Electricité : les concurrents d'EDF ne veulent pas "mourir"

François dos Santos

L'objectif des concurrents d'EDF est de pouvoir continuer à vivre puisque manifestement ils n'ont aucun moyen de production mais veulent continuer à prendre des parts de marché à EDF.
L'électricité est particulière car elle ne se stocke pas, c'est à dire qu'il faut le juste dimensionnement des moyens de production et surtout que les coûts fixes sont importants, que la centrale fonctionne ou non, les coûts sont proches.
Si EDF fait tourner une centrale 50% du temps et si Total en fait tourner une 50% du temps, on aura doublé les coûts par rapport à une situation où un seul opérateur produit 100% du temps. De plus, les temps de construction sont long et les retours sur investissement aussi.


Les fournisseurs alternatifs, sont donc tacitement d'accord pour qu'EDF porte seul tous les investissements et les risques à long terme, tout en bénéficiant du fruit de l'investissement. C'est à dire des MWh garantis toute l'année, sans investir, en payant en temps réel.
Le fait que la croissance de la demande en électricité stagne n'a clairement pas facilité l'entrée de nouveaux acteurs, même si les incertitudes du marché de l'électricité, prix variant chaque jours pour des actifs vivants >50 ans, est rédhibitoire pour l'investissement.
L'autre solution serait donc de céder clés en main des ouvrages d'EDF au concurrents, mais la France ne souhaite pas confier des activités nucléaire ou hydraulique au secteur privé, 90% du mix. Le gouvernement se prend ses propres contradictions en pleine face.


Donc reste le marché de détail. Mais qui ne concerne que 5% de la chaine de valeur de l'électricité, le reste étant l'acheminement RTE et Enedis et la production. Un marché qui consiste à acheter en gros et revendre au détail. Donc des
Systèmes d’information, outils, logiciel de facturation...(SI), des conseillers clients et des traders. Donc grosso modo, le fournisseur qui sera un peu moins cher que son voisin est celui qui contractera ses marges ou celui qui fait tout faire par le client en ligne ou encore celui qui délocalise son centre d'appel au Portugal ou au Maroc. Ou alors de très bons traders.
Il faudrait que l'on évalue un jour les désoptimisations induites par la création d'une bourse, la séparation EDF-RTE-Enedis, les coûts marketing démultipliés chez chaque fournisseur pour voir si au global tout cela a vraiment généré de l'efficacité économique
Le client lui, ne voit rien à part des prix de l'électricité et une fiscalité en hausse, la difficulté d'EDF pour investir, un niveau de service en baisse, et des démarcheurs qui leurs cassent les pieds. 


Libéraliser pour libéraliser ou répondre aux intérêts de la population ?
2 solutions : 

- Soit on considère que les caractéristiques du marché, l'efficacité éco, la situation de la demande électrique et l'enjeu environnemental commandent un monopole public 
- Soit on veut appliquer bêtement des directives issues des délires euphoriques des années 90's.

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