France & Union européenne : mais qui veut la mort d' EDF et du nucléaire, et pourquoi?

  "....Les gouvernements de gauche et de droite ont approuvé depuis plus de vingt ans, la mise en concurrence des fournisseurs d’électricité mais, depuis, ils ne cessent d’avoir recours à des dérogations.
  Ce furent d’abord les Tarifs Réglementés de Vente (TRV), sensés garantir aux Français le bénéfice de la compétitivité du nucléaire national. Pour pérenniser certains de ces TRV, mis en cause par la Commission européenne, fut imaginé l’Accès Régulé à l’ Electricité Nucléaire Historique (ARENH), qualifié de «totalement dérogatoire» par l’Autorité de Concurrence française.
  Ce dispositif, qui oblige EDF à partager avec ses concurrents son avantage concurrentiel décisif, c’est-à-dire son électricité nucléaire bon marché, fut présenté à la Commission Européenne comme un signe de bonne volonté pour accroitre la concurrence en France.
  La Commission, qui n’en espérait pas tant, en fit une obligation par une Décision de 2012. Le délai pour un recours est dépassé depuis longtemps. Néanmoins, il flotte autour de l’ ARENH un fumet d’illégalité qui autoriserait des contestations moins usitées mais plus complexes.
   Le bilan de l’ ARENH est catastrophique. Il n’a provoqué, contrairement aux espoirs de la Commission européenne, aucune pression sur les prix. En sens inverse, suivant l’Autorité de Concurrence française, il amena des augmentations qui «ont pour but de permettre aux concurrents d’EDF de proposer des prix égaux ou inférieurs[aux tarifs d’EDF]».
   Le pire est son impact sur EDF, l’un des derniers pôles industriels français, dont les investissements sont indispensables à la politique énergie-climat qui prévoit un doublement de la part de l’électricité dans la consommation d’énergie. L’ ARENH, par l’incroyable pénalité qu’il impose, est un «poison» pour EDF, suivant l’expression de son Président qui a lancé récemment un solennel cri d’alarme.
   Il décrit une entreprise en grand danger. Ses déclarations méritent la plus grande attention.
Pour sortir de l’impasse, le gouvernement français a imaginé une réforme d’EDF, nommée Hercule, qui est une nouvelle dérogation au droit communautaire de la concurrence. Toutes ces dérogations mettent l’avenir d’EDF, avec ses conséquences sur notre politique énergie-climat, entre les mains de la Commission Européenne, seul juge de leur validité.
   Les décisions concernant EDF ne sont plus prises à Paris. Elles ont un impact sur une politique cruciale, celle de l’énergie et du climat. Cela est inacceptable et humiliant.Voici deux propositions pour sortir de cette situation intenable..
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Géopolitique de l' Electricité

  Petite question subsidiaire : à combien les ménages français estiment-ils le juste prix à payer du kWh avant de se révolter? "...L’évolution des prix de l’électricité en France sur les 20 dernières années est simple : elle a été en constante augmentation, soit une hausse d’environ 30% d’après l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) !"
  Pour rappel : "... le prix du KWh payé par le ménage allemand est actuellement le plus élevé d’Europe (27 pays). Au premier semestre 2020 (voir figure 14), le ménage allemand « moyen » avec une consommation située entre 2500 kWh et 5000 kWh a payé 30,43 cts€/kWh contre 18,99 cts€/kWh en France (Eurostat)...."

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La situation inadmissible et humiliante de la France de devoir solliciter de la Commission Européenne l’autorisation de
réformer EDF 


   EDF, avant les perturbations de l'actuelle pandémie, restait la première entreprise d'électricité mondiale, non par la capacité de ses centrales, mais par sa production. Ses exportations sont les plus importantes de la planète. D'après la Commission Européenne, son parc nucléaire a une telle compétitivité que ses concurrents ne pourraient l'égaler avant longtemps.
   Or l'entreprise EDF est traitée, au sein du marché européen de l'électricité, d'une manière discriminatoire et inadmissible. Elle est soumise à une pénalité d'une sévérité exceptionnelle : l'obligation de fournir une partie de son électricité nucléaire à un prix inchangé depuis une dizaine d'années. Le dispositif correspondant, l' ARENH, un véritable poison suivant le Président d'EDF l'affaiblit considérablement et lui interdit une existence normale au sein du marché européen de l'électricité. Or une telle contrainte en peut normalement provenir que d'une infraction aux règles de concurrence elle-même d'une gravité exceptionnelle dûment constatée par la Commission Européenne. Or celle-ci n'a jamais initié la procédure correspondante et il y a de solides raisons à cela. Si la Commission Européenne souhaite limiter la liberté d'EDF de fixer ses prix pour ses clients, elle doit le faire, comme pour les autres entreprises, en suivant les procédures habituelles, en permettant à l'entreprise de s'exprimer et de bénéficier de recours. Et non en maintenant inchangés les termes d'un compromis avec l'Etat français conclu il y a dix ans dans un contexte périmé.
   Pour créer les conditions qui permettront à EDF de retrouver la place qui lui revient dans le marché européen de l'électricité, sans discrimination inadmissible, il est proposé deux mesures, la première ramenant le pouvoir de décision concernant l'avenir d'EDF à Paris, la seconde permettant une clarification de la liberté de fixer ses prix pour ses clients, en évitant à la Commission des écarts liés à des pulsions antinucléaires mal maîtrisées.

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