Nucléaire, fermeture de 14 réacteurs : politique, technique, économique mais surement pas... climatique

Clair, net et précis. Et pourtant, les démagogues de l' intérieur continuent de saborder le nucléaire, de mettre en péril l'indépendance énergétique de la France, tout en affaiblissant la lutte pour sauver le Climat. Haute-Trahison?
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Pourquoi EDF "propose" de fermer 14 réacteurs en cohérence avec Hercule, sans faire le lien? Il y a évidemment plusieurs raisons : politique, technique et économique. Mais pas climatique!
JF Raux

1. Une raison politique évidente :
Jean-Bernard Lévy a été reconduit à la tète d’EDF sous réserve de ne pas discuter les orientations de Macron. C’est le futur président de la République qui sous François Hollande a confirmé le 50% de nucléaire avec pour seul ambition la chasse aux voix écolos. 

2. Une raison technique : il y a probablement quelques réacteurs,
moins de trois ou quatre?, qui ne passeraient pas le grand carénage avec la rigueur de l’ ASN, sauf à engager des dépenses énormes. Les spécialistes le diront mieux que moi.
C’est aussi pourquoi c’était stupide de fermer Fessenheim, en bonne santé. Rappelons qu’aux USA, la durée de vie des mêmes types de réacteur qu’en France va de 60 à 80 ans. Le double des durées de vie « avancées » en France par une administration engagée dans l’écologisme.
Imaginez l’argent perdue avec ce choix aberrant sur le plan économique ! D'autant que remettre à niveau le parc nucléaire pour le prolonger couterait  à peu près trois fois moins que les seules subventions aux ENR !

3. Une raison économique que l’on va décomposer en quelques points
a)  EDF, à la demande du gouvernement, s’est engagé dans les ENRi. C’est une des composantes majeures d’Hercule et la raison profonde du couplage d’ ENEDIS avec les ENRi, Commerce, Dalkia. Hormis Commerce, on est face à des rentes « à forte » consonance « territoires ».

b) Or faire faire le yoyo au nucléaire pour suivre la charge des ENRi liée à leur intermittence est simplement stupide. Le nucléaire Français, 80% de coûts fixes, est fait pour moduler, certes, mais pas comme les ENRi le lui imposent. Techniquement, cela use les machines augmente les coûts de maintenance même si la thèse officielle dit le contraire. 


c) Surtout, ENRi et Nucléaire sont des moyens de production avec de gros coûts fixes, aux alentours de 80%. Donc quand le nucléaire baisse sa production pour laisser la place aux ENRi prioritaires sur le réseau, le scandale fondateur, les coûts fixes doivent être couverts...par un nombre de MWh produits plus petits. La rentabilité du nucléaire est donc largement impactée par les ENri, encore plus quand les prix de marché s’effondrent parce qu’il y a surproduction d’ ENRi. Rappelons que les phénomènes de prix négatifs sont liés aux ENRI.
Les gens qui pensent maintenir un facteur de charge élevé du nucléaire avec le développement des ENRi, à conso donnée, rêvent ou on fumé la moquette ! 


d) Il n’est donc pas rentable économiquement de faire du suivi de charges des ENRi avec des installations à gros coûts fixes. Les centrales gaz, faibles coûts fixes, part variable élevée liée à la consommation de gaz, est donc économiquement plus adapté, plus souple. Même si sur le plan climatique c’est une catastrophe. Mais, bien sûr, c’est l’économie qui drive pas le climat. D’où les scénarios 100% ENRi qui sont des mythes destinés à planquer ce problème du back-up et surtout du gaz. Heureusement, si je puis dire, l’exemple de la Belgique qui a choisi "zéro nucléaire + Gaz + ENRi" est là pour découvrir le pot aux roses. Et il est climatiquement pas rose ! Les déclarations d' Elisabeth Borne sur la diversification du mix sont un écran de fumées de gaz !
Aussi, derrière Hercule, il y a bien un raisonnement économique : la baisse de la rentabilité du nucléaire du fait du développement des ENRi par l’autre branche d’EDF et d'autres acteurs, dont Total bien sûr.
Et du fait de la non prise en compte d'un fait majeur : la décarbonation de l'économie passe par son électrification massive. Dans ces conditions, la croissance forte de la consommation d'électricité est inévitable. De fait, l'hypothèse de stagnation de cette consommation, voir de réduction est stupide.
Il est donc économiquement rentable pour EDF, mais pas pour l'économie Française, ni pour le climat, de fermer des réacteurs pour faire de la place aux ENRi subventionnées, sans problème de rentabilité marché, et de laisser le gaz se développer pour assurer le backup !
L'économie française perd la production de plusieurs dizaines d'années de nucléaire amorti et sûr et... pas cher. Elle perd aussi un outil de premier plan de décarbonation de son économie par transfert des fossiles vers l'électricité, sans compter le numérique.
La facture économique de tout cela, va être très lourde pour le consommateur : on le voit notamment avec l'évolution des tarifs réglementés. Mais les industriels vont aussi souffrir et perdre d'ici à 2030, un avantage compétitif majeur.
Le climat va se prendre de plus en plus de gaz, 418g de CO2 /KWh, en remplacement du nucléaire, 6g / KWh, pour assurer le back-up des ENRi, indispensable. Voir à ce sujet, le stress récent de RTE sur la sécurité d'approvisionnement.

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