France, facture d'électricité : le grand public découvre, ENFIN, les dégâts de 15 ans de dérégulation du marché

"Si l'obéissance est le résultat de l'instinct des masses, la révolte est celui de la réflexion."
Napoléon Ier 

Va savoir, Charles...

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Pourquoi l'échec de la libéralisation de l'électricité a mis 15 ans avant de vraiment se voir ? 

François de Santos

 J'y vois au moins 7 raisons qui expliquent que le grand public n'ait rien vu pendant longtemps.

1. Dans les premières années de la dérégulation, si la volatilité des prix à la bourse était importante, 90% des ventes d'EDF restaient à prix régulé, donc non soumis au marché. Avec pour conséquence : les résultats d'EDF en souffraient peu.

  

 

 

 

 

 

 

2. Si les prix à la bourse étaient élevés en 2008-2011, ils ont ensuite baissé. Ce mouvement a coïncidé  avec le moment où le portefeuille d'EDF était davantage exposé aux prix de marché et où l'entreprise devait massivement investir.

 

3. L’État avait signé un contrat de service public avec EDF l'interdisant d'augmenter ses tarifs au delà de l'inflation jusque fin 2010. Juste à la période où le marché de l'électricité était entièrement libéralisé. S'agissait-il d'acheter la paix sociale ?

 

4. Dans le cadre de ce même contrat de service public, EDF a engagé la construction ou la rénovation de ses centrales thermiques, sans garantie de rémunération.

 

5. Pour satisfaire les fils prodigues partis à la concurrence, on a crée le TARTAM, Tarif réglementé et transitoire d'ajustement au marché, pour leur permettre de revenir à un tarif réglementé

 

 

6.  L' ARENH, Accès régulé à l'électricité nucléaire historique, https://augustinmassin.blogspot.com/2020/12/dou-vient-l-arenh-acces-regule.html a pris le relais de ce dispositif en plafonnant toute la part énergie du tarif de l'électricité, et donc des recettes d'EDF,  à 42€/MWh. Idem pour ses ventes sur le marché de gros qui se font essentiellement si le prix de marché est  <42€/MWh.

 

 

  

7. EDF s'est lancé dans le chantier de l' EPR de Flamanville et dans d'autres projets, en pensant se rémunérer au prix de marché, malgré ses fluctuations et sa volatilité sur 60 ans. Ce qu' EDF ne ferait plus aujourd'hui, d'ailleurs...

 



   Ainsi, la France a fait croire que l'on pouvait soumettre l'électricité aux aléas du marché et de sa volatilité, tout en continuant à investir énormément, sans répercuter le marché sur les tarifs, et tout en restant exigeant sur la situation financière d'EDF. C'est resté totalement indolore pour le consommateur et peu visible dans les comptes d'EDF jusqu'en 2015, et, peut être, est-ce pour cela que les contestations sur la dérégulation ont été bien plus timides jusque là? Maintenant tout le monde a un peu la gueule de bois. Et l'Etat recherche des solutions pour réconcilier ses objectifs : prix bas, entreprise EDF en bonne santé, investissements... Mais ces solutions font toujours débat et peinent à aboutir. Pour un produit vital et une production bas carbone, c'est dommage...

À suivre...


 

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