par AFP
publié le 28.04.2017
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Le rapporteur public a conclu jeudi devant le tribunal administratif de Marseille à l’annulation de l’arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône qui avait autorisé en 2012 l’exploitation de la centrale biomasse de Gardanne, jugeant l’étude d’impact réalisée « insuffisante ».
Dénoncé par ses opposants pour son gigantisme, le projet de la centrale biomasse de Gardanne (Bouches-du-Rhône), qui entre dans la politique gouvernementale de transition énergétique, est contesté par des associations de défense de l’environnement locales, par des communes des Alpes-de-Haute Provence et par les parcs naturels régionaux du Verdon et du Lubéron, soucieux de préserver leurs paysages boisés.
Quatorze requérants avaient ainsi saisi le tribunal qui rendra d’ici quelques semaines sa décision, sans être tenu par les conclusions du rapporteur public.
De son côté, l’exploitant Uniper, filiale du groupe énergétique allemand E.On, a fait valoir un investissement déjà réalisé de 250 millions d’euros et 80 emplois directs dans cette centrale, la plus importante unité de France où se tiennent les derniers essais et réglages.
Après son passage du charbon à la biomasse, la tranche 4 de la centrale thermique de Gardanne doit fonctionner 7.500 heures par an avec une puissance électrique de 150 mégawatts, au moyen de 855.000 tonnes de bois chaque année – dont la moitié de bois forestier, l’autre moitié composée de résidus d’élagage et de bois en fin de vie.
Le plan d’approvisionnement de la centrale vise à réduire progressivement la part de bois importé pour ne consommer, en 2026, que du bois local prélevé dans un périmètre de 400 kilomètres autour de Gardanne.
Le rapporteur public a considéré que l’étude d’impact, qui a précédé l’autorisation préfectorale, a été « insuffisante en ce qui concerne les effets négatifs, indirects et permanents du projet sur les espaces forestiers du secteur ». Selon lui, cette étude, qui s’est limitée à cinq communes dans un rayon de trois kilomètres autour de la centrale, aurait dû mesurer plus largement les incidences du plan d’approvisionnement sur les paysages et la biodiversité.
Pour l’avocat d’Uniper, Me Frédéric Defradas, la réglementation ne contraignait pas à ce que l’étude d’impact englobe « les cinquantaines de sites exploités » par les entreprises forestières appelées à fournir Uniper.
Les défenseurs des requérants, Mes Mathieu Victoria et Eric Posak, ont aussi fait observer qu’aucune étude d’incidence n’a été menée au titre des zones Natura 2000 alors qu’elles sont nombreuses dans le périmètre d’approvisionnement.
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