemblablement eu le même sentiment.
  La déclaration que je dois faire ce matin montrera qu'il n'y avait pas de raison de douter. Nous avons été en consultation toute la journée d'hier avec le Gouvernement français et nous avons estimé que l'action intensifiée des Allemands contre la Pologne nous obligeait à rendre sans aucun délai notre position claire. En conséquence, nous avons décidé d'envoyer à notre Ambassadeur à Berlin des instructions qu'il devait remettre ce matin, à 9 heures, au Ministre allemand des Affaires étrangères, et qui sont ainsi conçues :

  À suivre...

   Livre bleu anglais n° I, Documents concernant les relations germano-polonaises et le début des hostilités entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne le 3 septembre I939, présenté au Parlement par Ordre de Sa Majesté par le Secrétaire d' État aux Affaires étrangères ; traduction Autorisée et Officielle du document publié par His Majesty's Stationery Office, Paris, I939, pp.156-167. 
 
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