Nucléaire, climat : la désinformation de l' Etat en toute impunité

Les autorités publiques n'ont pas pour vocation à dire la vérité mais à convaincre l'opinion publique!

TENIR TÊTE, FEDERER, LIBERER!

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La désinformation autour des moyens de lutter contre le changement climatique va bon train en ce début d’année. La charge a été sonnée par la Ministre de la transition écologique et solidaire Élisabeth Borne dans un entretien donné lundi 20 janvier au journal Le Monde: «Il s’agit de la première stratégie nationale bas carbone qui donne une trajectoire secteur par secteur pour atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle. C’est beaucoup plus ambitieux qu’auparavant. La France s’engage à réduire la part du nucléaire à 50 % en 2035, ce qui veut dire fermer 14 réacteurs. On donne des objectifs crédibles, qu’on transforme en actes, en fermant le premier réacteur de la centrale de Fessenheim dès février et en fermant les centrales à charbon».
La Ministre a été suivie deux jours plus tard par François Brottes, Président du directoire de RTE, le gestionnaire de transport d’électricité, qui expliquait dans une conférence de presse que «D’ici 2030, on fermera 45 GW de charbon (l’équivalent de 45 réacteurs nucléaires), 27 réacteurs nucléaires d’ici 2035 entre la France et les pays voisins en Europe. C’est ça l’enjeu, c’est la décarbonation».


L’atome, source d’énergie parmi les moins carbonées
Dans un réacteur nucléaire, contrairement à une centrale à gaz ou à charbon, il n’y a pas de combustion, réaction chimique dégageant du CO2 : des atomes d’uranium ou de plutonium sont «cassés» en des atomes plus petits, en libérant de la chaleur. Les réactions nucléaires n’émettent pas de gaz à effet de serre (GES). En prenant en compte la construction des centrales et la chaîne d’approvisionnement, extraction et enrichissement de l’uranium, on obtient ce qu’on appelle les émissions sur le «cycle de vie». En moyenne mondiale, celles-ci s’élèvent, selon le GIEC, à 12 grammes d’équivalent CO2 par kWh. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), elles sont même plus faibles en France, à 6 gCO2éq/kWh, car l’uranium y est enrichi grâce à de l’électricité faiblement carbonée. C’est comparable aux émissions des éoliennes, 11 gCO2éq/kWh, et inférieur à celles des panneaux photovoltaïques, 48 gCO2éq/kWh. Une centrale nucléaire émet donc une centaine de fois moins de gaz à effet de serre qu’une centrale à charbon.
Ces émissions par kWh sur le cycle de vie doivent être mises en regard de celles des centrales à charbon - 820 gCO2éq/kWh - et à gaz - 490 gCO2éq/kWh. Ces dernières valeurs sont valables pour des centrales modernes et performantes, ce qui n’est pas le cas d’un grand nombre de centrales à charbon européennes, dont l’âge moyen atteint 33 ans. Une centrale nucléaire émet donc une centaine de fois moins de gaz à effet de serre qu’une centrale à charbon et une cinquantaine de fois moins qu’une centrale à gaz.


Fermer des réacteurs nucléaires, c’est émettre du CO2


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«Fermer les centrales nucléaires fera augmenter les émissions des énergies fossiles»
Maxence Cordiez

FIGAROVOX/TRIBUNE - L’ingénieur Maxence Cordiez dénonce l’amalgame entre la nécessaire lutte contre le changement climatique et la volonté politique de fermer des centrales nucléaires aux plus hauts niveaux de l’État.
Maxence Cordiez est ingénieur dans le secteur de l’énergie.

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