La grande guerre 1914-1918

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16 avril 1917 - 16 avril 2017


Commentaire: "Sans l'ennemi la guerre est ridicule."
 Pierre Desproges (1939-1988) / Manuel de savoir vivre à l’usage des rustres et des malpolis
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L'offensive du Chemin des Dames
Le 16 avril 1917, l'armée française lance une grande offensive en Picardie, sur le Chemin des Dames. Mal préparée, mal engagée, elle va entraîner un profond ressentiment chez les soldats avec une reprise en main des questions militaires par le gouvernement.
https://vimeo.com/212485950

Échec sanglant
L'échec de l'offensive est consommé en 24 heures malgré l'engagement des premiers chars d'assaut français (une quarantaine). On n'avance que de 500 mètres au lieu des 10 kilomètres prévus, et ce au prix de pertes énormes : 30 000 morts en dix jours.

Le général Robert Nivelle, qui a remplacé le général Joseph Joffre à la tête des armées françaises le 12 décembre 1916, en est tenu pour responsable.

Lors de la conférence interalliée de Chantilly, le 16 novembre 1916, il assurait à tout un chacun que cette offensive serait l'occasion de la « rupture » décisive tant attendue grâce à une préparation massive de l'artillerie qui dévasterait les tranchées ennemies en profondeur. « Je renoncerai si la rupture n'est pas obtenue en quarante-huit heures » promettait-il aussi !

Mais le lieu choisi, non loin de l'endroit où s'était déroulée la bataille de la Somme de l'année précédente, n'est pas le moins du monde propice à la progression des troupes, avec ses trous d'obus et ses chemins défoncés.

Qui plus est, avant l'attaque, les Allemands ont abandonné leurs premières tranchées et construit un nouveau réseau enterré à l'arrière, plus court, de façon à faire l'économie d'un maximum de troupes : la ligne Hindenburg.

Une offensive parallèle est menée par les Anglo-Canadiens au nord de la Somme, près d'Arras et de la crête de Vimy. Plus chanceux que leurs alliés, ils avancent dès le premier jour d'un à cinq kilomètres, les Allemands ayant allégé leur dispositif pour concentrer leurs efforts sur le Chemin des Dames.


La chanson de Craonne

Le ressentiment et le désespoir des poilus s'expriment dans la Chanson de Craonne, sur un air de bal-musette. Soulignons que cette chanson dérive d'une valse d'amour composée en 1911 par le père de Jean Sablon : Bonsoir, M'Amour !
Adieu, m'amour ! adieu, ma fleur !
Adieu toute mon âme !
Ô toi qui fis tout mon bonheur (...)

Elle a été reprise et adaptée par les poilus à leurs différentes épreuves : Lorette, Verdun... et pour finir, le Chemin des Dames et le plateau de Californie, au-dessus de Craonne. Jugée défaitiste et antimilitariste, elle a été interdite par la censure militaire et même interdite d'antenne jusqu'en 1974.

Écouter la chanson de Craonne 
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chanson_de_Craonne

Désespoir et mutineries
Après l'attaque du Chemin des Dames, au cours de laquelle sont morts pour rien 29 000 soldats français, la désillusion est immense chez les poilus. Ils ne supportent plus les sacrifices inutiles et les mensonges de l'état-major.

Des mutineries éclatent çà et là. En fait de mutineries, il faudrait plutôt parler d'explosions de colère sans conséquence pratique (aucun soldat n'a braqué son arme sur un gradé ; aucune compagnie n'a déserté). Elles surviennent à l'arrière, dans les troupes au repos qui, après s'être battues avec courage mais inutilement, apprennent que leurs supérieurs veulent les renvoyer au front sans plus d'utilité.

Le général Nivelle, qui n'a pas tenu sa promesse d'arrêter les frais au bout de 48 heures, est limogé le 15 mai 1917 et remplacé par le général Pétain, auréolé par ses succès de l'année précédente à Verdun. Il s'en faut de beaucoup que ce changement ramène la discipline dans les rangs et les mutineries se reproduisent en assez grand nombre jusqu'à la fin du printemps.

Le nouveau commandant en chef s'applique en premier lieu à redresser le moral des troupes. Il sanctionne avec modération les faits d'indiscipline collective, limitant à quelques dizaines le nombre d'exécutions.

L'historien Guy Pedroncini chiffre le nombre de condamnations à 3 500 environ et les exécutions effectives à 60 ou 70. Les autres condamnés voient leur peine commuée en travaux forcés (ils échappent du même coup à la guerre !). L'historien Jean-Baptiste Duroselle évalue à 250 le total des mutineries sur le front français au printemps 1917. Elles auraient impliqué un maximum de 2 000 soldats et se seraient soldées par 27 exécutions pour faits d'indiscipline collective.

Les mutineries du printemps 1917 sont passées pratiquement inaperçues des contemporains et n'ont suscité l'intérêt des historiens qu'à partir des années 1930.

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Les phrases qui suivent sont les ultimes témoignages que nous adressent les derniers survivants de la Guerre 14-18.

<< Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sang ne font plus qu'un >> [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ].

<<La guerre ne sert qu'à faire mourir les hommes et enrichir les marchands de canons>> [ Léon Weil, France, Le Parisien éd. Essonne du 11 nov. 2005 ].

<<Je ne vois pas pourquoi j'aurais une médaille, alors que les camarades qui sont restés là-bas n'ont même pas eu droit à une croix en bois>>. [ Louis de Cazenave, France, La Montagne éd. de Hte-Loire du 10 nov. 2005 ]

<< J'ai voulu défendre la France car elle m'avait donné à manger... Tous ces jeunes tués, je ne peux pas les oublier. Quel gâchis ! >> [ Lazare Ponticelli, France & Italie, Le Monde du 10 nov. 2005 ]

<< Aux générations futures, je dirais : soyez les messagers de la paix...Soyez les passeurs de la mémoire de la Grande Guerre, car cette tragédie ne devra jamais être oubliée. Sinon elle risque de recommencer. >> [ Charles Kuentz, France, dernier vétéran français de l'Armée Impériale de Guillaume II, Dernières Nouvelles d'Alsace du 09 avril 2005 ].

<< La guerre, c'est ignoble. La nature humaine s'y révèle dans toute sa nudité...J'en rêve encore >> [ Louis Cabrol, France, Tarn Libre du 07 nov. 2004 ]

Les Allemands ? << Ils étaient comme nous, des pauvres types qui se faisaient casser la gueule pour rien. >> [ Léon Weil, France, L'Est Républicain du 10 nov. 2004 ]

<< C'était idiot ; la France et l'Allemagne sont deux nations faites pour se compléter, s'entendre et s'aimer >> [ André Grappe, France, 11 nov. 1999 ].

Le Front ? << Jamais je n'avais pensé que de telles atrocités pouvaient se passer. Dans mon imagination d'humain, ce n'était pas possible. >> [ Abdoulaye N'Diaye, dernier tirailleur sénégalais, Le Monde du 12 nov. 1998 ]

<< Mon meilleur souvenir : en être sorti vivant >> [ Bernard Delhom, France Soir du 11 nov. 1994 ]




Source: http://dersdesders.free.fr


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